Les saboteurs dans l'Eglise - 1
Afin de mieux comprendre la complexité de la Crise dans l’Eglise, il faut remonter à la Révolution française, moment où des courants de pensée nouveaux pénètrent l’Église, notamment à travers des figures comme Félicité de Lamennais, porteur du romantisme et d’idées proches du prêtre-ouvrier, et qui fut condamné en son temps.
Le pape Léon XIII est un acteur central de la tentative de réconciliation entre l’Église et la République française, avec le fameux « toast d’Alger » du cardinal Lavigerie.
Cette volonté d’ouverture et d’acceptation de la République a marqué un tournant, malgré la résistance de nombreux catholiques, et a favorisé l’entrée d’idées démocratiques et modernistes dans l’Église.
L’américanisme, puis le modernisme, ont trouvé un terrain favorable, bien que la question de savoir si Léon XIII a été un « saboteur » ou simplement un porteur involontaire de ces idées reste débattu par les historiens (lire « Le ralliement de Léon XIII » de Roberto de Mattei).
L’ouvrage d’Augustin Cochin « Les sociétés de pensée » permet de mieux saisir comment des idées incompatibles avec la doctrine catholique ont pu s’implanter dans l’institution, notamment en remplaçant progressivement les œuvres traditionnelles de l’Église (patronages, paroisses) par des structures influencées par la démocratie moderne.
L’action de ces courants a abouti à une perte de la chrétienté, et l’anticléricalisme de la République a profité de ces divisions pour marginaliser l’Église, notamment lors des inventaires de 1905. Les religieux et religieuses ont alors été chassés de l’instruction publique, remplacés par des instituteurs qui ont diffusé une politique anticléricale, ce qui a accentué la crise et la perte de foi dans la société.
Thomas Petit