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SAINT-MAFIEU-LE-GRAND règle ses comptes avec ses mafiosi

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DOMENICO GIANI, l’HOMME qui en SAVAIT TROP ?

La mystérieuse démission du commandant de la gendarmerie du Vatican soulève de nombreuses questions, et laisse émerger une foule d’hypothèses qui ne convergent pas forcément mais qui confirment quel « nid de vipère » est devenu le Vatican depuis 6 ans. Bien pire qu’au temps des Vatileaks version 1.0, qui se sont achevés avec la démission de Benoît XVI.

Voir à ce sujet : Perquisition à la Secrétairerie d’Etat: opération d’image
& Scandale financier au Vatican

Pour le moment, c’est très confus, et chacun y va de ses théories personnelles.
Hier, j’avais lu celles de Marco Tosatti [1], puis de Michael Voris [2], qui tient le blog très bien informé Church Militant (voir en annexe).

Mais il me semble que c’est l’enquête d’Edward Pentin, du National Catholic Register, publiée hier, qui est la plus complète pour le moment, et qui propose les pistes les plus crédibles (elle s’appuie sur un article en italien qui mérite peut-être lui aussi d’être traduit)

La MYSTÉRIEUSE DÉMISSION du COMMANDANT de la POLICE du VATICAN GIANI

Sa démission est en apparence la conséquence de la fuite des noms de cinq fonctionnaires du Vatican suspendus, mais des sources indiquent à NCR qu’elle a en fait été déclenchée par d’autres problèmes.

par Edward Pentin
15 octobre 2019

La démission du commandant de la police du Vatican, Domenico Giani, était attendue depuis longtemps, mais le contexte de sa destitution reste enveloppé d’intrigue et de mystère.

Le Vatican a annoncé aujourd’hui le remplacement de Giani par Gianluca Gauzzi Broccoletti, qui servait dans le corps de police [gendarmerie] du Vatican depuis 1995 et a été nommé l’année dernière adjoint de Giani. Ancien officier de la Guardia di Finanza, la police financière italienne, et des services secrets italiens, Giani, 57 ans, a apporté à ce poste sa riche expérience et ses nombreux contacts lorsqu’il a été nommé par le pape Jean-Paul II il y a 20 ans. Il a servi comme chef des gardes du corps du Pape, gagnant la confiance de Benoît XVI et du Pape François et protégeant les successeurs de Pierre lors de près de 70 visites apostoliques, dont certaines très dangereuses (les plus mémorables étant la visite de Benoît en Turquie en 2006, au milieu des retombées islamiques de son discours à Ratisbonne, et celle du Pape François dans la République centrafricaine déchirée par la guerre en 2015).

Catholique actif, avec une dévotion à saint François d’Assise, Giani a déclaré lundi aux médias du Vatican qu’il avait utilisé toute son énergie pour accomplir « le service qui m’avait été confié » et qu’il avait essayé de le faire avec « abnégation et professionnalisme, mais en se sentant sereinement, comme nous le rappelle l’Évangile des deux derniers dimanches, un ‘serviteur inutile‘ qui a fait sa petite part jusqu’au bout ».

C’est pourquoi la raison affichée de sa démission – la fuite des noms de cinq fonctionnaires du Vatican suspendus après un raid de la police du Vatican le 1er octobre, fuite dans laquelle le Vatican a dit qu’il n’avait « aucune responsabilité personnelle » – déconcerte les observateurs du Vatican et soulève plusieurs questions.

La note de service concernant les cinq fonctionnaires, un monseigneur et quatre laïcs, était destinée à un usage interne mais a été transmise au magazine italien L’Espresso, qui a dûment publié les informations. Le Vatican a dénoncé la publication des noms des fonctionnaires, affirmant que tous les cinq ont été soumis au « pilori médiatique » malgré les enquêtes en cours qui n’ont pas encore établi de faute de leur part. Le pape François aurait qualifié la publication des noms de « péché mortel ». La source de la fuite n’a toujours pas été identifiée.

L’escalade des protestations a conduit au sentiment qu’il était inévitable que quelqu’un assume les responsabilités, et les yeux se sont donc tournés vers Giani, bien qu’il soit semble-t-il innocent de toute implication directe dans la fuite.

AUTRES RAISONS POSSIBLES

Pourtant, son départ intervient après qu’on ait discuté à Rome pendant des mois du départ imminent de l’ex-officier des services secrets italiens et de la surprise qu’il ait gardé son poste pendant si longtemps.

« La raison qu’on a donnée pour sa démission est fausse » dit une source informée. « Ils ne trouvaient pas de bonne raison de le renvoyer, ils ne voulaient pas révéler les raisons internes, et ont donc utilisé cette histoire comme un instrument facile pour le faire sortir. »

Des sources anonymes ont cité un certain nombre de raisons, l’une d’entre elles étant qu’il était trop étroitement lié à la « vieille garde » et impliqué dans la résistance à l’éradication de la corruption, entre autres financière, au Vatican.

Ce point est apparu clairement lors du renvoi du premier vérificateur général des comptes du Vatican, Libero Milone, en 2017. À l’époque, Milone a dit aux médias qu’il avait été contraint de quitter le pays après avoir lancé une enquête sur un éventuel conflit d’intérêts impliquant un cardinal italien non identifié.

Il a affirmé que ses téléphones étaient sur écoute et que ses ordinateurs avaient été piratés et que le cardinal Angelo Becciu (alors sostituto, secrétaire d’État adjoint) lui avait enjoint de démissionner sur la base d’une enquête de sept mois de la police du Vatican.

Le cardinal Becciu affirma à l’époque que Milone « espionnait la vie privée de ses supérieurs et de son personnel, dont moi » et que s’il « n’avait pas accepté de démissionner, nous l’aurions poursuivi [en justice] ».

Mais Milone a dit que les faits qui lui avaient été présentés le matin de son renvoi « étaient faux, fabriqués de toutes pièces » et qu’il était « en état de choc », car « aucune des raisons données pour son renvoi n’avaient un fondement crédible ».
« J’ai été menacé d’arrestation, a-t-il dit, ajoutant que Giani m’intimidait pour me forcer à signer une lettre de démission qu’ils avaient déjà préparée des semaines à l’avance ».

Milone a également déclaré qu’il soupçonnait que son licenciement forcé était lié à la mise en accusation pour abus sexuel en Australie du cardinal George Pell, alors préfet du Conseil de l’économie du Vatican, les deux événements s’étant produits à une semaine d’intervalle. À l’époque, tous deux avaient mis au jour de nombreuses preuves de mauvaise gestion financière.

Le Vatican a retiré toutes les charges contre Milone l’année dernière.

Les liens de Giani avec le cardinal Becciu sont également significatifs étant donné que c’est le cardinal Becciu qui a contribué à mettre fin au premier audit externe du Vatican par le géant de l’audit PwC en 2016.

L’audit et ses coûts avaient été validés par le cardinal Pell et le Conseil pour l’économie, mais le cardinal Becciu a fait valoir qu’il n’y avait pas eu suffisamment de consultations sur les dépenses et il a unilatéralement arrêté l’audit après seulement quatre mois.

Vient ensuite le récent raid contre la Secrétairerie d’État, mené par Giani sur ordre des procureurs du Vatican, qui visait principalement le cardinal Becciu et d’anciens employés du dicastère.

L’Espresso a signalé que le raid en question se concentrait sur l’utilisation abusive du Denier de Pierre et sur une transaction immobilière douteuse à Londres. Sur ce dernier point, le Financial Times en a révélé davantage cette semaine, notamment que 200 millions de dollars sur des comptes bancaires suisses contrôlés par la Secrétairerie d’Etat ont été utilisés en 2014 pour financer un projet immobilier de luxe dans le quartier de Chelsea à Londres. Selon le Financial Times la propriété a généré d’importants bénéfices pour une société qui gérait l’investissement pour le Saint-Siège, du temps où le cardinal Becciu était sostituto. (Il a démissionné de ce poste le 29 juin 2018, un jour avant d’être élevé au rang de cardinal, puis a été nommé à son poste actuel de préfet de la Congrégation pour les causes des saints.)

JEU de POUVOIR du VATICAN.

La principale question qui se pose, outre la question de l’inconduite financière, est la suivante: pourquoi la Secrétairerie d’État s’occupait-elle de biens immobiliers? Tous les biens immobiliers du Saint-Siège sont sous la responsabilité d’un autre dicastère, l’Administration du Patrimoine du Siège Apostolique (APSA).

Le Cardinal Becciu a dit au Register, le 12 octobre, qu’il préférait « garder le silence et laisser la justice suivre son cours. Bien sûr, la vérité sortira. »

Giani n’est pas soupçonné d’être impliqué dans cette affaire, mais sa proximité avec le cardinal Becciu et sa collaboration avec lui sont au centre des discussions, tout comme d’autres éléments liés à l’ancien commandant de police du Vatican, à savoir qu’il était devenu « trop puissant ».

Dans son article paru dans la version italienne de Start Magazine du 14 octobre, Andrea Mainardi notait que Giani avait enquêté sur « les questions de sexe et de drogue, d’employés déloyaux et surtout d’argent » lors des scandales « Vatileaks » de 2012 et 2015.

Ces derniers mois, de nombreuses sources, sous couvert d’anonymat, ont déclaré au Register que Giani savait « tout sur tout le monde » et qu’il était largement reconnu comme « l’homme le plus puissant du Vatican » – à tel point que certains initiés du Vatican ont dit que même le Pape et le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Vatican, avaient « peur de lui ».

Le Register a aussi souvent entendu ces dernières années des accusations selon lesquelles les bureaux du Vatican, en particulier ceux de la Secrétairerie à l’économie, auraient été largement mis sur écoute. En plus du bureau du vérificateur général, deux appareils auraient été trouvés dans les bureaux du cardinal Pell. Selon les sources il auraient été placés par Giani et ses officiers.
L’ancien commandant était « aussi controversé et critiqué qu’estimé et aimé, et donc détesté », écrit Mainardi, qui fait également allusion à une extension et une rénovation douteuses de l’appartement où Giani vit avec sa femme et ses enfants au Vatican. Giani, écrit-il, est dans la ligne de mire d’un jeu de pouvoir du Vatican qui doit être déchiffré.

Est-ce vraiment lié à la fuite des noms des cinq fonctionnaires du Vatican, ou à des frictions entre la Secrétairerie d’État et les services financiers du Vatican? Ou est-ce parce que Giani en savait vraiment trop sur la corruption au Vatican, le rendant trop puissant?

Sa démission pourrait également être liée à la publication d’un nouveau livre la semaine prochaine par le journaliste d’investigation italien Gianluigi Nuzzi, qui menace d’annoncer un autre scandale Vatileaks.

Le Register a demandé à Giani de commenter les raisons de sa démission, mais au moment de la publication, il n’avait pas répondu.

ANNEXE 1

Voici ce qu’écrivait hier Marco Tosatti :

[A propos du ] »casus » du licenciement, c’est-à-dire la publication dans plusieurs journaux de la note de service – accompagnée de photographies des cinq personnes concernées – par laquelle l’accès au-delà des murs était limité pour cinq personnes suspendues de leurs fonctions: leurs noms étaient déjà connus, mais la publication des photos semble avoir été très mal prise. La note de service avait été distribuée à la fois aux gendarmes et aux gardes suisses. Et dans ce cas, si l’on parle de responsabilité objective, on ne comprend pas pourquoi Giani a démissionné (ce n’est certainement pas Giani, qui a fait sortir le document; en effet je sais avec certitude qu’il aimerait beaucoup savoir qui est le marionnettiste…), et pourquoi le commandant de la Garde Suisse est toujours à sa place.

[En] cette terrible matinée huit policiers ont fait irruption dans le Sancta Sanctorum du Saint-Siège, la Secrétairerie d’État, et en particulier dans l’hyper-secrète section économique. Un morceau de Vatican absolument hors de contrôle de qui que ce soit, et même – c’est ce que me dit quelqu’un qui a vécu et travaillé dans ces cercles – du pontife. On me confirme qu’elle était plus riche que l’IOR, et que même la Conférence épiscopale italienne y avait mis un trésor de six cents millions d’euros, pour les jours de pluie; qui a probablement augmenté depuis lors.

Qui a donné l’ordre de perquisition? Les magistrats ont fait la demande, mais Giani devait avoir l’autorisation d’un supérieur.

Nous pouvons confirmer que c’est le Pontife lui-même qui a donné l’autorisation. Parolin, comme nous le savons, a le charisme de ne pas savoir, de ne pas être là, et si par hasard il était là, il dormait… Ainsi, fort du sceau pontifical, le général est parti. Ce n’est pas la première fois, au cours de ces années (pensons par exemple à George Pell, au cardinal Burke dans l’affaire de l’Ordre de Malte) que des personnes missionnées par le Pontife se retrouvent, une fois les ordres exécutés, en substance désavoués, victimes de tirs amis. Ils vont de l’avant, convaincus qu’ils ont le Pape derrière eux, et quand ils se retournent, ils ne trouvent personne…

Et en effet, il semble que les moyens, peut-être pas très urbains, utilisés par les gendarmes pour accomplir cette tâche ont dérangé les monsignori de la Curie, qui se sont plaints auprès du pontife. N’oublions pas que sur les cinq personnes suspendues, l’unique prélat avait été nommé il y a quelques semaines grâce à la cassette-papale-de-doublons; que sa nomination – il était auparavant secrétaire du précédent substitut, Becciu – venait du nouveau substitut, discuté, Pena Parra ; que Pena Parra lui-même – à notre connaissance – avait mis toute cette affaire en mouvement en demandant à l’IOR plusieurs millions de dollars pour résoudre un investissement der la Section économique à Londres. Et que, par conséquent, l’IOR avait intéressé les autorités.

Mais pourquoi avoir la tête de Giani? Au moins deux sources internes, et très bien placées, me racontent en substance la même histoire. Quand Bergoglio a été élu, il n’avait pas confiance en Giani. Qui a pourtant réussi à gagner cette confiance et à devenir – aux yeux de quelqu’un faisant partie du cercle restreint de ceux qui murmurent à l’oreille du Pontife – trop important. « Ils » commencèrent donc le travail de sape, rappelant les relations de Giani avec les services extérieurs, son insistance (c’est un soldat) sur la discipline et la fermeté, les manières brusques de ses subordonnés, en particulier ce matin terrible qui remplit la Troisième Loge de rumeurs et de cris. L’épisode de l’ordre de service, à notre avis clairement un projectile destiné à d’autres, dans la guerre des gangs qui a éclaté autour du monarque, a été utilisé à juste titre par ses adversaires. Et ainsi une fois de plus une personne respectable est restée brûlée dans sa générosité envers l’Église.
Lecture conseillée, récemment revisitée : « Nid de Vipères », de Mauriac.

ANNEXE 2

Et voici l’article de Michael Voris

LE CHEF DE LA POLICE DU VATICAN DÉMISSIONNE APRÈS LA FUITE D’UN MÉMO
C’était une vengeance pour le raid sur la Secrétairerie d’État.

Deux semaines après qu’une note confidentielle du Vatican ait été divulguée à la presse, le commandant de la police [en fait, la gendarmerie] de l’État du Vatican s’est retiré.

Lundi matin, le Bureau de presse du Saint-Siège a fait l’annonce suivante:

« Afin d’assurer la sérénité de l’enquête en cours, coordonnée par le Promoteur de la Justice et menée par la Gendarmerie, puisque l’auteur de la circulation externe [fuite] de l’ordre – réservé au personnel de la Gendarmerie et de la Garde Pontificale Suisse – reste inconnu, et bien que le Commandant n’assume aucune responsabilité personnelle dans le déroulement des événements, Domenico Giani a remis sa démission au Saint-Père par amour pour l’Église et par fidélité au Successeur de Pierre. »

La note de service, publiée le 2 octobre dans le journal italien L’Espresso, annonçait la suspension de cinq fonctionnaires et membres du personnel à la suite de la perquisition effectuée le 1er octobre par le bureau du procureur du Vatican sur la Secrétairerie d’État et l’Autorité du renseignement financier (AIF).

L’EXPRESSION » PURGE STALINIENNE » EST DE PLUS EN PLUS UTILISÉE DE NOS JOURS À ROME

« Cette publication a porté préjudice aux personnes impliquées et à l’image de la gendarmerie », souligne le communiqué de presse du Vatican.

Selon ce que m’a confié un initié des affaires du Vatican, la démission de Giani est « la façon de Parolin d’obtenir la tête de Giani ».

« Parolin et son substitut, l’Archevêque Edgar Peña Parra ont été très embarrassés par le raid mené par la gendarmerie », m’a dit ma source. « La tête de Giani était plus qu’une vengeance, c’était un avertissement pour tous ceux qui, à l’avenir, continueraient à fouiner ».

Le cardinal Pietro Parolin est l’actuel Secrétaire d’État et Peña Parra est le substitut de Parolin. Ces postes sont considérés, respectivement, comme les deuxième et troisième positions les plus puissantes à Rome.

« Cela pourrait aussi signifier que François s’inquiète de la possibilité d’être démis de ses fonctions », ajoute ma source.

Purge stalinienne‘ est une expression de plus en plus utilisée de nos jours à Rome… ».

La descente du 1er octobre a eu lieu en réponse à des plaintes de l’IOR concernant des transactions immobilières illégales, nommément l’achat d’une propriété de 250 millions de dollars sur Sloan Avenue à Londres – des fonds illégalement pris au Denier de Pierre.

Les 250 millions de dollars semblent avoir été dépensés dans des cabinets d’avocats frauduleux établis pour couvrir l’achat de l’immeuble de Londres.

Au moment de la transaction illégale, le cardinal Angelo Becciu était responsable en tant que substitut du Secrétaire d’État – promu cardinal l’année dernière par le Pape François.

Peña Parra, son remplaçant actuel, est arrivé à ce poste l’année dernière à la suite d’une longue série de scandales homosexuels, y compris des documents en possession du Vatican provenant du recteur du séminaire de Maracaibo au nord du Venezuela confirmant que Parra aurait séduit deux séminaires en 1990.

Parra serait même lié à la mort de deux hommes retrouvés sur l’île de San Carlos, dans le lac Maracaibo. Selon l’archevêque Carlo Maria Viganò, « [L]es deux cadavres ont été retrouvés nus, avec des preuves de rencontres homosexuelles macabres (post-mortem?). »

En dépit d’un dossier de 25 pages remis au Vatican détaillant ces crimes et d’autres crimes allégués – allégations dont l’existence n’a jamais été démentie par le Saint-Siège – le Pape François a promu Parra au rôle qu’il conserve encore.
Giani dirige la police du Vatican depuis plus de 20 ans et est profondément impliqué dans le service de renseignement du Vatican, connu sous le nom de Santa Alleanza (« Sainte Alliance ») ou L’Entità (« l’Entité »). Ancien officier de la Guardia di Finanza (police financière) italienne, il a été garde du corps du pape François et du pape Benoît XVI pendant son règne.

Il aurait également été chargé de localiser Viganò, le wistleblower qui se cache par crainte pour sa vie après qu’il ait dénoncé un vaste réseau homosexuel – ce qu’il a appelé « la mafia gay corrompue » – en contrôle de l’Église.

Voilà ce que nous écrivions en septembre dernier :

"A l’époque où l’archevêque Viganò était secrétaire général de l’État de la Cité du Vatican, le général Giani lui rendait compte. Aujourd’hui, alors que les événements prennent une tournure dramatique, c’est Giani qui a reçu l’ordre de ses supérieurs non seulement d’assurer la sécurité personnelle du Pape, mais aussi de coordonner la « chasse au Viganò ».

En 2008, l’État de la Cité du Vatican a rejoint INTERPOL, le plus grand réseau international au monde de forces de police, avec des bureaux basés dans 192 pays. En conséquence, le Vatican a désormais accès à d’énormes ressources et bases de données grâce à ses contacts officiels au sein de la police et aux bureaux d’INTERPOL dans le monde entier.

Les services de renseignement du Vatican disposent même d’un Gruppo Intervento Rapido (GIR), ou « groupe d’intervention rapide », connu pour posséder des moyens technologiques et logistiques très sophistiqués et innovants utilisés dans l’accomplissement de ses missions."

La déclaration du Bureau de presse du Saint-Siège conclut : « Dans son adieu à Domenico Giani, le Saint-Père l’a également remercié pour l’extrême compétence dont il a fait preuve dans l’accomplissement de ses nombreuses tâches sensibles, y compris au niveau international, et pour le professionnalisme incontesté qu’il a apporté à la Gendarmerie du Vatican ».

* * * * * *

DÉMISSION de DOMENICO GIANI (suite) : FAITS et HYPOTHÈSES

L’enquête d’un journaliste italien dont parlait Edward Pentin (cf. Domenico Giani, l’homme qui en savait trop) soulève plus de questions qu’elle n’en résout, mais elle est suffisamment exhaustive pour balayer le spectre des possibles. Dernière minute: comment interpréter alors cette nouvelle publiée aujourd’hui sur le site Vatican News, selon laquelle François en personne s’est rendu au domicile de l’ex-chef de la gendarmerie « pour passer un long moment avec lui, son épouse et sa fille »… ?

Giani et le cardinal Becciu

VATICAN,

POURQUOI le COMMANDANT GIANI
a-t-il été DÉMISSIONNÉ ?

FAITS et HYPOTHÈSES

par Andrea Mainardi
startmag.it
14 octobre 2019

La démission forcée au Vatican de Giani – ex-officier de la Guardia di Finanza italienne – et la nomination de Broccoletti ont-elles quelque chose à voir avec l’annonce d’un imminent Vatileaks par Gianluigi Nuzzi [l’auteur de Sua Santità] ?

Que la démission soudaine du commandant de la Gendarmerie du Vatican, Domenico Giani, soit dûe à la diffusion hors des Murs Léonins d’une fiche signalétique (Scandale financier au Vatican) pour avertir de l’interdiction d’entrée faite à cinq employés par mesure de précaution, personne ne le croit.

Certes: pour beaucoup, cela ressemblait à une affiche « Wanted for » style Far West. Confectionnée avec les photos de cinq employés de la Secrétairerie d’État et de l’Autorité de lutte contre le blanchiment d’argent (quatre laïcs et un monsignor [Mauro Carlino]), et pas vraiment miséricordieuse. Ce sont les noms et les visages de personnes « suspendues de leur service par mesure conservatoire ». Innocents jusqu’à preuve du contraire de crimes financiers non spécifiés. Mais il s’agissait d’une disposition de service destinée à l’usage interne des Gendarmes et de la Garde Suisse. Un très banal instrument de contrôle de frontière.

Pourtant, en un clin d’oeil, elle a fini dans les journaux. Certains jurent qu’elle a été faxée à l’Espresso, qui a été le premier à la publier. Et voilà que Giani, directeur des services de sécurité du sol pétrinien, qui a signé cette disposition, perd son poste. Il n’a pas localisé la source des fuites.

Est-ce crédible? Non. Entre-temps, aujourd’hui [14 octobre], le pape François a nommé au poste de Giani – comme directeur de la Direction des services de sécurité et de la protection civile de l’État de la Cité du Vatican et commandant du corps de gendarmerie – Gianluca Gauzzi Broccoletti, jusqu’à présent directeur adjoint et commandant adjoint.

Le premier à soulever l’affaire de la fiche a été le blog autorisé Il Sismografo. Très proche du Saint-Siège. A peine quelques heures plus tard et voilà la voix officieuse du Pape, L’Osservatore Romano, qui envoie un ‘J’accuse‘ à la presse pour le « pilori médiatique » contre les cinq. Ça ne tient pas la route. De fait, le Pape intervient. Il définit ce qui s’est passé comme quelque chose de comparable à un « péché mortel ». Escalade de propos solennels. Le Vatican confirme l’ouverture d’une enquête. Et c’est à Domenico, le natif d’Arezzo, de partir après vingt ans de travail pour le Saint-Siège.

Estimé et aimé, autant que discuté et critiqué. Donc détesté. L’ancien officier de la Guardia di Finanza avec un passé dans les services secrets italiens connaît chaque centimètre carré du Vatican. A côté du « petit jardin » du Pape François, lors des audiences, il court, agile, en pleine forme pour ses 57 ans. A Rome comme dans les voyages internationaux. Le placage athlétique d’une exaltée qui, la veille de Noël 2009, avait franchi les barrières entraînant le pape Ratzinger au sol et causant une fracture du fémur au cardinal Etchegaray, est restée iconique.

Souriant aux côtés des papes qu’il a servis à la tête de la police du Vatican; très doux avec les enfants qu’il prend dans ses bras pendant les audiences pour les approcher du Pape. Autant que dur, selon les personnes concernées, dans son rôle de gendarme judiciaire. L’ancien majordome de Benoît XVI – qui a fait l’objet d’une enquête, et le seul condamné pour avoir fait sortir des papiers de l’Appartement papal au moment des premiers Vatileaks (règne de Ratzinger) – se souvient des façons abruptes des interrogatoires, tout comme Libero Milone, le contôleur des comptes du Vatican, démissionnaire depuis deux ans et jamais remplacé (règne de Bergoglio). La dernière histoire, non clarifiée, voit comme co-protagoniste l’ex substitut de la Secrétairerie d’État, Angelo Becciu. Aux dires du monsignore, Milone l’espionnait. Milone était le réviseur, c’est-à-dire qu’il contrôlait les affaires et travaillait par mandat pétrinien sur la transparence financière de la citadelle vaticane. Mais Milone – proche du cardinal Pell – n’a jamais fait l’objet d’une enquête.

Quand, il y a un mois, une autre affaire économique a éclaté autour d’un investissement immobilier à Londres fait par la Secrétairerie d’Etat, légitime mais peut-être inapproprié depuis ces pièces aux murs couverts de fresques (n’était-il pas plus approprié que ce soit l’Ior ou plutôt la Banque Centrale du Vatican, c’est-à-dire l’Apsa, gestionnaire du patrimoine du Saint-Siège, qui se charge de faire fructifier l’argent?) Becciu n’était plus à la troisième Loggia [les bureaux de la Secrétairerie]. Mais les faits remontent à l’époque où il était ministre de l’Intérieur du Vatican. C’est lui – le partenaire de l’opération, Raffaele Mincione, l’a confirmé au Corriere della Sera – qui s’est intéressé à l’investissement. Becciu n’est pas effleuré par les enquêtes en cours. Élevé à la pourpre par Bergoglio, il s’occupe aujourd’hui des affaires célestes. Il est à la tête du Dicastère de la Congrégation des saints. Où même les candidats à la canonisation, en plus des vertus héroïques, doivent faire confiance aux ressources financières terrestres du diocèse ou des ordres religieux qui financeront les longs – et inévitablement coûteux – procès.

Giani et ses policiers sont arrivés à l’improviste dans le bureau de Milone, plaçant des documents sous séquestre. Sur mandat de la magistrature vaticane, avec la publication de documents inhabituellement signés par Becciu. Passent les années et Giani, toujours sur mandat de la magistrature, fait irruption à la Secrétairerie d’Etat. Perquisitions inédites. Saisie de PC, de téléphones portables et de documents. Blocage des comptes de certains des collaborateurs les plus haut placés de la machine vaticane.

Quelques jours plus tard, le Bureau de presse donne la nouvelle de quelque chose qui a manifestement été décidé depuis un certain temps: à la présidence du Tribunal du Vatican, l’ex-procureur général de Rome, Pignatone succède au juriste Della Torre. D’un juriste, on passe à un magistrat enquêteur en Italie, appelé à juger au nom du successeur de Pierre. Encore quelques feuilles du calendrier à tourner, et Giani est invité à démissionner. Pour des faits – dit-on – assaisonnés d’une réaction de colère de la part du Pape. Les faits? Ces visages, sur la fiche signalétique.

Communiqués mis à part, tout reste à déchiffrer.

Pignatone s’est occupé de la disparition d’Emanuela Orlandi. En tant que magistrat italien, il a demandé et obtenu l’archivage des enquêtes. Oltretevere – jurent-ils – on continue à chercher. Giani s’est occupé lui aussi d’Emmanuella Orlandi. Ne serait-ce que pour gérer préventivement les différentes manifestations organisées sur la place Saint-Pierre par ceux qui – lisait-on sur les banderoles – demandent la vérité. Giani s’en est bien tiré, contenant la clameur.

Les reconstitutions journalistiques de ces dernières années confirment la signature par le désormais ex-commandant de gendarmerie d’un dossier sur l’affaire, mis à jour ponctuellement et diffusé aux personnes relevant de sa compétence. Que le commandant de la police interne suive certaines affaires n’est pas une nouvelle. Mais c’est du grain à moudre pour les journalistes.
Et puis, bien sûr, il y a eu des empiétements peu clairs de la Gendarmerie du Vatican au-delà des murs. Nous sommes le 21 janvier 2012. Devant l’église de Sant’Apollinare à Rome, lors d’une manifestation qui n’était pas bienveillante envers le Vatican – toujours pour l’affaire Orlandi – un gendarme du Vatican en civil armé d’un téléobjectif a été vu en train de prendre des photos. Qui l’a autorisé ? L’épisode a suscité un débat jusqu’au Parlement. La police d’un pays souverain qui intervient dans un autre pays souverain. Tel quel. Pourquoi?

La question rouvre, ponctuellement, l’interrogation sur une intelligence [un service de renseignement] vaticane. Des services secrets que le Saint-Siège n’a pas. Sous le Dôme, on dément l’existence d’un bureau dédié. Mais apparemment, il est arrivé que des 007 italiens traversent le pont. Ont-ils été favorisés par l’ancien fonctionnaire du SISDE [services secrets italiens] Giani ? Entre commérages et réalité, le diplômé en pédagogie avec mention, avec une carrière dans les flammes jaunes et la police, reste dans la ligne de mire. Il suscite l’antipathie. Contre lui, corbeaux et poisons. Le dernier était un SMS envoyé le 2 octobre dernier à des ecclésiastiques et à des journalistes pour le discréditer. Le jour de la fête des Anges Gardiens. Contre le (désormais ex-) chef d’un corps de gendarmerie qui célèbre fin septembre la fête de l’archange Michel. Celui qui s’est battu contre le diable.

Des fumées sulfureuses, Giani en a traversées. Il a enquêté sur des affaires de sexe et de drogue, d’employés déloyaux, avec les différents Vatileaks. D’argent, surtout. Il a pris trop de pouvoir, lui reproche-t-on. La chronique garde la mémoire de la gestion d’un centre d’opérations capable de capter chaque conversation dans les salles sacrées. Qui probablement fonctionne. Et provoque plus d’un mécontentement.

Ce n’est pas la premère fois que Giani aurait franchi les bornes. Par exemple, en 2008, la Secrétairerie d’Etat n’a pas apprécié que le Gouvernorat (sorte de super-municipalité du Vatican dont dépend la gendarmerie), ait mis en vigueur le nouveau règlement des policiers du Vatican. Les récentes inspections de la troisième Loggia ont fait déborder le vase. Mais il est évident qu’un policier n’effectue des perquisitions que sur ordre de la magistrature. Et en effet, le président du Tribunal Vatican a pris sa retraite quelques heures après la clameur sur la question de l’investissement de la Secrétairerie d’Etat à de Londres.

Et ce n’est pas tout. On avait enregistré des frictions entre la Gendarmerie dirigée par Giani et la Garde suisse. L’Arétin est, entre autres, accusé d’avoir donné une empreinte militaire à ses policiers. Malignité ? Peut-être. Le fait est que dans le petit Etat, il n’y a que les Suisses qui soient militaires. Les 150 gendarmes et son commandement sont responsables de la coordination de la sécurité sur la place, des enquêtes, mais aussi de la protection civile et des pompiers. Mais ce ne sont pas des militaires. Giani, multidécoré par des États et des Ordres de chevalerie – avec sur sa veste des insignes qu’il aime exhiber – a signé une lettre organisant ce qui était censé être une fête. Qui a fait des mécontents.

Une affaire mineure, mais significative. Le journaliste Gianluigi Nuzzi en parle dans son livre « Sa Sainteté ». Lorsqu’en 2011 le commandant prépare la cérémonie pour la donation au Vatican par un prince romain du drapeau pontifical remis aux troupes papales qui avaient combattu à Porta Pia en 1870, il propose une liturgie avec le déploiement de la Garde Suisse. Il prévoyait que les Suisses participent au défilé dirigé par un officier de la Gendarmerie. Les chefs de l’armée la plus colorée du monde répondirent: « On n’a jamais vu que dans un piquet d’honneur, une armée rende les honneurs militaires au corps de police ».

De l’entrelacement de corbeaux et de vipères qui nichent et couvent au Vatican, pas un mot des journalistes. C’est ce qu’avait déclaré à l’époque le secrétaire d’État sortant, Tarcisio Bertone. « Malheureusement, au Vatican, le sens de la loyauté et de la fidélité aux institutions s’estompe. Si nous nous déchirons et nous attaquons entre haine et luttes de pouvoir, être Eglise perd son sens », affirmait dimanche aux micros de Mediaset le Cardinal Angelo Becciu. Pour rendre compte de l’acceptation par le Pape de la démission de Giani, le Bureau de presse parle aujourd’hui d’un Pontife qui l’accepte comme « une expression de liberté et de sensibilité institutionnelle ». Puis, tout plein de cordialité, reconnaissance des vingt ans de service de Giani au Saint-Siège. Et ainsi de suite.

Mais le problème demeure ailleurs. Les jugements peut-être malheureux de Giani sur l’ex-fonctionnaire de l’Apsa, Nunzio Scarano – défini par les journaux comme « Monseigneur 500 » en raison de son habitude d’utiliser certaines dénominations de billets de banque – sont enregistrés dans le dossier. La rénovation de son appartement au Vatican – advenue lors du passage de consigne Ratzinger-Bergoglio -, avec agrandissement et décoration pas vraiment modestes, et vue sur le Borgo Pio et les bâtiments du Vatican – où il vit (pour le moment) avec son épouse et ses enfants – est une histoire de gravure de magazine. La substance est autre.

Giani est dans le collimateur d’un jeu de pouvoir du Vatican qui doit être déchiffré. Catholique dévot, cofondateur de diverses associations contre la guerre, de spiritualité franciscaine (celle d’Assise), va-t-il vraiment, dans quelques jours, sortir par la Porta Sant’Anna juste pour une circulaire de service avec photos des intéressés? Ou cela aurait-il quelque chose à voir avec les frictions entre Ior et Secrétairerie d’État sur les questions financières? La démission de Giani – ex-officier de la Guardia di Finanza italienne – a-t-elle quelque chose à voir avec l’annonce de Vatileaks imminents, sous la plume de Gianluigi Nuzzi?

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