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Paroles de Don Camillo (et de Peppone...)

Giovanni Guareschi est l’auteur de la série des livres « Don camillo ».
Quelques extraits de ses livres, dont certains figurent dans la série de films des Don Camillo, série de films parus de 1952 à 1965, et dont Fernandel incarna le curé de choc Don Camillo.
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En passant devant l'église Peppone vit l'autel, parce que la porte était ouverte ; alors il ôta rageusement son chapeau et le remit précipitamment afin que personne ne le vît. Mais le Christ l'avait vu et, quand don Camillo vint lui rendre visite, il s'empressa de lui faire part de la chose.
- « Peppone est passé par là et m'a salué !», dit-il tout content.
- « Faîtes attention ! fit don Camillo …Plus
En passant devant l'église Peppone vit l'autel, parce que la porte était ouverte ; alors il ôta rageusement son chapeau et le remit précipitamment afin que personne ne le vît. Mais le Christ l'avait vu et, quand don Camillo vint lui rendre visite, il s'empressa de lui faire part de la chose.
- « Peppone est passé par là et m'a salué !», dit-il tout content.
- « Faîtes attention ! fit don Camillo, parce qu'il y en a un autre qui vous a embrassé et puis, pour trente pièces d'argent, vous a vendu. L'individu qui vous a salué est le même qui me disait, trois minutes plus tôt, que le jour du règlement de comptes, il trouverait toujours un 75 pour ouvrir le feu sur Votre Maison ».
- « Et que lui as-tu répondu ? »
- « Que je trouverais toujours une pièce de 81 pour tirer sur la Maison du Peuple !
- "Je vois, dit Jésus ; le malheur c'est que la pièce de 81, tu l'as vraiment ».
Don Camillo eut un geste d'impuissance.
- « Jésus, dit-il, il y a de ces bibelots qu'on répugne à jeter, parce que ce sont des souvenirs. Nous sommes un peu sentimentaux, nous, les hommes ».
Le petit monde de Don Camillo

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« C'est là le danger de la démocratie, conclut Peppone ; le premier imbécile venu peut se mettre à parler sur la place publique ! »
Le petit monde de Don Camillo

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- « Don Camillo », s'exclama le Christ, « don Camillo, tu perds la mémoire ! Tu as une lettre dans ta poche ; tu voulais la déchirer. Brûle-la ; tu fais d'une pierre deux coups ».
- « En effet », reconnut don Camillo, en serrant les dents.
Il tira de sa poche une lettre, l'approcha de la flamme et elle brûla. Elle était adressée à Peppone. Don Camillo lui demandait si, maintenant que l'extrême-gauche avait approuvé l'article à l'unanimité, il désirait nommer un conseil de gestion pour l'église dans le but d'administrer les péchés de la paroisse et de décider, en accord avec le titulaire, don Camillo, des pénitences à assigner à chaque pécheur. Lui, don Camillo, était prêt à écouter ses requêtes et il serait extrêmement heureux si le camarade Peppone ou le camarade Brusco consentait à prêcher à l'occasion des Saintes Pâques. Pour ne pas être en reste, lui, don Camillo, expliquerait aux camarades le sens religieux, caché et profond des théories marxistes.
Le petit monde de Don Camillo

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- « Jésus », dit don Camillo à haute voix, « si les quelques rares maisons honnêtes de ce cochon de pays pouvaient se mettre à flotter comme l'arche de Noé, je vous prierais de susciter une crue qui arrache la digue et submerge tout le pays. Mais comme les honnêtes gens vivent dans des maisons de briques tout comme les bandits, et qu'il serait injuste de les punir pour les fautes de cette fripouille de Peppone et de ses complices sans foi ni loi, je vous prie de sauver le pays des eaux et de lui donner la prospérité ».
- « Amen », dit la voix de Peppone dans le dos de don Camillo.
- « Amen », répondirent en choeur les hommes derrière le dos de Peppone.
Le petit monde de Don Camillo

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Peppone : « Voilà pourquoi les jeunes s'éloignent de l'Église : parce qu'elle leur parle seulement de mort ; parce qu'elle enseigne uniquement à mourir et non à vivre ; parce qu'elle dénie à l'homme tout droit, en l'accablant de devoirs ; parce qu'elle n'admet pas le bonheur sur la terre et le renvoie au paradis, alors que ceux qui vivent selon la loi de Dieu et de la solidarité sociale trouvent également leur bonheur ici-bas. Parce qu'elle engendre de noirs corbeaux qui tiennent pour péché mortel l'heureux et innocent gazouillis d'oisillons qui chantent à pleine gorge la gloire du Seigneur.
Don Camillo et les contestataires

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- « Jésus », dit DonCamillo, « si je suis triste, ce n'est pas que je manque de foi. La vérité c'est que je n'arrive pas à oublier qu'ici je ne peux rien faire de tout ce que je pourrais et devrais faire. Jésus, ici je me sens comme un transatlantique enfermé dans un étang ».
- « Don Camillo, partout où il y a de l'eau, il y a danger que quelqu'un se noie, il faut qu'un gardien veille......Et puis, don Camillo, es-tu sûr d'être un transatlantique enserré entre les rives d'un petit lac alpestre ? Ou ne serait-ce pas là un méchante manifestation de ton vilain esprit de présomption ?
N'es tu pas plutôt l'une de ces mille et mille petites barques qui, pour avoir navigué dans la vaste mer et avoir échappé aux tempêtes avec l'aide de Dieu, se croit maintenant un transatlantique et dédaigne l'eau modeste du lac de montagne ? »
Don Camillo et Peppone

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Ces deux derniers livres :
Je t’absous, Don Camillo
Un nouveau recueil de récits inédits retrouvés à la mort de Giovanni Guareschi. Avec tous les personnages du petit monde : Don Camillo, Peppone, Smilzo et tout le peuple du bas-pays.
Où l'on verra comment la cellule du parti offrit un superbe vélo pour la tombola de l'école libre ; comment Don Camillo se transforma en braconnier pour offrir des faisans au Noël des pauvres ; comment tout le village se rassembla dans le souvenir d'une vieille institutrice et se divisa à propos de la statue d'un estimable entomologiste…
Où l'on apprendra aussi le bon et le mauvais usage d'un poste de télévision fantôme, d'une barrière de passage à niveau bien réelle et d'un manège d'avion qui voit tourner, à la nuitée, l'un derrière l'autre, ces colosses sonores que sont Peppone et Don Camillo.
Tout le monde connaît la drôlerie des récits de Giovanni Guareschi, peut-être le seul grand auteur comique de cet après-guerre.
On n'a pas assez dit sa qualité seconde et qui est la force, chez lui, de la sympathie pour tous.
Traduit de l'italien par Isabelle Rabourdin
(quatrième de couverture)

Don Camillo et les contestataires
Le dernier livre de Giovanni Guareschi est aussi le plus actuel. Une fois de plus, Don Camillo se heurte à l'histoire et s'en prend, à présent, à la nouvelle génération qui conteste toutes les valeurs établies. S'il doit s'occuper de Cat, sa jolie nièce, explosive égérie d'une bande de blousons noirs campagnards, reine de beauté et parachutiste, il doit aussi affronter Don Chichi, prêtre de choc nouveau style, qui veut bouleverser sa petite paroisse.
De son côté, Peppone, son inséparable ennemi, se voit attaqué par les maoïstes qui le traitent de révisionniste.
Le vieux curé et le vieux communiste se donneront la main pour faire face à la contestation, qu'elle vienne des beatniks, de l'église nouvelle ou de Mao. Mais dans ce tourbillon d'affrontements cocasses, le bon sens inébranlable de Don Camillo finira, comme toujours, par triompher.
(quatrième de couverture)