Ainsi, selon la Doctrina Jacobi, « Et ils disaient : « Un prophète est apparu, venu avec les Sarrasins et il prêche l'arrivée de l'oint qui doit venir, le Messie. » […] « Que pouvez-vous me dire au sujet du prophète qui est apparu avec les Sarrasins ? » Et il m'a dit, gémissant à voix haute : « Il est faux, car les prophètes ne viennent pas avec une épée et un chariot de guerre. En vérité, les choses mises en mouvement aujourd'hui sont des actes d'anarchie, et je crains que, […] nous recevrons l'antichrist. […] Et quand j'ai enquêté, j'ai entendu de ceux qui l'avaient rencontré que personne ne trouve aucune vérité dans le soi-disant prophète, seulement l'effusion du sang humain. En fait, il dit que le « Prophète qui est apparu » a les clés du paradis, ce qui est impossible. » Ce texte raconte la présence d'un prophéte, Mahomet à la tête de l'armée arabe envahissant la Palestine[8]. Pour P. Crone et M. Cook, « Mais ce qu'il y a de vraiment étonnant dans la Doctrina c'est qu'elle rapporte que le Prophète prêchait l'avènement de l’« Oint qui allait venir ». Cela veut dire que le cœur du message du Prophète, dans le premier témoignage dont nous disposons en dehors de la tradition islamique, apparaît comme le messianisme judaïque »[9].
Mort de Mahomet — Wikipédia
L’intérêt pour l'islam dans le monde non musulman est ancien et s'accompagne d'un travail de compréhension, de traduction mais aussi de réfutation.
Dès 1141, Pierre le Vénérable fait traduire le Coran en latin[1]. Cette traduction, menée par Rodbertus Retenensis, Herman le Dalmate, Pierre de Tolède et Pierre de Poitiers, est contemporaine de traités écrits par Pierre le Vénérable de réfutation de l'islam[2]. De nombreux auteurs du Moyen Âge, dont Thomas d'Aquin et Denys le Chartreux, utilisent cette traduction dans leurs études religieuses. Grâce à l'imprimerie, elle est diffusée en 1543 par le philologue protestant Theodor Bibliander. En 1647, la première traduction française est publiée sous le titre de L'Alcoran de Mahomet par André du Ryer ; elle est rééditée jusqu'en 1775[3].
Historiographie de l'islam et du Coran — Wikipédia
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La Lex Mahumet pseudoprophete (« Loi du pseudo-prophète Mahomet », en latin) est une traduction du Coran en latin, effectuée au XIIe siècle sur la commande de l'abbé de Cluny, Pierre le Vénérable. Ce dernier la confie en 1142 à Robert de Ketton, Herman le Dalmate, Pierre de Tolède, Pierre de Poitiers et un musulman connu seulement sous le nom de Mohammed.
« Qu'on donne à l'erreur mahométane le nom honteux d'hérésie ou celui, infâme, de paganisme, il faut agir contre elle, c'est-à-dire écrire. Mais les latins et surtout les modernes, l'antique culture périssant, suivant le mot des Juifs qui admiraient jadis les apôtres polyglottes, ne savent pas d'autre langue que celle de leur pays natal. Aussi n'ont-ils pu ni reconnaître l'énormité de cette erreur ni lui barrer la route. Aussi mon cœur s'est enflammé et un feu m'a brûlé dans ma méditation. Je me suis indigné de voir les Latins ignorer la cause d'une telle perdition et leur ignorance leur ôter le pouvoir d'y résister ; car personne ne répondait, car personne ne savait. Je suis donc allé trouver des spécialistes de la langue arabe qui a permis à ce poison mortel d'infester plus de la moitié du globe. Je les ai persuadés à force de prières et d'argent de traduire d'arabe en latin l'histoire et la doctrine de ce malheureux et sa loi même qu'on appelle Coran. Et pour que la fidélité de la traduction soit entière et qu'aucune erreur ne vienne fausser la plénitude de notre compréhension, aux traducteurs chrétiens j'en ai adjoint un Sarrasin. Voici les noms des chrétiens : Robert de Chester, Hermann le Dalmate, Pierre de Tolède ; le Sarrasin s'appelait Mohammed. Cette équipe après avoir fouillé à fond les bibliothèques de ce peuple barbare en a tiré un gros livre qu'ils ont publié pour les lecteurs latins. Ce travail a été fait l'année où je suis allé en Espagne et où j'ai eu une entrevue avec le seigneur Alphonse, empereur victorieux des Espagnes, c'est-à-dire en l'année du Seigneur 1142. »
Lex Mahumet pseudoprophete — Wikipédia