"C’est donc une grâce de souffrir en cette vie, qui a une fin… Car ainsi nous pouvons non seulement ressembler à Jésus, nous unir à Lui, expier nos fautes, acquérir des mérites, et obtenir le Bien infini promis à ceux qui font la preuve, au prix des épreuves qu’ils traversent, qu’ils aiment vraiment Dieu… de sorte que leurs épreuves se transforment alors en bonheur ! « Bienheureux, vous qui pleurez maintenant [14] … » Si donc nous voulons aller avec Lazare au Paradis, il nous faut, nous aussi, comme lui, supporter tout ce qui nous arrive, avec respect et abandon, confiance et reconnaissance, estimant une grâce d’être éprouvé par Dieu qui veut ainsi nous rendre semblables à Son Fils… " Merci Abbé Pagès ..

Il y a en enfer quatre supplices principaux, d’où découlent tous les autres tourments. Le premier est la privation de la vision de Dieu – que l’on appelle la peine du dam –, signifiée dans la parabole par l’impossibilité de rejoindre le séjour des bienheureux, qui eux sont tels parce qu’ils voient Dieu, Source de tout bien ; le deuxième est la haine de soi, causée par le fait d’être soi-même la cause de son propre malheur ; le troisième est la compagnie éternelle du diable, qui est si horrible qu’il n’est pas un cœur d’homme qui la puisse imaginer ; le quatrième est le feu de la divine justice, qui brûle en fonction du degré de responsabilité, sans jamais consumer, parce que l’âme n’est pas une chose matérielle.
Un jour, un autre Lazare, l’ami de Jésus, allait effectivement revenir de chez les morts [16]… et la preuve sera donnée qu’en Jésus le Royaume de Dieu annoncé par Moïse et les Prophètes est alors arrivé. Mais les chefs des prêtres et les pharisiens ne se convertiront pas pour autant à Jésus ; aussi Jésus leur annonce-t-Il, dans Sa préscience divine, le sort qui les attend…
Le pauvre de la parabole porte un nom, Lazare. Le riche, lui, ne porte pas de nom. Ce qui veut dire qu’il peut porter n’importe quel nom... le nôtre peut-être ?

L’enfer n’est rien d’autre que le refus de l’amour de Dieu, et parce que l'amour de Dieu est éternel, la souffrance de sa perte est éternelle. L'enfer est le royaume de la haine par excellence, qui possède si bien les damnés qu’ils sont incapables de désirer le moindre bien. Aussi le riche, contrairement à ce que certains pourraient penser, ne demande pas à ce que ses frères soient avertis des conséquences du péché par désir de l’honneur de Dieu ou du salut de ses frères, mais parce que leur ayant donné le mauvais exemple, « il était cause de leur damnation. Pour cette raison il voyait la suite de sa faute, eux arrivant au tourment crucifiant avec lui, où toujours dans la haine ils se rongent, parce que dans la haine finit leur vie [15]. » Autrement dit, encore et toujours, il cherche son propre intérêt : ne pouvant alléger sa peine, il cherche à ce qu'au moins elle ne s'accroisse pas...