jili22
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Qu'est-ce que le Gallicanisme ?

Pour cela, nous allons nous appuyer sur l'Abbé Jean-Baptiste Aubry, Docteur en Théologie, qui a donné, selon nous, la meilleure définition de ce qu'est le Gallicanisme dans son livre "Études sur Dieu, L'Église, Le Pape et sur le Surnaturel" dont je ne peux que conseiller activement la lecture :
« Le gallicanisme d'abord consiste à nier ou à déprimer plus ou moins l'autorité du pape. Or, cette autorité est le centre même et le fondement de celle de l'Église ; par conséquent, elle renversée, celle de l'Église finira par crouler aussi. Ils n'osent pas dire qu'on peut penser autrement que le pape. Or, nous savons que la pensée du pape, c'est la pensée de l'Église ; si on pense autrement que lui, on pense autrement qu'elle, si on s'écarte de lui, on s'écarte d'elle, car Ubi Petrus, ibi Ecclesia.
[...] J'ose dire que peu d'intelligences, en France, ont compris à fond deux choses souveraines dans le gallicanisme : son principe, et son effet le plus étendu.

1. Son principe : c'est la négation ou la falsification du vrai concept de l'Église. On ne reproche au gallicanisme
qu'une erreur relativement petite, un amoindrissement ou un déplacement de l'autorité spirituelle instituée par Dieu. Il y a un mal plus grand, plus profond : la falsification de l'idée même de l'Église, considérée comme concentration du pouvoir de sanctifier les hommes ex opere operato, soit par la parole, soit par les sacrements, soit par toute autre opération officielle du ministère : Opus ministerii ad consummationem sanctorum, concentration de ce pouvoir sur un corps sacerdotal officiel, consacré ad hoc par la grâce du sacerdoce. Tellement que, même avec plus de vertu et de talent, celui qui n'a pas cette consécration n'a pas ce pouvoir.
Voilà ce que le gallicanisme a fait oublier à nos théologiens ; et c'est de là que découlent toutes ces erreurs particulières : Diminution du pouvoir du pape, en qui on ne voit plus le canal nécessaire par où toute grâce et toute juridiction doit venir du ciel en nous [...].

2. L'effet le plus étendu et le plus profond du gallicanisme — j'en ai parlé ailleurs : diviser les forces, et par là ouvrir la porte à toutes les erreurs particulières, en détruisant, par une précaution sataniquement habile, l'institution que Dieu a mise au centre de l'Église pour tout garder.

tiré du site La Médaille de Saint Benoit ( telegram)