Montfort.
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Un super-polar à lire absolument ! Laguérie-Burke-Forgeot : poubelle !

Que se passe-t-il à l’Institut du Bon Pasteur ?

Disputationes Theologicae, le 8 octobre 2012

(Don Carusi)

Après avoir prudemment attendu pour ne pas brûler les éventualités de pacification, cette libre revue, avec la même franchise avec laquelle elle a commenté d’autres événements ecclésiaux et résisté aux tentatives de censure, intervient sur la situation actuelle de l’Institut du Bon Pasteur. Nous raportons d’abord les faits, exposés dans le compte-rendu officiel du secrétaire du Chapitre qui a été transmis pour connaissance à la Commission Pontificale Ecclesia Dei ; ensuite nous publions la « Lettre ouverte à M. l’abbé Philippe Laguérie », adressée à celui-ci par le directeur de ce site.
La Rédaction


Rev. me Commission Pontificale Ecclesia Dei,

C’est avec beaucoup de chagrin que nous nous voyons dans la nécessité d’évoquer des événements douloureux au sujet de notre premier Supérieur Général, événements que nous aurions souhaité résoudre sans qu’ils soient portés à l’extérieur de notre société.

Nous avions envisagé de vous rapporter de vive voix et de manière détaillée la situation actuelle de notre Institut. Pour cela notre nouveau Supérieur Général avait demandé à être reçu. Nous avions aussi espéré et essayé une pacification interne de cette même situation en envoyant des propositions de conciliation à M. l’abbé Laguérie. Cependant, nous avons récemment constaté qu’aucune des deux choses envisagées n’a pu se réaliser. En effet, par la lettre du 17 juillet, la Commission nous a communiqué qu’elle ne souhaitait recevoir aucun membre du Chapitre ; et en ce qui concerne l’abbé Laguérie, nous avons dû constater chez lui une attitude à la fois opposée à tout dialogue constructif et objectivement non-fiable. En effet, après les opérations électorales (dont nous faisons état intégralement ci-dessous), il a abandonné le Chapitre encore en acte, malgré les invitations à rester, à dialoguer et à s’accorder qui lui ont été adressées, mais qu’il n’a absolument pas voulu écouter.

Lorsque les travaux capitulaires étaient désormais conclus, l’abbé Laguérie a transmis ses propositions pour une conciliation de la situation (voir feuille annexe [reproduite ci-dessous]). Dans les semaines suivantes, toujours au mois de juillet, nous avons essayé d’établir un contact avec lui, dans le but de mettre en valeur pour autant que possible ces propositions, mais il s’y est refusé, sous prétexte que notre disponibilité était trop tardive (déjà en juillet!) et que ses propres propositions auraient dû être accueillies intégralement ou refusées avant la fin du Chapitre, refusant ainsi de prendre en considération ce qu’on lui avait déjà répondu : à savoir que son abandon du Chapitre et le fait de lire ses propositions envoyées par mail une fois les travaux terminés rendaient impossible une réponse plus rapide à ses propositions.

Ensuite, le même abbé Laguérie a demandé à l’abbé Perrel de le rencontrer, en spécifiant cependant qu’il ne lui aurait pas montré les documents romains auxquels il avait fait allusion sur son blog, mais auxquels il enjoignait en même temps à l’abbé Perrel de se soumettre.

Il est évidemment déplorable qu’un document auquel tous doivent se tenir soit d’abord communiqué par allusion sur Internet, au lieu d’être envoyé aux capitulants et aux membres de l’IBP en général ; et il est évident aussi qu’un tel document doit être intégralement connu de ceux à qui il est adressé ; nous avons donc fait remarquer à M. l’abbé Laguérie que sa prétention paraissait dépourvue de sens. Selon lui, en effet, nous aurions dû nous contenter de connaître d’une façon génériquement relatée et dans le meilleur des cas par morceaux, une chose qui nous concernait directement!

L’abbé Perrel a donc demandé à l’abbé Laguérie de pouvoir le rencontrer pour lire ce document. L’abbé Laguérie a répondu qu’il ne lui montrerait pas le document, mais qu’il lui en ferait seulement lecture (intégrale ? Il n’a pas voulu spécifier) en soutenant qu’il était tenu au secret. A cela l’abbé Perrel a alors répliqué qu’un tel comportement était étrange : comment un document si secret pouvait-il être contraignant alors qu’il ne pouvait pas lui être montré ? Et s’il était si secret l’abbé Laguérie n’aurait-il pas dans tout les cas violé ce secret en en donnant la nouvelle sur son blog et en en citant des extraits dans ses mails ? Et une éventuelle lecture faite par l’abbé Laguérie en présence de l’abbé Perrel, sans que ce dernier ait pu jamais lire le texte authentique, n’aurait-elle pas violé le secret dont il était question en tous les cas ? Quelle logique y avait-il en tout cela ?

Comment pouvions-nous tenir pour indiscutablement contraignant un texte qu’on s’obstinait à ne pas vouloir nous montrer, alors que l’abbé Laguérie avait souvent varié dans ses affirmations, comme le montre l’ensemble du présent document ? Il avait d’ailleurs déjà soutenu (et même confirmé par écrit) des choses peu crédibles, comme par exemple le fait que cette Commission Pontificale aurait formellement enjoint la censure et le retrait de certains articles d’un site internet libre, site qui par ailleurs déclare explicitement ne pas être un organe de l’IBP.

Plus tard, l’abbé Laguérie a communiqué à l’abbé Perrel avoir reçu de cette Commission l’autorisation de faire connaître le texte, et il déclarait donc le lui envoyer par mail. L’abbé Perrel a alors communiqué à l’abbé Laguérie sa disponibilité à le rencontrer, à lire ensemble les documents, et à en parler ensemble, comme il l’avait souhaité précédemment.

En réponse à cette proposition, l’abbé Laguérie a ajouté une série de conditions : le lieu et la date, non pas d’une rencontre, mais de la convocation de l’abbé Perrel, auraient dus être choisis unilatéralement par lui-même (…) et, de plus, il enjoignait au même abbé Perrel de ne pas se présenter en compagnie d’un prêtre déterminé, membre de l’IBP, comme accompagnateur, tout ceci sur un ton arrogant et fortement provocateur.

L’abbé Perrel a donc exprimé à l’abbé Laguérie que, pour qu’une rencontre se déroule dans un climat de dialogue, elle doit se concorder ; il ne songeait pas lui-même à poser aucun veto à l’abbé Laguérie au sujet de l’accompagnateur qu’il aurait choisi, et qu’il estimait donc pouvoir jouir lui-même d’une liberté semblable ; mais l’abbé Laguérie s’obstinait à imposer tous et chacun des points comme autant de conditions sine qua non, ceci confirmant son attitude récente, n’ayant rien de constructif.

Donc, étant donné l’avis de cette Rev. Commission dans sa communication du 17 juillet dernier, de « ne pas retenir opportun en ce moment de recevoir aucun des membres du Chapitre », et en considération de l’attitude prévaricatrice et non constructive de l’abbé Laguérie, qui a rendues vaines nos espérances d’une résolution de la situation dans l’immédiat, nous nous voyons désormais obligés de recourir au présent moyen, quoique imparfait, pour exposer de manière complète – en prolongement de notre précédent envoi – la situation en question.

***

[Déroulement du Chapitre]


Le Chapitre s’est ouvert dans la matinée du lundi 2 juillet, avec les votes sur les modalités du scrutin. Nous faisons remarquer que l’abbé Laguérie guidait alors à ce moment les discussions du chapitre en sa qualité de Supérieur Général, avant de démissionner – soulignons-le – le 3 juillet, donc avant son éventuelle réélection controversée.

Le 3 juillet, l’abbé Laguérie use alors de sa forte influence sur les opérations préélectorales en guidant les discussions, avec l’aide de l’abbé Héry, son assistant, pour que fusse pris en considération le fait que l’abbé Navas avait transmis des bulletins de vote par l’intermédiaire de l’abbé Pinzon. L’abbé Laguérie invitait à une interprétation large des statuts pour permettre de prendre en compte le vote de l’abbé Navas.

Des doutes ont alors été soulevés, parce que l’abbé Laguérie connaissait depuis la fin du mois de juin l’envoi de tels bulletins par l’intermédiaire d’un capitulant, et qu’il n’en avait informé le Chapitre qu’après son ouverture, la chose ne figurant même pas à l’ordre du jour. L’abbé Laguérie a alors encore insisté et l’on a procédé au vote du Chapitre, qui a accepté que le vote de l’abbé Navas puisse être exprimé, au moyen des bulletins apportés par l’abbé Pinzon.

Une nouvelle enveloppe est ensuite arrivée de Bogotá. L’abbé Laguérie, qui guidait encore les discussions, a insisté pour que l’on prenne en considération ces nouveaux votes par correspondance, et que lui-même avait sollicités auprès de l’abbé Navas dans les jours qui avaient précédé le chapitre. Dans ce climat, il n’a pas été procédé à un vote quant à l’acceptation des nouveaux bulletins, mais ceux-ci ont été substitués aux précédents par le canoniste.

Dans l’après midi, le Supérieur Général sortant, M. l’abbé Laguérie, a posé sa démission ainsi que tout le reste du conseil (charges qui, en l’absence d’une telle démission, auraient dû continuer jusqu’au 8 septembre 2012). Le chapitre a donc pu procéder aux élections, la présidence du chapitre étant désormais intégralement prise en charge par moi-même, secrétaire général sortant et secrétaire du chapitre.

Le premier scrutin a alors eu lieu, avec les résultats suivant :

Nombre de capitulants présents : 11 (total de 12 votants en raison du vote de l’abbé Navas).

Résultats du premier tour :
Abbé Philippe Laguérie 6 voix
Abbé Roch Perrel 5 voix
Abbé Guillaume de Tanoüarn 1 voix

Résultats du second tour :
Abbé Philippe Laguérie 6 voix
Abbé Roch Perrel 6 voix

Accèdent au troisième tour les abbés Philippe Laguérie et Roch Perrel.

Résultats du troisième tour :
Abbé Philippe Laguérie 6 voix
Abbé Roch Perrel 6 voix

M. l’abbé Philippe Laguérie est élu supérieur général de l’Institut du Bon Pasteur, au bénéfice de l’ancienneté.
Il accepte la charge.

M. l’abbé Carusi adresse au secrétaire du Chapitre une réclamation concernant la validité de l’élection, en raison d’un vice de forme dû à l’adoption de nouveaux bulletins de vote de l’abbé Navas, reçus par la poste après l’ouverture du Chapitre, sans aucune signature ni lettre d’accompagnement, et sans que l’acceptation de ces nouveaux bulletins n’ait été soumise à l’acceptation du Chapitre.

L’abbé Pinzon se dit très étonné parce que dans les bulletins qu’il avait consignés apparaissait le nom de l’abbé Aulagnier, qui n’a obtenu aucune voix avec les nouveaux bulletins.

Au début de la session suivante du Chapitre, le mercredi 4 juillet 2012 à 9h, l’abbé Carusi conteste la validité de cette élection, appuyé par plusieurs capitulants, et demande de soumettre l’annulation de l’élection au vote du Chapitre pour vice de procédure : le vote concernant la demande de l’abbé Navas approuvait la prise en compte des bulletins « qu’il a émis et qu’il a communiqués par l’abbé Pínzon Vélez ». Or ceux qui ont été pris en compte sont d’autres bulletins, reçus par la poste dans l’après-midi. D’autre part, ces seconds bulletins ont été reçus par le Chapitre après son ouverture ; ils n’étaient accompagnés d’aucune lettre explicative, ni même d’une signature quelconque de l’abbé Navas. Suivent les discussions des capitulants. Tous interviennent un par un sur le sujet.

La séance est alors suspendue durant 20 minutes. Au retour, l’abbé Laguérie déclare quitter l’assemblée capitulaire, malgré les invitations à rester qui lui sont adressées, à cause de l’impossibilité de gouverner qu’il déclare évidente et en disant « je vous laisse détruire l’IBP, les nouveau chefs détruiront l’IBP, je ne peux pas gouverner cet Institut ». Il quitte ensuite l’assemblée. Suite aux phrases mentionnées, qui ont la saveur d’une démission, l’abbé Laguérie a aussi affirmé, juste en sortant, qu’il partait sans pour autant donner sa démission, puisqu’il venait d’être réélu ; or mise à part la contradiction de cette dernière phrase avec ce qu’il avait dit juste avant, et avec le fait constitué par son abandon du Chapitre, il faut souligner que cette éventuelle non-démission contradictoire regardait sa prétendue réélection du jour précédent : comme nous l’avons rappelé plus haut, il avait en effet démissionné le 3 juillet de son titre de Supérieur Général – comme le prévoyait l’ordonnance préparatoire du chapitre – titre qu’il avait reçu par décret de S. Em. le Card. Castrillon Hoyos. C’est en raison de cette démission formelle du 3 juillet que nous avons donc considéré que l’unique titre éventuel pouvant être revendiqué était celui lié à l’élection controversée du 3 juillet, et non à un titre antérieur.

L’abbé Héry déclare à son tour quitter le Chapitre, pour raisons de santé, à cause de la difficulté à supporter les débats. Ce qu’il fait.

11 h 55 : la session est suspendue par le Secrétaire du Chapitre

15 h : ouverture de la session

Lettre de l’abbé Laguérie

Le P. Pocquet du Haut-Jussé, canoniste, lit une Lettre du Supérieur général, qui lui a été laissée à midi par M. l’abbé Laguérie. Celui-ci y annonce sa démission du Chapitre général et son refus à l’avance de toute responsabilité que lui confierait le Chapitre :

« Abbé Ph. Laguérie.
Je démissionne de ce chapitre général (2-… juillet 2012). Je refuse à l’avance toute responsabilité qu’il déciderait de me confier.
Fait à Courtalain, Mercredi 4 juillet 2012
Abbé Philippe Laguérie, fondateur et sup. général »


Le Chapitre Général, étant l’autorité suprême de l’Institut, et constatant la présence des deux tiers des ayant droits – l’abbé Laguérie ayant démissionné de sa charge reçue du Card. Castrillon Hoyos et ayant paru aussi démissionner oralement et par le moyen de la lettre consignée au canoniste (éventuelle réélection) – établit de continuer ses activités, même après l’abandon des deux capitulants, les abbés Philippe Laguérie et Christophe Héry, pour le bien suprême de la société.
Le chapitre prend acte que, en plus des problèmes cités, la procédure d’admettre un vote par correspondance, si la pratique n’est pas prévue par les statuts, est contraire au canon 167.

Le chapitre exclut donc de faire recours à un vote par correspondance ou par délégation, en établissant que seuls les présents auront droit au suffrage.

Le Chapitre vote et approuve la motion suivante :
« Le Chapitre général considère comme nulle l’élection du Supérieur général qui a eu lieu le mardi 3 juillet, à cause d’un vice de forme ».

Le Chapitre informe la Commission Pontifical Ecclesia Dei ; il approuve la motion suivante :
« Le Chapitre général souhaiterait obtenir un avis de la Commission Ecclesia Dei, tant qu’il est en acte, avant de procéder à l’élection du Supérieur Général et de son Conseil ».

Le Chapitre informe donc la Commission Pontificale Ecclesia Dei de ce qui s’est passé et prévoit de renvoyer l’élection au lendemain à 15 h pour pouvoir laisser un espace de temps congru afin que la Commission puisse envoyer des conseils éventuels tant que le capitulants sont encore tous réunis (certains membres de l’Amérique Latine ayant déjà prévu leur billet de retour).

Texte de la communication envoyée le 4 juillet à la Commission :
« Mercredi 4 juillet 2012.
Le Chapitre général de l’Institut du Bon Pasteur informe la Rev. Commission Ecclesia Dei que suite à l’invalidité de l’élection du 3 juillet 2012, il ne peut communiquer à la Rev. Commission les résultats de l’élection du Supérieur général avant le 5 juillet 2012.
Le Chapitre informe aussi la Commission qu’au moment de la contestation de la validité de cette élection, l’abbé Philippe Laguérie s’est retiré dans des circonstances d’abandon du Chapitre. De la sorte, la Commission est informée des raisons pour lesquelles les résultats ne pourront lui parvenir qu’avec retard, et pourra aussi, si elle l’estime utile, nous communiquer quelque avis.
Le Chapitre continuera à procéder selon l’ordre du jour, qui prévoit désormais l’élection pour le jeudi 5 juillet à 15h ».


Le matin suivant, le Chapitre vote et approuve la proposition suivante :
« Le Chapitre général autorise le Secrétaire du Chapitre à prendre contact immédiatement avec l’abbé Laguérie pour savoir s’il a une communication à faire au Chapitre ».

Le Secrétaire général prend contact avec l’abbé Laguérie, qui refuse de communiquer quoi que ce soit au Chapitre général.

A 15 h, en qualité de Secrétaire je consulte les mails, après avoir téléphoné pour vérifier s’il n’y avait pas d’éventuelles indications de la Commission Pontificale, et l’on procède à l’élection du Supérieur Général.

Élection du Supérieur général.

Nombre de capitulants présents : 9 votants.
Résultats du premier tour :
Abbé Roch Perrel 8 voix
Bulletin blanc 1 voix

M. l’abbé Roch Perrel est élu supérieur général de l’Institut du Bon Pasteur, avec deux suffrages de plus par rapport à la parité du précédent scrutin, en obtenant les deux tiers des ayants droit, et les huit neuvièmes des présents.
Il accepte la charge.

Élection du premier conseiller, premier assistant et vicaire général.

Résultats du premier tour :
Abbé Paul Aulagnier 8 voix
Abbé Yannick Vella 1 voix

M. l’abbé Paul Aulagnier est élu premier conseiller, premier assistant et vicaire général de l’Institut du Bon Pasteur.
Il accepte la charge.

Élection du second conseiller, second assistant.

Résultats du premier tour :
Abbé Leszek Kròlikowski 6 voix
Abbé Yannick Vella 3 voix

M. l’abbé Leszek Kròlikowski est élu second conseiller, second assistant de l’Institut du Bon Pasteur.
Il accepte la charge.

Élection du troisième conseiller.

Résultats du premier tour :
Abbé Yannick Vella 4 voix
Abbé Stefano Carusi 4 voix
Abbé Louis-Numa Julien 1 voix

Résultats du second tour :
Abbé Stefano Carusi 5 voix
Abbé Yannick Vella 4 voix

M. l’abbé Stefano Carusi est élu troisième conseiller de l’Institut du Bon Pasteur.
Il accepte la charge.

Élection du quatrième conseiller.

Résultats du premier tour :
Abbé Louis-Numa Julien 4 voix
Abbé Philippe Laguérie 1 voix
Abbé Jose-Luis Pinzón Vélez 1 voix
Abbé Yannick Vella 1 voix
Abbé Vincent Baumann 1 voix
Abbé Matthieu Raffray 1 voix

Résultats du second tour :
Abbé Louis-Numa Julien 5 voix
Abbé Yannick Vella 1 voix
Abbé Jose-Luis Pinzón Vélez 1 voix
Abbé Vincent Baumann 1 voix

M. l’abbé Louis-Numa Julien est élu quatrième conseiller de l’Institut du Bon Pasteur.
Il accepte la charge.

Le Chapitre communique à la Commission :
« Le Chapitre général de l’Institut du Bon Pasteur communique à la Rev. Commission Ecclesia Dei l’élection du Supérieur général et des membres du Conseil général de l’Institut.
Sont élus :
Supérieur général, M. l’abbé Roch Perrel ;
Premier assistant, M. l’abbé Paul Aulagnier ;
Deuxième assistant, M. l’abbé Leszek Krolikowski ;
Troisième conseiller, M. l’abbé Stefano Carusi ;
Quatrième conseiller, M. l’abbé Louis-Numa Julien.
Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions de recevoir l’expression de notre dévotion filiale,
Le Chapitre général de l’Institut du Bon Pasteur, réuni à Courtalain, le 5 juillet 2012 ».


Une fois le Chapitre terminé, tous les membres reçoivent alors la lettre que l’abbé Laguérie avait envoyée pour faire des propositions de “possibilité de conciliation” (voir annexe), dans lesquelles entre autre il déconseillait de faire un recours à cette Commission pour les raisons qu’il expose, et dont vous pouvez prendre connaissance dans l’annexe, écrite par l’abbé Laguérie.

Ayant ainsi informé la Rev. Commission des faits et des éléments en cause, en particulier le fait de la démission formelle de M. l’abbé Laguérie de ses charges antérieures à l’élection controversée, nous pensons que seront clairs aux yeux de la Commission, au vu des faits présentés, les motifs qui nous ont conduits à estimer ne pas pouvoir procéder d’une autre manière que ce que nous avons fait.

Nous restons en l’attente confiante de vos communications et de l’envoi direct des documents qui concernent l’IBP, n’ayant toujours pas pu en faire de lecture directe, ni voir avec certitude les originaux.

Avec nos prières dévotes à la Très Sainte Vierge Marie, Mater Ecclesiæ, et avec observance.

Don Leszek Krolikowski
Secrétaire du Chapitre de l’Institut du Bon Pasteur

***

LETTRE OUVERTE A M. L’ABBÉ PHILIPPE LAGUÉRIE


Courtalain, le 21 septembre 2012

Cher m. l’abbé Philippe Laguérie, Supérieur Générale (émérite) du Bon Pasteur,

Votre comportement nous désole de plus en plus, vous venez au séminaire pour enlever par écrit les droits électoraux actifs et passifs à monsieur l’abbé Perrel, votre concurrent, et vous dites que vous cherchez la paix. Depuis longtemps je voulais répliquer, mais j’ai attendu, pour ne pas fermer la porte à la possibilité des signes de paix et de bon sens, maintenant cependant vous avez passé toutes les limites de l’humaine tolérance. Fecerunt desertum et appellaverunt pacem.
Et maintenant vous attaquez encore le séminaire, en disant qu’il « s’oppose à Rome », voilà votre unique argument en ces semaines, celui qui sert le plus vos intérêts personnels.

Votre hilarante déclaration d’hyper-romanité

Vous avez écrit un incroyable « communiqué des fondateurs». Voilà celui qui se vantait jusqu’à hier de l’occupation de S. Germain l’Auxerrois et de ses attaques contre la « Rome moderniste », en compagnie du grand instigateur des Sacres de 1988, signer un document si onctueusement servile, qu’à Rome aussi on aura dû faire effort pour ne pas rire. Personnellement, je vous l’avoue, je n’y suis pas arrivé, j’ai ri, je l’admets. Ne me punissez pas davantage pour cela, déjà vous m’avez nommé (de quel droit ?) au Centre Saint Paul, qui - si je ne me trompe pas - est ce centre culturel Rue S. Joseph, sans doute érigé et toujours géré dans le plus grand respect du droit ecclésiastique positif, qui vous est devenu si cher d’un coup. Ce Centre que vous vouliez rayer de la carte - avec son dirigeant - en juin dernier et que l’économe général voulait exclure de la cultuelle parce que non érigée canoniquement . Rappelez-vous…messieurs les abbés…à vos propos colériques et passionnés il fut répondu que ce n’était pas honnête - malgré tout - de se débarrasser ainsi du Centre de S. Paul après l’avoir longtemps utilisé. Mais depuis vous avez fait la paix…Déjà l’Évangile nous parle d’amitiés qui se recomposent vite…c’était un Vendredi Saint, le temps de traverser Jérusalem et l’amitié était refaite.

Par ce texte (…) vous vous autoproclamez, en compagnie d’autres hyper-romains - il n’y a qu’à lire leur histoire - « interprète authentique » des Statuts. Vous vous présumez aussi de la signature d’un autre « fondateur-interprète » : il est sorti de l’IBP en claquant la porte. Que depuis le diocèse de Toulon on puisse « interpréter authentiquement » les Statuts de l’IBP, vraiment je n’y aurais jamais songé.
M. l’abbé, donnez-nous la liste de ces « interprètes-fondateurs », parce qu’elle est à géométrie variable : vos rapports turbulents avec l’abbé Prieur ont déterminé sa disparition de la liste en question. Dites-nous aussi jusqu’à quand on peut rester « fondateur-interprète », serait-ce une charge à vie même si on quitte l’IBP ? Si demain un « fondateur-interprète » avait à partir de l’IBP, faudra-t-il qu’on lui demande toujours avis aux sujets des Statuts, en suivant ses évolutions doctrinales ? Ne serait-ce pas là un immanentisme doctrinal moderniste, au pire sens de la « tradition vivante » et changeante aux différentes époques…et, avouons-le, selon l’utilité du moment ?

Pardonnez-moi M. l’abbé, mais je ne vois aucune cohérence dans l’ « interprétation authentique » de l’abbé Aulagnier sur le Novus Ordo, appelé « Messe de Luther » dans les publications de son site, et les évolutions liturgico-doctrinales de l’autre « interprète-fondateur », m. l’abbé de Tarnouarn, sur le site duquel on peut lire ce titre : « Mais si l'on préfère présomptueusement et témérairement un rite particulier à l'unité et à la paix, fût-on personnellement bon, saint et digne d'éloges, on mérite pourtant condamnation ». Sur la conciliation des deux positions contradictoires je vous laisse, sans trop d’espoir, unique « interprète authentique » : si au lieu de vous remplir la bouche de « Rome », « Rome », « Rome » vous vouliez bien nous dire laquelle de ces deux positions correspond à votre pensée je vous serais redevable.

Est-ce bien la signature de l’abbé Aulagnier celle qu’on lit ? Est-ce bien le même qui appelait encore récemment l’accordiste Dom Gérard « race de Juda » ? Iam parce sepulto. L’abbé Aulagnier est-ce bien le dernier prêtre qui a rejoint le Bon Pasteur, à savoir en novembre 2011 ? Il s’agit bien de celui qui, avant cette date récente écrivait encore sur internet qu’il était « membre de la FSSPX » ? Et si l’autorité compte plus que la vérité, que faisiez-vous à la FSSPX qui a résisté à la suprême autorité de l’Église ? S’agit-il bien de celui qui encore en juin 2011 (!) disait : «tout en ayant aidé la fondation, je ne veux pas m’incardiner à l’IBP parce que si la FSSPX fait un accord je rentre chez eux. L’IBP est instable et ne me donne aucune confiance à cause des abbés Laguérie et Tarnouarn » ? Au point que les professeurs du séminaire - qui, ne serait-ce que par honnêteté envers les séminaristes, l’avaient déjà assumé ce « risque » de s’incardiner - lui ont fait remarquer qu’une société de vie sacerdotale n’est pas à identifier avec la personne de son supérieur pro tempore.

L’abbé Aulagnier qui, en 1988, refusant toute proposition du Cal Ratzinger, disait : « A Rome, on a une pensée théologique et philosophique contraire à la pensée de l'Église. J'ai peur de cet accord; je crains la ruse du démon, de l'ennemi. (…) Je crains le Bureau romain. ''J'adhère à la Rome catholique, je refuse la Rome moderniste", qui risque d'être le Léviathan qui nous dévore », est-ce la même personne qui nous parle maintenant si onctueusement de « Rome », « Rome », « Rome » et de fidélité absolue au droit positif ? Tout cela fait rire le monde entier…et les fonctionnaires romains peut-être aussi. Lui, qui pour éviter les risques d’une fondation est rentré au Bon Pasteur il y a seulement quelques mois - juste à temps pour voter au Chapitre - c’est assez ridicule.

Et je passe sur l’aussi hilarante auto-citation de l’abbé Laguérie - Cicero pro domo sua, encore du personnalisme exacerbé de l’autorité - devenu « herméneute unique et authentique des Statuts ». Encore de l’auto-proclamation. Nous avons compris, n’insistez pas.

La mesure est comble, et je réplique donc après avoir attendu très longtemps, obligé désormais non pas à cause de votre acharnement à mon égard, mais parce que je dois prendre acte de votre prétendue et ridicule épuration à l’encontre de votre concurrent de ce matin ; parce que vous vous obstinez dans cette ligne destructrice. L’ancien héritage jacobin des fondateurs revient avec les listes de proscription qui sont déjà affichées : moi-même, très « canoniquement » nommé dans une maison qui « canoniquement » n’existe pas ; l’abbé Perrel « déclaré » inéligible, parce qu’il n’acquiesce pas à vos prétentions et menacé d’autres punitions. Robespierre docet. Et je ne peux pas croire que Rome soutienne des procédés pareils, comme vous le laissez entendre.

Le déroulement du Chapitre

Je réplique donc publiquement que monsieur l’abbé Philippe Laguérie a été refusé deux fois par notre société : la deuxième fois par l’élection de l’abbé Perrel avec 8 voix sur 9 présents (c'est-à-dire les deux tiers des ayants droit) ; mais refusé déjà dans la première votation, dans laquelle, même en ayant tout fait pour récolter les voix de la dernière heure, l’abbé Laguérie est arrivé à la parité au troisième scrutin (six à six avec l’abbé Perrel, donc présumée élection par ancienneté). Mais précisons que pour arriver à parité il a fallu ajouter comme électeur l’abbé Aulagnier, vite incardiné quelques mois auparavant ; sans parler de la trouvaille du bulletin : d’abord on nous fait voter pour que les votes de l’abbé Navas, détenus l’abbé Pinzon, soient admis et le Chapitre accepte, mais pour se retrouver ensuite face à l’arrivée d’un autre enveloppe par la poste que vous faites substituer aux précédents sans aucune votation, alors que ce même abbé Laguérie présidait les discussions du Chapitre - en même temps juge et partie - et avec l’aval du canoniste indiqué à l’époque par vous-même et approuvé par Mgr Pozzo dans sa lettre. Ce même bulletin que Rome déclare illégitime, étant un procédé canoniquement inadmissible, selon les papiers que vous-mêmes faites circuler.
Ce bulletin, après être arrivé sans aucune lettre ni signature, et contenant quatre feuilles avec nominatif alors qu’il n’y avait que trois scrutins, étant passé d’une poche à l’autre du canoniste (!) - qui en d’autres domaines, il faut le dire, a montré mieux maîtriser le droit canon - aurait permis une apparente parité ; alors que son acceptation était proposée - en évident conflit d’intérêts - par celui qui était juge et partie. Le Chapitre a ensuite déclaré la nullité d’un acte illicite, en informant le Saint Siège avant de procéder à nouvelle élection. Et à présent le décret romain du 18 juillet semble lui aussi, en répétant presque mot à mot ce que le Chapitre avait constaté, déclarer nulle et non avenue votre élection illicite. Ce bulletin qui, avec l’inscription en dernière minute de l’abbé Aulagnier, vous a permis d’arriver à parité, est un bulletin illégitime et inutilisable.

N’oublions pas que votre premier irresponsable recours - mis sur internet avant d’être communiqué aux capitulants et aux membres de notre société, sans se soucier de ses dégâts - réclamait votre titre de Supérieur en raison de la validité de cette élection que le Chapitre n’aurait pas pu défaire. Non, ce n’est pas un acte du Chapitre, c’est un acte juridiquement nul et non avenu par vice de forme : cette votation illicite était non seulement contraire aux plus élémentaires normes de la justice, mais aussi au canon 167. Ce que nous vous avons dit - à vous et au canoniste qui avait oublié ce canon - pour qu’on procède à une autre élection. Élection que vous auriez désormais perdu cinq à six et voilà que vous abandonnez le Chapitre, n’affabulez pas s’il vous plaît.

Je suis obligé de dire que Rome « semble » confirmer ce jugement d’une évidente justesse porté par le Chapitre, parce que ce matin vous me montrez d’abord une photocopie, en me refusant l’original, et seulement suite à mon insistance vous me donnez un autre texte ; parce que l’ensemble des capitulants n’a pas encore vu ce décret, qui, le 18 juillet, vous aurait été envoyé (avec l’appellation de « m. l’abbé », mais peut importe), pour que vous le transmettiez aux capitulants. Transmettre aux capitulants - je le répète - et tout de suite, voilà ce que demande le Saint Siège.
Pendant un mois et demi ce texte ne nous est pas accessible, et on nous demande en même temps de nous y soumettre sans que nous le connaissions ! Vous vous moquez de qui, en parlant de désobéissance aux décrets ? Nihil volitum nisi praecognitum ; vous nous empêchez l’accès aux documents de Rome, et vous nous accusez de révolte. On voit bien votre respect des indications romaines et vos intentions cachées. A présent toute notice que j’ai de ce texte, m’est transmise par vous - juge et partie une fois de plus - et l’ensemble des capitulants n’a pas encore eu copie de toute la documentation. Où est-t-il votre compte-rendu des faits envoyé à Rome ? On ne connaît pas ce que vous avez raconté à Rome pour obtenir - chose assez singulière - un éventuel décret « inaudita altera parte ».

Et permettez cette remarque passagère : cher m. l’abbé, pour un Supérieur sortant être « élu par ancienneté » (et après ces manœuvres !) équivaut moralement à une défaite, cela n’aurait-il pas dû, sans multiplier les recours à internet et les recours canoniques, vous dissuader de chercher le pouvoir à tout prix ?

Votre abandon du Chapitre

L’issue des votations successives étant devenu claire - non seulement parce que vous auriez perdu cinq à six sans le « bulletin volant », mais aussi parce que cet acte illicite avait dégouté les présents, qui ont voté au nombre de 8 sur 9 l’abbé Perrel par la suite - vous abandonnez le Chapitre. Vous abandonnez le Chapitre, avant tout choix et toute votation, dès que vous voyez l’ambiance devenue défavorable à votre réélection.

Oh que c’est beau de voir un chef abandonner sa société, surtout quand celle-ci s’appelle « du Bon Pasteur »! De vous entendre dire : « je vous laisse détruire l’IBP, je ne peux pas vous gouverner, je vous laisse faire ». Mais là aussi vous ne maintenez pas votre parole et vous faites des déclarations internet. En vue de quel bien ?

Avez-vous jamais cru à l’IBP ?

Vous avez été mis en minorité, la société ne vous a pas réélu. Un chef qui aime sa société dit « que je meure pour que le Bon Pasteur vive ». Un bon chef se retire en bon ordre en démontrant qu’il aime l’IBP, en montrant ainsi que la FSPPX avait tort lorsqu’elle disait que l’abbé Laguérie avait fondé l’IBP sans y croire, seulement parce qu’il ne savait plus où se refugier. En effet, vous vous rappelez monsieur l’abbé ? Vous nous disiez en conférence « je ne savais pas où aller et il fallait bien faire quelque chose ». Et récemment vous disiez encore dans un entretien avec Mgr Gaillot (!) que vous n’étiez pas pour que la FSSPX signe un accord. Mais alors, avez-vous cru à ce que vous avez fait ? Ou vraiment les seules circonstances vous ont conduit à écouter les propositions du Cal Castrillon, délégué par le Pape Benoit XVI, qui est peut-être plus que d’autres fondateur de cet Institut.

Vous vous souvenez quand vous nous disiez que vous ne renonciez pas au poste de curé de S. Éloi (malgré la nouvelle nomination) et que vous en aviez gardé la charge sur le papier, parce que, « si tout sautait », vous auriez gardé une place chaude ? Vous vous mettiez à l’abri en laissant votre troupeau aux intempéries ! Quel Pasteur ! Bel exemple de dévouement. Et maintenant pour vous sauver vous-même, vous faites des proclamations ultra-romaines sur la spécificité de l’IBP, mais en cachant sagement l’ « exclusive », dont vous ne parlez plus depuis un certain temps, et la « critique constructive », opportunément occultée aussi depuis un an environ, comme à la conférence de juin dernier, qui a scandalisé tous les séminaristes (moi je n’y était pas, parce que je connaissais le refrain depuis le 20 juillet 2011, je l’avais entendu dans le bureau de Mgr Pozzo. Vous vous souvenez ?).

D’autres ont cru au Bon Pasteur et y croient fermement, parce qu’ils ne se reconnaissaient pas dans la FSSPX ni dans la FSSP, en raison de l’idéal qu’ils avaient.

Vous vous souvenez de ce soir du 3 juillet, après votre apparente réélection, quand on cherchait à me faire taire sur l’irrégularité du bulletin ? Vous me parliez de mon éventuel poste de conseiller, d’assistant même. Et là vous n’arrêtiez pas de tisser les éloges de ma personne. Si j’avais accepté vous seriez maintenant Supérieur et moi assistant. Je n’ai pas accepté et maintenant vous me traitez de tous les noms, après les flatteries adulatrices de ce soir-là.

Et maintenant à nouveau « Supérieur Général »

Et maintenant vous nous dites être Supérieur Général « au dire de tous les canonistes ». Dites-nous où vous trouvez tous ces canonistes toujours d’accord avec vous, ou sinon citez les canons et la jurisprudence, sinon la justice. Ils étaient tous d’accord quand vous étiez incontestablement élu au premier tour. Ils étaient tous d’accord quand vous deveniez en juillet « Délégué Apostolique » (là aussi, leur connaissance du droit semble un peu désuète…) et maintenant vous redevenez « Supérieur Général » par décret du Cal Castrillon de 2006, charge de laquelle vous avez formellement démissionné le 3 juillet, comme vous a justement signifié l’abbé Raffray.

Comprenez notre hésitation à reconnaître toutes vos variations, le droit n’étant pas - selon vos propres mots - une « peau de lapin » qu’on tirerait dans tous les sens.

Quelle cohérence?

A Rome aussi on doit rire en lisant vos serviles déclarations d’amour à toute autorité ecclésiastique et à tout droit ecclésiastique positif. Le curé incontrôlable de Saint Nicolas du Chardonnet, à coté de « l’homme des Sacres de 1988 » et de l’abbé de Tarnouarn, celui de « Vatican II et l’Évangile », celui dans le site duquel on écrit « si l'on préfère présomptueusement et témérairement un rite particulier à l'unité et à la paix, fût-on personnellement bon, saint et digne d'éloges, on mérite pourtant condamnation », et qui doit être un homonyme de celui qui, à Notre Dame de Vignemont le 4 juin 2011, donnait la communion en cotta et étole à un mariage probablement invalide, pendant la messe d’un sédévacantiste (un vrai cette fois…), douteusement ordonné et qui déclare Benoit XVI (pardon, « l’abbé Ratzinger ») être un imposteur hérétique. A propos, quel Supérieur d’un Institut de droit pontifical dirigeait la chorale de ce même « mariage » sédévacantiste ? Comment peut-on faire une chose pareille ? « Il faut tirer les conséquences d’un accord avec Rome », pontifiez-vous sans rougir dans votre récente proclamation. Medice cura teipsum. Voilà les leçons d’obédience romaine et d’ecclésialité que vous avez donné à votre société. S’agit-il de la même personne qui a tourné sa veste pour garder le pouvoir ? Croyez-vous vraiment qu’à Rome on va penser que vous êtes devenu un docile agneau qui ne boit que l’eau du Tibre et du vin Château-Gandolphe ?

Cher Monsieur l’abbé, vous changez souvent d’idée. Où sont-elles les phrases conquérantes (et fort peu « ecclésiales ») que nous tous avons entendu au Chapitre, en campagne électorale : « et maintenant on va s’installer partout même sans la permission des évêques » ? Cela aussi vous l’avez relaté à Rome? Où est la romanité ? Et le respect du droit et de la divine constitution de l’Église ? (…) Sans multiplier les exemples, que votre installation à Poitiers en siège vacant suffise, ce qui nous a valu la compréhensible réprobation de tout l’épiscopat français - comme S. Em. le Cal Ricard nous l’a rappelé maintes fois en visite canonique.

L’IBP doit respecter la constitution de l’Église et poursuivre sa bataille liturgique et doctrinale et non, au contraire, braver la juridiction des évêques et céder, comme je le dirais plus bas, sur sa raison d’être et ses spécificités. Voilà notre service à l’Église au-delà des déclarations d’amour intéressées des « interprètes-fondateurs ».

Est-ce le même abbé Laguérie, activement présent au « mariage » sédévacantiste, celui qui envoie un mail (23 mars 2012, 10 h 52) à ses prêtres, en les invitant à accepter les conseil de Mgr Pozzo d’enlever l’« exclusive » et convertir la « critique constructive » en se contentant de l’herméneutique de continuité et rien de plus ? Es-ce le même ? Quel est le vrai Laguérie ? Vous avez appelé par écrit ces demandes de Mgr Pozzo à l’IBP une « Bonne Providence » (!) pour tous. On ne pouvait même plus écrire librement « Le rite propre et l’herméneutique de continuité sont-ils suffisant ?». Mgr Pozzo en demande la censure (vous m’écrivez) et vous exécutez. Et dans ce mail collectif que je viens de citer vous avouez sans gêne que ce texte de Mgr Pozzo a accueilli ce que vous aviez vous-même proposé ( !), et vous concluez le mail avec une éloge de la nouvelle conquête : le « propre » à la place de l’ « exclusive » ! Et je m’arrête pour des raisons de place, sans citer vos propos aux prêtres présents dans l’après-midi du 2 février dernier. Décidément vous ne manquiez pas de culot et vous continuez à en avoir.

Vos contradictions

Un jour vos éloge de la Commission Ecclesia Dei dépassent la flatterie (enlever l’ « exclusive » serait une « Bonne Providence » ( !), le lendemain vous nous écrivez au sujet d’Ecclesia Dei, en nous disant qu’il faut être uni contre « nos communs ennemi » (relisez votre Lettre au Chapitre, après votre abandon). Combien de foi changez-vous d’avis en passant d’un extrême à l’autre ? Ou vous changez simplement de registre selon l’interlocuteur ? Où est-il le commun dénominateur de vos actions, à part votre pouvoir personnel ? Quelle crédibilité fournissez-vous non seulement à nous, mais à la Commission elle-même, qu’aujourd’hui vous encensez et qu’hier vous méprisiez par écrit.

Ou plutôt vous n’aimez que vous-même (et quelques proches) et vous êtes prêt à tout, pourvu que le chef soit vous. Pouvons-nous rester avec un chef disposé à tout pourvu que son pouvoir personnel soit sauvé ? Ne faisons pas rire sur notre dos. Mais il y en a eu à l’IBP pour y croire, et qui y croient encore. Vous, vous n’y avez jamais cru, sinon vous n’agiriez pas ainsi.

Comment disait-il l’abbé Aulagnier au sujet de Dom Gérard ? « Race de Juda » ? Espérons seulement, chers abbés, que vous soyez aveuglés au point de ne pas voir chez vous ce vous condamniez chez les autres… à moins que tout ne devienne licite, pourvu que ce soit vous qui le fassiez.

Cher M. l’abbé Laguérie, vous n’êtes pas Supérieur Général, vous avez donné les démissions le 3 juillet, et en outre, le 8 septembre vous avez perdu le titre coloré que le décret du Cal Castrillon vous permettait. Deux fois la société vous a refusé, deux fois, démontrez que vous méritez de l’estime par ailleurs. Vous voulez le pouvoir à tout prix, vous avez fait venir un bulletin invalide, vous avez vite fait venir l’abbé Aulagnier parmi les électeurs, donc de votes vous n’en avez eu que quatre…et, si on enlève le votre, ça fait trois ! Bref la société vous a refusé comme chef, à quoi sert tout ce que vous faites à présent ?

Un chef en minorité qui ne veut pas abandonner le pouvoir sera conditionnable, à cause de la nécessité qu’il aura de recourir continuellement à une aide de l’extérieur. Vous êtes pour certains le candidat idéal, même si un jour vous serez jeté après avoir été utilisé, comme ces pauvres femmes, qu’on utilise une fois et dont après on se débarrasse. C’est ce qu’il faut pour ceux qui voudraient diriger le Bon Pasteur par une marionnette…nous n’avons pas besoin d’un commissaire…même en faisant abstraction de tous les prêtres qu’aujourd’hui ne sont pas à l’IBP, mais qui sont intéressés, et qui disent qu’ils ne viendront pas chez nous tant que l’abbé Laguérie restera le chef. Résignez-vous à abandonner le pouvoir d’une société qui vous a refusé, sinon vous démontrerez qu’ils avaient raison lorsqu’ils disaient que vous vous en fichiez de l’IBP et que vous ne cherchiez qu’une niche et le pouvoir.

Si vous n’êtes pas complètement aveuglé par l’esprit des ténèbres, si la Providence vous donne un moment de lucidité profitez-en, avant qu’Elle ne vous l’enlève. Il ne faut pas que vous passiez à l’histoire comme « le Juda » qui a livré l’IBP, pensez à autre chose.

Je vous ai déjà dit tout cela en privé, je ne voulais pas le dire à l’extérieur, mais désormais vous m’y obligez. Concluez bien ce qui a si mal commencé. Combien de fois nous vous avons défendu avec force contre les attaques, vous avez été notre Supérieur, avec courage parfois, mais tout cela ne fait qu’augmenter ma désolation pour votre action à présent.

Comme à la Fraternité Saint Pierre en 2000 ?

Pensez aussi à cette éventualité : n’arriverait-il pas par hasard (de façon plus masquée) ce qui est arrivé en 2000 au Chapitre de la Fraternité Saint Pierre ? De cette Fraternité qui maintenant, selon vous, les cinq « signataires » du Communiqué, est arrivée à défendre, sans précision et servilement, la liberté religieuse et à ne plus faire aucune bataille doctrinale, pour la joie de la FSSPX, qui appelle traîtres tous « les Instituts Ecclesia Dei » ? Ne nous trouverions-nous pas, par hasard, devant une situation analogue ?

Et si quelqu’un d’autre pense - comme il l’a clairement dit en privé - que céder sur l’ « exclusive » et sur la « critique constructive » est la meilleure voie pour faciliter le développement de l’IBP, comme on l’a entendu au téléphone et par oral, alors qu’il le dise de manière ouverte, mais non pas avec de telles « magouilles ».

Le Bon Pasteur a besoin d’un chef qui ne soit pas conditionnable, sous aucun point de vue. Quelle tristesse de voir que vous ne vous en rendez pas compte tout seul ! Et gardez-vous de l’esprit mauvais : vous ne ressemblez pas au Bon Pasteur qui donne la vie pour les siens. Vous ressemblez au contraire de Jésus Christ : que notre œuvre soit détruite, pourvu que mon pouvoir soit sauvé. Vous ressemblez au contraire du Bon Pasteur, démontrez que vous êtes un homme, un chrétien, un homme d’honneur, en démontrant avec les faits que tout cela n’est pas vrai, au lieu de vous auto-citer et de faire des manœuvres pour avoir les voix que vous n’auriez pas eu au début, en démontrant ainsi que le jugement que la FSSPX portait sur vous était faux. Démontrez-le, mais démontrez-le avec des faits !

Je vous ai dit toutes ces choses en privé et plusieurs fois, ce qui a causé votre ressentiment acharné et personnel ; je vous les redis cette fois publiquement suite à votre obstination suicidaire, parce qu’il y a encore une lueur d’espoir que vous ouvriez les yeux sur le mal que vous avait fait à notre Institut et je supplie la Mère du Bon Pasteur de nous préserver de l’aveuglement dans le service loyal de Son Fils.

Don Stefano Carusi

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Chers confrères,

Devant la crise majeure et funeste qu'a inauguré la rébellion de certains contre l'Autorité légitime et dans un soucis de sauver l'Institut que j'ai fondé j'envisage la possibilité de la conciliation ci dessous énoncée.

Attendu que j'ai été légalement élu le 3 juillet 2012 à 17h50 par le chapitre et que j'ai accepté cette charge immédiatement,

Attendu que je suis donc légitimement et de plein droit votre supérieur général,

Attendu que le chapitre, pour souverain qu'il soit, ne peut en aucun cas être lui-même l'autorité qui se déjuge et défait ce qu'il a fait,

Attendu que, de ce fait, toute élection nouvelle d'un autre supérieur général serait de sa nature invalide,

Attendu que le seul recours possible devrait se faire devant la Commission Ecclesia Dei, notre autorité tutélaire,

Attendu qu'il est fort improbable qu' Elle puisse vous rendre droit contre une élection que vous avez faite puis reconnue vous-même,

Attendu que, même au cas où Elle le ferait, vous arriveriez très affaiblis à Rome et donc fort peu en état de défendre l'intégralité de notre charisme propre, contre nos communs ennemis,

Attendu que vos agissements deviendraient forcément publics par les recours (de part ou d'autre) inéluctables à la Commission et que nous deviendrions tous, par votre faute, la risée des fidèles, amis ou ennemis du Bon-Pasteur...

Attendu que, même si mon droit était proclamé par tous, je ne vois pas bien comment je serais en mesure de gouverner avec fruit un certain nombre de rebelles impénitents et encore moins en aurais-je l'envie (Même si les grâces attachées à la fonction le permettraient amplement),

Attendu que la réaction romaine pourrait bien être de nommer un administrateur apostolique étranger à notre Institut et ne partageant pas nos convictions...

Dans le but de sauver l'Institut d'une ruine probable, voire inéluctable, quoiqu'il m'en coute de passer outre à vos ingratitudes, légèretés, campagnes et dénigrements,

Je peux envisager de vous donner par écrit ma démission de supérieur général, ce qui vous permettrait alors de procéder rapidement à l'élection (légale cette fois-ci) de M. l'abbé Perrel et de ses assistants aux conditions suivantes non négotiables :

1) Que soit inscrit dans le communiqué officiel (rédigé à l'avance) annonçant l'élection du nouveau supérieur que j'ai été d'abord été élu et que j'ai jugé devoir me retirer, bref, la vérité. Je ne demande pas un mot de gratitude... Parce que je voudrais qu'elle soit sincère.

2) Que l'abbé Carusi me présente ses excuses par écrit pour toutes injures, désobéissances et troubles qu'il sème depuis un an en notre institut. Simple précaution en cas de récidive.

3) Qu'on s'engage à me laisser tranquille, en année sabbatique renouvelable, sauf accord synallagmatique avec le nouveau supérieur.

Comme je l'ai déjà signé, en quittant le chapitre, je refuse à l'avance tout poste au conseil général. Je ne jouerai pas le rôle d'idiot utile, n'étant ni l'un ni l'autre, encore moins les deux...

Mais en revanche, je reconnaitrais l'autorité de l'abbé Perrel et m'engage envers lui, moi, à observer la révérence due à l'ordinaire que j'ai promise et tenue à Mgr Lefèbvre le 29 juin 1979.

Ce mail ne m'engage pas encore, il est une proposition que je fais devant Dieu et confie à votre réflexion comme à la mienne. Il n'y en aura pas d'autres et l'on se retrouvera devant la commission que mon avocat saisit demain.

Je prie bien le Saint-Esprit pour vous comme pour moi.

Abbé Philippe Laguérie,

Fondateur et supérieur général de l'IBP


Source : disputationes.over-blog.com/article-que-se-…

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Plutôt que la Commission Pontificale Ecclesia Dei, c’était donc le servilisme…

Disputationes Theologicae, le 17 janvier 2013

G. B Tiepolo, "Le courtisan Ptolémée offre la tête de Pompée pour s’attirer les bonnes grâces de César"

Dans notre communication publique du 14 mai 2012 Disputationes ne se laisse pas bâillonner, nous nous étions demandé si l’injonction adressée à cette revue libre au nom de la Commission Pontificale Ecclesia Dei provenait réellement de cet Organe romain, dans quelle mesure… Dans le but de vérifier, et cela aussi pour éclairer nos lecteurs, notre directeur a demandé des élucidations directement à cette Commission, par la lettre suivante :

Don Stefano Carusi
18 Place A. Rillié
F- 28290 Courtalain

Courtalain, le 22 octobre 2012

Excellence Révérendissime,

Je me vois obligé d’écrire à la révérendissime Commission Pontificale pour l’informer de certains événements et de certains épisodes déconcertants qui m’ont été présentés comme étant l’application de la volonté de votre Commission. Au cours de ces derniers mois, en effet, j’ai fait l’objet de menaces en tant que Directeur responsable du site Disputationes Theologicae (une revue libre qui n’est pas un organe du Bon Pasteur, comme elle l’a déclaré expressément à plusieurs reprises). Certaines de ces menaces émanaient directement de l’abbé Philippe Laguérie, qui prétendait que la révérendissime Commission l’avait mandaté afin qu’il me signifie les graves punitions qui m’attendaient si je n’obéissais pas à ces censures. Le 13 mai 2012, l’abbé Laguérie m’a écrit en soutenant que Mgr Guido Pozzo avait intimé, par une lettre du 8 mai de la même année, que quelques articles du site soient censurés ; entre-temps, j’ai été expressément menacé d’être muté en Colombie si je ne retirais pas les articles d’opinion sur le rite exclusif et sur la critique constructive du Concile Vatican II. Ces jours-là, j’ai reçu une menace anonyme qui invoquait à mon égard une réduction à l’état laïc dans un bref délai. Suite à ces pressions, j’ai dû être hospitalisé le 14 mai 2012, à l’Hôpital de Châteaudun.

Attendu que, comme Directeur d’une revue libre, dûment inscrite au Tribunal de Camerino, mon œuvre de coordinateur m’impose de me concerter avec le Conseil de Rédaction et avec la loi italienne sur l’édition, je ne vois vraiment pas comment l’abbé Laguérie peut invoquer le droit de censure sur la presse catholique libre, à plus forte raison si les textes ne contiennent rien contre la foi ni contre les mœurs et s’ils expriment un simple point de vue théologique indépendant, comme les canons 212 et 215 du Code de droit canon le soulignent.

Malheureusement, les menaces continuent aujourd’hui et s’intensifient en ce moment délicat pour l’Institut du Bon Pasteur. Non seulement on invoque qu’elles proviennent directement de cette révérendissime Commission, mais on soutient aussi que cette Commission a donné le pouvoir d’exclure du Chapitre du Bon Pasteur – et donc d’élections prochaines éventuelles – tous ceux qui ne se soumettent pas aux ordres et aux censures de l’abbé Laguérie. Celui-ci, en fait, est en train de remanier la composition du Chapitre – nous ne savons pas très bien à quel titre, vu qu’il a donné sa démission de Supérieur Général le 3 juillet dernier et vu que le titre coloré était échu le 8 septembre – en vue d’une réélection, avec des méthodes qui ne semblent pas s’inspirer de la légalité canonique ni du plus élémentaire sens de la justice.

Je me vois donc obligé d’informer cette révérendissime Commission du texte stupéfiant qui m’est parvenu le 11 octobre dernier et que je joins à cette lettre. Non seulement il contient des menaces qui m’y sont manifestées et qui sont irrecevables canoniquement, mais aussi des phrases calomnieuses qui y sont insinuées. J’écris donc à cette révérendissime Commission en l’informant aussi que les membres du Conseil de Rédaction de Disputationes se sont interrogés sur la nécessité de se pourvoir en justice, in primis ecclésiastique.

Je vous prie de croire, Excellence Révérendissime, à l’assurance de mes sentiments respectueux et dévoués. Je remets notre Institut à vos prières et j’invoque Votre bénédiction, en m’inclinant pour baiser l’anneau sacré


Don Stefano Carusi

Directeur responsable de Disputationes Theologicae

________________________

S. Ecc.za Rev. ma

Mons. Augustin Di Noia

Pontificia Commissione Ecclesia Dei

Piazza del Sant’Uffizio 11

00193 Roma


En toute simplicité, sans réticences, nous avons préféré l’approfondissement par voie directe aux conjectures précipitées, que celles-ci ait été dictées par la crainte opportuniste (des « ralliés ») ou par la simplification tendancieuse (de la FSSPX).
La Commission a répondu à la question de la sorte :

PONTIFICIA COMMISSIO ECCLESIA DEI

Prot. 80/2006

Du Vatican, le 5 novembre 2012

Révérend Père,

Votre lettre datée du 22 octobre, dans laquelle vous communiquiez vos préoccupations concernant votre situation à l’intérieur de l’Institut Bon Pasteur, est parvenue à cette Commission.

À ce propos, j’ai l’honneur de vous communiquer que, le 8 mai 2012, le secrétaire de la Commission de l’époque, Mgr Guido Pozzo, a fait savoir à votre supérieur, le Révérend Philippe Laguérie, que, bien que la discussion à l’intérieur de l’Institut concernant les questions posées après la visite canonique ait été légitime, il était inopportun que de tels débats apparaissent sur des sites Internet ou dans des revues accessibles au public. Cette Commission a demandé que la vigilance soit renouvelée à ce sujet, mais sans recommander aucune mesure disciplinaire déterminée.

Je profite de cette communication pour vous confirmer mes sentiments de respect distingué


J. Augustin Di Noia, o. p.

Vice-président

Copie au Révérend Philippe Laguérie

_________

Don Stefano Carusi

18, Place Rillié

28 290 Courtalain France


Nous remarquons que la Commission semble ne pas exclure que l’on puisse avoir un autre point de vue au sujet de certaines invitations exprimées à la suite de la visite canonique, ces invitations n’étant pas un point de vue péremptoire. Il émerge surtout que des injonctions de censure si absolues du débat autour du “rite exclusif” et de la “critique constructive”, ainsi que d’une certaine gestion peu claire du dialogue Ecône-Rome, plus que d’être un ordre direct de la Commission, provenaient en bonne partie de la courtisanerie complexée et/ou intéressée de certains représentants de notre milieu.

Nous pensons que quelques aspects de la réponse de la Commission peuvent être discutés: par exemple, bien que ne dédaignant pas la valeur d’une modération prudente en la matière, nous n’estimons pas que le débat public soit inopportun sur des pareilles questions doctrinales, liturgiques et ecclésiales, car il évite les ambiguïtés et les équivoques. Il s’agit en effet de questions de nature éminemment publique (entre autres déjà antérieurement parues sur Internet).

Il n’en reste pas moins qu’un point de vue de la Commission de l’ordre du conseil a été arbitrairement amplifié pour en arriver à une véritable injonction, susceptible de sanctions. Dans un tel procédé, en soi misérable, il y a toutefois quelque chose de providentiel car il est mis en lumière un aspect, qui reste souvent délaissé entre un opportunisme craintif et un sectarisme factieux : le servilisme intéressé qui, dans le « complexe du rallié », va au-delà de ce qui est demandé. Cette flagornerie pour laquelle, malgré les circonstances actuelles, on ne distingue pas entre une loi et un point de vue, entre une obligation et un conseil. Un servilisme de façade, souvent volontiers utilisé pour « compenser » un certain extrémisme en privé, qui est parfois même inquiétant.

Dans ce sens, l’épreuve que l’Institut du Bon Pasteur est en train de traverser sera, en tout cas, précieuse pour dévoiler les cœurs ; et non seulement (comme malheureusement cela arrive souvent dans notre milieu) les cœurs de ceux qui – cibles trop faciles – sont loin de nous…

Ayons confiance en la Providence, qui sait ce qu’Elle fait, comme l’ont eu les séminaristes qui, dans la situation actuelle sont entrés au Séminaire de l’IBP ! Laissons faire la Providence (comme Mgr Lefebvre aimait répéter sereinement dans les circonstances les plus difficiles) ; quant à nous, essayons de coopérer avec notre contribution petite et humble de la fidélité à la ligne de la franchise respectueuse et de la critique constructive, comme nous nous le sommes proposé dès les débuts.

P.S. Le servilisme dont nous avons parlé ci-dessus a souvent, dans les milieux de sentiment traditionnel, un appendice contradictoire ou plutôt complémentaire. Il consiste en une attitude acritiquement favorable envers la Fraternité Saint-Pie X (spécialement dans le privé, et surtout quand on la connaît peu) ; FSSPX qui a certes ses raisons, mais qui devient souvent une référence idéalisée, un raccourci « virtuel » commode, une sorte de « compensation » pour ceux qui n’osent pas s’engager.

C’est aussi sur ce point que portait la censure que certains supérieurs émérites de l’Institut du Bon Pasteur voulaient nous imposer (une censure qui nous a été même formulée à partir de septembre 2011) ; « pour ne pas contrarier la Commission… », nous ont-ils dit. Plus grande est la mauvaise conscience de ses omissions et plus on est inhibé lorsque l’on parle constructivement de ces problèmes aussi. Notre revue, qui est fermement convaincue que le primat de la vérité (même quand elle est gênante) est un bien nécessaire et préliminaire pour tous (Fraternité Saint-Pie X incluse), repousse avec dédain la voie de l’opportunisme, qui défère à d’autres son devoir de témoigner.

En effet, Disputationes a parlé publiquement et sans complexes de vérités gênantes, dont quelques-unes très douloureuses. Si bien que nous nous sommes demandé, à l’époque, et nous nous demandons publiquement aujourd’hui : dans la FSSPX, où on fait toujours mine de parler publiquement, aura-t-on la capacité d’agir de façon conséquente en publiant la lettre par laquelle Mgr Fellay a obtenu le retrait du décret d’excommunication, lettre dans laquelle les deux parties ont donné deux versions différentes ? De rendre public dans les détails les résultats des discussions doctrinales, comme promis? De publier le texte « de compromis » du préambule que Mgr Fellay a signé et envoyé en avril au Saint Père? D’éclaircir le mystère de la lettre de septembre par laquelle Mgr Fellay aurait demandé un temps supplémentaire à la Commission Pontificale pour donner une réponse définitive sur le préambule – une demande publiée officiellement par la Commission elle-même – qui est en contraste criant avec la version contraire des faits donnée par Mgr Fellay à ses fidèles dans les homélies du 1er et du 11 novembre dernier, rapportées elles aussi – publiquement – sur Internet? N’est-il pas vrai que nous aimons tous la vérité et la justice? Nous attendons une réponse.


La Rédaction de Disputationes Theologicae

Source : disputationes.over-blog.com/article-plutot-…

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Lettre de la Commission Pontificale Ecclesia Dei sur la situation présente dans l’Institut du Bon Pasteur

Disputationes Theologicae, le 21 avril 2013

Chandeleur 2013: la prise d’habit. En avant, sereinement…

Au bout de neuf mois, le temps de faire naître un enfant, la position achevée prise par la Commission Pontificale Ecclesia Dei sur la situation interne à l’Institut du Bon Pasteur est enfin arrivée. Au nom de l’amour pour la vérité qui a inspiré la ligne éditoriale de cette revue, Disputationes la communique en se promettant de continuer à informer, en toute transparence, sur les développements de ces vicissitudes.

En résumé: un Commissaire a été nommé pour six mois. Il devra organiser de nouvelles élections pour les organes directifs de l’Institut (dans la personne d’un religieux français ayant la réputation d’être un homme de Dieu).

D’un côté, ce fait démentit l’irrecevable et absurde prétention de l’abbé Laguérie, lequel soutenait être, encore à présent, le Supérieur de l’Institut (grâce à l’appui de cette Commission Ecclesia Dei, qu’il méprise dans le privé) et de manipuler, hier tout comme demain, les élections. En ce laps de temps, il y aura de toute façon de nouveaux votes, qui ne seront pas gérés par l’abbé Laguérie : d’une certaine manière, on sortira, avec clarté, de la situation actuelle. De l’autre, il ne paraît pas enthousiasmant qu’après neuf mois d’incertitude, on en suppose six autres sous Commissaire. L’IBP, tout au moins en sa majorité, ira certainement de l’avant sereinement, fidèle à son identité et à son devoir, tout comme, avec la grâce de Dieu, il a continué de l’être au cours de ces longs mois : alors que pas mal de personnes donnaient l’Institut pour mort, le séminaire a continué tranquillement sa vie, et a même éprouvé la consolation de l’arrivée de nouveaux séminaristes, le ministère sacerdotale ayant continué comme toujours… Cependant, il n’y a pas de doutes que d’ajouter six mois encore sous Commissaire, aux neuf qu’il y a déjà eus, ce n’est pas ce qui était le plus désirable pour la vie d’une société. Comme cela a été écrit en son temps dans ces colonnes: voilà les fruits de l’obstination de l’abbé Laguérie!

Dans les milieux de la Fraternité Saint Pie X (mais pas seulement) les problèmes de l’Institut avec Rome ont souvent été mentionnés. Il nous semble qu’à ce propos aussi nous avons dit clairement les choses telles qu’elles sont: les articles de cette revue sont là pour le confirmer. Cependant le problème principal de l’Institut – cela est douloureux, mais la vérité, c’est la vérité – est la conduite de l’abbé Laguérie, tout comme le problème principal de la FSSPX est la conduite de Mgr Fellay (bien que les deux ne soient pas dépourvus de qualités remarquables). Avec la différence que la majorité de l’Institut – en résistant – a refusé de confirmer l’abbé Laguérie.

Don Stefano Carusi, prêtre de l’Institut du Bon Pasteur

Source : disputationes.over-blog.com/article-lettre-…

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En avant, avec patience et détermination.
Les développements de l’affaire de l’Institut du Bon Pasteur.

Disputationes Theologicae,
25 juillet 2013, Saint Jacques le Majeur, apôtre

"Non possumus"

Comme cela a été annoncé et promis, Disputationes Theologicae continue, en restant, comme il se doit, fidèle à la ligne de la franchise ecclésiale et de la critique constructive, à informer sur les développements de l’affaire de l’IBP. Et cela sans agir d’une façon précipitée – comme cela est évident à tout observateur attentif – mais toutefois en tentant de persévérer dans cet amour de la vérité, bien que difficile, qui nous a poussé à parler (et cela aussi avec une visibilité appropriée) à propos d’autres sujets. De sorte que, après avoir prudemment suivi « l’échelle » évangélique, nous publions aussi les actes récemment établis, qui – nous l’estimons – parlent d’eux-mêmes.

Nous ne perdons pas non plus de vue – contrairement à la si fréquente démagogie – que les pressions sont un aspect très important, mais que ce n’est pas le seul : le facteur principal est comment nous nous rapportons à celles-ci, libre arbitre après libre arbitre. C’est en effet la présence fréquente de ce second facteur, le facteur intérieur, ce qui laisse le champ au premier. Observons l’histoire récente (qui – hélas, est si rarement magistra vitae…), par exemple l’histoire ecclésiastique : si les hommes d’Église “de bonne doctrine” avaient amplement préféré le bien de la cause au bien personnel (ou au mirage de celui-ci …), si au moins les “bons ” avaient été disponibles pour s’exposer personnellement sans trop de calculs opportunistes – d’une fausse prudence uniquement humaine – et cela de façon stable, la crise moderniste n’aurait-elle pas pu nuire beaucoup moins ? Peut-être le Seigneur nous aurait-il même épargné totalement ce châtiment. D’autre part, ces épreuves ont le grand mérite de dévoiler les cœurs et de les passer au crible un par un.

Voilà donc les actes qui ont été établis au cours de ces derniers mois. Et cela en observant, sans anxiété, les signes de la Providence et pendant que pratiquement toutes les activités ordinaires, les joies assouvissantes du sacerdoce et du Séminaire, continuaient comme toujours. Nous nous en remettons à cette Providence par l’intercession de la Vierge Marie, sans hâte, pour le futur aussi. Fiat voluntas Tua.

Pour la version originale en langue italienne des documents voir disputationes-theologicae.blogspot.ro/…/avanti-con-pazi….

1 - Préavis de recours au Tribunal Suprême de la Signature Apostolique envoyé au Révérendissime Dom Antoine Forgeot le 29 mai 2013

Au Révérendissime Père Abbé
Dom Antoine Forgeot en tant qu’exécuteur de la Commission Ecclesia Dei

p. c. À la Révérendissime Commission Ecclesia Dei

Objet : préavis de recours

Courtalain, le 29 mai 2013

Révérendissime Père Abbé,

après avoir présenté le texte annexé ci-après, et vu que j’ai reçu en réponse des phrases au ton menaçant, mais sans présentation d’arguments aux problèmes que j’ai avancés, et vu que je n’ai pas reçu l’envoi des documents de nature publique que j’ai demandés, y compris le ou les décrets du 18 juillet et/ou du 19 juillet (les dates et les objets qui m’ont été fournis ne coïncident pas) et le rapport du canoniste qui représente la Commission au Chapitre, le Rév. Père Poquet de Haut-Jussé (dont le nom a été, au dire de l’abbé Laguérie, établi discrètement avec Mgr Guido Pozzo);

après que je vous ai confidentiellement envoyé, à vous, Révérendissime Père Abbé, un texte avec quelques questions qui m’a été renvoyé, et après avoir expédié de nouveau le même texte, sans que je n’aie encore eu une réponse à mes questions;
par la présente, je communique que, dans les prochains jours, vu l’état des choses, je vais désormais me voir contraint – à mon grand regret – à intenter un recours canonique exercé selon le Droit de l’Église Romaine.

En effet, si, suite à la réponse écrite de la Révérendissime Commission du 29 mai dernier, je reste sans aucune suite bienveillante, je vais devoir conclure que les termes de la supplicatio pourront être considérés désormais échus. Du fait que les réponses aux questions que j’ai formulées sur les motivations canoniques de l’annulation de l’élection de l’abbé Roch Perrel et du Conseil Général de l’IBP (dont la nullité reste sans être prouvée) – Conseil qui comprend le soussigné, qui, entre autre, résulte donc partie lésée –, ainsi que sur les raisons juridiques sous-jacentes à l’introduction de la confirmation des élus de la part de la Commission (un élément nouveau qui introduit subrepticement une norme non prévue par le Droit canonique ni par nos Statuts), ne me sont pas parvenues, je vais être obligé d’agir ad normam iuris, bien que j’aie, jusqu’à aujourd’hui, préféré et tenté des voies plus discrètes, tant que compatibles avec la charité fraternelle dans la vérité. Charitas in veritate.

Accessoirement à ce qui est exprimé ci-dessus, je me vois aussi obligé de présenter un recours concernant le remaniement du corps électoral capitulaire, qui, outre le fait que ce remaniement est contraire au Droit et à nos Statuts, semble aussi être contraire à la justice naturelle la plus élémentaire (les résultats en seraient objectivement altérés et pourraient sembler “orientés”).

Je n’ai pas l’intention de décrire ici la pratique singulière de convocation à laquelle nous avons assisté jusqu’à aujourd’hui, qui me semble tout au moins juridiquement discutable, si ce n’est catégoriquement ‘a-juridique’.

Je précise en outre, pour exprimer filialement ce que j’ai sur le cœur et le présenter à votre évaluation paternelle, qu’une telle procédure me paraît imprudente en ce qui concerne la continuation sereine de l’activité de l’Institut (qui – objectivement et abstraction faite des intentions personnelles – reste l’objectif primaire de toute intervention) et pourrait paraître inconvenante au bien d’une société déjà si tourmentée par les pressions réitérées dans le but d’en altérer l’identité, une identité reconnue par les Statuts voulus par le Souverain Pontife Benoît XVI.

Il va de soi – évidemment – qu’un recours à la Prima Sedes est par essence un acte public, qu’il ne serait par conséquent pas inconvenant d’annoncer publiquement ; toutefois, je désire ardemment que les voies interlocutoires puissent être activées dans un délai convenable qui précède le 4 juin, date jusqu’à laquelle je continuerai d’espérer.

Qu’il me soit permis de rappeler que des interventions semblables ont objectivement engendré, abstraction faite des intentions des auteurs, des ruptures et des durcissements douloureux, qui résultent être les pires ennemis du terrain d’un saint esprit de communion. Avec la tristesse que j’éprouve en constatant que l’histoire du “monde traditionaliste” semble n’avoir rien enseigné – tant dans le cas de Mons. Lefebvre, où la rupture aurait pu être évitée à temps, que dans le cas de la Fraternité Saint Pierre en l’An Saint 2000, où la lourde « mise sous Commissaire » et les manigances et pressions (dont des prêtres de cette Fraternité nous ont confié le conditionnement douloureux) ont renforcé le climat de défiance qui a suivi dans des secteurs variés de ce monde – je garde l’espoir que l’on ne s’obstinera pas à suivre une ligne qui suit plutôt la politique de la terre brûlée plutôt que celle de la paix et de l’union, dans la vérité et dans la charité, où nous mène cette agréable fête du Très Saint Sacrement.

En toute franchise évangélique et dans la prière à Marie Reine.

Don Stefano Carusi

Le texte antérieur mentionné ci-dessus, de nouveau envoyé, était le suivant:

Suit l’annexe:

ANNEXE

Instance à la Commission Pontificale Ecclesia Dei

À Son Excellence Révérendissime Mgr Gerhard L. Müller
A Son Excellence Révérendissime Mgr J. Augustine Di Noia

p.c. au Révérendissime Père Abbé Dom Antoine Forgeot

Courtalain, le 8 mai 2013,
Apparition de Saint Michel Archange
et Supplication à Notre-Dame du Rosaire


Excellences Révérendissimes,

le 4 mai 2013, j’ai été mis au courant de la lettre aux membres de l’Institut du Bon Pasteur, que Vos Excellences ont voulu nous faire parvenir moyennant l’expédition du Révérendissime Dom Forgeot, qui est partie de Fontgombault le 1 mai 2013.

J’ai lu à cœur ouvert les exhortations à la paix et à la réconciliation ; et je me réjouis d’avoir été en syntonie avec celles-ci, dans l’amour à la vérité et à la justice, dans mes tentatives suivantes : juillet 2012, septembre 2012, avril 2013. Malheureusement, comme la Révérendissime Commission nous l’écrit elle aussi, à mon grand regret, il n’a pas été possible d’arriver à une résolution raisonnable de la situation concrète. Une situation dans laquelle – sans animosité pour la personne, mais aussi sans aveuglement face aux faits – l’abbé Laguérie a publié, après avoir fait parvenir un bulletin électoral ad hoc, après avoir abandonné le Chapitre en plein déroulement, après avoir signé un document de renonciation à ses titres peu avant cet abandon, comme si de rien n’était des écrits de signe contraire, par Internet, déjà dès juillet 2012!

Par cette supplicatio, je présente, après avoir demandé conseil auprès de la Révérendissime Curie Romaine, quelques instances, à cette Commission et à tous les degrés prévus selon la pratique de notre Sainte Mère l’Église, sans, d’autre part, exclure de les considérer à nouveau.

Je vous présente donc, en premier degré, les trois instances suivantes:

Instance n. 1 – Je demande la copie du décret du 19 juillet 2012, un décret émis suite à je ne sais pas quelles informations et en tout cas inaudita altera parte, puisque le Secrétaire de l’époque de cette Commission, le Révérendissime Mgr Guido Pozzo avait répondu par courriel à l’abbé Perrel deux jours auparavant, en s’exprimant avec le ton de qui comprend tout, qu’il n’était disposé à écouter aucun des Capitulaires.

Instance n. 2 – Je demande les raisons juridiques qui ont amené à estimer nulle l’élection de l’abbé Perrel et du Conseil, y compris l’appelant, une élection que tous les Pères Capitulaires présents (plus des deux tiers des ayant droit) ont exercée et qui avait été réalisée uniquement après en avoir informé cette Révérendissime Commission et en avoir en vain demandé l’avis avant de continuer, sans recevoir aucun signe contraire de votre part. Quelles sont les raisons de la nullité de l’élection adoptée par l’abbé Laguérie, cela résulte en effet évident car, pour l’égalité de voix, fut essentiel un bulletin arrivé par correspondance et remplacé peu avant le scrutin par le Rév. Père Canoniste Poquet du Haut Jussé, que l’abbé Laguérie dit avoir concordé discrètement avec le Secrétaire de l’époque de cette Révérendissime Commission. Le contraste avec le Code étant flagrant (cf. can. 167), comme cela fut souligné lors du Chapitre (cf. Rapport du Secrétaire du Chapitre), la nullité est évidente, tout comme elle fut évidente pour les Capitulaires. Par contre, nous ne comprenons pas quel élément juridique aurait annulé l’élection, cette fois avec une majorité qualifiée, de l’abbé Perrel et de son Conseil.

Instance n.3 – Je demande les raisons de la nécessité de confirmer celui qui sortira élu Supérieur de l’IBP aux prochaines élections, de la part de cette Commission, comme cela est précisé dans le décret du 15 avril 2013. Cet élément ne résulte pas présent dans le Code de Droit Canonique en vigueur, ni non plus dans nos Statuts, ce qui a été voulu (à l’époque ne nous a pas du tout été présenté comme transitoire) de l’Éminentissime Card. Castrillon Hoyos. Il est en effet évident, aujourd’hui malheureusement non pas partout avec certitude (comme cela sera certes bien connu à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi), que le Pontife Romain jouit du droit d’intervenir directement sans exceptions : mais vu qu’il s’agit de Statuts récemment approuvés par volonté directe – c’est ce que nous a dit le Card. Castrillon Hoyos – du S.S. Benoît XVI, il semble à l’appelant et aux sources qu’il a consultées que des éléments difformes éventuels doivent résulter approuvés directement et de façon spécifique par le Saint Père.

Restant dans l’attente des élucidations mentionnées ci-dessus, qui, en ce qui concerne les points n. 2 et 3, postulent évidemment aussi une question humble de reconsidération, je l’espère avec sérénité et je prie le plus possible, afin que l’éventualité fâcheuse d’un recours jusqu’à l’Auguste Table, soit évité.
En me permettant de confier le futur de notre Institut à Vos prières, j’implore Votre bénédiction et je Vous adresse mes salutations les plus spirituelles.

Don Stefano Carusi, membre élu du Conseil de l’IBP

2 - Suite à l’absence de réponse de la part du Commissaire de la Commission “Ecclesia Dei”, qui, au contraire, convoquait des élections primaires, en modifiant la composition du Chapitre en fonction, qui allait procéder de nouveau à l’élection du Supérieur, a été transmise la présente Instance au Tribunal Suprême de la Signature Apostolique, une instance qui implique la suspension des mesures objet du recours.

Instance au Tribunal Suprême de la Signature Apostolique

À Son Éminence Révérendissime Card. Raymond Burke
p.c. À la Révérendissime Secrétairerie d’État
p.c. À la Révérendissime Congrégation des Religieux
p.c. À la Révérendissime Commission Ecclesia Dei
p.c. Au Révérendissime Dom Antoine Forgeot

Courtalain, le 3 juin 2013

Éminence Révérendissime,

par la présente, je fais directement appel au Tribunal Suprême que Vous présidez pour présenter ce qui suit à titre d’Instance, la suite de l’Instance juridique que j’ai déjà soumise à la Révérendissime Commission Ecclesia Dei, concernant l’annulation de l’élection du Supérieur Général de l’Institut du Bon Pasteur qui a eu lieu en juillet 2012 dernier.

Le 8 mai 2013, après avoir reçu, le 4 mai, la nouvelle certaine d’un décret annulant l’élection du Supérieur Général du Bon Pasteur et la mienne, j’ai soumis – en tant que partie lésée aussi – une Instance à la Commission Ecclesia Dei afin de connaître les raisons juridiques d’un tel acte d’annulation ; des raisons qui, de par leur nature, sont publiques, tout au moins pour les sujets qui sont, en ce qui concerne la disposition, des parties lésées.

Par la lettre datée 20 mai 2013 que j’annexe, Son Excellence Mgr Di Noia ne m’a répondu rien d’autre que l’injonction de m’“abstenir” définitivement de tout acte qui “provoquerait des désagréments”, en ajoutant aussi une phrase qui se prête à des interprétations variées, même éventuellement menaçante, c’est-à-dire que la chose aurait été un bien pour la personne que je suis ; nulle autre spécification n’a été ajoutée, ni les documents ne m’ont-ils été envoyés, ni la disponibilité à me les envoyer dans les trois mois après réception de la lettre ne m’a-t-elle été indiquée.

La pratique de l’Église étant toujours celle du recours franc et ouvert à la Prima Sedes, ce qui est, entre autres, un acte de déférence au Vicaire du Christ et à Sa Curie, je suis convaincu que le recours filial aux organes compétents peut être, dans le culte de la justice et du droit, la voie propice pour favoriser une transparence juridique humble et rigoureuse que, garantie véritable à la personne, l’Église a tant à cœur.

Suite à une telle communication et alors que, à défaut d’une réponse adéquate, j’étais en train d’anticiper le projet de mon intervention actuelle, j’ai reçu des menaces de “graves sanctions”. Celles-ci étaient exprimées d’une manière canonique irrecevables, et ont suscité en moi une profonde douleur, liée au scandale et à la réprobation, non pas pour les intentions car ce n’est pas à moi de les juger mais au Très Haut le jour du Jugement, mais pour la manière dangereusement indéfinie des susdites menaces, ce qui n’est certainement pas compatible avec la franchise chrétienne sereine et la paix ecclésiale dans la justice (cf. Annexe n. 7).

Je présente donc la documentation citée à ce Révérendissime Tribunal, actuellement sous forme d’Instance, en restant dans la prière ouvert à des possibilités de conciliation, qui soient compatibles avec les principes rappelés par les Souverains Pontifes Pie XII et Paul VI sur le lien dont il faut absolument tenir compte entre la paix et la justice.

Je transmets au besoin, en tant que parties intégrantes, les annexes suivantes:

Annexe n. 1) Rapport du Chapitre Général de l’Institut du Bon Pasteur de juillet 2012 rédigé par le Secrétaire du Chapitre.

Annexe n. 2) Lettre de Son Excellence Mgr Müller aux membres de l’Institut du Bon Pasteur du 15 avril 2013.

Annexe n. 3) Instance à la Commission Pontificale Ecclesia Dei présentée par le soussigné le 8 mai 2013.

Annexe n. 4) Lettre à Mgr Di Noia du 20 mai 2013.

Annexe n. 5) Lettre du soussigné au Révérendissime Père Abbé Dom Antoine Forgeot du 29 mai 2013.

Annexe n. 6) Annonce du recours canonique par voie hiérarchique du 31 mai 2013.

Annexe n. 7) Décret du Révérendissime Dom Antoine Forgeot, daté 30 mai 2013.

Avec mes pauvres prières, je m’incline pour baiser la Pourpre sacrée

Don Stefano Carusi, IBP

3) - Contextuellement, a été envoyé, avec cinq autres confrères, le recours hiérarchique suivant concernant la disposition qui, en fait, procédait à l’altération de la composition du Chapitre qui devait élire le Supérieur de l’Institut:

À Son Excellence Révérendissime Mgr Gerhard Müller
À Son Excellence Révérendissime Mgr Augustine Di Noia
Commission Pontificale Ecclesia Dei

p. c. À la Révérendissime Secrétairerie d’État
p. c. À la Révérendissime Congrégation des Religieux

Objet : recours hiérarchique

Courtalain, le 2 juin 2013

Excellence Révérendissime,

nous nous voyons obligés de présenter à Vos Excellences un recours hiérarchique, après avoir épuisé toutes les voies de l’arrangement pacifique du litige. À partir du moment où nous avons eu la communication, bien que fragmentaire et imprécise, nous avons demandé, avec des remonstrationes écrites variées envoyées au Révérendissime Antoine Forgeot, Supérieur Général pro tempore de l’Institut du Bon Pasteur, la révocation de la disposition ab ipsius auctore (CIC, c. 1734), une disposition qui convoquait des élections pour le remaniement du corps électoral capitulaire de l’Institut du Bon Pasteur, en en altérant la composition initiale. Nous soulignons que cette disposition résulte être promulguée sans dérogation manifeste en la matière. L’auteur, par la réponse écrite du 31 mai dernier ne donnait suite à aucune reconsidération de la disposition que nous exposons ci-dessous dans les détails, ni ne donnait suite à la voie de la médiation que nous avions proposée durant les deux jours suivants (CIC, c. 1733).

Suite au décret de nomination du 15 avril dernier Vos Excellences avez nommé le Rév. Dom Antoine Forgeot, Commissaire avec la fonction de Supérieur Général pro tempore pour l’Institut du Bon Pasteur, dans le but de procéder à l’élection du futur Supérieur Général, conformément au Droit et à nos Statuts.

Il y a environ une semaine, il nous a été communiqué par plusieurs courriels dont les contenus étaient différents, que la réunion consultative et d’échange débonnaire d’opinions en vue d’une pacification, prévue pour le 4 juin, avait été transformée en section électorale (cf. courriels annexés) pour organiser des élections primaires qui modifieraient en grande partie la composition du Chapitre. Nous précision que le Chapitre est déjà en fonction depuis plus d’un an et qu’il reste en fonction pendant les cinq ans prochains aux termes des Statuts (V. 4) ; les membres de droit ont été approuvés par cette Commission et les membres élus ont eu accès aux fonctions conformément aux pratiques statutaires approuvées par écrit par cette Commission, qui approuva aussi les résultats des scrutins et la convocation régulière de juillet 2012.

La disposition, outre la rapidité de la communication très proche de la rencontre qui nous avait été annoncée initialement comme simplement consultative, vise à organiser un nouveau vote, qui en fait remanie la composition initiale du Chapitre Général, et ne résulte pas consonant avec le Droit et avec les normes procédurales :

En l’espace d’une semaine, immédiatement après la rencontre consultative du 4 juin, nous avons eu la nouvelle peu précise que l’on procédait à l’innovation imprévue et inattendue et que par conséquent de nouvelles élections primaires étaient établies, sans fournir aucune raison juridique (courriel du 23 mai), que l’on procédait à la destitution de deux membres de droit, à la diminution du nombre des membres élus (qui de quatre devenaient deux), à la communication que l’abbé Héry était un membre de droit, suivie d’un démenti écrit de la même nouvelle, démentie à son tour par une troisième communication de signe opposé (cf. courriels annexés des 27 et 29 mai 2013) ; il en est de même pour les diacres incardinés, qui, au premier moment, ont été indiqués par écrit comme électeurs pour être ensuite expulsés du collège électoral il y a environ deux jours, le tout à moins d’une semaine de la rencontre consultative, à l’improviste transformée en votation primaire. Nous précisons que ces communications sont toutes parvenues, par courriel et d’une manière fragmentaire, à quelques-uns et non pas à tous les membres de l’Institut, ce qui a engendré objectivement de la confusion et de la défiance juridique, car nous avons découvert une pratique procédurale qu’il nous semble impossible de concilier avec le Code et avec nos Statuts et qu’en toute conscience nous ne pouvons approuver.

Le remaniement presque complet du corps électoral capitulaire, en fonction pour les cinq prochaines années, sans qu’il consiste aucune attribution de pouvoirs extraordinaires en ce sens – et vu qu’il n’y avait aucune dérogation manifestée – ne rentre pas dans les munera conférés au Supérieur pro tempore (cf. Décret de la Commission Ecclesia Dei, prot. 80/2006, 15 avril 2013). Nous présentons donc un recours par voie hiérarchique afin que soit reconnue la nullité juridique de la disposition citée du Rév. Dom Forgeot, qui résulte avoir la faculté d’organiser l’élection invoquée par le décret mentionné, mais non pas pour altérer la composition de tout le Chapitre. Le Souverain Pontife Jean Paul II, en invoquant le respect du Code, qu’il appelait “le troisième pilier de l’Église”, soulignait que la clarté procédurale est le support nécessaire présupposé de tout acte juridique ecclésial et de sa crédibilité.

Ni ne pouvons en outre garder sous silence que l’élection successive à cette procédure, du fait de sa nullité, exposerait l’Institut à de très graves troubles qui, objectivement et abstraction faite des intentions, ne feraient qu’aggraver la situation déjà délicate de notre société. Non seulement certains membres de l’Institut, avertis depuis moins d’une semaine et par courriels contradictoires – qui ne parlaient, entre autres, pas initialement d’élection – n’ont pas prévu de se rendre matériellement sur le lieu de la rencontre (que l’on pense à combien d’entre eux demeurent en Amérique du Sud, lesquels ne peuvent même pas – raisonnablement – être avertis in extremis), mais nous soulignons que nous ne pouvons vraiment pas concevoir une telle procédure. Tout résultat sortant de l’imposition d’une telle votation ne pourra qu’être l’opposé de l’“élection sereine et sûre” souhaitée par le Décret du 15 avril dernier.

Nous soulignons aussi l’inconvenance des menaces écrites que certains des signataires reçoivent en cette période qui est une période électorale, nous ne pouvons donc certainement pas dire qu’il y ait un climat permettant de pouvoir procéder sereinement, car il est évident qu’une altération semblable du corps électoral mènerait vraisemblablement à des résultats différents de ceux qui viendraient du corps électoral original des Pères capitulaires.

Nous demandons donc, avant de recourir au Tribunal Suprême de la Signature, que le vote ait lieu comme selon la procédure avec le même corps électoral capitulaire de juillet 2012 et la suspension immédiate – liée au présent recours – de la décision convoquant les élections du 4 juin prochain mentionnées.

Dans l’espoir d’une solution, nous vous adressons nos salutations distinguées et restons dans l’attente d’une réponse dans la prière à Jésus le Bon Pasteur.

(Suivent les six signatures des prêtres appelant)

4) - Alors que le Commissaire Forgeot procédait comme si de rien n’était à une nouvelle élection, pour laquelle ont été aussi convoqués quatre prêtres qui avaient abandonné l’Institut avant le dernier Chapitre, dont deux se sont même présentés (et malgré cela le quorum, qu’il avait déjà prévu pour la validité de l’élection, n’a même pas été atteint), nous avons aussi reçu la communication déconcertante d’une prorogation d’un an de l’abbé Laguérie, une notification dont personne n’était au courant avant le 4 juin 2013, ni les Pères capitulaires ni les membres de l’Institut.

Ainsi, la présente intégration au recours est devenue nécessaire:


Courtalain, le 8 juin 2013

Excellences Révérendissimes,

ce n’est que successivement, par rapport à notre recours du 3 du mois courant, que nous avons appris que la Commission Ecclesia Dei a confirmé motu proprio le Supérieur échu et non réélu, l’ Abbé Philippe Laguérie, qui “est reconduit pour un an”. La circonstance, référée par le représentant, Dom Antoine Forgeot, de ladite Commission, le 4 du mois courant, qui nous a été référée par des confrères, a été confirmée successivement par ce-ci par écrit dans le courriel annexé par lequel il nous communique son rôle d’“aider le supérieur sortant, Mr l’abbé Philippe Laguérie, à préparer l’élection”. Cette procédure foule aux pieds la volonté de notre Chapitre de juillet 2012, qui a légitimement retenu ne pas confirmer ce candidat et se révèle complètement irrespectueuse de nos statuts, approuvés par le Saint Siège pas plus tard qu’en 2006, qui ne prévoient pas une telle procédure. Donc, nous refusant de considérer un accord bilatéral comme étant un chiffon de papier, nous nous voyons obligés d’intégrer notre récente Instance avec cet élément aussi, qui, entre autres, ne consent pas de reconnaître que le Délégué de la Commission soit un garant impartial de la répétition d’une élection controverse. Bien que stupéfaits et attristés à l’extrême, nous sommes en train de tenter de procéder avec le maximum de modération et de responsabilité possible si bien que nous avons encore gardé les susdits comportements, qui ne peuvent nous sembler que de scandaleux abus de pouvoir, dans la discrétion.

Nous prions ardemment afin que nous ne soyons pas obligés, en cas d’échec de la voie de l’Instance aussi, de saisir désormais prochainement les voies de justice accomplies, comme conformément à la procédure toujours considérée légitime dans la Sainte Église Romaine, amie du droit et de la justice.

(Envoyée au nom des appelants précédents)

La Rédaction de Disputationes Theologicae

Source : disputationes.over-blog.com/article-en-avan…

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Quelles sont les conséquences de l’altération du corps électoral de l’IBP ?
Nous recevons et nous répondons.

La vraie Romanité est le culte du Droit.

Disputationes Theologicae


22 août, Fête du Cœur Immaculé de Marie

J’ai lu ce qui est écrit sur les tentatives de manipuler “en cours d’opération” le corps électoral qui doit réélire le Supérieur de l’Institut du Bon Pasteur, des tentatives qui me rappellent celles avec le “clergé jureur”. Une curiosité: après ces élections (façon de parler) comment a changé le corps électoral par rapport à celui qui avait procédé à l’élection controverse de juillet 2012? Est-il plus ou moins favorable à la ligne de l’abbé Laguérie?
Giacomo Santini


Nombreux sont ceux qui nous ont déjà interpellés sur l’affaire de l’Institut du Bon Pasteur en appréciant aussi le travail d’information exercé par notre revue. Ce sont évidemment des prêtres qui appartiennent à d’autres sociétés dépendant de la Commission Pontificale Ecclesia Dei, mais aussi des membres de la Fraternité Saint-Pie X, qui observent avec beaucoup d’attention comment se comporte la Commission Ecclesia Dei: veut-on réellement laisser faire l’ “expérience de la Tradition” dans un climat de sérénité et de franchise ecclésiale appropriée, ou bien la contrepartie des cérémonies liturgiques est-il le bâillonnement et même l’adhésion contre conscience à l’opinion dominante ? Nous verrons.

Supposant que l’on se rappelle la série d’articles publiés sur ce même sujet, nous renvoyons à ces derniers pour une relecture opportune et nous nous limitons ici à approfondir la réponse, à laquelle nous avons déjà fait allusion, à la question spécifique présentée dans cette lettre. Le 4 juin, le Père Abbé Dom Forgeot, le Commissaire de l’IBP, avait convoqué une réunion pour tous les membres de l’IBP, initialement pour discuter et chercher une pacification ; quelques jours avant cette date, il a communiqué que cette réunion devenait une session électorale pour renouveler les membres électoraux du Chapitre, lesquels au contraire - élus en décembre 2011 et approuvés ensuite par la Commission E.D. - restent en fonction, d’après les Statuts, pendant six ans. En bref : six Capitulaires ont été ainsi destitués sans aucune motivation canonique et en absence de toute dérogation manifeste en matière - deux de droit et quatre élus - sur un total de douze en fonction, ce qui, de la sorte, altérait le collège électoral.

Avant cela, le Rév.me Dom Forgeot a voulu rencontrer les Capitulaires et les autres prêtres pour leur demander comment ils entendaient interpréter les Statuts et comment ils voulaient appliquer le chapitre relatif à la “célébration exclusive dans le rite traditionnel”. Il a été expressément demandé quel était la disponibilité à la célébration dans le Novus Ordo et quelle était la position doctrinale de chacun. Parfois, le Père Abbé a invité, en privé, à suivre l’exemple de sa communauté en adoptant un certain biritualisme, même si d’une façon réduite. En quoi cela concerne-t-il le problème canonico-électoral ? Sur quelle base a eu lieu la “mise sous Commissaireˮ de l’IBP ? Uniquement en raison d’une élection “controversée” du Supérieur ? Dans ce cas, convoquez alors les douze capitulaires en fonction et que ces douze votent à nouveau. C’est simple. Par contre, si le problème est la position doctrinale du Bon Pasteur de 2006, que le Saint Siège a aussi déclaré admissible par la volonté expresse du Saint Père Benoît XVI (et Son Excellence Mgr Di Noia a, lui aussi, reconnu qu’au moins à l’intérieur de l’IBP certaines invitations peuvent être légitimement discutées : cf. Plutôt que la Commission Pontificale Ecclesia Dei, c’était donc le servilisme… ), ne serait-il pas juste de dire ouvertement que les accords ne sont valables que pendant quelques années, plutôt que de modifier les membres du Chapitre ?

Toutefois, au-delà des intentions, Dom Forgeot destituait de la fonction de Capitulaires et donc d’électeurs du Supérieur – sans qu’aucun critère juridique ne soit connu – les membres suivants, quatre desquels avaient été élus lors de l’élection de juillet 2012 et même désignés, à cette élection, pour la fonction d’Assistants Généraux et Conseillers (!) :
Abbé Paul Aulagnier
Ks. Leszek Kròlikowski
Abbé Louis-Numa Julien
Don Stefano Carusi
Abbé Vincent Baumann
Abbé Matthieu Raffray


À la réunion “pacificatrice” du 4 juin, qui venait d’être transformée à l’improviste en une section électorale “belliqueuse”, seulement une petite partie des membres du Bon Pasteur s’est présentée, en reniant ainsi – qui explicitement et qui implicitement – un acte inadmissible.

Mais un autre problème s’est présenté. Le Commissaire avait prévu un règlement pour le vote, qui fixait un quorum minimum pour la validité de cette élection. Ce quorum n’a pas été atteint, pas même en intégrant les quatre membres déjà sortis de l’Institut et maintenant en service dans le diocèse, qui ont été rappelés ad hoc , et après que deux desquels, pratiquants le Novus Ordo, se s’étaient même présentés (abbé Fournier et abbé Cecchin). Le Commissaire Dom Forgeot a décidé de faire tout de même voter, en violant la règle qu’il avait lui-même établie pour la validité de ce vote. L’élection a eu lieu en soutenant que l’on aurait vu par la suite si elle était valable ou non.

Les membres élus ont été les suivants :
- Abbé Guillaume de Tarnoüarn, dont il faut reconnaître la franchise d’avoir soutenu depuis longtemps – sans double jeu – la nécessité d’une “ouverture” n’excluant pas la possibilité d’une “adaptation” des Statuts vers une voie plus conciliante.
- Abbé Vincent Baumann, prêtre qui – avec la même franchise et le même possibilisme – a affirmé à plusieurs reprises être disponible à concélébrer, bien que ne le faisant pas par obéissance aux Statuts.
- Abbé Jean-François Billot, secrétaire personnel de l’abbé Laguérie.

Ceci dit, le Commissaire, qui s’était d’abord trouvé “embarrassé”, c’est lui-même qui l’écrit, a affirmé qu’il allait attendre des ordres supérieurs.

Voilà la raison pour laquelle le communiqué suivant est apparu sur le soi-disant site du Bon Pasteur de la part du webmaster, le Secrétaire personnel de l’abbé Laguérie (lequel ne voulut pas remettre les codes d’accès à ce site, pas même lors de l’élection capitulaire, après sa démission, préférant ne pas les révéler à son successeur) :

Par autorisation spéciale du Supérieur Général de l'Institut du Bon Pasteur et délégué plénipotentiaire du Saint-Siège, le Révérendissime Père abbé Dom Forgeot, et sur son ordre expresse, nous publions sur ce site unique et officiel du Bon Pasteur [excusatio non petita…], la dernière lettre de notre Supérieur Général qui fait le point sur la situation actuelle de notre Institut. C'est dire aussi qu'avec notre Supérieur Général et derrière lui, nous attendons avec impatience, dans la prière la loyauté et la confiance, la résolution de la crise. Nous invitons tous les fidèles à se joindre à nos prières pour que le mois de septembre connaisse la résurrection de notre cher institut. Nous les en remercions bien sincèrement.
Ce mail de notre Supérieur est du premier juillet 2013.


+ PAX

Chers Membres de l'Institut du Bon Pasteur,

Depuis notre réunion du 4 juin dernier, vous êtes tous très présents à ma pensée et à ma prière.

Le 9 de ce même mois, j'ai écrit à S.Exc. Mgr Di Noia pour lui rendre compte de ma mission. A propos de l'embarras dans lequel je me suis trouvé pour l'élection du " troisième tiers", je lui disais:"Je me suis souvenu d'un passage de la Règle de S.Benoît, au chapitre 64ème, sur l'élection de l'abbé:. N'y a-t-il pas là une certaine analogie avec notre situation actuelle? J'ai pris la responsabilité de procéder au vote, tout en disant aux électeurs que j'avais bien conscience de cette irrégularité et que je m'en ouvrirais à vous en toute franchise, en sollicitant de votre part une sanatio ou une dérogation, étant dans la disposition de me ranger sans hésitation à votre décision".

Le jour de la fête des SS. Apôtres Pierre et Paul, je recevais la lettre suivante, datée du 20 juin et signée par Mgr Di Noia:

"TRP, votre lettre en date du 9 juin dernier a exposé les difficultés rencontrées au cours de l'élection du troisème tiers des capitulants appelés à élire prochainement le nouveau Supérieur général de l'Institut du Bon Pasteur. Vous y avez joint le texte de la conférence que vous avez donnée à Fontgombault aux membres de cet Institut.

Cette Commission pontificale vous remercie très vivement pour l'ensemble de votre action. Puisque les statuts de l'Institut ne prévoient nul quorum pour ce type d'élection (cf. chap. V, art. 4), elle vous invite à poursuivre votre mission."


Nous apprenons donc que, après avoir connu les noms des élus, le Commissaire Dom Forgeot a estimé que l’élection pouvait être valable, en demandant la confirmation à la Commission, laquelle – dans le texte connu – approuve avec une formule générale, mais sans s’exprimer clairement à propos du problème canonique qui a été soulevé. Il est certain qu’en lisant le communiqué du Secrétaire personnel de l’abbé Laguérie, on se demande si c’est un homonyme de celui qui assaillait Saint Germain l’Auxerrois, de cet “incontrôlable curé de Saint Nicolas du Chardonnet” devenu si docilement “vatican” (tout au moins en public) qu’il faisait maintes fois des jeux de mots à propos des phrases statutaires qui expriment nos spécificités ; en nous demandant si c’est aussi ce même prêtre qui, en tant que Supérieur du Bon Pasteur, s’installait à Poitiers en siège vacant, en bravant l’épiscopat français (pour fermer peu de mois après) et qui maintenant dit « Rome, Rome, Rome », « obéissance et silence, obéissance et silence » face à toute mesure qui « doit l’aider à réorganiser les élections», comme affirme le texte de la “désignation du Commissaire”. Le Tribunal Suprême de la Signature Apostolique a justement été interpellé sur la compréhensibilité canonique de cette phrase énigmatique et sur sa légitimité juridique, ainsi que sur sa correspondance aux normes les plus élémentaires de correction et de justice. Ce qui aura lieu le 31 août est – évidemment et si les choses restent comme elles le sont – dénué de toute valeur quelconque aux fins de l’élection du Supérieur de l’Institut du Bon Pasteur. Au prochain épisode.

La Rédaction

Source : disputationes.over-blog.com/article-quelles…

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La soi-disant “élection” de l’Abbé Laguérie à Supérieur de l’IBP
Et nouvelle menace au directeur de cette revue

Les fôrets de la Colombie, le lieu idéal pour faire entendre sa voix…comme en Sibérie…

Disputationes Theologicae

14 septembre 2013, Exaltation de la Sainte Croix

Nous ne pouvons pas dire grand-chose de l’“élection”, déclarée, de l’abbé Philippe Laguérie au rôle de Supérieur de l’Institut du Bon Pasteur parce que - comme nos lecteurs attentifs se souviendront certainement - le recours au Tribunal de la Signature Apostolique sur l’altération du corps électoral qui en est la base est encore pendant. Nous avons su qu’il est en train d’être examiné et quand il y aura une réponse (quelle qu’elle soit), nous pourrons en dire plus: mais, pour le moment, nous respectons une cause sub iudice et nous attendons.

En fait, comme il est écrit dans notre dernière édition, quelque soit le résultat obtenu lors de l’ « élection » du 31 Aout grâce à un remaniement injustifié du Chapitre (comme nous l’avons dénoncé dans les détails, d’abord de façon réservée et ensuite publique), nous n’aurions pu y accorder trop d’importance. «À chaque jour suffit sa peine», et sans précipitations, voici quelles sont les douleurs et les joies d’aujourd’hui.

À ceux qui aiment réellement Rome (romains critiques, parce que romains passionnés!), le discrédit que, de cette manière Elle reçoit, est douloureux. Certains diront que le préjudice vient de nous, en ne gardant pas sous silence ce qui se passe “dans les coulisses”. Cette Rédaction (directeur et collaborateurs, clercs et fidèles laïcs), qui a toujours tenté de procéder par étapes, répond publiquement : l’alternative réelle à une discussion à la lumière du jour, c’est-à-dire la médisance en privé et la duplicité réelle, est-ce mieux? La diffamation dans le dos, avec cette attitude de “bavardage”, dont a mis en garde, d’un ton très sévère, le Saint Père François - autant applaudi que peu écouté - est-elle meilleure? Cette logique, est, de plus, celle qui a mené à de longues réticences sur les graves scandales, connus maintenant même aux chroniques, des réticences qui, selon le témoignage du Saint Père Benoit XVI, ont justement fini par augmenter le scandale général et le discrédit populaire injuste envers notre Sainte Mère l’Église : si bien que nous pouvons vraiment dire errare humanum est, perseverare diabolicum!

Et certains en sont même arrivés au point de notifier au Directeur de ce site, mais en la divulguant immédiatement aux membres du Chapitre réunis justement pendant la retraite pré-électorale, la “sanction” d’un transfert en Colombie à cause du dernier article de cette revue libre! Naturellement, au bâillonnement moyennant “bâton” du Commissaire Forgeot - insouciant de son “conflit d’intérêts” - nous avons répondu de la même façon qu’au bâillonnement moyennant “la carotte” de l’abbé Laguérie (le soir du 3 juillet 2012, quand il fallait se taire sur l’affaire du bulletin remplacé qui lui permit l’égalisation, il fit alors remarquer que l’Assistant devait encore être élu…): «Non Possumus» est la réponse.

Mais que dire des sanctions contre ceux qui avancent des objections argumentées - au lieu des réponses invoquées (desquelles il n’y a pas de trace) - sanctions intimées par ceux qui sont partie en cause et justement dans les jours immédiatement précédents la délicate votation ? Avec quelle sérénité, avec quelle liberté aliénée par toutes sortes de craintes impropres a-t-on voté?

Et il est attristant qu’un homme, un prêtre, qui, parfois, a été même courageux, puisse être pris dans le tourbillon du pouvoir au point d’accepter d’être “élu”, après un telle altération du corps électoral et une telle intervention “extérieure”, avec seulement quatre voix sur les neuf ayant droit du Chapitre remanié!

Au lieu des douze du Chapitre original, un nouveau Chapitre a été créé de neuf membres: et malgré cela, il n’est pas arrivé à plus de quatre voix, dont la sienne et celle de son secrétaire. Et puis, il n’est pas surprenant que, in loco, en marge de cette “élection”, il ait été dit par un des présents : “ça, c’est un coup d’État…”! Mais, comment a-t-il pu accepter?

Il est clair qu’objectivement - comme nous l’avions écrit et après que quelqu’un de nous in camera charitatis et en le regardant dans les yeux, l’ait à plusieurs reprises mis en garde de la voie qu’il était en train de prendre - il a les conditions idéales pour consentir que l’Institut soit dirigé de l’extérieur moyennant un “guide fantoche”, peut-être fort avec les faibles, mais certes faible avec les forts…, en essayant de sauver en même temps (grâce à l’imposition du silence) l’orgueil et l’assiette.

D’une façon plus large - parce qu’il serait erroné de personnaliser - les tentatives de justification n’ont jamais manqué aux opportunistes, mais il reste la question: pourquoi alors avons-nous pris cette voie? Pourquoi avons-nous fait certains choix difficiles? Est-il possible d’être aveugles au point de ne pas voir que l’histoire montre la myopie de certaines “roublardises” politicardes? Mère de la Sainte Espérance, convertissez-nous!

C’est au contraire une joie, comme nous l’avons aussi écrit, de voir comment la Bonne Providence, moyennant les épreuves, les purifications douloureuses, passe au crible les cœurs et les dévoile, l’un après l’autre. Combien est chrétienne et féconde «la voie royale de la Sainte Croix» (L’imitation du Christ), si la maxime de Saint Augustin: «la racine de la désorientation actuelle ne réside pas tant dans la force de l’erreur, mais dans la faiblesse de ceux qui devraient témoigner la vérité» est vraie.

Le Directeur et la Rédaction de Disputationes Theologicae

Source : disputationes.over-blog.com/article-la-soi-…

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La Signature, en quelque sorte, a répondu. Et nous aussi
Disputationes Theologicae
Samedi 22 février 2014, Chaire de Saint Pierre


Les fondateurs de l’Association de Clercs "Saint Grégoire le Grand"

1) La réponse de la Signature et deux autres signes analogues

A ceux qui en ces mois nous ont demandé des nouvelles de la situation de l’IBP sur la bataille identitaire des résistants de l’IBP, sur des éventuelles nouveautés, nous avons souvent répondu de suivre cette revue, dans laquelle on pouvait trouver un certain nombre de réponses. Nous avions écrit que lorsque nous aurions eu des données certaines et complètes nous en aurions parlé publiquement ici. Nous le rappelons parce que, même pour la compréhension des développements récents, il est important de ne pas perdre de vue ce qui a été déjà exposé et éventuellement de le relire.

Cela ayant été dit, nous avons maintenant des développements ultérieurs à communiquer.

En effet nous pouvons estimer que le Tribunal de la Signature a désormais répondu.

A celui-ci avaient été présentés quatre recours, de la part de trois prêtres de l’Institut, comprenant des objections de motifs différents. Deux de ceux-ci n’ont pas encore eu de réponse. Cependant la comparaison des délais d’échéance - en considérant d’ailleurs que nous avons attendu, ad cautelam, même un plus long délai - nous fait estimer raisonnablement que la procédure est désormais complète.

Voyons donc les deux recours qui ont reçu une certaine réponse.

- Un premiers recours - contenant surtout la demande de connaître certains documents inhérents à la controverse - a eu une réponse négative (Protocole 48 339 / 13 CA PICTAVIEN. Electionis, Rev. dus St Carusi - Pontificia Commissio Ecclesia Dei du 17 septembre 2013).

Il s’agissait d’ailleurs d’une réponse contenant quelques éléments intéressants et assez inquiétants quant à l’intégrité des Statuts: Des réponses de la Signature, déjà quelques confirmations.

- L’autre recours, centré sur l’altération du corps électoral, ad usum Delphini, qui a procédé à la nouvelle élection (tellement effrontée que même au Burkina-Faso ils auraient réagi), a été initialement admis par le Tribunal (voir l'article en question: Des réponses de la Signature, déjà quelques confirmations). Ceci est déjà d’une certaine importance, en raison des motifs exposés dans l’article ci-dessus et dans celui du 6 décembre 2013 (Les raisons d’une bataille).

Ensuite, par lettre datée 30 novembre et parvenue au recourant le 11 décembre 2013, il a été répondu que son recours était «peremptum» (ndr : délai du recours dépassé, archivé), en donnant des motifs - qu’on note bien - d’assistance économique et d’échéance des termes. En effet, le recourant, ne percevant pas depuis plusieurs mois le salaire fixe versé mensuellement par son Institut (comme il a été prouvé à la Signature, en envoyant la documentation des salaires non payés), a fait la demande d’un avocat d’office, selon les modalités prévues par le règlement du Tribunal. Possibilité refusée. Ce refus de donner un avocat d’office a été communiqué après l’échéance des trente jours, en disant en même temps que désormais le recours était périmé même si on payait (de la sorte qu’on ne pouvait même plus organiser une collecte de fonds). D’un côté ça fait un peu rire, vu la fameuse “Église des Pauvres”, et de l’autre, évidement, cela veut dire qu’ils n’avaient pas de raisons plus décentes pour refuser le recours, qui avait été reconnu possible de principe.

A cela, ce sont ajoutés deux autres signes qui vont dans la même direction:

- En effet, il a été communiqué aux prêtres de l’Institut, par lettre circulaire du 11 novembre 2013, que le Cardinal Jean-Pierre Ricard aurait été notre “Cardinal Conseil” (?). Ce dernier a récemment confirmé (cf: Franc-maçonnerie Magazine, n. 26, septembre/octobre 2013, p. 22) aller à des réunions de la Franc-maçonnerie, en répondant à ses prêtres qu’il s’agirait d’une «périphérie existentielle» (et nous qui pensions qu’il s’agissait du “Maître du monde”...). Serait-ce une certaine "mise sous tutelle" de l’IBP, comme issue et prolongement de la mise sous commissaire (Cf. Lettre de l’Ecclesia Dei qui annonce la nomination de Dom Forgeot à Commissaire)?

- En soi, la présence d’une sorte de visiteur permanent ne constituerait pas pour nous un problème. Mais le temps de notre résistance interne a manifesté que la position majoritaire au sein de l’Institut est malheuresement comme celle du “Marais” à l’époque révolutionnaire, que nous pouvons résumer par ces mots : «je ne suis pas d’accord:

a) avec l’ensemble des requêtes du secrétaire de la Commission Pontificale Ecclesia Dei
(ndr: quoique susceptible en soit de quelques discussions internes, ainsi que la Commission avait répondu à nos critiques)

b) et avec l’éloge qu’en a fait l’Abbé Laguérie selon lequel cette requête majeure serait même une «bonne Providence» (cf: mail collectif aux prêtres du Bon Pasteur, 29 mars 2012, 10h52: “Documents officiels”)

c) ni avec sa disponibilité (un jour sur deux) au changement statutaire (cf: Monde&Vie du 20 octobre 2012: ab2t.blogspot.ro/…/claire-thomas-a…)

...mais moi, je ne suis pas disposé à me compromettre».

Et si la majorité n’est pas disposée à se battre pour défendre ses propres spécificités - qui seraient démolies par ce projet -, comment peut-on penser que la nomination d’un “Cardinal Conseil” (avec en plus l’installation forcée par l’extérieur d’un Supérieur Général) ne signifierait - elle pas un dangereux conditionnement de la juste liberté?

On peut malheureusement oublier des vérités désagréables (pour un certain temps), mais si le facteur principal de notre conduite c’est la volonté mondaine d’avoir à tout prix des assurances humaines, pour rester à proximité des “marmites de viande” (Ex. XVI,1), pourquoi aurions-nous fait le choix de l’IBP? Pour quelles raisons? Parce que le rite ancien nous plait? Serait-ce une question de goût, comme à l’un peut plaire le vin et à l’autre le champagne?

2) Notre réponse

Nous avons présenté les recours, autant pour utiliser toutes les cartouches mises à notre disposition, en voulant faire cette bataille jusqu’au bout, que pour nous en remettre, par rapport à l’avenir, aux signes que la Providence nous aurait donnés par l’issue de ces recours.

Ces signes, une fois obtenus, nous les avons acceptés.

Nous sommes reconnaissants à la Providence tout d’abord, parce que - à la différence des mises sous commissaire de la Fraternité Saint Pierre et des Franciscains de l'Immaculée - cette fois-ci, il y a bien eu une partie de la Société qui a dit “non” aux abus d’autorité; reconnaissants aussi pour la clarté de la réponse (en effet ce que nous espérions n’était pas une réponse ou l’autre, mais une réponse claire, qu’elle soit pour le «oui» ou pour le «non»).

Ayant vérifié les éventuelles possibilités, ayant posément réfléchi et ayant choisi un par un, et après être restés chacun à sa place, nous avons donc pris acte que l’heure de partir était venue. Mais partir sans se désagréger et se dissoudre ailleurs (comme sont en train de faire d’autres, qui n’ont d’ailleurs pas voulu faire la bataille de l’intérieur jusqu’au bout), mais en restant unis, sur la même ligne.

Nous sommes donc partis dans l’évidence sereine qu’il ne s’agit pas de questions d’ordre personnel, mais du choix de la ligne directrice: nous nous refusons de prendre la voie des prisonniers du “complexe du rallié” et de l’imprudente velléité d’être à tout prix “intégrés” (de même que nous refusons la prison mentale que constitue la spirale idéologique et extrémiste, dont Monseigneur Lefebvre mettait en garde en 1979). Aux apparentes suretés mondaines, nous préférons garder la juste liberté pour la bonne bataille.

Prêts à tout, et persuadés que c’est justement la présence d’une réaction, qui souvent freine les mauvaises tendances, nous avons constitué un nouveau sujet, fidèlement identitaire et flexible sur les modalités organisatrices: l’Association de Clercs "Saint Grégoire le Grand".

Ainsi, en restant unis et en proposant une référence, nous entendons donner notre contribution au bien commun, représentée par un tel témoignage (tantôt «en positif», tantôt «en négatif») en faveur de la Tradition catholique. Dans le cadre de cette démarche nous demandons donc à ceux qui partagent notre idéal de nous soutenir. A l’occasion nous communiquons nos coordonnées bancaires: Associazione chierici San Gregorio Magno, (IBAN) IT 87 H053 0868 8300 0000 0002 003; (BIC) BLOPIT22.

Dans l’attente confiante de l’heure de Dieu («si moram fecerit, expecta Eum, quia veniet et non tardabit», qu’on chante dans la neuvaine de Noël) nous entendons donc nous concentrer sur cinq activités majeures, qui seront notre contribution:

a) la formation de nos séminaristes dans la fidélité au Docteur Commun de l’Église;

b) la revue “Disputationes Theologicae”, qui est désormais suivie dans plusieurs pays (spécialement l’Italie et la France), par des personnes qui en apprécient la franchise ecclésiale. Ils voulaient la bâillonner, vous vous souvenez? La réponse a été: “non possumus” (Disputationes ne se laisse pas bâillonner).

Aujourd’hui, dans l’actuelle situation, cette voix libre doit continuer. C’est un instrument précieux pour faire cette ample critique constructive, dans laquelle nous avons identifié la spécificité du charisme originaire de l’IBP.

Justement ce point nous semble être névralgique, également quant à la fameuse question de l’exclusive. Quel sens cela aurait-il (après avoir approuvé les statuts de l’IBP il y a peu d’années) de faire scandaleusement des pressions pour que les mots “rite propre” substituent de façon forcée, dans les actes officiels ou du moins dans l’usage courant, les mots de “rite exclusif” (pour ceux qui ont librement choisi l’Institut)? Quel sens aurait-il sinon le fait que cette deuxième expression a une saveur de critique - tout en laissant le jugement catégorique à l’Eglise - de la réforme liturgique dont est issu le rite moderne?

Comme il a été dit dans l’article: “Le rite propre et l’herméneutique de continuité sont-ils suffisants?”: nous ne nous sentons pas d’accepter pleinement le “document Pozzo (ou de simuler son acceptation). Nous sommes volontiers disposés à en accepter certaines suggestions, comme l’invitation à approfondir notre identité et notre cœur pastoral, mais nous ne sommes pas disposés - dans les présentes circonstances - à nous défaire de ce qui a été dit à la fondation par le Cardinal Castrillon Hoyos: une saine critique, la critique constructive, peut être un grand service à rendre à l’Église.

c) La vie de prière en communauté, spécialement pour le triomphe de la Foi, pour l’Église et pour les âmes, lesquelles se trouvant dans une grande épreuve ont besoin particulièrement de prières insistantes.

d) La Sainte Messe Traditionnelle en communauté (évidemment ouverte à tous ceux qui désirent venir), en pensant à ce que nous chantons dans l’Adoro te devote: «cuius una stilla salvum facere totum mundum quit ab omni scelere», et donc avec une grande confiance dans les fruits du Saint Sacrifice de l’Autel. Nous aurons d’ailleurs la possibilité de recevoir un grand nombre d’intentions de Messe, dont les offrandes peuvent représenter une aide précieuse pour cette œuvre.

e) Le fait de nous mettre à disposition pour les saintes confessions dans le cadre diocésain, ce qui dès à présent ne devrait représenter de difficulté pour personne. En esprit de charité ecclésiale et dans la conviction qu’une large présence au confessionnal, compte tenu entre autre de la diminution du nombre de prêtres, peut représenter une aide précieuse: comme allégement pour les confrères occupés dans les paroisses et comme une opportunité supplémentaire pour les âmes. Nous avons offert de bon cœur cette disponibilité, en recevant oralement des réponses positives; lorsque nous serons appelés, nous irons.

A la Vierge du Rosaire de Fatima, conservatrice du «dogme de la Foi», à Saint Grégoire le Grand, à Saint Athanase, aux Saints Anges Gardiens, à l’âme bien-aimée de Monseigneur Piolanti, nous confions ces propos pour que nous puissions de cette façon coopérer fidèlement, selon la vocation reçue, à la restauration de la Foi.

Don Stefano Carusi
Abbé Louis-Numa Julien
Sém. Łukasz Zaruski
Sém. Bartłomiej K. Krzych


Source : disputationes.over-blog.com/article-la-sign…

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