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shazam
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Les Etats ont besoin de frontières, les individus de limites. Le tour du monde des idées - par : Brice Couturier - Donald Trump est porté par la partie de l'électorat qui pense que le rythme de …Plus
Les Etats ont besoin de frontières, les individus de limites.

Le tour du monde des idées - par : Brice Couturier - Donald Trump est porté par la partie de l'électorat qui pense que le rythme de l'immigration aux Etats-Unis est devenu trop rapide pour être géré sur le plan culturel.
Mercredi 2 novembre 2016 11:57, France Culture.
tantumergo+
shazam a écrit : "... Paradoxe : monsieur trompette sonne les limites, tout en manquant lui-même de quelques limites ?... "
Très juste en effet ! Ce n'est pas le moindre des paradoxes car la vie morale et professionnelle de Mr "Trompette" témoignent nettement du "No Limit"... En outre, la fluctuation ( sans doute électoraliste ) de ses positions sur des questions dont l'enjeu éthique est très …Plus
shazam a écrit : "... Paradoxe : monsieur trompette sonne les limites, tout en manquant lui-même de quelques limites ?... "

Très juste en effet ! Ce n'est pas le moindre des paradoxes car la vie morale et professionnelle de Mr "Trompette" témoignent nettement du "No Limit"... En outre, la fluctuation ( sans doute électoraliste ) de ses positions sur des questions dont l'enjeu éthique est très important (avortement, mariage unisexe, etc.), ne peut que susciter de nombreuses inquiétudes quant à sa fiabilité de Président américain si jamais il était prochainement élu.
shazam
Cher Catholique et Français, 🤗
Choisir le moins pire des candidats, c’est voter pour un(e) président(e) en faisant une litote : c’est le moins mauvais candidat, au lieu de c’est le meilleur candidat (litote, ex : ce n’est pas faux, au lieu de c’est vrai, ce n’est pas mauvais au lieu de : c’est bon, etc.)
Nous sommes confrontés au même souci du faux choix : « Ni bling-bling ni bla-bla, un …Plus
Cher Catholique et Français, 🤗

Choisir le moins pire des candidats, c’est voter pour un(e) président(e) en faisant une litote : c’est le moins mauvais candidat, au lieu de c’est le meilleur candidat (litote, ex : ce n’est pas faux, au lieu de c’est vrai, ce n’est pas mauvais au lieu de : c’est bon, etc.)

Nous sommes confrontés au même souci du faux choix : « Ni bling-bling ni bla-bla, un président ne devrait pas être ça… » Couverture du magazine Marianne du 21 octobre, au lieu de : un président devrait ?... quoi ?... L’on sait ce qu’ils ne devraient pas être, l’on se sait pas ce qu’ils devraient être ?

D’ordinaire ce genre d’article ne m’intéresse pas. Celui-ci a attiré mon attention.
Notamment le fait que :
- une partie de leur électorat pense que le rythme de l’immigration aux USA est devenu trop rapide pour être géré sur le plan culturel,
- que selon Fareed Zakaria l’immigration sape l’unité nationale et menace les modes de vie traditionnels,
- que des fils d’immigrés, tel Marco Rubio fils d’immigrés cubains et candidat malheureux aux primaires républicaines, puisse dire que « les gens en ont assez d’être traités de racistes parce qu’ils disent qu’il faut arrêter l’immigration illégale. »,
- et surtout que selon une certaine Dana White, « Donald Trump a remporté la mise au parti républicain parce qu’il redonne son sens au mot de « limites ». « Les gens ont besoin de limites, de lois, c’est particulièrement vrai dans ce pays qui a été construit sur le respect des lois. […] Ce que les gens veulent dire intuitivement, quand ils votent pour Trump, c’est que les Etats ont besoin de frontières, de la même manière que les individus ont besoin de limites. »

Cette dernière est la plus intéressante à mon avis. De quoi est le symptôme celui que l’on pourrait prendre pour ‘un f..’ ? Serait-il ‘un garde-fou’ en réalité contre l’angoisse de déliquescence et de morcellement culturel ? (L’angoisse de morcellement est une angoisse vécue par des sujets psychotiques comme une menace vitale due à la perte de l’unicité, ou au sentiment de néantisation.) Paradoxe : monsieur trompette sonne les limites, tout en manquant lui-même de quelques limites ?...

Il est vital, sage, et saint, que : les États ont besoin de frontières, de la même manière que les individus ont besoin de limites ! C’est particulièrement important actuellement, d’où le succès peut-être de la vidéo intitulé « Les limites du devoir d’hospitalité » (disponible sur gtv) vues plus de 700.000 fois en trois mois.
Catholique et Français
Merci cher shazam, pour ce point de vue bien intéressant ! Il semble que, comme ici, les citoyens américains les plus sains soient condamnés à choisir le "moins pire", seulement pour éliminer le "plus pire" ! Où sont la grandeur, la noblesse, l'enthousiasme et la confiance en l'avenir dans ce cloaque d'argent, de racisme, de vanités et de sexe ? Quelle misérable et consternante déchéance de …Plus
Merci cher shazam, pour ce point de vue bien intéressant ! Il semble que, comme ici, les citoyens américains les plus sains soient condamnés à choisir le "moins pire", seulement pour éliminer le "plus pire" ! Où sont la grandeur, la noblesse, l'enthousiasme et la confiance en l'avenir dans ce cloaque d'argent, de racisme, de vanités et de sexe ? Quelle misérable et consternante déchéance de l'Homme qui se fait Dieu ! "Et ils virent qu'ils étaient nus !"
shazam
Donald Trump est porté par la partie de l'électorat qui pense que le rythme de l'immigration aux Etats-Unis est devenu trop rapide pour être géré sur le plan culturel.
- Que nous révèle la désignation de Donald Trump comme candidat du parti républicain quant au climat politique qui règne aux Etats-Unis ?
De ce climat, on peut constater qu’il a changé d’une manière déroutante en 8 ans. Obama …Plus
Donald Trump est porté par la partie de l'électorat qui pense que le rythme de l'immigration aux Etats-Unis est devenu trop rapide pour être géré sur le plan culturel.

- Que nous révèle la désignation de Donald Trump comme candidat du parti républicain quant au climat politique qui règne aux Etats-Unis ?

De ce climat, on peut constater qu’il a changé d’une manière déroutante en 8 ans. Obama pouvait faire rêver l’Amérique en 2008, avec son « yes, we can ! » Son idéal d’une Amérique post-raciale a échoué, comme le démontre le mouvement « black lives matter ». Et s’il peut se vanter d’avoir fait reculer très fortement le chômage, c’est au prix d’une dégradation de la qualité des emplois, d’une stagnation des revenus salariaux, d’une explosion des inégalités. Aujourd’hui, les Etats-Unis ne rêvent plus. Pour les non-qualifiés, le rêve américain a même franchement tourné au cauchemar. Trump est « le candidat du ras-le-bol », écrit David Bronwich dans la New York Review of Books, « the to-hell-with-it candidate ». « Si vous détestez les politiques en général, que vous ne les comprenez pas, écrit ce fameux critique littéraire, mais que vous êtes certain que votre pays a décliné, et que l’avenir vous paraît pire que le présent, alors Trump est votre homme. Il ne s’y connaît pas davantage que vous, mais il dit que c’est un piège à cons (a mug’s game). »

Sur le plan international, Obama a géré avec prudence l’affaiblissement de la puissance américaine, son désinvestissement de la scène moyen-orientale et son « pivot » vers le Pacifique. Mais, comme le souligne le commentateur Fareed Zakaria, dans l’article de Foreign Affairs, que j’évoquais hier, les Américains butent sur les mêmes problèmes que l’ensemble du monde occidental : la mondialisation est accusée de provoquer des délocalisations ; la révolution numérique et la robotisation, de détruire les emplois manufacturiers, correctement rémunérés ; l’immigration, de saper l’unité nationale et de menacer les modes de vie traditionnels.

Il écrit : « Le génie politique de Trump a été de réaliser que beaucoup d’électeurs républicains n’accrochaient plus au crédo du parti sur le libre-échange, les baisses d’impôts, la dérégulation, les droits acquis ; mais qu’ils répondraient favorablement à une offre différente, basée sur les peurs culturelles et le sentiment nationaliste. » d’immigrés que l’on souhaite faire entrer. Et cela devrait impliquer de consacrer davantage de ressources à l’intégration et à l’assimilation. » Fin de citation.
Qu’un politologue unanimement respecté aux Etats-Unis, et lui-même immigré, tienne ce genre de discours montre combien les opinions ont changé outre-Atlantique en l’espace de 8 ans.

- Le discours que tient Donald Trump à ses supporters peut-il être qualifié de raciste ?
Laure Mandeville, dans son livre Qui est vraiment Donald Trump, pose franchement la question. Et elle y répond par la négative. Mais elle met en avant, parmi les causes du succès de Trump, une « spirale inégalitaire », dérivant de « l’effondrement du niveau de vie et des repères culturels des classes populaires. » L’électorat de Trump, c’est clair, est fortement hostile à l’immigration illégale. Mais, comme l’a dit Marco Rubio, fils d’immigrés cubains et candidat malheureux aux primaires républicaines, « les gens en ont assez d’être traités de racistes parce qu’ils disent qu’il faut arrêter l’immigration illégale. » Et un petit entrepreneur de Virginie du Nord, explique ainsi son choix de Trump : « Je ne suis pas contre l’immigration, mes parents venaient du Chili et je suis arrivé ici à l’âge de deux mois. Mais l’Amérique doit pouvoir choisir qui elle laisse entrer ! »

C’est également dans le livre de Laure Mandeville qu’on trouve cette analyse d’une ancienne conseillère de John McCain, Dana White. D’après elle, « Donald Trump a remporté la mise au parti républicain parce qu’il redonne son sens au mot de « limites ». « Les gens ont besoin de limites, de lois, c’est particulièrement vrai dans ce pays qui a été construit sur le respect des lois. […] Ce que les gens veulent dire intuitivement, quand ils votent pour Trump, c’est que les Etats ont besoin de frontières, de la même manière que les individus ont besoin de limites. » Fin de citation.

Paradoxalement, selon l’envoyée spéciale du Figaro aux Etats-Unis, Trump incarnerait, à son étrange manière, et comme Obama lui-même, l’expiration d’une hubris américaine. Cette ivresse de la puissance, qui poussait le pays à se prendre pour le shérif de la planète, a inspiré tant par Bill Clinton que George W. Bush. La politique étrangère prônée par Trump tourne le dos à l’interventionnisme des néo-cons et de la gauche droits-de-l’hommiste et prétend se focaliser, de manière réaliste, sur les intérêts américains. Au détriment des alliés ? On en parle demain. (demain = le jeudi 3 novembre 2016, sur France Culture)

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Le tour du monde des idées - par : Brice Couturier - Donald Trump est porté par la partie de l'électorat qui pense que le rythme de l'immigration aux Etats-Unis est devenu trop rapide pour être géré sur le plan culturel.
Mercredi 2 novembre 2016 11:57, France Culture.

www.franceculture.fr/…/trump-3-les-eta…

ps : les italiques et les caractères gras sont ceux du texte originel, le texte étant copié tel quel.