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Histoire générale de la Nouvelle-France (1744) Un ouvrage exceptionnel qui renferme une mine de détails sur l'époque des premiers colons en terre d'Amérique, précisément en Nouvelle-France. Il faut …Plus
Histoire générale de la Nouvelle-France (1744)
Un ouvrage exceptionnel qui renferme une mine de détails sur l'époque des premiers colons en terre d'Amérique, précisément en Nouvelle-France. Il faut absolument télécharger l'ouvrage pour mieux l'apprécier. Une fois que le PDF est téléchargé, vous l'ouvrez avec Microsoft Edge, ce qui va améliorer de beaucoup la rapidité d'accès à l'ensemble, parce qu'Adobe souffre de lenteur... Les 10 premières pages ne contiennent rien. On passe outre, et après, c'est du bonbon ! Si vous n'avez jamais tenté de lire du français ancien, c'est un défi et un plaisir à la fois de s'habituer l'œil. On examine les mots, et avec toutes les particularités phonétiques, on s'habitue, puis on les applique à tout le reste. Je rêve de transcrire l'ensemble au clavier. J'ai beaucoup aimé lire la section qui relate le très fort tremblement de terre qui a eu lieu dans le Nord-est américain en février 1663. La description que l'on en fait selon différentes sources, est …Plus
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Claudius Cartapus
Voir le témoignage de Mère Marie de l'Incarnation, fondatrice des Ursulines de la Nouvelle France. Étant à Montréal, le Ciel l'avisa d'avance et avec visions de ce qui devait survenir le long du fleuve St-Laurent lors du puissant tremblement de terre du 5 février 1663 ! Voir p. 364-365 en particulier ! 🙏
Claudius Cartapus
Les pages qui m'ont impressionné le plus, ce sont celles d'un énorme tremblement de terre survenu le 5 février 1663. On se rend compte aujourd'hui qu'on n'a pas vu à notre époque quelque chose d'une telle ampleur. Voir les pages de 362 à 370. Voici 4 pages en capture d'écran, 363 à 366. 😱 Voir textes transcrits plus bas, pages 362 à 370.
Claudius Cartapus
362 HISTOIRE GENERALE (1663)
L’évêque de Petrée emporte ses plaintes au roi.
Alors le saint évêque de Petrée voyant son zèle inutile et son autorité méprisée, prit le parti d’aller porter ses plaintes au pied du trône, et passa en France. Il fut écouté, et il obtint du roi tous les ordres qu’il jugea nécessaires pour faire cesser le commerce scandaleux qui faisait tant de ravages dans son …Plus
362 HISTOIRE GENERALE (1663)

L’évêque de Petrée emporte ses plaintes au roi.

Alors le saint évêque de Petrée voyant son zèle inutile et son autorité méprisée, prit le parti d’aller porter ses plaintes au pied du trône, et passa en France. Il fut écouté, et il obtint du roi tous les ordres qu’il jugea nécessaires pour faire cesser le commerce scandaleux qui faisait tant de ravages dans son troupeau; mais le Ciel les avait déjà prévenus, et par un de ces évènements qui répandent la terreur dans les âmes les plus libertines, on avait déjà eu la consolation dans la Nouvelle France de voir rentrer dans le devoir la plus grande partie de ceux qui s’en étaient écartés.

Le fait, que je vais rapporter est si extraordinaire, que je n’aurais point balancé à le supprimer, ou à passer légèrement dessus, si le témoignage unanime et constant de toute une colonie au milieu de laquelle il est arrivé, et les prodigieux effets qu’il a causés, dont quelques-uns subsistent encore, ne lui avaient acquis une notoriété qui le met à l’abri du plus effronté pyrrhonisme. Ce n’est pas que je prétende en garantir toutes les circonstances dont on a rempli certaines relations; il n’y a rien, où l’on se permette plus l’exagération, que le merveilleux qui est bien constaté.

363 DE LA NOUVELLE FRANCE. (1663)

Je me bornerai donc aux mémoires les plus sûrs, et où je n’ai rien remarqué qui ne fût autorisé par une tradition dont j’ai connu plusieurs témoins au-dessus de tout reproche.

Phénomènes surprenants

Pendant l’automne de 1662, peu de jours après le départ de M. de Petrée, on vit voler dans l’air quantité de feux sous différentes figures, toutes assez bizarres. Sur Québec et sur Montréal, il parut une nuit un globe de feu qui jetait un grand éclat, avec cette différence qu’à Montréal, il semblait s’être détaché de la Lune, qu’il fût accompagné d’un bruit semblable à celui d’une volée de canons, et qu’après s’être promené dans l’air l’espace d’environ trois lieues, il alla se perdre derrière la montagne d’où l’île a pris son nom; au lieu qu’à Québec, il ne fit que passer et n’eut rien de particulier.

Le septième de Janvier de l’année suivante, une vapeur presque imperceptible s’éleva du fleuve, et frappée des premiers rayons du Soleil, devint transparente, de sorte néanmoins qu’elle avait assez de corps pour soutenir deux parélies, qui parurent aux deux côtés de cet astre. Ainsi l’on vit en même temps comme trois Soleils, rangés sur une ligne parallèle à l’horizon, éloignés les uns des autres en apparence de quelques toises, et chacun avec son iris, dont les couleurs variant à chaque instant, tantôt étaient semblables à celles de l’Arc-en-Ciel, & tantôt d’un blanc lumineux, comme s’il y avait eu derrière un grand feu. Ce spectacle dura deux heures entières, il recommença le quatorze; mais ce jour-là il fut moins sensible.

Prédiction d’un Tremblement de Terre.

Ce que je vais ajouter n’a pas été aussi public, et chacun en croira ce qu’il jugera à propos; mais je dois faire observer qu’il ne s’agit point de prédictions faites après coup, que celles qu’on va voir, ont été connues avant l’évènement; que cet évènement, à en juger par l’effet qu’il produisit, a tout l’air d’un avertissement du Ciel, et que la conduite ordinaire de la Providence en pareilles occasions, est de faire avertir les coupables que la Justice divine est prête à lancer la foudre; ainsi le Seigneur en usa t-il à l’égard des Ninivites qui parèrent le coup dont ils étaient menacés, par une pénitence exemplaire, et il y a peut-être ici quelque chose encore de plus marqué, comme nous le verrons bientôt.

Quoiqu’il en soit, au commencement de février de la même année, il se répandit un bruit sourd qu’il y aurait bientôt un Tremblement de Terre, dont on n’avait point d’exemple dans l’histoire, et ce bruit était fondé sur les discours d’une

364 HISTOIRE GENERALE (1663)

personne éminente en piété qui s’en était ouverte à un petit nombre de ses amis, et qui se donnait de grands mouvements pour engager tout le monde à se bien mettre avec Dieu, et à travailler de tout son pouvoir à calmer le courroux du Ciel justement irrité contre la Nouvelle France.

Le troisième du même mois, une algonquine fervente chrétienne étant la nuit dans sa cabane, éveillée et assise sur son lit, crut entendre une voix, qui disait que dans deux jours il arriverait des choses inouïes, et le lendemain, comme elle était dans la Forêt avec sa sœur, faisant sa provision de bois, elle entendit encore très distinctement la même voix qui lui dit que le jour suivant entre cinq et six heures du soir la Terre tremblerait d’une manière terrible. Sa sœur n’entendit point la voix, et ne s’aperçut de rien.

Une jeune fille de la même nation, qui menait une vie toute angélique, et à qui sa piété et sa confiance en la vertu de la Croix du Sauveur, avaient mérité la guérison subite d’une maladie jugée incurable par les Médecins, crut voir en songe la nuit du quatre au cinq la Mère de Dieu qui lui marquait l’heure et toutes les circonstances de ce tremblement. Le soir du cinq, très peu de temps avant qu’il commençât, elle parut comme hors d’elle-même, et se mit à crier de toute sa force par deux fois; Ce sera bientôt, ce qui jeta tous ceux qui l’entendirent, dans un grand saisissement.

Enfin le même jour, la Mère Marie de l’Incarnation, cette illustre fondatrice des Ursulines de la Nouvelle France, dont les ouvrages si généralement estimés, font voir qu’elle n’était rien moins qu’un esprit faible, après avoir reçu du Ciel plusieurs avis de ce qui devait arriver, et dont elle avait fait part au P. Lallemant, son Directeur, étant sur les cinq heures & demie du soir en oraison (a), crut voir le Seigneur irrité contre le Canada, et se sentit en même temps portée par une force supérieure à lui demander justice des crimes qui s’y commettaient. Tout ce qu’elle put faire pour adoucir la rigueur de cet ordre, en s’y soumettant, ce fut d’ajouter de ferventes prières pour obtenir du Ciel que les âmes ne périssent point avec les corps.

(a) Elle raconte tout ceci dans ses lettres en tierce personne; mais on a tout lieu de croire que c’était d’elle-même qu’elle parlait.

Un moment après, elle se sentit comme assurée que la vengeance divine allait commencer à éclater, et que le mépris,
Claudius Cartapus
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que l’on faisait des ordonnances de l’Église, était surtout ce qui allumait la colère divine. Elle aperçut presque aussitôt quatre démons aux quatre extrémités de la Ville de Québec, qui agitaient la Terre avec une extrême violence, et une Personne d’un port majestueux, qui de temps en temps lâchait la bride à leur fureur, puis la retirait. Dans le même instant …Plus
365 DE LA NOUVELLE FRANCE. (1663)

que l’on faisait des ordonnances de l’Église, était surtout ce qui allumait la colère divine. Elle aperçut presque aussitôt quatre démons aux quatre extrémités de la Ville de Québec, qui agitaient la Terre avec une extrême violence, et une Personne d’un port majestueux, qui de temps en temps lâchait la bride à leur fureur, puis la retirait. Dans le même instant, le Ciel étant fort serein, on entendit dans toute la Ville un bruit semblable à celui, que fait un très grand feu; ce qui obligea tout le monde à sortir des maisons.

Il commence : ses effets.

Alors on fut extrêmement surpris de voir que tous les édifices étaient secoués avec tant de violence, que les toits touchaient presque à terre, tantôt d’un côté, et tantôt de l’autre; que les portes s’ouvraient d’elles-mêmes et se refermaient avec un très grand fracas; que toutes les cloches sonnaient, quoiqu’on n’y touchât point; que les pieux des palissades ne faisaient que sautiller; que les murs se fendaient; que les planchers se détachaient, et s’écroulaient; que les animaux poussaient des cris et des hurlements effroyables; que la surface de la Terre avait un mouvement presque semblable à celui d’une mer agitée; que les arbres s’entre lassaient les uns dans les autres, et que plusieurs se déracinaient et allaient tomber assez loin.

On entendit ensuite des bruits de toutes les sortes; tantôt c’était celui d’une mer en fureur, qui franchit ses bornes; tantôt celui que pourraient faire un grand nombre de carrosses, qui rouleraient sur le pavé; et tantôt le même éclat que feraient des montagnes de rochers et de marbre, qui viendraient à s’ouvrir et à se briser. Une poussière épaisse qui s’éleva en même temps, fut prise pour une fumée, et fit craindre un embrasement universel: Enfin, quelques-uns s’imaginèrent avoir entendu des cris de sauvages, et se persuadaient que les Iroquois venaient fondre de toutes parts sur la colonie.

L’effroi était si grand et si général, que non seulement les hommes, mais les animaux mêmes paraissaient comme frappés de la foudre; on n’entendait partout que cris et que lamentations; on courait de tous côtés sans savoir où l’on voulait aller; et quelque part qu’on allât, on rencontrait ce que l’on fuyait. Les campagnes n’offraient que des précipices, et l’on s’attendait à tous moments à en voir ouvrir de nouveaux sous ses pieds. Des montagnes entières se

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déracinèrent, et allèrent se placer ailleurs; quelques-unes se trouvèrent au milieu des Rivières, dont elles arrêtèrent le cours : d’autres s’abîmèrent si profondément, qu’on ne voyait pas même la cime des arbres, dont elles étaient couvertes.

Il y eut des arbres, qui s’élancèrent en l’air avec autant de raideur, que si une mine eût joué sous leurs racines; et on en trouva qui s’étaient replantés par la tête. On ne se croyait pas plus en sûreté sur l’eau, que sur la terre; les glaces, qui couvraient le fleuve Saint-Laurent et les rivières, se fracassèrent en s’entre choquant; de gros glaçons furent lancés en l’air, et de l’endroit, qu’ils avaient quitté, on vit jaillir quantité de sable et de limon. Plusieurs fontaines, et de petites rivières furent desséchées; en d’autres, les eaux se trouvèrent ensoufrées; il y en eut dont on ne put même distinguer le lit où elles avaient coulé.

Ici les eaux devenaient rouges, là elles paraissaient jaunes; celles du fleuve furent toutes blanches depuis Québec jusqu’à Tadoussac, c’est-à-dire l’espace de trente lieues. L’air eut aussi ses phénomènes. On y entendait un bourdonnement continuel; on y voyait, ou l’on s’y figurait des spectres et des fantômes de feu portant en main des flambeaux. Il y paraissait des flammes qui prenaient toutes sortes de figures, les unes de piques, les autres de lances, et des brandons allumés tombaient sur les toits sans y mettre le feu. De temps en temps, des voix plaintives augmentaient la terreur. Des marsouins, ou des vaches marines furent entendues mugir devant les Trois-Rivières, où jamais aucun de ces poissons n’avaient paru; et ces mugissements n’avaient rien de semblable à ceux d’aucun animal connu.

En un mot, dans toute l’étendue de trois cents lieues de l’Orient à l’Occident, et de plus de cent cinquante du Midi au Septentrion, la Terre, les fleuves & les rivages de la mer furent assez longtemps, mais par intervalles dans cette agitation, que le Prophète Roy nous représente lorsqu’il nous raconte les merveilles qui accompagnèrent la sortie d’Égypte du Peuple de Dieu. Les effets de ce Tremblement furent variés à l’infini; et jamais peut-être on n’eut plus de sujet de croire que la nature se détruisait, et que le monde allait finir.

La première secousse dura une demi-heure, sans presque discontinuer; mais au bout d’un quart d’heure elle

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commença à se ralentir. Le même jour sur les huit heures du soir, il y en eut une seconde aussi violente que la première; et dans l’espace d’une demi-heure, il y en eut deux autres. Quelques-uns en comptèrent la nuit suivante jusqu’à trente-deux, dont plusieurs furent très fortes. Peut-être que l’horreur de la nuit, et le trouble où l’on était, les firent multiplier, et paraître plus considérables qu’elles ne l’étaient. Dans les intervalles mêmes de ces secousses, on était sur terre comme dans un vaisseau qui est à l’ancre; ce qui pouvait encore être l’effet d’une imagination effrayée. Ce qui est certain, c’est que bien des personnes ressentirent ces soulèvements de cœur et d’estomac, et ces tournoiements de tête qu’on éprouve sur mer, quand on n’est pas accoutumé à cet élément.

Le lendemain sixième, vers les trois heures du matin, il y eut une rude secousse qui dura longtemps. À Tadoussac, il plut de la cendre pendant six heures. Dans un autre endroit, des sauvages qui étaient sortis de leurs cabanes au commencement de ces agitations, ayant voulu y rentrer, trouvèrent à la place une grande marre d’eau. À moitié chemin de Tadoussac à Québec, deux montagnes s’aplatirent, et des terres, qui s’en étaient éboulées, il se forma une pointe qui avançait un demi quart de lieue dans le fleuve. Deux français qui venaient de Gaspé dans une chaloupe, ne s’aperçurent de rien jusqu’à ce qu’ils fussent vis-à-vis du Saguenay; mais alors, quoiqu’il ne fit point de vent, leur Chaloupe commença d’être aussi agitée, que si elle eût été sur la mer la plus orageuse.

Ne pouvant comprendre d’où pouvait venir une chose si singulière, ils jetèrent les yeux du côté de la terre, et ils aperçurent une montagne, qui selon l’expression du prophète, bondissait comme un bélier, puis tournoya quelque temps, agitée d’un mouvement de tourbillon, s’abaissa ensuite, et disparut entièrement. Un navire qui suivait cette chaloupe, ne fut pas moins tourmenté; les matelots les plus assurés ne pouvaient y rester debout sans se tenir à quelque chose, comme il arrive dans les plus grands roulis; et le Capitaine ayant fait jeter un ancre, le câble cassa.

Assez près de Québec, un feu d’une bonne lieue d’étendue parut en plein jour venant du Nord, traversa le fleuve,
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Claudius Cartapus
368 HISTOIRE GENERALE (1663)
et alla disparaître sur l’Ile d’Orléans. Vis-à-vis du Cap Tourmente, il y eut de si grandes avalaisons d’eaux sauvages qui coulaient du haut des montagnes, que tout ce qu’elles rencontrèrent fut emporté. Là-même, et au dessus de Québec, le fleuve se détourna, une partie de son lit demeura à sec; et ses bords les plus élevés s’affaissèrent en quelques endroits …Plus
368 HISTOIRE GENERALE (1663)

et alla disparaître sur l’Ile d’Orléans. Vis-à-vis du Cap Tourmente, il y eut de si grandes avalaisons d’eaux sauvages qui coulaient du haut des montagnes, que tout ce qu’elles rencontrèrent fut emporté. Là-même, et au dessus de Québec, le fleuve se détourna, une partie de son lit demeura à sec; et ses bords les plus élevés s’affaissèrent en quelques endroits jusqu’au niveau de l’eau, qui resta plus de trois mois fort boueuse, et de couleur de souffre.

La Nouvelle Angleterre & la Nouvelle Belgique ne furent guères plus épargnées que le pays français; et dans toute cette vaste étendue de terre et de rivières, hors le temps des grandes secousses, on sentait comme un mouvement de pouls intermittent, avec des redoublements inégaux, qui commençaient partout à la même heure. Les secousses étaient tantôt précipitées par élancement; tantôt ce n’était qu’une espèce de balancement, plus ou moins fort: quelquefois elles étaient fort brusques, d’autres fois elles croissaient par degrés; et aucune ne finissait sans avoir produit quelque effet sensible. Où l’on avait vu un rapide, on voyait la rivière couler tranquillement et sans embarras; ailleurs, c’était tout le contraire; des rochers étaient venus se placer au milieu d’une rivière, dont le cours paisible n’était auparavant retardé par aucun obstacle. Un homme marchant dans la campagne apercevait tout à coup la terre qui s’entre ouvrait auprès de lui; il fuyait, et les crevasses semblaient le suivre. L’agitation était ordinairement moindre sur les montagnes, mais on y entendait sans cesse un grand tintamarre.

Personne ne périt, et tous se convertissent.

La Merveille fut, que dans un si étrange bouleversement, et qui dura plus de six mois, personne ne périt. Dieu voulait sans doute convertir les pécheurs, et non pas les perdre. Aussi vit-on partout de grandes conversions. Tous firent des revues générales de leur conscience, et plusieurs les firent les larmes aux yeux, et la componction (contrition) dans le cœur. Des pécheurs scandaleux déclaraient publiquement les abominations de leur vie passée; les ennemis se reconcilièrent; les mauvais commerces cessèrent; et pendant quelques temps, il ne fut plus question de cet odieux trafic qui avait été la première source de tout le mal. Les jeûnes, les aumônes, les pèlerinages, la fréquentation des Sacrements; rien ne fut oublié pour désarmer la colère du Ciel, qui se laissa enfin fléchir.

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Mais, quoique la terre eût recouvré sa première tranquillité, on ne se croyait pas encore au bout de tous ses maux. Plusieurs craignaient que les feux souterrains qui avaient causé de si grandes secousses, n’eussent brûlé la terre, et ne l’eussent mis pour longtemps hors d’état de rien produire, outre qu’après les semences faites, il y avait eu des pluies si abondantes, qu’on avait sujet d’appréhender que les grains ne fussent pourris; mais on fut agréablement trompé, et la récolte fut abondante.

On s’était encore attendu que tant de terres remuées, de si grandes révolutions dans les eaux, et tant d’exhalaisons dans l’air causeraient des maladies dangereuses; cependant il n’y eut jamais moins de malades. Peu à peu le pays reprit sa première forme dans les endroits, où pour la rétablir, il n’eût pas fallu un second Tremblement semblable au premier; car les montagnes restèrent, où elles avaient été transportées; quelques rivières ne retournèrent point dans leur ancien lit; et parmi les îles qui s’étaient nouvellement formées, quelques unes subsistèrent, et s’accrurent même avec le temps par le moyen du limon qui s’y attacha, et des arbres, qui s’y arrêtèrent; mais les autres se dissipèrent bien tôt par la force du courant.

J’ai remarqué dans mon journal, que l’île aux Coudres, qui est à moitié chemin de Tadoussac à Québec, devint alors beaucoup plus grande, qu’elle n’était auparavant; mais il n’est point vrai, comme quelques uns l’ont avancé, qu’elle ait été formée en entier par une montagne qui sauta dans le fleuve, et à la place de laquelle parut pour la première fois le gouffre qui rend ce passage si dangereux : car il est certain que ce fut Jacques Cartier, qui donna à cette île le nom qu’elle porte. Pour ce qui est du gouffre, comme il n’en est parlé, ni dans les mémoires de ce voyageur, ni dans ceux de M. de Champlain, et que l’un et l’autre ne font mention que d’un grand courant dans ce canal, il peut bien avoir été, du moins en partie, un effet du Tremblement de Terre.

On conçoit aisément, que tandis que tous les éléments étaient dans l’agitation, que nous venons de voir, les iroquois ne songèrent pas beaucoup à la guerre : il en parut néanmoins quelques uns du côté de Montréal; mais ils n’y firent rien de considérable : ils furent mêmes battus en quelques

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petites rencontres. D’ailleurs, les Agniers et les Onneyouths reçurent un assez grand échec de la part des Sauteurs, et les trois autres cantons étaient de nouveau embarrassés à se fendre contre les Andastes. Enfin, la petite vérole se mit dans presque toutes leurs bourgades, et y fit de grands ravages. Aussi se trouvèrent-ils plus que jamais disposés à bien vivre avec nous; les Onnontagués demandèrent même que les français vinssent reprendre leur ancien établissement dans leur canton, et ils s’offrirent d’envoyer à Québec autant qu’on voudrait de leurs filles, pour y être élevées chez les Ursulines, et pour y servir d’otages.

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dvdenise
Le grand tremblement de terre de la Nouvelle-Angleterre de 1663, aussi connu sous le nom de tremblement de Charlevoix, a commencé le long du fleuve Saint-Laurent, entre les embouchures des rivières Malbaie et Ouelle.
Les géologues estiment qu’il a mesuré de 7,3 à 7,9 sur l’échelle de Richter. Il a fait le plus de dégâts au Canada, mais à Boston et Portland, il a renversé des cheminées, jeté …
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Le grand tremblement de terre de la Nouvelle-Angleterre de 1663, aussi connu sous le nom de tremblement de Charlevoix, a commencé le long du fleuve Saint-Laurent, entre les embouchures des rivières Malbaie et Ouelle.

Les géologues estiment qu’il a mesuré de 7,3 à 7,9 sur l’échelle de Richter. Il a fait le plus de dégâts au Canada, mais à Boston et Portland, il a renversé des cheminées, jeté de l’étain sur les étagères, secoué des maisons et envoyé des hommes et des femmes effrayés dans les rues.

Le tremblement de terre de 1663 | Histoire Sainte du Canada
Claudius Cartapus
@dvdenise Ces témoignages anciens font comprendre que le Québec peut être secoué violemment, surtout depuis la fin de la dernière glaciation. Les terres rebondissent périodiquement par coups, faisant ainsi disparaître la mer de Champlain qui recouvrait largement le sud du Québec. Il se passe que ce phénomène de rebondissement n'est certainement pas encore terminé depuis ce choc violent de 1663…Plus
@dvdenise Ces témoignages anciens font comprendre que le Québec peut être secoué violemment, surtout depuis la fin de la dernière glaciation. Les terres rebondissent périodiquement par coups, faisant ainsi disparaître la mer de Champlain qui recouvrait largement le sud du Québec. Il se passe que ce phénomène de rebondissement n'est certainement pas encore terminé depuis ce choc violent de 1663. Je vais diffuser des extraits du récit de la Grande Vision de Mme Colette Coulombe, privilégiée de sainte Anne qui est du même ordre que ce qui est raconté en 1663, et plus encore. Cette grande vision date du 13 octobre 1991. En pleine nuit, Jésus l'emmène en esprit dans une grande barque sur le fleuve St-Laurent, soit entre Lévis et Québec. Il y a un grand message de Jésus pour les familles et les prêtres, mais aussi une vision réelle d'un évènement à se produire sur le fleuve. C'est l'arrivée d'une vague énorme qui se forme suite à un très fort tremblement de terre et qui est visiblement très haute, puis se rapproche d'elle, puis elle voit cette vague se jeter dans la basse ville de Québec... Une vague roulante de 30-50 pieds de haut et qui vient comme des ponts, d'ouest en est, et passe devant le Cap Diamant pour aller se jeter dans la basse ville de Québec qui va être alors dévastée. C'est le fond du fleuve St-Laurent qui se soulève pour générer une telle vague, une lame de fond comme on l'appelle. Lorsqu'elle a dit qu'elle voyait le fond du fleuve, c'est que le fond du fleuve à un endroit précis devient à sec parce qu'il s'est soulevé assez pour que l'eau ne s'y trouve plus là. Donc le fleuve devient de facto bouché, et le fleuve ne peut plus couler normalement. Qu'est-ce qui va se passer après ? Le fleuve va refouler progressivement vers Montréal, puisqu'il coule à partir des Grands Lacs en passant par Québec. Même en mai 1972, elle avait eu une vision de l'île Notre-Dame, soit l'île du casino de Montréal qu'elle voit s'enfoncer dans l'eau... C'est parce que les eaux du fleuve vont monter, puisque ça va boucher à Québec. De toutes les fois qu'elle a raconté sa vision, j'ai noté tous les détails complémentaires pour les mettre en évidence. Voir l'extrait suivant: La grande vision et le message de Jésus du 13 Octobre 1991 - Vidéo du 7 Janvier 1995 - YouTube J'en ai plein d'autre comme ça en réserve à présenter. Elle est décédée en août 2022 à 91 ans. 🙏
Claudius Cartapus
Autre extrait à propos de la Grande vision du 13 octobre 1991 : La Grande Vision & le Message de Jésus du 13 octobre 1991 - YouTube
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Claudius Cartapus
@dvdenise La grosse vague, c'est une vision de nuit, Elle dit à quel point il faisait noir dans sa vision. Pas de glaces sur le fleuve. Donc ça élimine les mois d'hiver. Port de Québec - YouTube L'angle de vue de la webcam du Vieux Port de Québec est intéressant. Elle voit venir la vague à partir du fleuve, comme venant d'ouest, de cette direction, et se déverser directement dans la basse ville …Plus
@dvdenise La grosse vague, c'est une vision de nuit, Elle dit à quel point il faisait noir dans sa vision. Pas de glaces sur le fleuve. Donc ça élimine les mois d'hiver. Port de Québec - YouTube L'angle de vue de la webcam du Vieux Port de Québec est intéressant. Elle voit venir la vague à partir du fleuve, comme venant d'ouest, de cette direction, et se déverser directement dans la basse ville de Québec. Il y a longtemps, vers 1997, elle m'a déjà dit de me méfier du fleuve. Au moins le principal, c'est de ne pas être au niveau de la rive du fleuve. S'il fait si noir dans sa vision, c'est peut-être qu'il n'y aura pas d'électricité, comme durant une panne électrique, c'est ce que je conclue. Si le fond du fleuve vient à sec à cet endroit, quelque part entre les ponts et la traverse, ça va ressembler alors à une nouvelle mouture du 3' lien, mais à pieds secs... 😲 Comme la description de 1663 est très forte, ça me fait comprendre que la vision à venir est aussi dans l'ordre du possible, surtout quand on comprend l'histoire géologique du Québec depuis l'époque de la Mer de Champlain à nos jours. Il y a déjà eu jusqu'à 200 mètres d'eau plus haut que le niveau du fleuve actuel. Les terres rebondissent depuis cette époque, et se soulèvent brusquement par grands coups, durant de forts tremblements de terre. À St-Nicolas, on y trouve une sablière à 57 mètres d'altitude où on y trouve des spécimens de coquillages de fonds marins, de mer salée et froide, rien à voir avec le fleuve St-Laurent actuel, 57 mètres plus bas, en bas de la falaise.
Claudius Cartapus
L'image que je voulais laisser pour illustrer le livre: