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Méditation pour le temps de l'Avent : Venez nous délivrer, Seigneur des Vertus

Méditation pour le temps de l'Avent : Venez nous délivrer, Seigneur des Vertus

Extrait de "L'Esprit de l’Église dans le cours de l'année Chrétienne" :


Veni ad liberandum nos, Deus Virtutum ; Venez nous délivrer, Seigneur des Vertus.

I. Point.
Ce temps doit être employé principalement à ressentir vivement la misère de notre âme, et à désirer ardemment le Libérateur. Tout est renfermé dans ces deux paroles ; Ôtez et mettez. Ôtez le péché qui nous perd, mettez toutes les dispositions à la grâce, qui doit nous sauver. Ôtez les défauts que nous avons, mettez les vertus que vous n'avons pas. Ôtez le mal qui nous accable, mettez tout le bien qui nous manque.
C'est un grand malheur que de s'imaginer être heureux, lorsqu'on est réellement misérable ; le malade est presque désespéré lorsqu'il ne sent plus son mal. Nous rions, hélas ! comme des frénétiques, pendant que nous avons au-dedans de nous-mêmes, et aux yeux de Dieu, mille sujets de larmes. Esclaves du monde et de la vanité, dominés par nos passions, troublés dans notre conscience, ensevelis dans les ténèbres de la mort, redevables à la Justice divine d'une infinité de dettes, nous jetons de ris insensés, et nous sommes aussi contents que si notre félicité était certaine. Non, ce n'est point tranquillité ni contentement véritable, c'est stupidité, c'est léthargie, c'est endurcissement de cœur. Hélas ! Seigneur ! comment désirerai-je la lumière, si je me plais dans les ténèbres ? comment demanderai-je la guérison, si ne sens pas que je suis malade ? comment soupirerai-je après la liberté, si ne m'aperçois pas de la pesanteur de mes chaînes ? Donnez-moi donc, ô mon Dieu ! la première disposition au souverain bonheur, que vous apportez au monde, en me pénétrant jusqu'au font du cœur de ma misère et de ma pauvreté.

II. Point. Pour m'instruire de mes devoirs, et pour me confondre dans ma négligence, je n'ai qu'à considérer ce que fait un prisonnier dans son cachot, un moribond dans son lit, un pauvre dans l'extrême indigence, et dans la faim qui le presse. Ils s'épuisent en désirs, ils gémissent, ils demandent, ils conjurent, ils crient vers ceux qui peuvent les soulager. Que n'en fais-je autant vers vous, ô puissant Rédempteur d'Israël, ô souverain Médecin des âmes ! ô source inépuisable de tout bien ! On m'avertit chaque jour que vous vous préparez à venir au monde, et je ne cours pas au-devant de vous. On me dit que vous êtes proche, et je n'ai pas le courage de me lever, je ne pense que faiblement à vous invoquer, à vous désirer ! mille amusements, que je qualifie du nom d'affaires, m'emportent tout mon temps ; et de tous les objets qui me frappent, vous êtes souvent le dernier qui vous présentez à mon esprit ! Pardonnez, Seigneur, à l'aveuglement de mon esprit, et à la dépravation de mon goût et de mon cœur. Je veux prendre chaque jour un temps réglé pour vous désirer. Je le veux faire encore dans tous les moments où vous m'en donnerez l'inspiration ; et jusque dans la nuit même, je veux continuer mes désirs pour pouvoir dire avec vérité, comme votre Prophète ; Mon âme, Seigneur, vous a désiré pendant la nuit, parce que quiconque ne vous désire pas est indigne de vous recevoir.

Pratique : Toute l'Église vous enseigne la nécessité de la pénitence, de la mortification, de la privation, du sacrifice, de l'éloignement de l'esprit du monde, du détachement des biens de ce monde. Êtes-vous Catholique ? peut-être n'êtes-vous que baptisé. Désirez être Catholique. Apprenez à aimer ces mots et à les pratiquer : Pénitence, mortification, détachement. Que l'attente du Sauveur en ce temps de l'Avent vous mette dans ces dispositions. Considérez vos misères et voyez l'urgence de changer de vie. Méditez la voie étroite et la voie large. Durant le mois de novembre, les âmes du Purgatoire vous ont crié l'urgence de changer de vie. Votre corps est-il malade ? N'est-ce pas davantage votre âme ? Prenez à présent la main du Sauveur pour revenir sur les droits sentiers.

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