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Mgr Vigano "ces temps d'apostasie ne sont pas différents des temps de la Passion, parce que la passio Christi d'alors doit nécessairement s'accomplir dans la passio Ecclesiæ d'aujourd'hui "

Conférence spirituelle le dimanche de la Passion ou du dimanche des Rameaux

Pousse des cris de joie, fille de Sion! Pousse des cris d'allégresse, fille de Jérusalem!

Exsulta satis, filia Sion, jubila filia Jerusalem.
Ecce Rex tuus venit tibi.


Za 9, 12


Les célébrations solennelles de la Semaine Sainte commencent par l'entrée triomphale de Notre Seigneur à Jérusalem, salué comme Roi d'Israël. La sainte Église, peuple de l'Alliance nouvelle et éternelle, rend justement hommage à son Seigneur par des hommages publics : Hi placuere tibi, placeat devotio nostra: Rex bone, Rex clemens, cui bona cuncta placent.

Pourtant, pour mettre en évidence à quel point la foule est changeante et manipulable, nous voyons aujourd'hui la foule se réjouir avec des branches de palmier et d'olivier, et quelques jours plus tard, nous l'entendons crier le Crucifis- Le et envoyer ce même Roi à la mort, sur le poteau réservé aux esclaves.

Nous ne savons pas si ceux qui accueillirent exultant le Seigneur aux portes de la ville sainte étaient les mêmes que ceux qui s'étaient réunis devant le prétoire et qui ont été soulevés par les grands prêtres et les scribes du peuple; mais il n'est pas difficile de supposer également sur la base d'autres épisodes similaires au cours de l'histoire que beaucoup étaient présents dans les deux circonstances, pour le simple plaisir d'assister à un événement, de suivre la foule, de se faire un selfie dirons-nous aujourd'hui. D'autre part, n'étaient-ce pas les mêmes Juifs dans le désert qui se construisirent un veau d'or, tandis que Moïse recevait sur le Sinaï les tablettes de la Loi ? Et combien d'autres fois ces mêmes Juifs qui avaient acclamé le Dieu d'Israël finirent par "accueillir œcuméniquement" les prêtres de Baal et se souiller avec les idolâtres, méritant les châtiments annoncés par les Prophètes et se repentant ensuite de leur infidélité, pour recommencer peu de temps après ? C'est la masse, chers frères; la masse qui assiste à la multiplication des pains et des poissons, à la guérison des lépreux, des boiteux, du serviteur du centurion et à la résurrection de Lazare, mais qui s'assèche ensuite le long du sentier qui mène au Golgotha pour insulter et cracher sur Notre Seigneur, ou même juste pour regarder, ut videret finem (Mt 26, 57): pour voir comment cela allait finir.

Qui était absent lors de l'entrée royale du Seigneur à Jérusalem ? L'autorité civile et l'autorité religieuse, tout comme les puissants étaient absents à la Nativité du Sauveur dans cette cabane reculée de Bethléem la nuit du 25 décembre il y a 2024 ans. Il n'y avait ni les grands prêtres, ni les scribes, ni Hérode; qui en réalité n'étaient même pas considérés comme de véritables autorités, puisque les grands prêtres Anne et Caïphe et le roi Hérode étaient arrivés au pouvoir par la fraude et par des nominations manipulées nihil sub sole novi et ne représentaient donc pas le pouvoir légitime. En particulier, Caïphe n'était pas de la maison d'Aaron la tribu sacerdotale des Juifs mais il avait été nommé pontife par Valerius Gratus en 25 après JC et avait réussi à rester en fonction jusqu'en 36 après JC, quand il a été déposé par le gouverneur de la Syrie Lucius Vitellius. Nomination impériale, donc, et non droit héréditaire comme établi par Dieu et comme fait sans interruption jusqu'à l'époque des Maccabées (1 Mac 10, 20), quand Jonathas prit le Pontificat. Le roi de Galilée n'était pas non plus légitime, car sa nomination a été décidée par son père Hérode le Grand qui a divisé le royaume entre ses fils Archelaus (qui avait la Judée, l'Idumée et le sud de la Samarie), Hérode Philippe (qui avait la région nord-est du lac de Tibériade) et Hérode Antipas (nommé tétrarque de Galilée et de Pérée). Hérode Antipas a régné de 4 av. JC à 39 ap JC sur ordre de l'autorité impériale et pouvait donc être considéré plus comme une marionnette au service de Rome qu'un véritable souverain. Il ne devait pas être très différent d'un Trudeau ou d'un Macron d'aujourd'hui, élevé par le Forum économique mondial et mis en place par l'État profond pour servir les intérêts de l'élite au Canada ou en France. D'autre part, Hérode aussi avait été à la cour impériale à Rome, où il avait entamé une relation avec Hérodiade, la femme de son frère Philippe, qu'il avait ensuite épousée, contrairement à la loi mosaïque, méritant la condamnation du Baptiste, qui a été arrêté et exécuté. Le fait que Notre Seigneur n'ait pas voulu répondre à Hérode quand Ponce Pilate l'a fait conduire pour qu'il Le juge étant sous sa juridiction confirme que le Christ lui-même considérait son autorité comme illégale.

En Israël, à l'époque du Christ, il n'y avait donc pas d'autorité véritable, ni religieuse ni civile. Pourquoi cette fuite, cette vacance ? Pourtant, les Juifs reconnaissaient les Grands Prêtres et Hérode, comme aujourd'hui ils reconnaissent Bergoglio et les chefs de gouvernement des Nations, en dépit de leur évidente étrangeté au vrai pouvoir voulu par Dieu. La réponse que nous pouvons donner est que la Providence a voulu que la venue secundum carnem de Notre Seigneur montre qu'il était le vrai Roi et Pontife, non seulement en tant qu'auteur et garant de l'autorité terrestre, mais aussi en tant que détenteur légitime de cette autorité par droit divin, de naissance et bientôt de conquête. Voilà la raison de cette absence de rois, pontifes et scribes juifs, aussi bien à la naissance du Christ qu'à son épiphanie et à son entrée à Jérusalem.

Voyons maintenant, chers frères, la scène qui se présente à nous. C'est le 10 Nisan, six jours avant la Pâque juive, quand la Loi ordonne aux Juifs de se procurer l'agneau pascal. Nous voyons donc ici l'Agnus Dei selon les paroles du Baptiste (Jn 1, 29) qui cinq jours plus tard, à la neuvième heure du Vendredi Saint, soit de la Parasceve, expirerait sur la Croix, au même moment où les Juifs enfonçaient l'agneau sur deux piques pour le rôtir, en souvenir de la fuite d'Égypte et du passage de la mer Rouge vers la terre promise. Aux yeux du peuple fidèle, cette symbolique ne pouvait échapper.

Assis sur l'âne attelé, comme le roi Salomon au moment de son couronnement (1 Rois 1, 38-40) ; honoré à son passage avec des feuilles de palmier et des manteaux étendus sur le sol (2 Rois, 9-13), le Christ résume en lui-même toute autorité terrestre, temporelle et spirituelle, se montrant dans la plenitudo potestatis et étant loué par le peuple : Benedictus qui venit en nomine Domini, s'écrient les pueri Hebræorum. Hosanna au fils de David, c'est-à-dire au descendant de la maison une fois régnant, au Messie promis, celui préfiguré par le prophète Zacharie (Zacharie 9, 9):

Sois dans l'allégresse et réjouis-toi, fille de Sion!
Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem!
Vois, ton roi vient à toi.
Il est juste et victorieux.
humble, il est monté sur un âne,
Un petit âne, fils d'un âne.

Comme il ressort du récit évangélique, le Couronnement du Seigneur a lieu sur le Mont des Oliviers, à moins de trois kilomètres de la Ville Sainte, et la procession royale se déplace vers le Temple, rappelant le Psaume 23:

Portes, élevez vos linteaux!
et vous, portes éternelles, levez-vous;
le Roi de gloire entre.
Qui est ce Roi de gloire?
C'est l'Eternel, le fort et le puissant,
Le Seigneur puissant dans la bataille.
Portes, élevez vos linteaux!
Levez-vous, portes éternelles
le Roi de gloire entre.
Qui est ce Roi de gloire?
Il est le Seigneur des Armées.
Il est le Roi de gloire.

L'offrande d'une victime sur l'autel, présentée le soir (Mc 11, 11), fait allusion à la Passion imminente de Notre Seigneur. Nous pouvons imaginer l'inquiétude que cette manifestation imposante a suscitée chez les autorités. Et ce n'est pas un hasard : ce rite civil et religieux caractérisé par la répétition d'une cérémonie précise bien connue des prêtres et des scribes devait en quelque sorte représenter la restauration du royaume juif en vue de la Passion, afin que ce soit le Roi et le Grand Prêtre d'Israël qui monte sur l'autel du Golgotha pour s'offrir à la Majesté du Père en rançon des péchés de son peuple. Nous verrons le Seigneur revêtu de ses habits royaux - le manteau écarlate et la couronne d'épines - se présenter à la loge du prétoire. Ecce rex vester (Jn 19, 13), Pilate dit aux Juifs ; qui répondent, confessant la vacance du trône de David : Non habemus regem, nisi Cæsarem (ibid., 14). Et encore, dans le titulus crucis, la même vérité est réaffirmée : Jesus Nazarenus, Rex Judæorum (ibid., 19). Car si le Christ n'avait pas été reconnu Roi et Pontife dans l'acte suprême du Sacrifice, Il n'aurait représenté devant le Père ni les individus ni les nations qui sont l'objet de la Rédemption.

Si nous voulons faire un parallèle entre ces événements et ceux d'aujourd'hui, nous pourrions trouver une analogie troublante entre l'action du Sanhédrin et la hiérarchie catholique usurpant le pouvoir à Rome. Imaginons ce que pourrait être, aujourd'hui, la préoccupation de certains prélats et de Bergoglio lui-même pour la menace de se voir découverts dans leur fraude par le Christ en personne, qui vient reprendre cette autorité usurpée et exercée non pas pour ouvrir les Écritures aux fidèles, mais pour les garder dans l'ignorance et lui permettre de se maintenir au pouvoir. Croyez- vous que la réaction serait si différente de celle du Sanhédrin, provoquée par la course du peuple à Jérusalem pour proclamer Roi un prophète inconnu de Galilée ? Que pensez-vous que le nouveau Caïphe dirait en voyant son prestige de Grand Prêtre menacé et la tromperie qui l'a amené au pouvoir dévoilée ? Quand on lui rappelle qu'il est le serviteur d'une autorité qui n'est pas la sienne, et non son maître ? Pensez-vous qu'il accepterait de renoncer à la papauté qu'il usurpe, pour laisser monter sur le Trône le Seigneur, au nom duquel il devrait gouverner l'Église? Ou ne s'adresserait- il pas plutôt aux autorités civiles, faisant comprendre aux fonctionnaires et aux politiciens corrompus qui le reconnaissent comme pape que ce Galiléen menace aussi leur pouvoir, également usurpé ? N'appellerait-il pas l'armée pour réprimer la révolte et condamner son seigneur à mort pour sédition et haute trahison ? Au contraire: ne vous semble-t-il pas que le motif de la condamnation est précisément qu'Il a osé se proclamer Roi et Fils de Dieu quia Filium Dei se fit (Jn 19, 7) dans un monde qui se dit démocratique et qui ne reconnaît pas d'autre roi que César c'est-à-dire le pouvoir païen d'un envahisseur ni d'autre dieu que l'homme ? Et dans ce scénario non-hypothétique, comment les médias traditionnels couvriraient-ils l'histoire si la censure ou une loi contre les discours haineux ne les empêchait pas d'en parler et de prétendre que rien ne s'était passé?

Selon certains Pères, la procession triomphale du Christ à Jérusalem est composée de deux camps : dans le sens allégorique des Écritures, ceux qui précèdent le Seigneur seraient les Israélites, et ceux qui Le suivent les païens convertis. Et peut-être que parmi les Juifs il y avait aussi des zélotes, qui espéraient en une révolte populaire contre l'envahisseur romain et qui ont ensuite abandonné le Seigneur quand il leur est apparu qu'il ne se laisserait pas utiliser politiquement : ce seraient eux, déçus de leurs attentes révolutionnaires, qui auraient ensuite crié Crucifis-Le.

Nous avons donc trois catégories de personnes: ceux qui ont acclamé le Christ, ceux qui ont crié la Croix et ceux qui ont fait les deux. Fidèles les premiers, infidèles et perfides les seconds, désolément médiocres les troisièmes. Alors, demandons-nous : avec qui aurais-je été? Peut-être pas au milieu de l'agitation suscitée par le Sanhédrin pour extorquer à Pilate la condamnation à mort du Christ : ils sont les ennemis déclarés de Dieu et n'hésitent pas à invoquer Son Sang, dans le vertige de leur aveuglement. Nous aurions dû plutôt être parmi ceux qui louaient le Seigneur et qui, pendant la Passion, étaient avec Jean, Marie et les Saintes Femmes au pied de la Croix. Mais souvent, douloureusement, nous devons reconnaître que notre infidélité tout comme celle du peuple qui a été élu nous amène à nous ranger du côté du Christ quand il triomphe, et à crier contre Lui ou à nier de Le connaître comme Pierre quand il est arrêté, jugé, ensanglanté, couronné d'épines, habillé comme les fous et couvert d'obscénités. Catholiques engagés sous Pie XII et modernistes tièdes avec le Concile ; héroïques défenseurs de la Foi en temps de paix dans une nation catholique, et muets exécutants de la mentalité mondaine en temps de persécution dans des États anti-catholiques ; fidèles dévots de la messe antique quand Benoît XVI l'autorise, et scrupuleux exécutants de Traditionis Custodes quand le jésuite de Sainte-Marthe en limite la célébration ou l'interdit.

Mais pourquoi, je me demande, cette insouciance pour le transcendant ? Pourquoi cette répulsion pour le sacré, et donc aussi pour le caractère sacré de l'autorité du Christ, Roi et Pontife, qui fait irruption dans notre humanité ? Qu'est-ce qui perturbe tant le pouvoir des grands prêtres à l'époque de Notre Seigneur ? Qu'est-ce qui perturbe depuis plus de deux cents ans le pouvoir des institutions civiles, et depuis soixante ans celui du Sanhédrin moderniste ? Je crois que la réponse est dans le respevt humain (pride of us), pauvres, misérables mortels, qui ne voulons pas accepter et nous soumettre à la puissance du Christ parce que nous savons que si nous le faisions, il n'y aurait plus de place pour notre propre intérêt, pour nos intérêts mesquins, pour notre soif de pouvoir. En définitive, c'est le Non serviam de Lucifer qui se perpétue dans l'Histoire, dans la tragique tentative de renverser l'ordre divin et dans l'illusion encore plus tragique de pouvoir se suffire à soi-même, de considérer le monde comme une destination et non comme un lieu de passage, de pouvoir créer un paradis sur terre où la liberté, la fraternité et l'égalité sont le contraire humain de la Foi, de l'Espoir et de la Charité. Nous craignons que le Christ règne, car nous savons que là où l'autorité appartient au Christ et est conforme à Sa loi, nous ne sommes plus au pouvoir, et le pouvoir que nous administrons en tant que lieutenants du Christ ne peut être utilisé comme un prétexte, derrière lequel nous dissimulons notre folle présomption d'être sicut dii. Et cela vaut aussi bien dans la sphère civile que dans celle ecclésiastique. Pourtant, être les représentants du Christ dans les choses temporelles ou spirituelles devrait être un honneur, pas une humiliation. Pour cette raison chers frères, vous le savez, celui qui est assis sur le siège de Pierre prend pour lui - même le nom de serviteur des serviteurs de Dieu. Et ce nom de serviteur du Christ, il l'a détruit. En se débarrassant ainsi de la soumission nécessaire au Christ, il a aussi assumé la pleine et entière responsabilité de ses erreurs, de ses hérésies, des scandales dont il est la cause ; et en même temps, il rejette fièrement les grâces d'état que le Seigneur aurait autrement accordées à son Vicaire sur la terre. Cette présomption coupe à la racine la légitimité de l'autorité elle-même, qui vient de Dieu ou est une tyrannie odieuse et illégitime.

Chers frères, ces temps d'apostasie ne sont pas différents des temps de la Passion, parce que la passio Christi d'alors doit nécessairement s'accomplir dans la passio Ecclesiæ d'aujourd'hui et de la fin des temps : ce que le Chef a affronté, le Corps Mystique doit aussi l'affronter. Mais attention: un autre essaiera de se présenter comme roi et pape, et il sera l'Antichrist, contrefaçon infernale et subversion diabolique du Prince de la Paix.
Même dans ces jours de ténèbres dont le prophète Daniel nous indique la durée de trois ans et demi il y aura une foule qui reniera cet homme en l'adorant comme Dieu, et d'autres qui le reconnaîtront comme imposteur et serviteur de Satan. Les tromperies et les prodiges du fils de perdition nous feront croire qu'il a conquis le pouvoir, que l'Église est définitivement effacée, dans la vacance de l'autorité civile et religieuse. C'est alors que saint Michel tuera l'Antéchrist, que la Vierge écrasera la tête du Serpent, que le Seigneur viendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts, et qu'il reviendra en tant que Fils de Dieu, Roi et Pontife. Faisons en sorte d'être trouvés parmi le nombre de ce pusillus grex, ce petit troupeau, qui n'a pas été trompé et qui est resté fidèle. Exulte, fille de Sion, pousse des cris de joie, fille de Jérusalem! Voici que ton roi vient à toi. Qu'il en soit ainsi.

+ Carlo Maria Viganò, archevêque

Quis est iste Rex gloriæ?
simplicius a partage ceci
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Mahmoud Ahmadinejad.Abbas partage ceci
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AveMaria44
Il semblerait bien qu'il soit sédéoccupétiste......Magistral
Titus Mobi
Ce n'est Saint-Michel qui tuera l'Antéchrist mais Jésus par le souffle de sa bouche
AveMaria44
Effectivement, mais pour le reste remarquable.
Titus Mobi
# AveMaria44 excellent
Titus Mobi partage ceci
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steack
Celui ci dessus pense que c'est un imposteur . Tandis que l'autre dessous n'y voit qu'un simple hérétique
Mgr Schneider compare son pape à Honorius "co…
Titus Mobi
@steack ne faut-il pas juger l'arbre à ses fruits ? 🙏
steack
@Titus Mobi
Hélas, on ne m'a pas appris à distinguer entre les fruits de l'hérésie et ceux de l'imposture