Montfort AJPM
1793
32:54
F125. Aux poètes du temps (cantique de St Louis-Marie Grignion de Montfort) DS443 Intégral Montfort-Cantiques / www.montfortajpm.sitew.fr / Chaîne YouTube : Montfort AJPM / Compositeur-interprète …Plus
F125. Aux poètes du temps (cantique de St Louis-Marie Grignion de Montfort)
DS443 Intégral Montfort-Cantiques / www.montfortajpm.sitew.fr / Chaîne YouTube : Montfort AJPM / Compositeur-interprète : Gilbert Chevalier (aveugle). N'hésitez pas à télécharger. [DS442-DS444] Litanies & Prières / Le Ciel ouvert par les 3 Ave Maria
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Voir paroles dans commentaire ci-dessous
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* XV- TRADITIONNEL : N-D des 3 Ave Maria ou de la Trinité (versions chantée et instrumentale)
LES TROIS AVE MARIA
en l’honneur de la Puissance, de la Sagesse et de la Miséricorde de la Très Sainte Vierge
Cette pratique a été révélée à sainte Mechtilde (XIIIe siècle), avec promesse de la bonne mort, si elle y restait fidèle tous les jours. On lit dans les révélations de sainte Gertrude : « Pendant que cette sainte chantait l’Ave Maria aux matines de l’Annonciation, elle vit, tout à coup, jaillir du Cœur du Père, du Fils et du Saint-Esprit, trois jets …
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* AM17. Le Chapelet psalmodié
1- Ceci n’est pas pour vous charmer,
Vous qui ne pensez qu’à rimer,
Grands poètes, gens incommodes.
Je laisse à d’autres vos méthodes.
2- Je sais bien que vous n’approuvez
Que les vers qui sont relevés,
Que des phrases à double étage,
Qui font un fou plutôt qu’un sage.
3- Vous ferez dix tours et contours
Pour faire un vers tout à rebours,
Pour exprimer une sornette, …
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* AM17. Le Chapelet psalmodié

1- Ceci n’est pas pour vous charmer,
Vous qui ne pensez qu’à rimer,
Grands poètes, gens incommodes.
Je laisse à d’autres vos méthodes.

2- Je sais bien que vous n’approuvez
Que les vers qui sont relevés,
Que des phrases à double étage,
Qui font un fou plutôt qu’un sage.

3- Vous ferez dix tours et contours
Pour faire un vers tout à rebours,
Pour exprimer une sornette,
Un vain combat d’une amourette.

4- Je pourrais, pour mille raisons,
Vous mettre aux petites maisons.
Que dis-je ? elles sont toutes vôtres :
Les rimeurs y placent les autres.

5- Vos vers sont polis avec art
Et souvent ce n’est que du fard,
Votre esprit est à la torture,
Vos vers le sont aussi, j’en jure.

6- Vos grands vers ne sont pas communs,
Oui, mais ils sont bien importuns,
Vous courez l’un et l’autre pôle
Pour dire une pauvre parole.

7- Si vos vers étaient vraiment grands,
Ils seraient compris des enfants ;
Ils sont si hauts, ils sont si rares,
Qu’ils en sont devenus barbares.

8- Grands poètes, je vous entends :
Vous rejetez les pauvres gens,
Vos vers sont pour les grands génies,
Aussi pleins que vous de manies.

9- À moins que les esprits du temps
N’y trouvent leurs contentements,
Fussent-ils des vers très sublimes,
Vous, vous en faites de grands crimes.

10- À la mode, un prédicateur,
À la mode, un subtil rimeur ;
À moins qu’on ne soit à la mode,
On est sot ou bien incommode.

11- Votre sublime et relevé
Montre votre goût dépravé.
Pour tout paiement, pauvres malades,
Vous voulez des louanges fades.

12- Vous cherchez par mille détours
Que quelque homme fou de nos jours
Vous dise, mais sans qu’il le pense :
Oh ! les beaux vers, la bonne stance !

13- Pauvres gens, je me ris de vous,
Puisque vous rimez presque tous
Pour qu’on applaudisse à vos veines.
C’est acheter trop cher vos peines.

14- Oui, vos vers sont trop achetés,
N’étant pleins que de vanités,
Que de cent sortes d’amourettes,
Indignes des âmes parfaites.

15- Car, sous la rime et la raison,
Vous cachez un mortel poison,
Un piège cruel mais si tendre,
Qu’à peine peut-on s’en défendre.

16- Vos vers sont bons, sans contredit ;
Rien n’est si beau, ni si bien dit,
Rime riche, bonne cadence,
Oui, mais quelle infâme impudence !

17- Si la rime était riche en Dieu,
Je ne l’estimerais pas peu,
Mais pauvre en vertu, riche en crime,
J’en hais le sens le plus sublime.

18- Vous débitez la vanité
Comme une pure vérité,
Vous ferez passer une fable
Pour une histoire véritable.

19- On dit que tout vous est permis,
Tant on vous croit les ennemis
Des vérités les plus certaines,
Amis des vanités mondaines.

20- Comme les poètes païens
Vous prenez les maux pour des biens,
Je pourrais vous nommer profanes,
Ou, pour bien rimer, de francs ânes.

21- Ô très méchants imitateurs,
Vous croyez vos vers sans grandeurs
S’ils n’ont emprunté quelque grâce
De ceux de Virgile et d’Horace.

22- Vos vers prêchent-ils les vertus ?
Y voit-on le nom de Jésus ?
Point du tout, mais la flatterie,
L’impureté, l’idolâtrie.

23- Parlez-vous des prédestinés ?
Vous ne louez que des damnés,
Que des hommes tout sanguinaires,
Que des amoureux téméraires.

24- Méchants poètes des faux dieux,
Vous me traitez de scrupuleux,
Ou vous croyez que, par bêtise,
Maintenant je vous scandalise.

25- Allez, je n’ose vous nommer,
Non de peur de vous diffamer,
Mais de peur de souiller ces pages
De si funestes personnages.

26- Oui funestes, je ne mens pas,
Car peut-être êtes-vous là-bas ;
Quoiqu’il en soit, vos livres restent,
Ces subtils poisons nous empestent.

27- À peine trouve-t-on en eux
Rien qui ne soit pernicieux,
L’impureté la plus plaisante
Est chez eux la plus innocente.

28- Vos vers sont beaux, ils font grand bruit :
Ce sont des vers luisants de nuit !
Le sage en méprise la pompe,
Tandis que l’homme fou s’y trompe.

29- Vos vers si finement conçus
Encensent Bacchus et Vénus,
Et partout ils battent la caisse
Pour enivrer de leur ivresse.

30- L’enfer est plein de gens perdus
Par vos livres si bien vendus !
On laisse là la sainte Bible :
C’est à vos vers qu’on est sensible.

31- Oh ! qu’ils en damnent tous les jours !
On ne peut arrêter leur cours,
Presque tout le monde les loue,
Sur les théâtres l’on les joue.

32- Oui, ce livre sage et mondain,
Que vous avez peut être en main,
A peut-être damné plus d’âmes
Qu’il ne contient de mots infâmes.

33- Vous me direz : « Je n’y vois rien
Qui ne soit bon, que ne soit bien. »
Ne vous y trompez pas, mon frère :
Leur poison tôt ou tard opère.

34- Leur brillant cache le poison,
Leur appas couvre l’hameçon ;
Parmi cent mots d’esprit, un tendre
Qui fait penser, tomber, se rendre.

35- Ne faites pas le Saint-Esprit
Auteur d’un si mauvais écrit :
Il est fait par l’esprit immonde
Pour séduire les gens du monde.

36- Si vous le gardez, le démon
Vous criera toujours qu’il est bon,
Qu’on ne pèche point à le lire,
Que Dieu ne défend pas de rire.

37- Jetez tous ces romans au feu !
Faites-le pour l’amour de Dieu,
Sans regarder la couverture,
L’impression ni la dorure.

38- Au feu ces contes insolents !
Au feu ces bons mots si galants !
Au feu ces tendres tragédies
Et ces infâmes comédies !

39- Voici mes vers et mes chansons :
S’ils ne sont pas beaux, ils sont bons,
S’ils ne flattent pas les oreilles,
Ils riment de grandes merveilles.

40- S’ils ne sont que pour les petits,
Ils n’en sont pas d’un moindre prix ;
Si ce sont des vers ordinaires,
Ils n’en sont pas moins salutaires.

41- Lisez-les donc, et les chantez,
Pesez-les et les méditez,
N’y cherchez point l’esprit sublime,
Mais la vérité que j’exprime.

42- Prédicateur, dans mes chansons,
Vous pouvez trouvez vos sermons,
J’en ai digéré la matière
Pour vous aider et pour vous plaire.

43- Voici des sujets d’oraison,
Je crois le dire avec raison,
Car souvent un vers, une rime
Font qu’une vérité s’imprime.

44- Chaque mot d’un vers doit porter
Pour qu’on le puisse méditer,
Pour le garder en sa mémoire,
Pour son bouquet et pour sa gloire.

45- Cœur affligé, chantez, chantez,
En chantant vous vous surmontez,
Le cantique est très efficace
Pour avoir la joie et la grâce.

46- Chantez, et de bouche et de cœur,
À haute voix, avec ardeur,
Pour bannir du cœur la tristesse
Et pour le remplir d’allégresse.

47- Prenez garde à la vanité,
Qui chante veut être écouté ;
Si votre voix est ravissante,
Que votre âme soit innocente.

48- Chantons donc tous, et comme il faut,
Chantons les grandeurs du Très-Haut :
En chantant détruisons le vice
Et faisons aimer la justice.