L'abbé de La Rocque (FSSPX) compare Mgr Rey à Mgr Lefebvre et dénonce la "décadence" de TOUT l'épiscopat français depuis 50 ans
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Une telle mesure, des plus rares, n’était pas survenue depuis près de cinquante ans. C’était le 6 mai 1975, quand Rome interdisait à Mgr Lefebvre de procéder aux ordinations sacerdotales à Ecône ; là encore, tout juste quelques semaines avant la cérémonie. Mais ici s’arrête la similitude, tellement un monde sépare ces deux prélats.
Quant à Mgr Lefebvre, il fut condamné pour sa magnifique déclaration du 21 novembre 1974, dont l’actualité dit chaque jour davantage l’acuité : « Nous adhérons de tout cœur, de toute notre âme à la Rome catholique, gardienne de la foi catholique et des traditions nécessaires au maintien de cette foi, à la Rome éternelle, maîtresse de sagesse et de vérité. Nous refusons par contre et avons toujours refusé de suivre la Rome de tendance néo-moderniste et néo-protestante qui s’est manifestée clairement dans le concile Vatican II et après le concile dans toutes les réformes qui en sont issues. Toutes ces réformes, en effet, ont contribué et contribuent encore à la démolition de l’Église, à la ruine du sacerdoce, à l’anéantissement du sacrifice [de la messe] et des sacrements, à la disparition de la vie religieuse (…). Aucune autorité, même la plus élevée dans la hiérarchie, ne peut nous contraindre à abandonner ou à diminuer notre foi catholique clairement exprimée et professée par le magistère de l’Église depuis dix-neuf siècles. C’est pourquoi sans aucune rébellion, aucune amertume, aucun ressentiment nous poursuivons notre œuvre de formation sacerdotale sous l’étoile du magistère de toujours, persuadés que nous ne pouvons rendre un service plus grand à la Sainte Église Catholique, au Souverain Pontife et aux générations futures (…). »
Ainsi, tandis que Mgr Lefebvre continuait son œuvre pour le plus grand service de l’Église et au prix de sa personne, Mgr Rey quant à lui obtempère et laisse dans l’expectative la plus totale dix de ses lévites. Tandis que Mgr Lefebvre, en bon pasteur, dénonçait les loups déguisés en brebis, Mgr Rey ne dit mot quand, en son nom aussi, l’épiscopat de France dépose à Rome une synthèse préparatoire au prochain synode, réclamant entre autres l’ordination diaconale et sacerdotale des femmes. Relativement à ce synode, le site officiel du diocèse de Toulon, loin de dénoncer une vieille méthode révolutionnaire, vante l’« égalité baptismale de tous » et chante « la synodalité [qui] permet aux baptisés de discerner ». Quand on se rappelle que Jean-Paul II avait engagé l’infaillibilité de l’Église pour fermer définitivement la voie du sacrement de l’ordre aux femmes, on constate ce qu’il reste de catholicisme chez nos évêques…
Oui, vraiment, un abîme sépare ces deux évêques, et Mgr Rey est loin d’être un repère en cette tempête qui secoue l’Église. Son attitude, comme celle de beaucoup, rappelle que l’allégeance indue faite aux loups ravisseurs ne fait que renforcer le despotisme de ces derniers : la révolution finit toujours par dévorer ses propres enfants. Et le fait de voir les évêques de France appuyer le mariage des prêtres et l’ordination sacerdotale des femmes montre l’état de décadence en laquelle les hommes d’Église se sont enfoncés depuis cinquante ans.
Abbé P. de LA ROCQUE (prieuré de Nice)
Le Pescadou N° 223 – juillet-août 2022
Ancien curé de Saint Nicolas du Chardonnet
Participant aux discussions doctrinales à Rome pour le compte de la FSSPX de 2009 à 2011
Pour approfondir le sujet de l'état doctrinal du diocèse de Fréjus-Toulon :
a) Quand la Révolution dévore ses enfants
b) Quand Mgr Rey "chante la synodalité" :
Sémantique synodo-écclésiale comparée : Mgr Rey bi…