2 FÉVRIER : TRAIT de la VIE de SAINT FRANÇOIS de SALES

Ce cinquième jour de l’octave de notre Père saint François de Sales, regardons-le dans sa vingt-cinquième année. Ses études étant finies, au lieu de former des desseins ambitieux et purement séculiers, comme les jeunes gentilshommes de sa naissance et de son âge, il fait avec prudence ses voyages de France et d’Italie, et avec piété ses pèlerinages de Lorette et de Rome, reçoit le degré de docteur, refuse la pourpre de sénateur et le riche parti d’une alliance très-considérable, prend l’habit ecclésiastique à vingt-six ans, dit la sainte Messe à vingt-sept, et se jette avec mission dans un pays hérétique à vingt-huit. Là, accomplissant tous les devoirs d’un office apostolique, il opère ce nombre prodigieux de conversions qu’on a supputé et cru monter jusqu’à soixante-douze mille. Depuis cette première entreprise, ce fidèle ouvrier de l’Évangile, ayant mis la main à la charrue, n’a jamais regardé en arrière ; il a couru à Rome, à Turin et à Paris pour affermir l’état des églises et paroisses qu’il avait réconciliées et ramenées à la foi orthodoxe, et pour retirer les biens et les domaines usurpés par les hérétiques et par les laïques. Cette œuvre ne lui a pas donné moins de fatigue et de difficulté que la conversation des âmes ; mais il disait : « Ayant ramené les brebis au bercail, il faut fournir de pâture et d’entretien aux pasteurs qui les doivent garder. »