La Vache et le Prisonnier (1959)
En 1943, Charles Bailly, prisonnier de guerre français, décide de s'évader et de retourner en France.
Il ne trouve comme stratagème qu'une vache, Marguerite, et un seau de lait pour traverser l'Allemagne de part en part.
Après une première tentative manquée, il s'évade une nouvelle fois, mais Marguerite se perd dans un troupeau de vaches...
Pendant une bonne décennie, cette comédie fut le plus gros succès public du cinéma français. C'est aussi l'un des films les plus diffusés à la télévision.
Sans doute parce qu'on y retrouve tous les ingrédients du film populaire à la française. Fernandel, qui, en pleine guerre, s'évade d'une ferme allemande avec une vache (prénommée Marguerite) et un seau en fer-blanc, c'est le Français type, opiniâtre, débrouillard et humain.
(telerama.fr)
Il y a eu toutes sortes de sorts pendant la Deuxième Guerre Mondiale; certains ne furent pas si méchants, comme celui de prisonniers employés dans les fermes bavaroises, illustré dans ce film bien sympathique et joué avec talent par l'inoubliable Fernandel. D'autres furent effroyables, inimaginables, comme celui de ce soldat de 17 ans, de père auvergnat et de mère allemande dont je viens de terminer l'hallucinant récit hier soir (Guy Sajer, "Le Soldat Oublié" aux éditions Tempus) : vivant en Alsace, à la frontière franco-allemande, il fut engagé dans la Wehrmacht et envoyé sur le front russe, sur le front de l'Est. Ce qu'il raconte avec talent (on s'y croirait...), les contre-offensives suicidaires face aux rouges qui ne s'occupaient pas des pertes humaines, le froid de 40° au dessous de zéro, les actes de cruauté sans nom, l'interminable retraite de l'armée allemande, est probablement ce que j'ai lu de pire, de plus atroce, avec les "Mémoires du Sergent Boulogne" qui relate la Retraite de Russie en 1812.