Martial Nicolas
Martial Nicolas

Monseigneur Freppel, un évêque légitimiste, par Benjamin Ratichaux

L'application des lois fondamentales est tellement claire que le prédicat de « premier prince du sang » - c'est-à-dire de premier prince dynaste après les fils et petits-fils de France - passa, sous Louis XIV (en 1709), des Condé aux Orléans, pour demeurer, apparemment le plus légalement du monde, entre les mains de ces derniers sous Louis XV, Louis XVI, Louis XVIII (pourtant très hostile à …Plus
L'application des lois fondamentales est tellement claire que le prédicat de « premier prince du sang » - c'est-à-dire de premier prince dynaste après les fils et petits-fils de France - passa, sous Louis XIV (en 1709), des Condé aux Orléans, pour demeurer, apparemment le plus légalement du monde, entre les mains de ces derniers sous Louis XV, Louis XVI, Louis XVIII (pourtant très hostile à Louis-Philippe) et Charles X, lors même que ce prédicat aurait dû finir par échoir à l’aîné des fils de Charles III d’Espagne et à ses descendants aînés si la descendance de Philippe V était demeurée dynaste en France.

Si Philippe V et ses descendants étaient demeurés dynastes en France, Louis XV et les cours souveraines auraient dû, à la mort de Louis, duc d'Orléans (1709-1752), fils du Régent, reconnaître pour premier prince du sang (qui est un titre viager) Philippe, duc de Calabre (1747-1777), fils aîné de Charles III d'Espagne (réputé petit-fils de France dans l'hypothèse où Philippe V serait demeuré fils de France). (Pour l’anecdote, Philippe, duc de Calabre fut écarté, mais ultérieurement, de la succession à la couronne d'Espagne et de celle de Naples et de Sicile : il était quelque peu arriéré).

Or il n'en a rien été. Louis-Philippe, duc d'Orléans (1725-1785) fut reconnu premier prince du sang par le roi Louis XV, siégea à ce titre au parlement de Paris et prit part, toujours à ce titre, au sacre de Louis XVI en 1775. Ni le vote du régicide par Louis-Philippe Joseph, dit Philippe-Égalité (1747-1793), ni l'enrôlement du duc de Chartres, futur "roi des Français" (1774-1793), dans l'armée de Dumouriez, ne changèrent rien à l'affaire. Dès l'émigration, le jeune duc d'Orléans, réconcilié avec Louis XVIII par le truchement du comte d'Artois (cf. la déclaration de Louis-Philippe, datée du 13 février 1800, sous forme de "lettre d'hommage personnel au roi"), fut confirmé (s'il en était besoin), comme premier prince du sang, et siégea à ce titre à la Chambre des pairs tout le long de la Restauration. Certes, on sait comment Charles X fut payé de retour en 1830...

Quoi qu'il en soit, et malgré les animadversions soulevées par le double souvenir de 1793 et de 1830, les légitimistes de 1883, et notamment Mgr Freppel, étaient à ce titre bel et bien fondés à regarder le comte de Paris (1838-1894) comme successeur du comte de Chambord.

Même la petite cohorte des "Blancs d'Espagne" historiques de ce temps étaient plus dubitatifs qu'on ne le croit au sujet des princes espagnols, du moins si l'on en croit le père Bole, confesseur du défunt comte de Chambord :

"Comme la couronne n'appartient pas au roi, mais à la nation, d'après les paroles mêmes de Monseigneur [le comte de Chambord], rappelés maintes fois dans sa correspondance : 'Je ne puis oublier que le droit monarchique est le patrimoine de la nation' et d'ailleurs : 'Je regarde les droits que je tiens de ma naissance comme appartenant à la France', il s'ensuit qu'à la mort du roi la couronne revient de droit à la France qui, dans l'ordre régulier de succession, la laisse et doit la laisser au successeur immédiat du roi défunt, c'est-à-dire à son aîné, s'il en a, ou à défaut au plus proche dans sa famille. Je dis que la France doit laisser la couronne à celui que désigne la loi salique, en vertu du contrat synallagmatique qui existe de fait depuis tant de siècles entre la France et la Maison de Bourbon, loi obligatoire pour les deux parties contractantes : et c'est ce qui a toujours eu lieu dans l'ordre régulier de succession, mais quand cet ordre est troublé, ou seulement obscurci par l'extinction de la dynastie ou par la mort du dernier membre de la Maison de France, un doute sur la succession royale, c'est à la France de se prononcer, non d'après son opinion, mais conformément à la loi salique qu'elle interprète alors.

"Or ce doute existe. Et il est partagé non seulement par les Orléans, mais par des hommes impartiaux et savants, très versés dans ces questions de politique. Je dis plus : je connais des royalistes sincères qui regardent comme une abdication le silence séculaire des Bourbons d'Espagne qui depuis Philippe V n'ont jamais réclamé ni par leurs écrits ni par leurs services la qualité de Français, ni les droits que leur avait conservés le testament de Charles II, ni les lettres patentes de 1700 et le droit national.

"Est-il étonnant que Monseigneur [c'est-à-dire le comte de Chambord] connaissant cet état des choses, et de plus l'abdication de don Juan [comte de Montizon] du trône d'Espagne par suite de son incapacité, et à plus forte raison de la couronne de France pour cette raison-là même et pour d'autres encore, la revendication de la couronne d'Espagne par don Carlos [duc de Madrid] exprimée formellement par écrit, et poursuivie par les armes, et enfin le désintéressement de don Alphonse [duc de San Jaime] pour la couronne de France, toutes choses qui depuis la mort d'Henri V s'accentuent plus visiblement [...] ajoutez encore la connaissance parfaite qu'avait Monseigneur de l'état des esprits en France à l'égard des Bourbons [d'Espagne] : est-il étonnant, dis-je, que Monseigneur, bien que persuadé des droits des Bourbons d'Espagne au trône de France [il existe des témoignages contradictoires à ce sujet !], convaincu que ces princes ne réclameraient pas leurs droits, ni que la France ne ferait valoir les siens sur les princes espagnols, ne regardait ce contrat synallagmatique comme rompu de fait, chaque partie se désistant de ses droits, et que dans cette longue vacance du trône, où droits et devoirs mutuels étaient abandonnés, l'antique loi salique semblait, sinon totalement abrogée, du moins dans le cas présent cessant d'être appliquée. Cette conviction n'était-elle pas suffisante pour que Monseigneur pût dire qu'après sa mort la France deviendrait maîtresse de ses destinées ?"

Lettre du père Bole, s.j., ancien confesseur du comte de Chambord, à son confrère le père de Boylesve, en date du 7 avril 1885, citée par Paul-Eric Blanrue, Lumières sur le comte de Chambord, le témoignage du P. Bole, confesseur du prince en exil (avec préface d'Hervé Pinoteau), éd. Communication et Tradition, 1995, pp. 211-213.

Il y a là, tout de même, de quoi regarder avec la plus expresse réserve les prétendues certitudes clamées bien fort par les modernes "Blancs d'Espagne" de la dernière heure, dont le comte de Paris deuxième du nom (1908-1999) fut à ses dépens le grand recruteur, à force de scandaliser les royalistes par ses revirements politiques tous azimuts.
Martial Nicolas

Monseigneur Freppel, un évêque légitimiste, par Benjamin Ratichaux

Vous me faites un procès d'intention ! Tout le monde a pu lire que vous assimilez le ralliement au comte de Paris de Mgr Freppel - et de la quasi totalité des légitimistes de ce temps - à une espèce de corruption - certes une corruption de nature intellectuelle : je n'ai évidemment jamais pensé ou donné accroire que vous parliez de corruption financière, morale ou autre.
A ce compte-là, de …Plus
Vous me faites un procès d'intention ! Tout le monde a pu lire que vous assimilez le ralliement au comte de Paris de Mgr Freppel - et de la quasi totalité des légitimistes de ce temps - à une espèce de corruption - certes une corruption de nature intellectuelle : je n'ai évidemment jamais pensé ou donné accroire que vous parliez de corruption financière, morale ou autre.
A ce compte-là, de votre part, ce n'est plus du légitimisme, ce n'est plus du royalisme : c'est de l'idéologie pure et simple.
Martial Nicolas

Monseigneur Freppel, un évêque légitimiste, par Benjamin Ratichaux

Mgr Freppel fut "corrompu" : rien moins que cela. Je vous plains.
Martial Nicolas

Réfutation complémentaire du sédévacantisme (version approfondie)

Oui, la théologie est une chose sérieuse, et ici l'argument des contradicteurs du sédévacantisme peut se résumer comme suit : "les pouvoirs de magistère et de juridiction ne parviennent aux évêques qu'à travers le pontife romain" (je cite les intéressés) ; par conséquent, dans l'hypothèse de la vacance prolongée du Saint-Siège il n'y aurait plus d'évêques investis des pouvoirs de juridiction …Plus
Oui, la théologie est une chose sérieuse, et ici l'argument des contradicteurs du sédévacantisme peut se résumer comme suit : "les pouvoirs de magistère et de juridiction ne parviennent aux évêques qu'à travers le pontife romain" (je cite les intéressés) ; par conséquent, dans l'hypothèse de la vacance prolongée du Saint-Siège il n'y aurait plus d'évêques investis des pouvoirs de juridiction et de magistère ; or l’Église ne doit jamais être privée d'évêques investis de ces deux pouvoirs ; donc cette hypothèse est fausse et ceux qui la tienne, par le fait même qu'ils ne se trouvent pas sous la houlette de tels évêques, ne sont pas catholiques (au demeurant, tel serait également le cas des fidèles de la FSSPX).

Objections :

1. C'est la juridiction du for externe qui parvient aux évêques uniquement par le truchement du pontife romain, et non pas toute forme de juridiction.

"La juridiction de for externe est celle qui recherche premièrement et directement le bien public (bien commun des fidèles ou de l’Église), règle les relations sociales des membres de l’Église, s'exerce d'une manière publique et produit des effets juridiques et sociaux : tel est le pouvoir de faire des lois, d'accorder des dispenses, de prendre des mesures administratives, de faire des nominations, de rendre la justice, d'infliger une peine après une procédure judiciaire ou même sans procédure judiciaire dans les cas prévus par le droit." (Adrien Cance, p.s.s., Le Code de droit canonique, commentaire succinct et pratique, t. I, p. 192.)

2. Cette juridiction du for externe est distincte de la juridiction du for interne.

"La juridiction de for interne est celle qui est exercée sur la conscience des fidèles considérés comme personnes privées, soit par le confesseur au tribunal de la pénitence (for interne sacramentel), soit par un supérieur légitime en dehors du tribunal de la pénitence, ex. par un curé qui accorde à un de ses paroissiens une dispense d'abstinence, l'absolution de quelques censures. Elle recherche directement et principalement le bien particulier des fidèles et ne produit pas ordinairement d'effets juridiques publics." (Adrien Cance, p.s.s., Le Code de droit canonique, commentaire succinct et pratique, t. I, pp. 192-193.)

3. La juridiction du for interne peut être déléguée par le droit en cas d'extrême nécessité.

"Les prêtres, pas plus que les évêques, ne reçoivent directement la juridiction par le droit divin (sauf en cas d’extrême nécessité) ; mais ils sont évidemment destinés par le Christ à obtenir la juridiction par la voie ecclésiastique ; sans elle, en effet, leur pouvoir d’ordre demeurerait inerte et inutile." (Naz (sous la direction de), Traité de droit canonique, t. I, p. 271.)

Par définition, on se trouve dans un cas d'extrême nécessité quand on ne peut pas communiquer avec l'évêque diocésain compétent, a fortiori lorsque le siège épiscopal en question se trouve vacant, et mieux encore a fortiori quand le premier siège est lui aussi vacant.

Cette juridiction du for interne - il s'agit d'abord de l'exercice du pouvoir d'ordre - est déléguée par le droit divin. Et il ne faut pas la réduire à la juridiction du for interne sacramentel. Seule elle peut justifier les ordinations de prêtres et les sacres d'évêques sans délégation expresse des ordinaires diocésains et du Saint-Siège (y compris donc pour les sacres d'Ecône).

De tels ministres alors ordonnés le sont au titre de la juridiction (du for interne) déléguée de droit divin. C'est à ce titre que leur ordination se trouve légitime, qu'ils sont donc missionnés et exercent à leur tour les pouvoirs qu'ils tirent du sacrement de l'ordre au titre de la juridiction (du for interne) déléguée. Pourvu, bien sûr, qu'ils n'agissent pas en parallèle d'une hiérarchie légitime, c'est-à-dire : si et seulement si les sièges d'autorité sont effectivement vacants.

Ce faisant, ils sont la hiérarchie légitime de l’Église : même s'ils ne sont pas investis de la juridiction du for externe, ils paissent les fidèles au titre de la juridiction du for interne déléguée par le droit divin.

Enseignent-ils les fidèles ? Ni plus ni moins qu'un simple curé de paroisse, certes investi d'une juridiction ordinaire - c'est-à-dire attachée à son office - mais point d'une juridiction du for externe : le simple curé ne possède pas le pouvoir de "faire des lois"...

... Et même mieux encore pour ce qui regarde les évêques sacrés au titre de la juridiction déléguée. En effet, il est hors de doute - la chose a été réglée lors de la préparation du concile Vatican I - que les simples évêques titulaires (c'est-à-dire non investis de la juridiction du for externe) sont eux aussi membres du droit du concile œcuménique (cf. Théodore Granderath, s.j., Histoire du concile du Vatican, éd. fr., tome I, « Préliminaires du Concile », Bruxelles, 1908, pp. 108-116.)

Donc même les évêques légitimes qui ne sont pas investis de la juridiction du for externe sur un diocèse peuvent participer et participent à l'exercice du pouvoir de magistère. On consultera utilement là-dessus le théologien Matthias-Josef Scheeben (Dogmatique, éd. fr., 1877, t. I pp. 59-166).

Conclusion : La prétendue "réfutation complémentaire" est donc privée de fondement, puisqu'il a été établi que, même privée d'évêques possédant la juridiction du for externe, l’Église considérée dans ses fidèles continue à être régentée et enseignée par des ministres légitimes qui exercent le pouvoir d'ordre et enseignent au titre de la juridiction du for interne.

Objection finale : il est piquant, pour les défenseurs de Vatican II que sont Lavagna et consorts de les voir se revendiquer de la juridiction ne parvenant aux évêques "que par l'intermédiaire du pontife romain", alors même que la constitution dogmatique Lumen gentium de Vatican II enseigne expressément (au numéro 21) que "la consécration épiscopale, en même temps que la charge de sanctification, confère aussi les charges d’enseigner et de gouverner".
Martial Nicolas

Réfutation complémentaire du sédévacantisme (version approfondie)

"La théologie"... Vous parlez du sieur Lavagna, "diplômé en théologie" de l'institut Dumouch et qui s'est ici contenté de pomper la prose du sieur Archidiacre ?
Martial Nicolas

Monseigneur Freppel, un évêque légitimiste, par Benjamin Ratichaux

Mgr Freppel, au lendemain de la mort du comte de Chambord :
"Notre ligne politique est celle-ci : reconnaissance du droit de M. le comte de Paris et application du programme de M. le comte de Chambord. Le droit de l'un avec les idées de l'autre."
Lettre de Mgr Charles-Émile Freppel à Hippolyte Chavanon, du 13 septembre 1883 (citée par Frère Pascal du Saint-Sacrement, Mgr Freppel, t. II, éd. de …Plus
Mgr Freppel, au lendemain de la mort du comte de Chambord :
"Notre ligne politique est celle-ci : reconnaissance du droit de M. le comte de Paris et application du programme de M. le comte de Chambord. Le droit de l'un avec les idées de l'autre."
Lettre de Mgr Charles-Émile Freppel à Hippolyte Chavanon, du 13 septembre 1883 (citée par Frère Pascal du Saint-Sacrement, Mgr Freppel, t. II, éd. de la CRC, 2016, p. 199.

"Aussi nous estimons que la monarchie représentative, appuyée sur le respect de la loi de Dieu et des libertés auxquelles a droit un peuple chrétien, ferait le bonheur de la France, autant nous croyons à l'impuissance du parlementarisme pour relever le pays. Voilà pourquoi, en saluant respectueusement dans monsieur le comte de Paris l'héritier et le successeur de monsieur le comte de Chambord, nous faisons des vœux pour que la restauration de la monarchie en France soit vraie et complète."
Mgr Charles-Émile Freppel, article publié dans L'Anjou, 14 septembre 1883 (Id., pp. 201-202).

Mgr Freppel était réservé, relativement aux idées politiques du comte de Paris, mais à la mort du comte de Chambord il le reconnut sans l'ombre d'un doute comme "l'héritier et le successeur", même s'il témoignait envers les "Blancs d'Espagne", c'est-à-dire envers les quelques légitimistes non-ralliés aux princes d'Orléans, de la compréhension. Position ô combien représentative des légitimistes de ce temps-là. À tort ou à raison. Il convenait de le rappeler.
Martial Nicolas

L'arnaque Matthieu Lavagna : Épisode 1

Matthieu Lavagna se présente comme "diplômé en philosophie et en théologie". Or, jusqu'à preuve du contraire, l'intéressé est en tout et pour tout "diplômé" de "l'institut" de monsieur Dumouch... Quelle curieuse conception des grades académiques et des études supérieures !
Martial Nicolas

70. A Abauzit communique in sacris avec des schismatico-hérétiques 01

Pour le reste, les faits incriminés et relatifs aux ordinations conférées par Mgr Ngô Dinh Thuc à des personnalités indignes sont assez bien connus, même si de nombreux détails nous échappent. L'abbé Zins réserve pour la suite les jugements et conclusions qu'ils en tirent et sont censés discréditer - par amalgame - les sacres conférés au père Guérard des Lauriers (le 7 mai 1981) et aux abbés …Plus
Pour le reste, les faits incriminés et relatifs aux ordinations conférées par Mgr Ngô Dinh Thuc à des personnalités indignes sont assez bien connus, même si de nombreux détails nous échappent. L'abbé Zins réserve pour la suite les jugements et conclusions qu'ils en tirent et sont censés discréditer - par amalgame - les sacres conférés au père Guérard des Lauriers (le 7 mai 1981) et aux abbés Carmona et Zamora (le 17 octobre 1981), et les ecclésiastiques qui tiennent leurs ordres de Mgr Guérard des Lauriers et de Mgr Carmona.
Sur la question de la validité des consécrations de mai et octobre 1981, on pourra lire l'abbé Cekada, qui leur fut d'abord hostile : La Validité des Consécrations de Mgr Thuc - Études Antimodernistes
Au sujet de leur licéité, on pourra lire ceci : Prêtres Traditionnels, Sacrements Légitimes - Études Antimodernistes et cela : Digitus Dei non est hic - Études Antimodernistes
Mais, du point de vue de l'abbé Zins, les consécrations de 1981 sont censées être illicites parce que Mgr Ngô Dinh Thuc s'était, à cette date, préalablement compromis avec des sectaires qui avaient reçu de lui les ordres. Mgr Ngô Dinh Thuc est censé avoir cessé d'être catholique par le fait même (sans s'interroger trop avant pour savoir si Mgr Ngô avait été ou non circonvenu par les intéressés : chose qui de toutes les façons semble difficile à établir). A la façon où d'autres estiment que Mgr Lefebvre avait cessé d'être catholique le jour où il a finalement apporté sa signature (comme Mgr Ngô Dinh Thuc et tant d'autres) aux documents dudit concile Vatican II alors promulgués par Paul VI. Ce pourquoi, aux yeux de certains, l'abbé Zins lui-même, ordonné diacre postérieurement (en 1978, si je ne me trompe), est à son tour par le fait même discrédité.
Martial Nicolas

70. A Abauzit communique in sacris avec des schismatico-hérétiques 01

Au passage, l'abbé Zins souligne que Mgr Ngô Dinh Thuc fait référence, dans l'un de ses discours conciliaires, à une refonte à venir du droit canon. Mais qu'y a-t-il d'étonnant à cela ? La chose avait annoncée par Jean XXIII dans son discours du 25 janvier 1959 (cf. La Documentation catholique, 1959, 197-8).
Martial Nicolas

70. A Abauzit communique in sacris avec des schismatico-hérétiques 01

Pour ce qui est des interventions de Mgr Ngô Dinh Thuc lors dudit concile Vatican II, on se reportera utilement à l'expertise d'un contributeur allemand du Forum catholique qui lui ne se contente pas de citer de seconde main, à partir d'un bulletin tradi argentin, lesdites interventions : leforumcatholique.org/message.php?num=862844
Au passage, Mgr Ngô Dinh Thuc ne suggère pas purement et simplement …Plus
Pour ce qui est des interventions de Mgr Ngô Dinh Thuc lors dudit concile Vatican II, on se reportera utilement à l'expertise d'un contributeur allemand du Forum catholique qui lui ne se contente pas de citer de seconde main, à partir d'un bulletin tradi argentin, lesdites interventions : leforumcatholique.org/message.php?num=862844

Au passage, Mgr Ngô Dinh Thuc ne suggère pas purement et simplement l'ordination des femmes ! Il demande à ce que l'on fournisse une preuve scripturaire tirée des évangiles qui interdise la chose. C'est tout de même différent.

Cela ne fait pas de Mgr Ngô Dinh Thuc un nouveau saint Athanase, mais ça n'en fait pas non plus le "moderniste avancé" que l'abbé Zins veut y voir. Juste un pauvre hère mitré de plus dans la grande lessiveuse conciliaire.
Martial Nicolas

70. A Abauzit communique in sacris avec des schismatico-hérétiques 01

Mgr Ngô Dinh Thuc homme d'affaires. Certes, les évêques vietnamiens étaient souvent de petits seigneurs féodaux cumulant les responsabilités et brassant les millions dans un pays rongé par le trafic de la piastre. Mais on connaît bien d'autres hommes d'affaires ecclésiastiques, notamment en pays de mission, qui parfois en conservèrent les us et coutumes...
Martial Nicolas

70. A Abauzit communique in sacris avec des schismatico-hérétiques 01

"On est loin des durs antimarxistes ! ça sent plutôt l'opportunisme à plein nez." Méconnaissant le contexte, et pour les besoins de sa cause, l'abbé Zins assimile le nationalisme anti-français avec le philo-marxisme. Face à la menace Viêt Minh, non seulement sur les intérêts français, mais sur les intérêts des Vietnamiens, à commencer par les catholiques, il fallait faire front commun. Mais …Plus
"On est loin des durs antimarxistes ! ça sent plutôt l'opportunisme à plein nez." Méconnaissant le contexte, et pour les besoins de sa cause, l'abbé Zins assimile le nationalisme anti-français avec le philo-marxisme. Face à la menace Viêt Minh, non seulement sur les intérêts français, mais sur les intérêts des Vietnamiens, à commencer par les catholiques, il fallait faire front commun. Mais compte tenu du passif qui était celui de la France, nombre de catholiques vietnamiens furent long à l'allumage. Il fallut l'intelligence politique du général de Lattre et les coups de férule de Pie XII pour urger le mouvement.
Martial Nicolas

70. A Abauzit communique in sacris avec des schismatico-hérétiques 01

Au sujet de la note du maréchal de Lattre remise au pape Pie XII...
Le "roi Jean" demande au Pape de faire pression sur le clan Ngô qui exerce une grosse influence, pour des raisons évidentes, sur les catholiques vietnamiens. L'hostilité du clan Ngô à l'administration française est censée faire indirectement le jeu du Viêt Minh communiste.
Ce que semble ignorer l'abbé Zins (tout content de sa …Plus
Au sujet de la note du maréchal de Lattre remise au pape Pie XII...
Le "roi Jean" demande au Pape de faire pression sur le clan Ngô qui exerce une grosse influence, pour des raisons évidentes, sur les catholiques vietnamiens. L'hostilité du clan Ngô à l'administration française est censée faire indirectement le jeu du Viêt Minh communiste.
Ce que semble ignorer l'abbé Zins (tout content de sa trouvaille), c'est que le clan Ngô était historiquement hostile à l'administration française en Indochine, et ce pour des raisons légitimes. L'administration française en Indochine, aux mains de caciques du Grand-Orient (cf. feu le président Paul Doumer), n'était pas du goût des catholiques vietnamiens. L'administration française en était même venue à soutenir les sectes caodaïstes (qui sont, elles, d'authentiques sectes)... En outre, cette même administration avait successivement renversé les empereurs Thành Thái (en 1907) et Duy Tân (en 1916). Farouche nationaliste, le ministre Ngô Dinh Kha (1856-1923) (père de Dêm et de Thuc) avait refusé de cautionner le coup de force français de 1907, ce qui lui avait valu d'être relégué.
Certes, en 1951, à l'époque où De Lattre cumule avec brio les responsabilités militaires et civiles, nous ne sommes plus du tout dans la même situation, notamment parce que la France a reconnu l'indépendance de l’État du Vietnam, avec Bao Dai à sa tête, en 1949. Toutefois, les Ngô demeurent dans l'opposition à Bao Dai, jusqu'en 1954, considérant l'intéressé comme un fantoche. Mais pour autant les Ngô sont aussi des ennemis du Viêt Minh.
L'Indochine, ses subtilités et ses querelles intestines - que les communistes surent en effet exploiter - semblent dépasser très largement dépasser l'abbé Zins, tout comme les inconditionnels de Mgr Ngô Dinh Thuc. C'est l'Extrême Orient "compliqué" dans toute sa splendeur ! Les Français - surtout les dirigeants parisiens - n'y ont en général jamais compris grand chose, et les Américains encore moins. D'où le tragique désastre que l'on sait.
Martial Nicolas

70. A Abauzit communique in sacris avec des schismatico-hérétiques 01

En outre (mais c'est un détail), Ngô Dinh Diêm est devenu Premier ministre de Bao Dai le 16 juin 1954, en pleine conférence de Genève, alors que les Français étaient bien évidemment encore au Vietnam ! Le Corps expéditionnaire français a achevé d'évacuer le Tonkin en octobre 1954 et le Sud-Vietnam en février 1956.
Bao Dai a été destitué le 23 octobre 1955 et Ngô Dinh Diêm est devenu président …Plus
En outre (mais c'est un détail), Ngô Dinh Diêm est devenu Premier ministre de Bao Dai le 16 juin 1954, en pleine conférence de Genève, alors que les Français étaient bien évidemment encore au Vietnam ! Le Corps expéditionnaire français a achevé d'évacuer le Tonkin en octobre 1954 et le Sud-Vietnam en février 1956.
Bao Dai a été destitué le 23 octobre 1955 et Ngô Dinh Diêm est devenu président de la République le 26 octobre.
Ngô Dinh Diêm a été d'abord poussé au pouvoir et soutenu par les Américains - par hostilité commune aux accords de Genève - puis, au final, Ngô Dinh Diêm (et non Ngô Dinh Thuc ainsi que je l'ai écrit en commettant un lapsus) a commencé à prendre ses distances avec la politique américaine, par souci d'indépendance nationale vis-à-vis de l'impérialisme américain (Diêm était un nationaliste sourcilleux). C'est ce qui explique, entre autres raisons, le soutien américain au coup d’État de novembre 1963.
Martial Nicolas

70. A Abauzit communique in sacris avec des schismatico-hérétiques 01

On peut dire que ça commence très mal. L'abbé Zins parle d'exactitude historique, et il commence par se prendre les pieds dans le tapis : Ngo Dinh Diem, qui a été Premier ministre de l'empereur Bao Dai avant d'évincer ce dernier et de devenir président, n'a pas du tout été renversé et assassiné en 1963 pour favoriser la prise du pouvoir par les communistes au Sud-Vietnam. Il a été renversé …Plus
On peut dire que ça commence très mal. L'abbé Zins parle d'exactitude historique, et il commence par se prendre les pieds dans le tapis : Ngo Dinh Diem, qui a été Premier ministre de l'empereur Bao Dai avant d'évincer ce dernier et de devenir président, n'a pas du tout été renversé et assassiné en 1963 pour favoriser la prise du pouvoir par les communistes au Sud-Vietnam. Il a été renversé par un coup d’État militaire - soutenu par l'ambassade américaine à Saïgon. Les complotistes reprochaient au clan Ngo son népotisme et sa politique hostile aux bouddhistes (c'est l'époque où, devant les caméras de télévision occidentales, les bonzes s'immolaient par le feu dans les rues de Saïgon en signe de protestation). En outre, l'ambassade US reprochait à Ngo Dinh Thuc une volonté de se démarquer de Washington. On lira avec profit l'ouvrage de Paul Rignac : Ngo Dinh Diem - Une tragédie vietnamienne par RIGNAC (Paul) | Chiré
Martial Nicolas

Histoire de Louis-Philippe d'Orléans (T. 1) - J. Crétineau-Joly

Merci pour ce partage. Il est amusant toutefois de constater que vous illustrez votre page avec La Vierge adorant l'Hostie, de Jean-Auguste-Dominique Ingres, qui eut pour mécènes et protecteurs Ferdinand-Philippe, duc d'Orléans, et Henri, duc d'Aumale, fils de Louis-Philippe.
Martial Nicolas

Félicitons et prions pour l'humoriste Papacito, qui est revenu du schisme sédévacantiste, dans lequel …

« N’est pas schismatique qui refuse la soumission au pontife pour avoir des doutes probables concernant la légitimité de son élection ou de son pouvoir. » (Cardinal Juan de Lugo (1583-1660), Disp., De virtuto fidei divinae, disp xxv, sect iii, nn. 35-8.)
Martial Nicolas

Félicitons et prions pour l'humoriste Papacito, qui est revenu du schisme sédévacantiste, dans lequel …

L'humilité vraie, ça commence par adhérer à la doctrine catholique qui définit le schisme comme suit : "Toute personne qui, après avoir reçu le baptême et tout en conservant le nom de chrétien [...] refuse de se soumettre au Souverain Pontife et de rester en communion avec les membres de l’Église qui lui sont soumis, est schismatique." (Code de Droit canon, 1917, canon 1325, § 2.)
Par conséquent …Plus
L'humilité vraie, ça commence par adhérer à la doctrine catholique qui définit le schisme comme suit : "Toute personne qui, après avoir reçu le baptême et tout en conservant le nom de chrétien [...] refuse de se soumettre au Souverain Pontife et de rester en communion avec les membres de l’Église qui lui sont soumis, est schismatique." (Code de Droit canon, 1917, canon 1325, § 2.)
Par conséquent, si les "papes de Vatican II" sont de vrais et légitimes papes, ce ne sont pas seulement lesdits sédévacantistes qui sont schismatiques, mais l'ensemble des traditionalistes non "ralliés", à commencer par lesdits lefebvristes, qui, depuis Paul VI, et surtout depuis l'entrée en vigueur du novus ordo missae, se sont soustraits à l'obédience des "papes de Vatican II" et de leurs évêques, et ne sont plus concrètement en communion avec les baptisés soumis à la hiérarchie post-conciliaire.
Martial Nicolas

Le pape peut-il être un antichrist ?

J'ajoute que vous êtes fort mal placé pour vous plaindre des dénigrements réels ou supposés à l'endroit de Mgr Lefebvre et des prêtres de sa fraternité, lors même que vous n'avez cessé ici même de dénigrer violemment à longueur de messages les sédévacantistes (vous êtes même allé jusqu'à parler de "suicide" !) et maintenant ceux qu'on appelle les résistants, excipant qui plus est des …Plus
J'ajoute que vous êtes fort mal placé pour vous plaindre des dénigrements réels ou supposés à l'endroit de Mgr Lefebvre et des prêtres de sa fraternité, lors même que vous n'avez cessé ici même de dénigrer violemment à longueur de messages les sédévacantistes (vous êtes même allé jusqu'à parler de "suicide" !) et maintenant ceux qu'on appelle les résistants, excipant qui plus est des extraits maladroitement assemblés de littérature spirituelle, au sujet notamment de l'humilité et autres vertus annexes, alors qu'il est évident que ce genre de leçons que nous adressent à chacun (à moi comme à vous) les saints et les grands auteurs spirituels sont toujours destinées à nous réformer un chacun et non pas, bien sûr, à juger le for de la conscience de notre prochain, ou encore moins à juger de l'orgueil ou de l'humilité de tous les tenants de telle ou telle thèse, position ou fraternité...
Martial Nicolas

Le pape peut-il être un antichrist ?

Vous vous plaignez des attaques à l'encontre de Mgr Lefebvre... Je reconnais bien volontiers, et sans l'ombre d'une difficulté, que la crise n'a été simple pour personne, et que beaucoup, dont l'intéressé, jouissent des circonstances atténuantes. Mais de grâce ! arrêtons de faire croire à la fable selon laquelle Mgr Lefebvre a eu infailliblement réponse à tout, ne s'est jamais trompé en rien …Plus
Vous vous plaignez des attaques à l'encontre de Mgr Lefebvre... Je reconnais bien volontiers, et sans l'ombre d'une difficulté, que la crise n'a été simple pour personne, et que beaucoup, dont l'intéressé, jouissent des circonstances atténuantes. Mais de grâce ! arrêtons de faire croire à la fable selon laquelle Mgr Lefebvre a eu infailliblement réponse à tout, ne s'est jamais trompé en rien, et a toujours pratiqué la justice à l'endroit d'un chacun : les faits administrent la preuve du contraire. Et on s'en rendra de mieux en mieux compte à mesure que certaines réalités finiront de remonter à la surface.