" Peut-être que c’est Dieu qui a fait don de cette orientation (l'homosexualité) à certaines personnes ..."Que le cardinal actuel de Bombay ait émis cette opinion personnelle non catégorique n’autorise pas à l’accuser sans preuve d’être homosexuel. Bien des schismatiques traditionalistes qui se font forts d’être les hérauts de la vraie foi sont souvent peu regardants quant à la vraie morale, n’hésitant pas à accuser sans preuves réelles et définitives, donc de manière calomnieuse, des papes et des évêques contemporains d’être des antichrists, des francs-maçons, des apostats, des homosexuels, etc.
Pourtant, un seul péché de calomnie personnelle non regretté et assumé lucidement avant le trépas est un péché mortel qui conduit en enfer d’après la doctrine catholique et d’après l’Ecriture :
« Ne savez-vous pas que ceux qui commettent l’injustice ne recevront pas le royaume de Dieu en héritage ? Ne vous y trompez pas : ni les débauchés, les idolâtres, les adultères, ni les dépravés et les sodomites, ni les voleurs et les profiteurs, ni les ivrognes, les diffamateurs (ou calomniateurs)
et les escrocs, aucun de ceux-là ne recevra le royaume de Dieu en héritage. » (St Paul, 1 Corinthiens 6)
Il n’en demeure pas moins que l’opinion curieuse de ce cardinal (si tant est qu’elle soit bien citée) est fausse. L’orientation homosexuelle en effet n’est pas en soi un don de Dieu. Néanmoins Dieu permet habituellement des souffrances aux causes diverses comme autant d’épreuves humiliantes pouvant conduire les âmes au salut final dont l’ennemi principal est en fait l’orgueil radical à travers quoi l’âme se complaît et s’enferme en elle-même et refuse d’être sauvée tout miséricordieusement par les mérites de Jésus-Christ. Ainsi en est-il de toutes lourdes épreuves de la vie ( handicaps, maladies graves… ) quand elles sont vécues sous l’influence de la Grâce de Dieu, qui permet ces souffrances non seulement pour le bien personnel des âmes mais aussi pour le bien de beaucoup d’autres, en ce que ces souffrances peuvent être l’occasion de nombreux actes salvifiques de compassion et de charité envers son prochain souffrant. De tels actes seront déterminants pour le salut du commun des mortels lors du Jugement dernier (cf. Matthieu 25)
L’Église doit continuer de dénoncer le péché grave d’homosexualité, qui conduit en enfer s’il est radicalement impénitent, et à indiquer courageusement le chemin exigent de la sainteté chrétienne aux personnes homosexuelles, tout en devant se montrer miséricordieuse et compatissante envers les frères et sœurs catholiques marqués par ces mauvaises tendances, en les relevant de leurs chutes chaque fois que nécessaire.
Je désapprouve le choix qu’a fait le pape François ( peut-être à cause de mauvais conseillers ) du père James Martin, lequel confond manifestement la sainte et inlassable miséricorde de l’Eglise du Christ pour tous les pauvres pécheurs, que nous sommes d’ailleurs tous de différentes façons, et une certaine complaisance envers l’homosexualité et les lobbies LGBT.
Les unions civiles unisexes et a fortiori les unions religieuses unisexes ne seront jamais licites, ni moralement ni juridiquement, au regard du magistère catholique. Reste que le citoyen catholique peut être confronté à des choix de conscience dans le domaine politique qui relève du jugement prudentiel faillible. Est-il permis pour un catholique de TOLÉRER (et non de légitimer) de facto par son vote une forme d’union civile unisexe aux droits limités dans un contexte politico-culturel local très défavorable au catholicisme, où les vrais chrétiens sont très minoritaires, si celle-ci permet d’éviter aussi longtemps que possible le mal plus grave encore d’une forme d’union civile vue comme un mariage traditionnel qui accorde les mêmes droits aux couples homos qu’aux couples hommes/femmes (notamment en matière d’adoption), de même par exemple que le roi St Louis en France finit par tolérer la réglementation de la prostitution pour éviter que ce fléau ne s’étende ? Toujours est-il que ce type de choix faillibles doivent être pesés et posés en droite conscience en suppliant Dieu de l’éclairer.
Le passage ci-dessous de la Déclaration du concile Vatican II Nostra Aetate (1965), est dans la continuité avec l’autre passage ci-dessous de l’Encyclique
Divini Redemptoris édictée par le pape Pie XI en 1937 qui appella tous les croyants de bonne volonté à s’unir contre le communisme athéiste :
«
2. Les diverses religions non chrétiennesL’Église catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions. Elle considère avec un respect sincère ces manières d’agir et de vivre, ces règles et ces doctrines qui, quoiqu’elles diffèrent sous bien des rapports de ce qu’elle-même tient et propose, cependant reflètent souvent un rayon de la vérité qui illumine tous les hommes. Toutefois, elle annonce, et elle est tenue d’annoncer sans cesse, le Christ qui est « la voie, la vérité et la vie » (Jn 14, 6), dans lequel les hommes doivent trouver la plénitude de la vie religieuse et dans lequel Dieu s’est réconcilié toutes choses [4]. Elle exhorte donc ses fils pour que, avec prudence et charité, par le dialogue et par la collaboration avec les adeptes d’autres religions, et tout en témoignant de la foi et de la vie chrétiennes, ils reconnaissent, préservent et fassent progresser les valeurs spirituelles, morales et socio-culturelles qui se trouvent en eux. » ( Concile Vatican II, Nostra Aetate )
VS.
« 72. Dans ce combat engagé par la puissance des ténèbres contre l’idée même de la Divinité, Nous gardons l’espérance que la lutte sera vaillamment soutenue, non seulement par ceux qui se glorifient de porter le nom du Christ, mais aussi par tous les hommes (et ils sont l’immense majorité dans le monde) qui croient encore en [l’existence de] Dieu [Deum esse credunt] et l’adorent. Nous renouvelons donc l’appel lancé, il y a cinq ans, dans Notre Encyclique Caritate Christi, que tous les croyants s’emploient avec loyauté et courage “à préserver le genre humain du grave péril qui le menace”. Car, disions-Nous alors, “la foi en Dieu [Dei agnitione] est le fondement inébranlable de tout ordre social et de toute responsabilité sur la terre ; aussi tous ceux qui ne veulent pas de l’anarchie et du terrorisme doivent travailler énergiquement à empêcher la réalisation du plan ouvertement proclamé par les ennemis de LA RELIGION. » ( Encyclique
Divini Redemptoris, Pie XI, 1937 )