Œuvre de l'adoration à domicile

BÉNI SOIT LE TRÈS SAINT SACREMENT DE L'AUTEL

BREF HISTORIQUE

La pratique de l'adoration perpétuelle est un développement de l’adoration réparatrice des Quarante Heures.
En 1534, le Père Joseph, capucin, conçoit le projet de répondre aux outrages et sacrilèges perpétués par les protestants envers l'auguste sacrement, par un surcroît d'adoration. Cela sous la forme d'un hommage particulier pendant quarante heures consécutives en souvenir des quarante heures qui s'écoulèrent depuis le moment où son divin corps fut élevé sur la croix, jusqu'à celui de sa glorieuse résurrection. Il organisa donc une exposition solennelle pendant ce laps de temps accompagnée de prédications et d'exercices pieux. Dans le but de faire adorer avec plus de ferveur le sacrement de son amour, de réparer les injures faites à sa majesté et d'apaiser la colère de Dieu irrité par les crimes des hommes.

Ces prières furent fixées au trois jours précédant immédiatement le carême. Elles permettaient du même coup la réparation des désordres du carnaval; rejoignant par là la pratique de l'Église antique qui avait établi des supplications solennelles pour réparer les excès commis durant les saturnales. Elles furent célébrées en premier lieu à Milan, puis se répandirent dans toute l'Italie enrichies d'indulgences nombreuses par les papes Pie IV, Clément VIII et Paul V.
Bientôt la piété des fidèles ne se contenta plus de faire une seule fois par an ces prières, et l'on en demanda de tous côté le renouvellement.

En 1530, à Rome sous la direction du dominicain Thomas Stella, quelques dévots de la Sainte Eucharistie se réunissent à Sainte Marie de la Minerve, affligés de voir trop souvent les églises solitaires et le saint Viatique porté sans honneur aux malades ils fondent une association pour y remédier et qui veillera de même à la beauté des autels. Leur nombre augmentant, le pape Paul III, par la Bulle : Dominus noster Jésus-Christus, approuve leur dessein, leur accorde une constitution canonique et des indulgences; bien plus, il érige leur société en archiconfrérie pour leur susciter des imitateurs.

En 1542, la paroisse de Saint Barthélemy à Paris possède sa confrérie du Saint-Sacrement ; Saint Sulpice et Saint Merri suivront de près, dix et vingt ans plus tard Rouen et Bordeaux suivront leur exemple.

Dès 1548, elles avaient lieu, à Rome le premier dimanche de chaque mois, dans l'archiconfrérie de la, Très-Sainte-Trinité des pèlerins, instituée par saint Philippe de Néri.
En 1551, on ajouta le troisième dimanche de chaque mois, dans l’archiconfrérie de Sainte-Marie de la prière et de la mort. L'usage se généralisait.
Enfin, en 1592, Clément VIII par sa bulle Graves et diuturnae ordonna de rendre cet hommage à Dieu, constamment et à perpétuité, dans la ville éternelle. Chaque église ayant son jour et sa nuit à tour de rôle, la chapelle apostolique débutant l'année liturgique au premier dimanche de l'Avent.
L'extension de cette pratique fut autorisée en dehors de Rome, mais seulement dans les villes où les églises et les chapelles étaient assez nombreuses pour que l'adoration ne fut jamais interrompue, ni le jour ni la nuit pendant toute l'année. Bientôt cependant les évêques obtinrent des induIts particuliers pour leur diocèses, afin que de petites villes puissent avoir la consolation de cette dévotion même si elles n'étaient pas suffisamment populeuses.
La révolution et les guerres européennes vinrent passablement perturber la pratique de cette dévotion; il faudra attendre le 6 décembre 1848, pour que reprenne, à Paris en l'église Notre-Dame des Victoires, l'adoration nocturne des hommes sous la direction de l'abbé de la Bouillerie.
En, 1851 Mme Tholin-Bost créa une association de l'adoration à domicile, elle fut encouragée par le Père Julien-Eymard, qui s'inscrit lui-même à son oeuvre.
En 1875, il y avait en France environ une soixantaine de diocèses, où l'adoration nocturne était pratiquée.
En 1902, on pouvait dire que l'adoration perpétuelle était en usage dans la plupart des diocèses, chaque chapelle ou paroisse ayant un ou plusieurs jours d'adoration.

Ce très bref résumé, chers amis, pour vous parler d'une œuvre qui me semble aujourd'hui en notre temps d'apostasie plus que d'actualité. Œuvre de réparation, de préparation indispensable au règne social de Notre-Seigneur, œuvre d'apostolat : adorer et faire adorer. Œuvre accessible à tous, qui si Dieu le veut embrasera les âmes pour son divin sacrement d'amour. Œuvre de contemplation pour les séculiers qui attirera à n'en pas douter de nombreuses bénédictions dans les maisons où elle sera pratiquée.
Pratiquement, il suffit de s'engager à faire chez soi, ou mieux devant le tabernacle si on en a la possibilité, une heure d'adoration du Très Saint Sacrement, et cela, soit chaque jour, soit chaque semaine.

L’eucharistie est le témoignage du plus grand amour sous les plus humbles apparences.
Saint Thomas d’Aquin, le Docteur Angélique fut sans doute le plus grand chantre du Saint Sacrement, et son Office est une source sûre et parfaite pour la contemplation de la divine hostie.

Il n’est rien au monde de plus réel et de plus substantiel que l’amour de Dieu. En comparaison de cette grande réalité tout le reste n’est qu’une vraie chimère, mirage inconstant vide de sens, or l’eucharistie est la présence réelle parmi nous, la preuve concrète de cet amour infinie de la Très Sainte Trinité par Jésus-Christ pour nous ; donc il n’y a rien ici-bas de plus réel et de plus substantiel que le Saint Sacrement Dieu parmi nous.

Plus nous ferons de notre vie, une vie orientée et axée sur l’Eucharistie, plus nous serons dans le réel, plus nous serons unis à Dieu, plus nous serons vainqueurs des illusions et des fantasmagories des sens, de l’imagination, des passions, plus nous serons dans la Vie vivifiante, dans l’Être, dans la Vérité.

Que notre âme soit toujours tournée vers l’Eucharistie (Centrum omnium cordium). Il faut vivre en état de désir et d’aspiration. Il n’y a d’infini en l’homme que le désir et l’élan de son âme, qui ne peut être assouvi par aucune créature, qui doit être réservé pour Dieu.
Voilà l’origine des malheurs des âmes cherchant leur bonheur dans les créatures, jamais elle ne pourront être rassasiées.

Le Christ est venu pour nous sauver, mais plus encore pour adorer et louer son Père, pour susciter des âmes qui s’unissent à sa pensée, à son amour, à son sacrifice : de vrai adorateurs, en esprit et en vérité, ils nous faut donc adorer et faire adorer : l’Eucharistie et par l’Eucharistie la Très Sainte Trinité.

Un seul Prêtre, un seul Sacrifice, un seul Pain venu du ciel, qui nous nourrit pour nous assimiler de plus en plus à Lui, pour nous conformer de plus en plus à ce que nous sommes dans son amour : ses frères, les fils du Très Haut, des dieux en Dieu, pour Dieu, par Dieu.
Assimilés à Lui, la seule louange, la seule hostie, la seule prière agréée, nous nous placerons sous le patronage de Notre-Dame Adoratrice à la crèche afin que nos petits hommages soient par elle rendus plus digne du Cœur Eucharistique de son divin fils. De plus il faut tâcher de recruter des âmes ferventes et réparatrices pour la propagation de l’œuvre.
Cette oeuvre fut approuvée en 1851, par le Cardinal Louis de Bonald, Archevêque de Lyon.

"C'est la torche de l'amour qu'il faut porter dans les âmes tièdes et qui se croient pieuses, et ne le sont pas parce qu'elles n'ont pas établi leur centre et leur vie dans Jésus au saint Tabernacle"
Saint Julien-Eymard
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