Actualité du testament spirituel de Mgr Lefebvre
A l'occasion du 30ème anniversaire de rappel à Dieu de Mgr Lefebvre (25 mars 1991), ll est opportun de nous rappeler le testament spirituel que Mgr Lefebvre nous a légué avant de nous quitter.Il en existe un résumé accessible à tous. C’est la conférence de presse que Mgr Lefebvre a faite le 15 juin 1988 à Ecône, à la veille du sacre des quatre évêques. En voici quelques extraits :
« Au Concile, moi-même et un certain nombre d’évêques, nous avons lutté contre le modernisme et contre les erreurs que nous estimions inadmissibles et incompatibles avec la foi catholique. Le problème de fond c’est cela. C’est une opposition formelle, profonde, radicale contre les idées modernes et modernistes qui sont passées à travers le Concile. Vous me direz, mais qu’est-ce que vous entendez par là ? Eh bien je vais vous citer quelques sujets de ce modernisme. Ce sont, par exemple, l’acceptation des droits de l’homme de 1789. C’est le droit commun dans la société civile de toutes les religions, c’est-à-dire le principe de la laïcité de l’Etat. C’est l’oecuménisme ou l’association de toutes les religions. C’est Assise, c’est Kyoto, ce sont les visites à la synagogue, au temple protestant ; et dans l’Eglise c’est la collégialité avec les synodes, les conférences épiscopales, le changement de la liturgie, le changement de la catéchèse, l’augmentation de la participation des laïcs et des femmes dans les domaines religieux. C’est la négation du passé de l’Eglise !
« Il y a un combat qui est mené dans l’Eglise pour faire disparaître le passé, la Tradition de l’Eglise, cette persécution continuelle contre ceux qui veulent demeurer catholiques comme l’étaient les papes avant Vatican II. Voilà notre position ! Nous continuons ce que les papes ont enseigné avant Vatican II. Nous nous opposons à ce qu’ont fait les papes Jean XXIII, Paul VI, et Jean-Paul II actuellement parce qu’ils ont accompli une rupture avec leurs prédécesseurs. »
« Je n’ai aucune confiance dans ces autorités romaines, je dois bien le dire, car leurs idées sont complètement opposées aux nôtres. »
« Personnellement j’ai toujours éprouvé un sentiment de méfiance et je dois avouer que j’ai toujours pensé que tout ce qu’ils faisaient c’était pour parvenir à nous réduire, à accepter le Concile et les réformes post-conciliaires. »
« Le cardinal (Ratzinger) m’a répété plusieurs fois : « Monseigneur, il n’y a qu’une Eglise, il ne peut pas y avoir une Eglise parallèle. » Je lui ai dit : « Eminence, ce n’est pas nous qui faisons une Eglise parallèle puisque nous continuons l’Eglise de toujours, c’est vous qui faites une Eglise parallèle en ayant inventé l’Eglise du Concile, celle que le Cardinal Benelli a appelé « l’Eglise conciliaire » ; c’est vous qui avez fait de nouveaux catéchismes, de nouveaux sacrements, une nouvelle messe, une nouvelle liturgie, ce n’est pas nous ! Ce n’est pas nous qui faisons une nouvelle Eglise. Nous avons donc senti tout au cours de ces colloques, un désir, une volonté de nous ramener au Concile. »
« C’est fini, j’ai compris. On veut nous mener en bateau, c’est terminé, c’est fini, je n’ai plus confiance. J’avais bien raison de ne pas avoir confiance, on est en train de nous jouer. J’ai perdu confiance complètement. Il y a une volonté de la part du Saint-Siège de vouloir nous soumettre à ses volontés et à ses orientations. C’est inutile de continuer. Nous sommes tout à fait opposés l’un à l’autre. »