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Mgr Vigano dénonce les prêtres "modérés" qui troquent la doctrine contre la messe en latin

FÊTE DE SAINT CHARLES BORROMÉE

1er novembre 2023

Nous célébrons la fête de Saint Charles Borromée, Cardinal Archevêque de Milan, Confesseur de la Foi, Patron de la Ville et du Diocèse Ambrosien. Un saint qui, comme tous les saints proclamés par l'Église avant la révolution conciliaire, serait aujourd'hui pointé du doigt comme diviseur, intolérant et fondamentaliste par le locataire de Santa Marta, considéré comme le successeur des papes qui ont voulu ce grand prélat à Rome d'abord comme membre du Saint-Office et secrétaire d'État - sous son oncle Pie IV - puis comme consulteur du concile tridentin et exécuteur de la réforme qu'il a mise en œuvre à la fin du XVIe siècle, sous le règne de saint Pie V. Il a été président de la commission des théologiens de l'Université de Milan, puis président de la commission des théologiens de l'Université de Milan et président de la commission des théologiens de l'Université de Milan. Il fut président de la commission de théologiens nommée par le pape pour rédiger le Catechismus Romanus avec de grandes figures de la Réforme catholique comme saint Pierre Canisius, saint Turibius de Mogrovejo et saint Robert Bellarmin. Il a travaillé à la révision du Missel, du Bréviaire et de la musique sacrée ; il a participé à la fondation des séminaires - une institution éminemment tridentine - et à la défense des ordres sacrés, du célibat des prêtres et du mariage. Il fut un pasteur zélé, généreux envers les pauvres et les malades, adversaire implacable des réformés et des hérétiques protestants, charitable et accueillant envers les catholiques anglais qui s'étaient réfugiés en Italie pour échapper aux persécutions d'Élisabeth Ire.

Saint Charles fut, en somme, un véritable évêque conciliaire à part entière, qui se fit le promoteur infatigable de l'esprit de l'après-Concile, tant dans l'Église universelle que dans l'Église ambrosienne. J'imagine que, formulée ainsi, cette affirmation peut susciter un certain étonnement ; mais si nous y prêtons attention, le rôle de ce saint évêque à l'égard du Concile de Trente était analogue à celui que, quatre cents ans plus tard, d'autres évêques et prélats ont joué dans le Concile convoqué par Jean XXIII. Similaire, mais diamétralement opposé. Et c'est en cela que nous pouvons voir la différence entre être de bons pasteurs fidèles au Christ et être des mercenaires à la solde de l'ennemi. C'est en cela que nous voyons la différence entre le serviteur bon et fidèle qui utilise les talents reçus de son Seigneur et le serviteur méchant qui les enterre (Lc 19,22).

Quelle est donc la différence entre saint Charles Borromée - et avec lui tous les saints confesseurs de la foi - et l'épiscopat actuel ? La charité, c'est-à-dire l'amour de Dieu par-dessus tout et l'amour du prochain pour l'amour de Dieu. C'est en effet le feu de la charité, éclairé par la foi, qui a animé saint Charles d'un zèle apostolique tout au long de sa vie. Sans la Charité, il aurait laissé les hérétiques dans l'hérésie et n'aurait pas combattu leurs erreurs. Sans la Charité, il n'aurait pas secouru les pauvres, les malades, les pestiférés. Sans la charité, il n'aurait pas assuré la formation des clercs, la discipline des prêtres et des religieux, la réforme des coutumes des curés, le décorum de la Sainte Liturgie. Sans Charité, il aurait demandé aux catholiques anglais, au nom de l'ouverture, de dialoguer avec leur reine hérétique, ennemie farouche des "papistes". Sans la Charité, qui nous fait aimer Dieu dans sa sublime Vérité et détester tout ce qui ternit son enseignement, Saint Charles n'aurait pas assisté au Concile de Trente pour définir avec plus de force les points de la doctrine catholique contestés par les luthériens et les calvinistes, mais aurait plutôt cherché à aplanir les divergences théologiques pour qu'ils ne se sentent pas exclus et jugés. Il aurait marginalisé les bons prêtres et les fidèles, les accusant d'être rigides et se moquant d'eux dans ses écrits ou ses homélies. Il n'aurait pas pris la peine de veiller à la moralité du clergé, promouvant plutôt les indignes pour s'assurer leur complicité. C'est-à-dire qu'il aurait agi comme les évêques de Vatican II ou les courtisans de Santa Marta, abandonnant les âmes au danger de la damnation éternelle et négligeant ses devoirs de Pasteur et de Successeur des Apôtres. Il aurait montré qu'il n'aimait pas Dieu, car celui qui ne le reconnaît pas tel qu'il s'est révélé, ne peut l'aimer dans ses divines perfections ; et celui qui laisse une seule âme s'éloigner du Seigneur sans chercher à la convertir, n'aime pas son prochain parce qu'il ne veut pas son bien, mais son approbation ou pire, sa complicité. Si Borromée s'était comporté de la sorte, il se serait aimé lui-même et aurait aimé la projection idéologique de "son" Église, contrecarrant les talents qu'il avait reçus, et aujourd'hui nous ne le célébrerions pas dans la gloire des saints, mais nous nous souviendrions de lui dans le registre des hérésiarques. Si Borromée s'était comporté selon le"tout, tout en" du locataire de Santa Marta, les âmes placées par la Providence sur son chemin pour être sauvées auraient été perdues.

Si nous voulons une preuve supplémentaire de l'abîme qui sépare les Saints Pasteurs - et Saint Charles parmi eux - des mercenaires qui infestent l'Église du Christ aujourd'hui, il nous suffit d'imaginer comment il jugerait les participants au Synode sur la Synodalité, et ce qu'il dirait de la condamnation par Bergoglio de ceux qui"se contentent de reproposer abstraitement des formules et des schémas du passé", de son appel à une"évolution de l'interprétation" des Saintes Écritures, du culte de Pachamama, de sa position coram Sanctissimo, de la déclaration d'Abou Dhabi, du rôle présumé des femmes dans le gouvernement de l'Église, de sa volonté d'abolir le saint célibat, d'admettre les concubins et les divorcés à la communion, de bénir les unions homosexuelles et de promouvoir l'idéologie LGBTQ+, de promouvoir une drogue nocive et mortelle, d'être un partisan zélé de l'Agenda 2030. Et nous ne pensons pas que la réaction de Saint Charles serait une exception : il n'y a pas un seul des saints, des docteurs, des papes jusqu'à Pie XII inclus qui approuverait tout ce qui se passe au Vatican. Au contraire, tous reconnaîtraient indistinctement dans les actions du gouvernement et du pseudo-magistère de ces dernières décennies - et du "pontificat" actuel en particulier - l'œuvre de l'Ennemi infiltrée dans l'enceinte sacrée, et n'hésiteraient pas à la condamner sans appel, et avec elle ses artisans, de même qu'ils ont tous condamné les erreurs de leur temps et multiplié leurs efforts pour protéger le troupeau qui leur était confié et le confirmer dans la Vérité.

L'Église et la Contre-Église s'affrontent, en ce moment d'époque, de sorte que le mysterium iniquitatis que nous avions vu jusqu'à présent émerger épisodiquement - et combattu énergiquement par de saints pasteurs - au cours de l'histoire, apparaît dans toute sa dure réalité.

D'une part, l'Église du Christ, acies ordinata, mue par la Charité dans la Foi pour la gloire de Dieu et la sanctification des âmes, dans la gratuité de la Grâce. Semper eadem, dans l'immutabilité qui lui vient de son Chef, qui est le Dieu très parfait et dont la Parole est stable pour toujours. D'autre part, la synagogue de Satan, la Contre Egliseéglise conciliaire et synodale, dont les ministres corrompus sont mus par l'intérêt personnel, par la soif du pouvoir et des plaisirs, aveuglés par l'orgueil qui les fait passer avant la Majesté de Dieu et le salut des âmes : une secte de traîtres et de renégats qui ne reconnaissent aucun principe immuable mais qui se nourrissent de temporalité, de contradictions, de malentendus, de tromperies, de mensonges et d'ignobles chantages. Cette Contre Eglise ne peut qu'être intrinsèquement révolutionnaire, car sa subversion de l'ordre divin n'accepte rien d'éternel a priori, et même l'abhorre précisément parce qu'il est immuable, parce qu'il ne peut être altéré, parce qu'il n'y a rien à ajouter ou à changer à la perfection.

La révolution permanente, qui caractérise la structure ecclésiastique actuelle, a séduit de nombreux fidèles et clercs par la flatterie de la mentalité libérale et de la pensée hégélienne, faisant croire à de nombreux modérés que leur vie momentanément tranquille suffit à garantir une coexistence impossible entre Tradition et Révolution, simplement parce qu'on leur permet de célébrer l'ancienne Messe en échange de l'acceptation du compromis et de la non remise en cause de Vatican II, comme les juifs avec les prêtres de Baal à l'époque du prophète Élie.

L'adage catholique Nihil est innovandum - Il ne faut rien changer - n'est pas un retranchement stérile de positions préconçues par peur d'affronter la nouveauté, comme voudraient nous le faire croire les faux pasteurs infiltrés dans l'Église. Elle exprime au contraire la conscience sereine que la Vérité du Christ - qui est le Christ lui-même, Λόγος, Verbe éternel du Père, Alpha et Oméga - ne connaît pas la corruption du temps, parce qu'elle appartient à la perfection de Dieu : veritas Domini manet in æternum (Ps 116, 2). C'est pourquoi il n'y a pas, et il ne peut y avoir, de changement substantiel dans l'enseignement de l'Église : parce que son Magistère est et doit être celui de son divin Fondateur. Et s'il y a quelque chose que le bien des âmes exige de mettre davantage en lumière, cela doit toujours et en tout cas consister en notre réforme personnelle, c'est-à-dire à ramener à la fidélité de la forme originelle notre réponse à l'enseignement immuable de Notre-Seigneur. Car ce n'est pas l'éternelle perfection de Dieu qui doit s'adapter à notre misérable mutabilité, mais notre infidélité qui doit avoir pour modèle et pour but la conformité à la volonté de Dieu : sicut in cœlo et in terra.

Pour la première fois dans l'histoire, dans cette bataille entre l'Église et l'Contre Église, la première n'est pas seulement marginalisée et persécutée, mais elle se trouve aussi spoliée de l'autorité suprême du Pontife romain, autorité usurpée et utilisée pour la démolir de fond en comble, pour officialiser une transition commencée il y a soixante ans. Navire sans timonier dans une grande tempête (Inf. VI, 77). Si nous n'avions pas la promesse du Christ avec le Non prævalebunt, nous serions amenés à croire que les portes de l'enfer sont maintenant triomphantes. Mais nous savons que la victoire apparente de l'Ennemi est d'autant plus proche de sa fin que l'arrogance de ceux qui osent défier Notre Seigneur est grande, et que nos tribulations sont le bienheureux châtiment terrestre par lequel Il nous purifie, en nous mettant sous les yeux l'horreur de l'apostasie d'un pape et, avec lui, de tant d'évêques. Remercions donc la divine Majesté d'avoir fait tomber tant de masques derrière lesquels se cachaient des âmes perdues. Des masques qui sont tombés surtout lors de la farce du Synode sur la synodalité, et qui nous permettent de comprendre combien sont vraies et actuelles les paroles du Seigneur : Nul ne peut servir deux maîtres (Lc 16, 13).

Avec la charité, il y a toujours la sainte humilité, qui nourrit cette vertu théologique. Saint Charles était un homme et un pasteur vraiment humble. Non pas en se dépouillant de sa dignité cardinalice ou épiscopale ; non pas en se comportant ou en parlant d'une manière grossière affectant la simplicité ; non pas en faisant étalage d'une feinte pauvreté suivie par les photographes, ou en baisant la main des grands usuriers de la Synagogue, ou en feignant la compassion pour les pauvres utilisée comme un drapeau idéologique. Saint Charles était humble et pauvre dans le secret, loin des yeux des masses, là où seul le Seigneur voit la pureté de nos intentions et la sincérité de nos cœurs.

Face à la crise qui frappe la Sainte Église et à l'apostasie de la Hiérarchie, nous devons prendre exemple sur ce que saint Charles a fait, et en même temps éviter de faire ce que saint Charles a évité : une règle d'or qui nous permette de discerner comment nous comporter en ces temps terribles. Cela vaut certainement pour les fidèles, mais surtout pour les ministres de Dieu et les religieux, qui peuvent trouver dans le grand archevêque de Milan un modèle de vie et de sainteté. Un modèle qui reste valable précisément parce qu'il a pour seul objectif l'amour de Dieu et du prochain, et qu'il ne poursuit pas l'esprit du temps ni ne cherche à plaire au Prince de ce monde. C'est ce à quoi nous invite la prière de la Messe : O Dieu, qui avez orné votre Église des réformes salutaires apportées par saint Charles, votre Confesseur et Pontife, faites que nous puissions sentir sa protection céleste, tandis que sur la terre nous imitons son exemple. Qu'il en soit ainsi.

+ Carlo Maria Viganò, Archevêque

4 novembre 2023
In Festo S.cti Caroli Borromæi,
Episcopi Mediolanensis et Confessoris


Homélie en la fête de Saint Charles Borromée
Arthur De la Baure
40 ans que tout cela a été dit :
Ils nous trahissent. Ils donnent maintenant la main à ceux qui démolissent l’Eglise, aux libéraux, aux modernistes.
Entretien exclusif avec Mgr Marcel Lefebvre – Fideliter n° 79 de janvier-février 1991
Quand ils disent qu’ils n’ont rien lâché, c’est faux. Ils ont lâché la possibilité de contrer Rome. Ils ne peuvent plus rien dire. Ils doivent se taire étant …Plus
40 ans que tout cela a été dit :

Ils nous trahissent. Ils donnent maintenant la main à ceux qui démolissent l’Eglise, aux libéraux, aux modernistes.
Entretien exclusif avec Mgr Marcel Lefebvre – Fideliter n° 79 de janvier-février 1991

Quand ils disent qu’ils n’ont rien lâché, c’est faux. Ils ont lâché la possibilité de contrer Rome. Ils ne peuvent plus rien dire. Ils doivent se taire étant donné les faveurs qui leur ont été accordées. Il leur est maintenant impossible de dénoncer les erreurs de l’Eglise conciliaire.
Entretien exclusif avec Mgr Marcel Lefebvre – Fideliter n° 79 de janvier-février 1991

Du point de vue des idées. Ils virent tout doucement et finissent par admettre les idées fausses du Concile, parce que Rome leur a accordé quelques faveurs pour la Tradition. C’est une situation très dangereuse.
Entretien exclusif avec Mgr Marcel Lefebvre – Fideliter n° 79 de janvier-février 1991

Tout ce qui leur a été accordé, ne leur a été consenti que dans le but de faire en sorte que tous ceux qui adhèrent ou sont liés à la Fraternité s’en détachent et se soumettent à Rome.
Entretien exclusif avec Mgr Marcel Lefebvre, Fideliter n° 79 de janvier-février 1991.

Rome désormais semble accessible à [l’idée de] permettre de dire la messe ancienne, la messe catholique et par conséquent il ne devrait plus y avoir de problème pour nous. Mais c’est là nous mettre dans une contradiction, parce qu’en même temps que Rome donne par exemple à la Fraternité Saint-Pierre (…) l’autorisation de dire la messe de toujours, en même temps, ils font signer une profession de foi dans laquelle est inscrit le Concile, dans laquelle il faut admettre l’esprit du Concile. (…) Comment vouloir maintenant la messe de toujours, en acceptant l’esprit qui détruit cette messe de toujours ? C’est se placer dans une contradiction complète.
Mgr Lefebvre, sermon à l’occasion des 20 ans de la Fraternité, Fideliter n° 76 de juillet-août 1990, p. 11
AveMaria44
Excellent, il habille l'usurpateur pour l'hiver avec ses complices. Il pointe fort justement le manque de charité de la Contre-Église........Viva Vigano
steack
Mgr Vigano lance une véritable offensive contre les écclesiadéistes et quelques autres bien trop nombreux encore...