Parmi les violences ayant le plus marqué l'opinion internationale durant la guerre civile espagnole, les attaques contre le clergé espagnol causent un émoi particulier
[8]. Celles-ci incluent des profanations de
monastères, d'
églises et de gravures religieuses ainsi que le meurtre de 6 832 membres du
clergé catholique[9].
Pour l'historien français
Guy Hermet, le massacre des prêtres espagnols représente « la plus grande hécatombe anticléricale avec celles de la France révolutionnaire puis du Mexique d'après 1911 »
[10].
L'historien Bartolomé Bennassar « rappelle que, dès mai 1931, une centaine d'églises avaient été détruites ». Des groupes
anarchistes s'en prennent à des prêtres et à des monastères dans les premiers mois de la guerre civile (1936)
[11], le clergé catholique étant souvent vu comme un bastion du conservatisme et de l'ordre établi. La propagande du
camp nationaliste avance initialement le chiffre de 20 000 prêtres massacrés. L'historien britannique
Antony Beevor cite le chiffre de 13 évêques, 41 814 prêtres, 2 365 membres d'ordres divers et 283 religieuses, pour la plupart tués au cours de l'été
1936.
Des exactions sont commises en
Aragon, en
Catalogne et à
Valence, où des églises sont incendiées et vandalisées. Des prêtres sont brûlés vifs dans leurs églises, et l'on signale des cas de castration et d'éviscération.
[réf. nécessaire]Les violences contre le clergé ont lieu à peu près partout sauf au
Pays basque espagnol[12].
Rapportées à l'ensemble des effectifs du clergé espagnol, le nombre de victimes représente 13 % des prêtres diocésains, 23 % des religieux et 3 à 4 % des religieuses. Les proportions, qui concernent l'ensemble du territoire espagnol, sont largement dépassées s'agissant de la seule zone « loyaliste » : les assassinats de prêtres concernent 87,8 % de ceux du diocèse de
Barbastro et 63,5 % de ceux du diocèse de
Lérida. D'autres diocèses perdent 30 à 50 % de leurs prêtres. Pendant plusieurs mois, en dehors du Pays basque, le seul fait d'être reconnu comme prêtre peut constituer un motif d'assassinat ou d'exécution.
[réf. nécessaire]Dans la région de
Barcelone, où les anarchistes sont rapidement maîtres de la rue
[13], le massacre commence dès le 19 juillet 1936 : des groupes entiers de prêtres, parfois capturés dans leurs cachettes, sont fusillés jusqu'en mars 1937, et des « incidents mortels » se produisent jusqu'en avril et mai.
[réf. nécessaire]Les incendies de bâtiments religieux se multiplient dans la région, et seule la cathédrale de Barcelone échappe au feu et aux déprédations. La
Sagrada Família en cours de construction est endommagée par des vandales « révolutionnaires »; les maquettes et plans de l'atelier de l'architecte
Antonio Gaudi sont détruits par les républicains. Dix mille volumes précieux de la bibliothèque des capucins de Sarria sont dispersés
[14].
Les violences anti-cléricales sont inégales selon les lieux et aucun schéma régional n’apparaît pour l'ensemble de ces exactions
[12]. Les persécutions semblent avoir en partie dépendu moins d'ordres précis de la part de la CNT ou de la
FAI que de l'humeur des dirigeants des « comités anti-fascistes » locaux. Le gouvernement républicain est dépassé, et se contente d'accuser réception des appels au secours du clergé, avant de cesser tout à fait d'y répondre
[15].
Près de 2 000
martyrs de la guerre d'Espagne ont été officiellement reconnus par le
Vatican, et concernés par des procédures de
béatification.
Des meutres perpétrés par des fanatiques anticatholiques revolutionnaires : la définition même des francs maçons. L'interdiction de leur mouvement satanique en Espagne fut on ne peut plus justifié.