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Saint PIE X : CONSTITUTION APOSTOLIQUE "DIVINO AFFLATU" sur la NOUVELLE DISPOSITION du PSAUTIER dans le BRÉVIAIRE ROMAIN (1er novembre 1911)

C’est sous l’inspiration divine qu’ont été composés les Psaumes recueillis dans les Saintes Écritures ; aussi, dès les origines de l’Église, voyons-nous qu’ils ont non seulement contribué merveilleusement à nourrir la piété des fidèles offrant sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c’est-à-dire le fruit des lèvres qui célèbrent son nom (Hebr. XIII, 15), mais que, en outre, conformément à un usage déjà admis sous l’ancienne loi, ils ont eu une place de choix dans la sainte Liturgie elle-même et dans l’Office divin.

De là est née la voix de l’Église (Homil. in Ps. I, n. 2) dont parle saint Basile, et la psalmodie, fille de cette hymnodie, comme l’appelle Notre prédécesseur Urbain VIII (Bulle Divinam psalmodiam), qui est chantée sans interruption devant le trône de Dieu et de l’Agneau et qui, selon la pensée de saint Athanase, indique aux hommes, surtout a ceux qui sont voués au culte divin, comment il faut louer Dieu et en quels termes ils le glorifieront dignement (Epist. ad Marcellinum in interpret. Psalmor., n. ,10). Sur quoi saint Augustin fait cette belle remarque : Pour être loué dignement par l’homme, Dieu s’est loué lui même, et c’est dans cette louange due à la condescendance divine que l’homme a trouvé la manière de le louer (In Ps. CXLIV, n. 1).

De plus, les Psaumes renferment une force admirable qui excite dans les âmes le zèle de toutes les vertus. Bien que, en effet, toute notre Écriture, Testament Ancien et Nouveau, soit divinement inspirée et utile à notre enseignement, ainsi qu’il est écrit... cependant le livre des Psaumes, comme un paradis contenant les fruits de tous les autres livres, émet ses chants et ajoute ses propres fruits aux autres dans sa psalmodie. Ces paroles sont encore de saint Athanase (Epist, ad Marcell. cit., n. 2), qui, dans ce même passage, ajoute judicieusement : Il me semble que, pour celui qui les récite, les Psaumes sont comme un miroir où il doit se contempler, ainsi que les mouvements de son âme, et c’est sous l’empire de ces impressions qu’il faut psalmodier (Op. cit., n. 12).

Aussi saint Augustin s’écrie-t-il dans ses Confessions : Que de pleurs m’ont fait répandre tes hymnes et tes cantiques, alors que les voix suaves de ton Église me pénétraient d’une vive émotion ! Ces chants frappaient mes oreilles, et la vérité s’insinuait dans mon cœur, et par elles s’enflammaient en moi les pieuses affections, et les larmes couraient, et il m’était doux d’être avec elles (L. IX, c. VI).

En effet, qui n’est pas ému par ces nombreux passages des Psaumes où sont proclamées en de si sublimes accents l’immense majesté de Dieu, sa toute-puissance, son inénarrable justice, sa bonté, sa clémence, ses autres perfections infinies ? À qui n’inspirent pas de semblables sentiments ces actions de grâces pour les bienfaits reçus de Dieu, ces prières humbles et confiantes pour d’autres faveurs attendues, ces cris de repentir de l’âme qui a péché ? Qui n’est pas rempli d’admiration quand le Psalmiste raconte les bienfaits prodigués par la bonté divine au peuple d’Israël et à tout le genre humain, et transmet les leçons de la céleste sagesse ? Qui n’est enflammé d’amour par l’image, fidèlement tracée, du Christ Rédempteur dont saint Augustin (In Ps. XLII, n. 1) entendait dans tous les Psaumes la voix chantant ou gémissant, ou exultant dans l’espoir, ou soupirant dans la réalité ?

C’est donc à très bon droit qu’il a été statué jadis, par les décrets des Pontifes romains, les canons des Conciles et les règles monastiques, que les membres de l’un et l’autre clergé chanteraient ou réciteraient tout le Psautier chaque semaine. Et cette loi, héritage de nos pères, Nos prédécesseurs saint Pie V, Clément VIII, Urbain VIII, en révisant le Bréviaire romain, l’ont religieusement conservée. Aussi, encore aujourd’hui, au cours de chaque semaine, le Psautier devrait être récité en son intégralité si les changements survenus dans l’état des choses n’empêchaient fréquemment cette récitation.

En effet, dans la suite des temps, s’est constamment accru parmi les fidèles le nombre de ceux que l’Église, après leur vie mortelle, a accoutumé d’inscrire parmi les bienheureux et de proposer au peuple chrétien comme des protecteurs et des modèles. En leur honneur, les Offices des Saints se multiplièrent peu à peu, au point que les Offices des Dimanches et des Féries ne se récitaient presque plus et que, par suite, de nombreux Psaumes étaient négligés, qui, néanmoins, autant que les autres, sont, comme dit saint Ambroise (Enarrat. in Ps. I, n. 9), la bénédiction du peuple, la glorification de Dieu, l’hommage de la foule, l’acclamation universelle, la parole de tous, la voix de l’Église, une éclatante confession de foi, une dévotion pleinement autorisée, la joie de la liberté, le cri du bonheur, les transports de l’allégresse.

Cette omission suscita à plusieurs reprises de vives plaintes de la part d’hommes prudents et pieux, qui non seulement regrettaient que les personnes engagées dans les ordres sacrés fussent privées de tant de secours si puissants pour louer le Seigneur et lui manifester les sentiments intimes de l’âme, mais encore déploraient la disparition de cette variété si désirable dans nos oraisons, souverainement utile à notre faiblesse pour prier avec dignité, attention et piété. Car, ainsi que saint Basile le fait observer, l’uniformité plonge fréquemment notre esprit dans je ne sais quelle torpeur, et, bien que présent, il est absent ; que si l’on change et varie la psalmodie et le chant à chaque heure de l’Office, l’ardeur de l’esprit se renouvelle et l’attention renaît (Regulœ fusius tractatœ, interrog. XXXVII, n. 5).

Rien donc de surprenant que, de diverses parties du monde, nombre d’évêques aient adressé des vœux sur ce point au Siège apostolique, surtout lors du Concile du Vatican, où ils demandèrent notamment que l’on remît en vigueur, autant que possible, l’ancien usage de réciter durant la semaine tout le Psautier, de façon toutefois à ne pas imposer une charge plus lourde au clergé, dont le labeur dans la vigne du saint ministère est déjà si accablant par suite de la diminution du nombre des ouvriers. À ces requêtes et à ces vœux, qui furent aussi les Nôtres avant Notre élévation au Souverain Pontificat, ainsi qu’aux prières qui Nous furent adressées depuis lors par d’autres Vénérables Frères et hommes pieux, Nous avons cru devoir donner satisfaction, en prenant garde néanmoins que la récitation de tout le Psautier chaque semaine, d’une part, ne retranchât rien au culte des Saints, et, d’autre part, ne rendît pas plus pénible, mais au contraire allégeât pour les clercs la charge de l’Office divin.

C’est pourquoi, après avoir humblement imploré le Père des lumières et sollicité à cet effet le secours de prières ferventes, marchant sur les traces de Nos prédécesseurs, Nous avons choisi quelques hommes doctes et actifs et les avons chargés de trouver, en réunissant leurs avis et leurs travaux, un moyen sûr de réaliser la réforme que Nous souhaitions. Ceux qui avaient reçu ce mandat se mirent en devoir de l’exécuter en élaborant une nouvelle disposition du Psautier. Les cardinaux de la Sainte Église Romaine préposés à la Congrégation des Rites l’examinèrent avec soin et l’approuvèrent, et Nous, la trouvant parfaitement conforme à Nos désirs, Nous l’avons adoptée sur tous les points, à savoir en ce qui concerne l’ordre et la répartition des Psaumes, les Antiennes, les Versets, les Hymnes, avec leurs Rubriques et leurs Règles, et Nous avons ordonné que l’édition authentique en fût préparée dans Notre imprimerie vaticane et de là répandue dans le public.

Mais, la disposition du Psautier étant intimement liée à tout l’Office divin et à la Liturgie, il n’est personne qui ne voie que, par les décisions prises ici, Nous avons fait un premier pas vers la correction du Bréviaire romain et du Missel ; pour cette œuvre, Nous constituerons prochainement un Conseil spécial ou, comme on dit, une Commission d’érudits. En attendant, mettant à profit cette occasion favorable, Nous avons jugé bon d’accomplir d’ores et déjà quelques réformes, prescrites dans les Rubriques ci-après : en premier lieu, dans la récitation de l’Office divin, l’honneur dû aux leçons prescrites de l’Écriture Sainte avec les répons occurrents du temps leur sera rendu par un usage plus fréquent ; de plus, dans la sainte Liturgie, les messes très anciennes des Dimanches dans l’année et des Féries, surtout de celles du Carême, reprendront leur place.

En conséquence, par l’autorité des présentes Lettres, avant tout Nous abolissons la disposition du Psautier telle qu’elle est actuellement dans le Bréviaire romain, et Nous en interdisons absolument l’usage à partir des calendes de janvier de l’an mil neuf cent treize. À dater de ce jour-là, dans toutes les églises du clergé séculier et régulier, dans les monastères, les Ordres, les Congrégations et les Instituts religieux, à tous et à chacun de ceux qui, par obligation ou par coutume, récitent les heures canoniales selon le Bréviaire romain édité par saint Pie V et revu par Clément VIII, Urbain VIII et Léon XIII, Nous ordonnons d’observer religieusement l’ordre nouveau du Psautier avec ses règles et rubriques tel que Nous l’avons approuvé et fait imprimer par la typographie du Vatican. En même temps, Nous frappons des peines établies par le droit ceux qui auront manqué à leur devoir de réciter chaque jour les heures canoniales ; qu’ils sachent bien qu’ils ne satisferont à cette si grave obligation qu’en suivant Notre ordre du Psautier.

Ainsi donc, à tous les Patriarches, Archevêques, Évêques, Abbés et autres Prélats des Églises, sans en excepter les Cardinaux Archiprêtres des basiliques patriarcales de Rome, Nous enjoignons de veiller, chacun dans son diocèse, église ou couvent, à l’introduction à la date fixée, du Psautier avec ses règles et rubriques tel que Nous l’avons disposé ; à tous ceux également qui ont l’obligation de réciter ou de chanter les heures canoniales Nous prescrivons d’employer et d’observer inviolablement ce Psautier, ainsi que ces règles et rubriques. En attendant, il sera loisible à chacun, et même aux Chapitres dont la majorité des membres en aura manifesté le désir, d’employer régulièrement la nouvelle distribution du Psautier aussitôt après sa publication.

Telles sont les prescriptions que Nous éditons, promulguons, sanctionnons, décrétant que ces Lettres sont et seront toujours valides et efficaces, nonobstant les constitutions et ordonnances apostoliques, générales et spéciales, et toutes autres choses contraires. Personne donc ne pourra enfreindre Notre acte d’abolition, révocation, permission, injonction, commandement, statut, indult, mandat et volonté ; que nul n’ait la téméraire audace d’y contrevenir. Si quelqu’un osait le tenter, qu’il sache qu’il encourrait l’indignation de Dieu tout-puissant et de ses apôtres les bienheureux Pierre et Paul.

Donné à Rome, près Saint-Pierre, l’an de l’Incarnation du Seigneur 1911, le jour des Calendes de novembre, en la fête de tous les Saints, la neuvième année de Notre Pontificat.

A. card. AGLIARDI,
chancelier de la S. E. R.
L. + P.

Fr. SÉB. card. MARTINELLI,
préfet de la S. Cong. des Rites.

VISA
M. RIGGI, not. de la Chanc, ap.

Reg. in Canc. ap. N. 571.
Marie Tom partage ceci
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une pensée particulière à vous saint PI X, dernier pape de la couronne de notre seigneur et de la chaire de saint Pierre.
Je vous dédie un chapelet d'attention aujourd'hui, rassurez vous pas le pseudo chapelet lumineux, 666 satanique de Wojtila, precurseur du temple de satan, celui de notre très sainte Mère.Plus
une pensée particulière à vous saint PI X, dernier pape de la couronne de notre seigneur et de la chaire de saint Pierre.

Je vous dédie un chapelet d'attention aujourd'hui, rassurez vous pas le pseudo chapelet lumineux, 666 satanique de Wojtila, precurseur du temple de satan, celui de notre très sainte Mère.
Marie Tom
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Je vous dédie un chapelet d'attention aujourd'hui, rassurez vous pas le pseudo chapelet lumineux, 666 satanique de Wojtila, precurseur du temple de satan, celui de notre très sainte Mère.Plus
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