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shazam
1985
Pièce de théâtre "Histoire d'une âme" interprétée par Eva Hernandez au carmel de Lisieux. Mmise en scène : Michel Pascal. 2011. Toute la vie de Thérèse, depuis ses 4 ans, 7 ans, 11 ans, la naissance …Plus
Pièce de théâtre "Histoire d'une âme" interprétée par Eva Hernandez au carmel de Lisieux.
Mmise en scène : Michel Pascal.
2011.

Toute la vie de Thérèse, depuis ses 4 ans, 7 ans, 11 ans, la naissance de sa vocation, sa vie au carmel, sa maladie, et sa mort.
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La foi n’est pas une croyance mais une expérience.

Ce que nous n’arrivons pas à faire, Dieu ne peut-il pas le faire en nous ? À notre insu parfois ?

Vous devez vous demandez, « comment font ces femmes pour rester enfermées toute une vie en silence, dans un carmel ?... »
Le carmel n’est pas une prison, c’est un désert. Les murs sont dunes. Et ce désert n’est pas vide, il est habité par le silence, et le silence est la nourriture de l’Esprit.
Toute petite déjà j’ai soif de désert, et je sens que dans ce désert intérieur règne une qualité de paix que l’on ne trouve nulle part ailleurs sur la terre.

Que faisons-nous au carmel toute la journée ? Exactement les mêmes choses que lorsque vous êtes chez vous. La différence, c’est que nous essayons de faire tout cela en pleine conscience, attentive toujours à ce que nous sommes en train de faire, pas seulement au cœur ou pendant la prière mais partout. Cela nous donne de jouir du quotidien tel qu’il est, simple, merveilleux, sacré. Nos comprenons ainsi que chaque jour n’est pas un jour de plus mais une occasion de plus pour être plus consciente plus intelligente plus aimante, donc, plus libre !

Une carmélite doit travailler sur la maîtrise de soi, la bienveillance et la joie. Et quand nous sentons le silence vaincre les émotions destructrice, la paix pousse en nous, comme un fruit sucré en plein désert.
La moindre situation est un précieux entraînement pour garder cette paix, cette bonté constante. Oui, les situations les plus dérisoires sont nos entraînements.

J’apprends à voir sans juger pour aimer dans le don pur, libre, et cette victoire n’est certainement pas la mienne ! À travers ma petite personne c’est celle de l’Esprit Saint.

À quoi bon nos prières si entre nous la compassion n’est pas un feu ardent ?
À quoi bon nos silences si nous ne sommes pas capables de nous écouter ?
À quoi bon nos messes si une fois nos génuflexions terminées nous continuons nos petites médisances ?...

Les saints sont tellement plus grand que nous, plus fort que nous, plus… Non ! Il faut dire les choses tels quelles sont, les saints sont des gens comme nous, comme vous. Ils peinent, ils tombent, ils se relèvent, ils ne sont pas parfaits. Il y a que c’est l’amour, c’est la confiance, qui les relèvent, qui nous relèvent, c’est tout.

Vivre d’amour c’est bannir toute crainte tout souvenir des fautes du passé. De mes péchés je ne voit nulle empreinte, en un instant l’amour a tout brûlé.

Ah mon bien-aimé ! Je te vois portant ta lourde croix, et moi je ne porte que mon poumon droit. Mon bien-aimé, je suis loin d’être un ange du ciel, mais si je tombe, à chaque heure qui passe, me relevant tu viens à mon secours, à chaque instant tu me donne ta grâce, je vis d’amour.

Tu le sais, oh mon Dieu, pour t’aimer sur la terre je n’ai rien qu’aujourd’hui.

Je ne meurs pas ! j’entre dans la Vie...
shazam
La vie
Eva Hernandez revêt l'habit de Sainte Thérèse et découvre la foi...
Eva Hernandez revêt l'habit de Sainte Thérèse et découvre la foi...
(extraits) 2011
Ils se sont rencontrés à la caisse d’un supermarché. Il lui a demandé ce qu’elle faisait dans la vie, elle lui a répondu : du théâtre. Il lui a parlé de Thérèse de Lisieux et de son projet d’adapter son œuvre, Histoire d’une âme.…Plus
La vie
Eva Hernandez revêt l'habit de Sainte Thérèse et découvre la foi...

Eva Hernandez revêt l'habit de Sainte Thérèse et découvre la foi...
(extraits) 2011

Ils se sont rencontrés à la caisse d’un supermarché. Il lui a demandé ce qu’elle faisait dans la vie, elle lui a répondu : du théâtre. Il lui a parlé de Thérèse de Lisieux et de son projet d’adapter son œuvre, Histoire d’une âme. Elle ne savait même pas qu’il s’agissait d’une carmélite. Lui, c’est Michel Pascal, metteur en scène, entre autres métiers. Elle, Eva Hernandez, l’actrice qui, depuis janvier 2011 et pendant un an et demi, incarne la sainte.

La jeune femme, le regard tourné en elle-même, cherche alors ses mots pour tenter de décrire ce qui s’est passé. "Ma conversion est réelle, elle n’est ni fulgurante, ni exaltée ni illuminée. Elle s’est opérée en toute raison et par le travail." Aux difficultés matérielles de la création de la pièce s’ajoute en effet un questionnement profond. La comédienne quitte alors le projet pendant quatre mois pour s’abandonner totalement à cette rencontre, tenter de comprendre et lâcher prise. Finalement, quand elle reprend le rôle, elle réalise qu’elle a appris à travailler plus sereinement, à jouer au plus juste.

"C’est comme si l’âme de Thérèse s’incarnait dans un corps, le mien, pour dire au monde ce qu’est une carmélite : un petit être tourné vers la charité, en toute humilité et joie. Ce qui me traverse alors ne m’appartient pas." Si l’actrice, portée par la flamme des convertis, touche son public, c’est que dès la première phrase de la pièce, "Je vous attendais", on sent qu’il y a autre chose qu’une magnifique interprétation.

Pour elle qui ne connaissait pas la prière, les mots de la carmélite ont été une révélation : "Penser à quelqu’un qu’on aime, c’est déjà prier." Des mots qui ont retourné sa vie.

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L’1visible
Eva Hernandez : Le rôle qui a changé sa vie – L'1visible

Eva Hernandez : le rôle qui a changé sa vie (extraits) 10 mars 2012

Je me disais que pour interpréter la vie d’une sainte, il fallait au moins que je sache ce qu’est une prière, une vocation religieuse et que j’observe un peu cette vie. J’ai découvert les oraisons du matin à 8 heures au Sacré-Cœur de Montmartre : pendant trois mois de suite, j’y suis allée tous les matins, parfois même à midi ou le soir, en me disant toujours que c’était pour le travail, pour la pièce que nous écrivions. En réalité, sans le savoir encore, j’avais une soif immense de louer Dieu, de communier. En marchant dans Paris, je m’arrêtais dans des églises inconnues et j’assistais à des enterrements, des mariages, des messes…

Je voulais « comprendre », ressentir de l’intérieur, pour mieux interpréter.

Je ne me lasse toujours pas de jouer, grâce à la foi. Depuis trois ans maintenant, je garde cette même soif, j’apprends à prier tous les jours. Tout cela me donne une assurance, une confiance imparable face à toute épreuve. La vie d’artiste est un vrai combat, un combat pour la reconnaissance et la gloire. Mais vers qui est dirigée cette gloire ? Elle est parfois trop dirigée vers les artifices d’ici-bas. J’ai découvert que la vie religieuse, la vie spirituelle est aussi un réel combat, un combat pour la gloire, mais pas la gloire à l’échelle humaine, qui ne mène qu’à l’idolâtrie : la Gloire qui nous élève au-dessus de nous-même, la Gloire qui nous conduit à l’amour véritable.

Grâce à Thérèse, j’apprends chaque jour l’humilité, la charité, la persévérance, et ce n’est pas encore gagné. J’ai du pain sur la planche… sur les planches !