Fête de la Pentecôte
Fête de la Pentecôte
Chers amis, je vous souhaite une bon et saint dimanche.
La neuvaine au Saint-Esprit vient de s'achever.
J'ai choisi une méditation ascétique du Père de Dreux pour cette fête de la Pentecôte, suivie des différentes qualités de l'Esprit-Saint.
Méditation
Des moyens de conserver le Saint-Esprit.
I. Considérez que Dieu immuable en ses desseins, donne le Saint-Esprit pour toujours, et pour demeurer éternellement en ceux qui le reçoivent, suivant la promesse de Jésus-Christ. Et comme il le donne à ceux qui le demandent, il. le conserve à ceux qui le veulent toujours posséder.
Votre cœur pourrait-il être sans un tel désir, qui doit seconder les bons desseins de Dieu sur vous ? Si vous connaissiez le don de Dieu, le prix de la grâce du Saint-Esprit, vous ne craindriez rien tant que de la perdre.
II. Considérez que le feu d'une affection profane est capable d'éteindre le feu sacré du Saint-Esprit dans votre cœur; de même que l'ardeur de la fièvre peut consumer toute la chaleur naturelle dans votre corps, et produire le froid en vous.
Puisque votre cœur ne peut pas vivre sans amour, ne vaut-il pas mieux qu'il brûle de ce noble feu du Saint-Esprit ? Observez donc par où peut venir dans votre cœur le souffle
de l'antique Serpent, qui éteindrait le feu divin pour en allumer un autre.
III. Considérez que le Saint-Esprit est essentiellement actif : il ne peut pas demeurer oisif. Si donc on le veut conserver, il faut le laisser agir; il faut recevoir ses inspirations et les mettre en pratique. Car si on lui fait résistance, on l'oblige à se retirer; comme le feu s'éteint où il n'y a rien sur quoi il puisse agir.
Ne vous opposez jamais aux mouvements de l'Esprit de Dieu; soyez fidèle à lui obéir. S'il peut régner ainsi en vous, ce sera pour l'éternité.
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L'Esprit Saint a été envoyé sur terre pour six motifs : pour consoler les affligés : pour vivifier les morts : pour sanctifier et pour purifier : pour consolider l'amour au milieu des discordes : pour sauver les justes : enfin, pour instruire les ignorants, car le Christ a dit : «Mon esprit vous apprendra tout.»
La descente du Saint-Esprit sur la Très Sainte Vierge Marie et les Apôtres
Fruit du mystère : la Charité
Prions : Ô Dieu, purifiez les intentions de nos cœurs par l'effusion du Saint-Esprit, afin que nous puissions vous aimer parfaitement et vous louer comme il convient. Par Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.
3ème mystère glorieux : la Pentecôte
"Quand les jours de la Pentecôte furent accomplis, les disciples étaient tous dans un même lieu. Tout à coup, il vint un bruit comme celui d'un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils demeuraient. Alors (...) ils furent tous remplis de l'Esprit-Saint." (Ac 2, 1-4)
Le mystère.
Des langues de feu
Notre Seigneur avait demandé à ses Apôtres de se réunir au Cénacle, et d'y attendre dans la prière que le Saint-Esprit descendit sur eux. Fidèles à cette demande, les Apôtres se rassemblèrent donc en ce lieu.
Et voici qu'au cinquantième jour après la fête de Pâques, un bruit extraordinaire s'y fit entendre. "Des langues de feu se posèrent sur la tête de chacun d'eux et ils furent tous remplis du Saint-Esprit." (D'après Ac 2, 3-4)
On peut bien penser que c'est par la prière de la très sainte Vierge, elle qui était déjà remplie du Saint-Esprit, que les Apôtres en furent remplis à leur tour. Il est dit que ce fut une langue de feu qui se posa sur leur tête. C'est là tout un symbole. Le feu représente à la fois la lumière et la chaleur : la lumière de l'Esprit-saint et le zèle de la charité. Ce furent les dons tout particulier que reçurent les Apôtres.
Comme les Apôtres avaient déjà été baptisés dans l'eau par saint Jean-Baptiste, cette fois ils étaient baptisés dans l'Esprit-Saint. C'est Notre-Seigneur lui-même qui dit de saint Jean-Baptiste : "Jean était une lampe ardente et brillante. (Jn 5, 35). On peut dire cela aussi des Apôtres en raison des langues de feu qui descendirent sur eux lumière de la foi, lumière de la prédication. C'est pourquoi ils se sont mis à prêcher. Ils étaient remplis de la vérité de Notre-Seigneur et en même temps de la charité de l'Esprit-Saint. Ils sentaient donc le besoin de manifester l'Esprit-Saint à travers leurs paroles.
Le zèle missionnaire
Que nous inspire l'Esprit-Saint ? Écoutons ce qui est rapporté dans les Actes des Apôtres. Il est dit que, dès que les Apôtres ont reçu le Saint-Esprit, ils ont parlé. (Ac 2, 4). Qu'ont-ils dit ? Ils ont chanté "les louanges de Dieu" (Ac 2, 11), la gloire de Dieu. Ils ont désormais compris qu'il n'y avait pas autre chose de beau, de grand, de vrai pour nous ici-bas que d'aimer Dieu, de chanter ses louanges, de rendre grâces, parce que Dieu nous a créés, parce qu'il nous a envoyé son Fils Jésus-Christ, qui a été crucifié pour nous et a versé tout son sang pour nous, parce qu'il nous a rachetés et nous a faits enfants de Dieu. Alors ils ont chanté les louanges de Dieu dans leur langue, et ils étaient compris par tous ceux qui étaient venus de tous les horizons du monde. Voilà ce que les Apôtres ont reçu : une foi profonde en la divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Alors que, peu de temps auparavant, ils demandaient encore à Notre-seigneur : "Quand donc restituerez-vous le règne d’Israël ?" (Ac 1 , 6). Ils avaient encore une idée tout à fait grossière de la personne de Notre Seigneur Jésus-Christ. Ils le voyaient roi d’Israël, roi temporel, roi qui aurait donné la suprématie à Israël dans le monde entier. Voilà quelle était encore l'idée des Apôtres peu de temps avant que Notre-Seigneur montât au Ciel, après sa résurrection, après qu'Il eut passé quarante jours avec eux pour leur enseigner ce qu'était le règne de Dieu. Ils n'avaient pas compris. Mais par le Saint-Esprit, ils ont compris qu'il ne s'agissait plus d'un règne temporel, mais d'un règne sur les âmes, sur les intelligences, sur les volontés, sur les cœurs.
Le fruit de la prédication
Le résultat de la prédication, ce fut le baptême et l'effusion de l'Esprit-Saint. Cela est rapporté dans les Actes des Apôtres : "Le cœur transpercé par ce discours de saint Pierre, ils dirent à Pierre et aux autres Apôtres : Frères, que ferons-nous ? Pierre leur répondit : Repentez-vous et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour obtenir le pardon de vos péchés et vous recevrez le don du Saint-Esprit." (Ac 2, 37-38). Les effets du baptême sont précisément : la justification par l'exemption du péché et le don du Saint-Esprit. "Ceux qui reçurent la parole de Pierre furent baptisés et, en ce jour-là, le nombre des disciples augmenta de trois mille personnes environ." (Ac 2, 41). Dès la première effusion du Saint-Esprit sur les Apôtres, quel est le résultat ? Le baptême.
Les fruits du mystère : la descente du Saint-Esprit dans nos âmes et le zèle apostolique.
La descente du Saint-Esprit dans nos âmes.
Cet Esprit-Saint qui ouvrit les yeux des Apôtres, nous l'avons reçu au moment du baptême, puis à la confirmation et par le sacrement de l'Eucharistie. Dans tous les sacrements, c'est l'Esprit-Saint qui agit. Souvenez-vous qu'au jour de votre baptême, le prêtre a dit au démon : "Sors de cette âme, esprit impur, et cède la place à l'Esprit-Saint." Ainsi, le Saint-Esprit a pris possession de nous au moment de notre baptême. Eh bien ! il produit en nous les mêmes effets que chez les Apôtres. Nous ne devons pas en douter un instant. Et quels sont ces effets ? Ce sont les dons du Saint-Esprit, qui sont des dons de lumière et de chaleur, de zèle et d'amour du bon Dieu. Il est très encourageant, très consolant pour nous, chrétiens qui avons été choisis par le bon Dieu pour recevoir cette effusion du Saint-Esprit par le baptême, de penser que nous sommes sous l'influence dynamique, si on peut dire, de l'Esprit-Saint d'une manière permanente. "Ceux-là sont les fils de Dieu, qui sont mus par l'Esprit-Saint " (Rm 8, 14), dit saint Paul.
Je pense que s'il est une chose dont nous avons besoin à notre époque où on ne croît plus, ni à la force de l'Esprit-Saint, ni aux vertus, ni aux dons surnaturels, c'est que nous manifestions par nos paroles et notre vie tout entière cette présence de l'Esprit-Saint. Alors, ressuscitons la grâce de notre baptême, ne la laissons pas s'étioler, ne la laissons pas mourir dans nos âmes, mais ressuscitons-la par la fréquentation des sacrements, par l'assistance à la messe, par la communion à Notre-Seigneur qui nous donnera ses grâces et nous fera croître dans l'amour de Dieu et du prochain.
La docilité au Saint-Esprit dans l'apostolat
Si le Saint-Esprit descend dans nos âmes pour nous sanctifier, il y vient également afin de les enflammer d'un saint zèle pour le salut de notre prochain.
L'Esprit Saint est l'apôtre par excellence et par essence. Cette grande vérité doit donner un caractère particulier à notre apostolat : caractère d'humilité et de confiance ; caractère de disponibilité de nous-mêmes et de toutes nos facultés ; caractère de paix et de sérénité dans toutes les vicissitudes : de succès, d'insuccès, d'épreuves ou de consolations. " Rendez grâces à Dieu en toutes choses." (1 Th 5, 18). La constance dans l'action de grâces manifestera que l'esprit de Dieu est en nous.
Il faut que nous soyons dans une complète dépendance de Dieu dans notre apostolat. Cela est très important. S'il y a une créature qui a été dans la dépendance de Notre-Seigneur et de Dieu, c'est bien la très sainte Vierge Marie. Elle avait cette attitude presque par nature, puisqu'elle n'avait pas le péché originel. Demandons-lui de nous accorder le discernement de la volonté de Dieu.
L'oubli de ce principe de l'Esprit-Saint âme et source de notre apostolat, nous pousserait à copier les adversaires de l'Eglise, à rechercher des expédients, des moyens purement temporels, à mettre notre confiance dans une organisation systématique et rationnelle, à faire de l'hygiène et du social ou de l'économique avant de mettre les âmes en contact avec la source divine d'où découlent tous les bienfaits spirituels et matériels, éternels et temporels. Celui qui est animé de l'Esprit-Saint ne pourra pas se désintéresser de ses frères, sa charité le poussera à toutes les œuvres de bienfaisance spirituelles et matérielles . Celui qui n'est pas animé de l'Esprit de Dieu oubliera de chercher pour ses frères l'appartenance au corps mystique ; il se contentera de leur rechercher quelques biens matériels, oubliant et l'ordre et la mesure voulus par Dieu dans l'usage de ces biens, de telle sorte que sa philanthropie tournera au mal de ceux qu'il veut soulager. Certes, il nous faut passer souvent par les corps pour atteindre les âmes en ce sens que l'exercice de la charité désintéressée touche davantage les cœurs que la parole. Mais nous éviterons d'enlever à notre charité ce qu'elle peut avoir d'invitation à la grâce du salut en manquant de confiance en l'Esprit-Saint, et par un neutralisme ou un laïcisme qui étouffent la grâce de Dieu. Notre-Seigneur guérissant les corps guérissait les âmes et provoquait la louange et la gloire de son Père.
La prière, âme de l'apostolat
Si l'on a cette préoccupation continuelle de faire vivre et croître les âmes dans la grâce, dans l'union au Saint-Esprit, on aura aussi cette conviction que ce n'est pas nous qui ferons croître la grâce dans les âmes, par des moyens humains, par nos belles paroles, par nos beaux sourires et par notre amabilité. Nous devons avoir cette conviction que c'est Dieu qui travaille les âmes, ce n'est pas nous. Si nous avons cette conviction, nous ferons notre possible pour leur faire du bien, pour les convertir, et nous verrons le succès médiocre de nos efforts.
Le sacrifice, source d'un apostolat fructueux
La constatation de la lenteur avec laquelle se fait le travail de la grâce dans une âme et les difficultés qu'on y rencontre, tout cela devrait nous donner une piété plus profonde, plus grande, surtout pour le saint sacrifice de la messe, parce que la source de la grâce, la fontaine des grâces, c'est le saint sacrifice de la messe. Ayons cet esprit missionnaire, au cours du saint sacrifice de la messe et durant notre devoir d'état : je peux attirer les âmes à Jésus et les sauver par l'offrande, par mon abandon à la volonté de Dieu, par l'acceptation de toutes les souffrances qu'Il m'envoie.
La fidélité à la Tradition, assise d'un apostolat fécond
C'est parce que nous sommes des zélateurs du règne de notre Roi que nous gardons fidèlement tout ce qui a été suscité par l'Esprit-Saint dans l'Eglise pour exprimer et réaliser ce règne. Comment ce que l'Eglise a exprimé et fait au cours de vingt siècles pourrait-il n'être plus vrai ni efficace aujourd'hui, quand il s'agit de réalités éternelles ? Cette solidité, elle la puise dans l'Eglise, qui la trouve elle-même dans le seul fondement qui soit éternel : Notre Seigneur Jésus-Christ.
Chers amis, je vous souhaite une bon et saint dimanche.
La neuvaine au Saint-Esprit vient de s'achever.
J'ai choisi une méditation ascétique du Père de Dreux pour cette fête de la Pentecôte, suivie des différentes qualités de l'Esprit-Saint.
Méditation
Des moyens de conserver le Saint-Esprit.
I. Considérez que Dieu immuable en ses desseins, donne le Saint-Esprit pour toujours, et pour demeurer éternellement en ceux qui le reçoivent, suivant la promesse de Jésus-Christ. Et comme il le donne à ceux qui le demandent, il. le conserve à ceux qui le veulent toujours posséder.
Votre cœur pourrait-il être sans un tel désir, qui doit seconder les bons desseins de Dieu sur vous ? Si vous connaissiez le don de Dieu, le prix de la grâce du Saint-Esprit, vous ne craindriez rien tant que de la perdre.
II. Considérez que le feu d'une affection profane est capable d'éteindre le feu sacré du Saint-Esprit dans votre cœur; de même que l'ardeur de la fièvre peut consumer toute la chaleur naturelle dans votre corps, et produire le froid en vous.
Puisque votre cœur ne peut pas vivre sans amour, ne vaut-il pas mieux qu'il brûle de ce noble feu du Saint-Esprit ? Observez donc par où peut venir dans votre cœur le souffle
de l'antique Serpent, qui éteindrait le feu divin pour en allumer un autre.
III. Considérez que le Saint-Esprit est essentiellement actif : il ne peut pas demeurer oisif. Si donc on le veut conserver, il faut le laisser agir; il faut recevoir ses inspirations et les mettre en pratique. Car si on lui fait résistance, on l'oblige à se retirer; comme le feu s'éteint où il n'y a rien sur quoi il puisse agir.
Ne vous opposez jamais aux mouvements de l'Esprit de Dieu; soyez fidèle à lui obéir. S'il peut régner ainsi en vous, ce sera pour l'éternité.
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L'Esprit Saint a été envoyé sur terre pour six motifs : pour consoler les affligés : pour vivifier les morts : pour sanctifier et pour purifier : pour consolider l'amour au milieu des discordes : pour sauver les justes : enfin, pour instruire les ignorants, car le Christ a dit : «Mon esprit vous apprendra tout.»
La descente du Saint-Esprit sur la Très Sainte Vierge Marie et les Apôtres
Fruit du mystère : la Charité
Prions : Ô Dieu, purifiez les intentions de nos cœurs par l'effusion du Saint-Esprit, afin que nous puissions vous aimer parfaitement et vous louer comme il convient. Par Jésus-Christ Notre-Seigneur. Ainsi soit-il.
3ème mystère glorieux : la Pentecôte
"Quand les jours de la Pentecôte furent accomplis, les disciples étaient tous dans un même lieu. Tout à coup, il vint un bruit comme celui d'un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils demeuraient. Alors (...) ils furent tous remplis de l'Esprit-Saint." (Ac 2, 1-4)
Le mystère.
Des langues de feu
Notre Seigneur avait demandé à ses Apôtres de se réunir au Cénacle, et d'y attendre dans la prière que le Saint-Esprit descendit sur eux. Fidèles à cette demande, les Apôtres se rassemblèrent donc en ce lieu.
Et voici qu'au cinquantième jour après la fête de Pâques, un bruit extraordinaire s'y fit entendre. "Des langues de feu se posèrent sur la tête de chacun d'eux et ils furent tous remplis du Saint-Esprit." (D'après Ac 2, 3-4)
On peut bien penser que c'est par la prière de la très sainte Vierge, elle qui était déjà remplie du Saint-Esprit, que les Apôtres en furent remplis à leur tour. Il est dit que ce fut une langue de feu qui se posa sur leur tête. C'est là tout un symbole. Le feu représente à la fois la lumière et la chaleur : la lumière de l'Esprit-saint et le zèle de la charité. Ce furent les dons tout particulier que reçurent les Apôtres.
Comme les Apôtres avaient déjà été baptisés dans l'eau par saint Jean-Baptiste, cette fois ils étaient baptisés dans l'Esprit-Saint. C'est Notre-Seigneur lui-même qui dit de saint Jean-Baptiste : "Jean était une lampe ardente et brillante. (Jn 5, 35). On peut dire cela aussi des Apôtres en raison des langues de feu qui descendirent sur eux lumière de la foi, lumière de la prédication. C'est pourquoi ils se sont mis à prêcher. Ils étaient remplis de la vérité de Notre-Seigneur et en même temps de la charité de l'Esprit-Saint. Ils sentaient donc le besoin de manifester l'Esprit-Saint à travers leurs paroles.
Le zèle missionnaire
Que nous inspire l'Esprit-Saint ? Écoutons ce qui est rapporté dans les Actes des Apôtres. Il est dit que, dès que les Apôtres ont reçu le Saint-Esprit, ils ont parlé. (Ac 2, 4). Qu'ont-ils dit ? Ils ont chanté "les louanges de Dieu" (Ac 2, 11), la gloire de Dieu. Ils ont désormais compris qu'il n'y avait pas autre chose de beau, de grand, de vrai pour nous ici-bas que d'aimer Dieu, de chanter ses louanges, de rendre grâces, parce que Dieu nous a créés, parce qu'il nous a envoyé son Fils Jésus-Christ, qui a été crucifié pour nous et a versé tout son sang pour nous, parce qu'il nous a rachetés et nous a faits enfants de Dieu. Alors ils ont chanté les louanges de Dieu dans leur langue, et ils étaient compris par tous ceux qui étaient venus de tous les horizons du monde. Voilà ce que les Apôtres ont reçu : une foi profonde en la divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Alors que, peu de temps auparavant, ils demandaient encore à Notre-seigneur : "Quand donc restituerez-vous le règne d’Israël ?" (Ac 1 , 6). Ils avaient encore une idée tout à fait grossière de la personne de Notre Seigneur Jésus-Christ. Ils le voyaient roi d’Israël, roi temporel, roi qui aurait donné la suprématie à Israël dans le monde entier. Voilà quelle était encore l'idée des Apôtres peu de temps avant que Notre-Seigneur montât au Ciel, après sa résurrection, après qu'Il eut passé quarante jours avec eux pour leur enseigner ce qu'était le règne de Dieu. Ils n'avaient pas compris. Mais par le Saint-Esprit, ils ont compris qu'il ne s'agissait plus d'un règne temporel, mais d'un règne sur les âmes, sur les intelligences, sur les volontés, sur les cœurs.
Le fruit de la prédication
Le résultat de la prédication, ce fut le baptême et l'effusion de l'Esprit-Saint. Cela est rapporté dans les Actes des Apôtres : "Le cœur transpercé par ce discours de saint Pierre, ils dirent à Pierre et aux autres Apôtres : Frères, que ferons-nous ? Pierre leur répondit : Repentez-vous et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour obtenir le pardon de vos péchés et vous recevrez le don du Saint-Esprit." (Ac 2, 37-38). Les effets du baptême sont précisément : la justification par l'exemption du péché et le don du Saint-Esprit. "Ceux qui reçurent la parole de Pierre furent baptisés et, en ce jour-là, le nombre des disciples augmenta de trois mille personnes environ." (Ac 2, 41). Dès la première effusion du Saint-Esprit sur les Apôtres, quel est le résultat ? Le baptême.
Les fruits du mystère : la descente du Saint-Esprit dans nos âmes et le zèle apostolique.
La descente du Saint-Esprit dans nos âmes.
Cet Esprit-Saint qui ouvrit les yeux des Apôtres, nous l'avons reçu au moment du baptême, puis à la confirmation et par le sacrement de l'Eucharistie. Dans tous les sacrements, c'est l'Esprit-Saint qui agit. Souvenez-vous qu'au jour de votre baptême, le prêtre a dit au démon : "Sors de cette âme, esprit impur, et cède la place à l'Esprit-Saint." Ainsi, le Saint-Esprit a pris possession de nous au moment de notre baptême. Eh bien ! il produit en nous les mêmes effets que chez les Apôtres. Nous ne devons pas en douter un instant. Et quels sont ces effets ? Ce sont les dons du Saint-Esprit, qui sont des dons de lumière et de chaleur, de zèle et d'amour du bon Dieu. Il est très encourageant, très consolant pour nous, chrétiens qui avons été choisis par le bon Dieu pour recevoir cette effusion du Saint-Esprit par le baptême, de penser que nous sommes sous l'influence dynamique, si on peut dire, de l'Esprit-Saint d'une manière permanente. "Ceux-là sont les fils de Dieu, qui sont mus par l'Esprit-Saint " (Rm 8, 14), dit saint Paul.
Je pense que s'il est une chose dont nous avons besoin à notre époque où on ne croît plus, ni à la force de l'Esprit-Saint, ni aux vertus, ni aux dons surnaturels, c'est que nous manifestions par nos paroles et notre vie tout entière cette présence de l'Esprit-Saint. Alors, ressuscitons la grâce de notre baptême, ne la laissons pas s'étioler, ne la laissons pas mourir dans nos âmes, mais ressuscitons-la par la fréquentation des sacrements, par l'assistance à la messe, par la communion à Notre-Seigneur qui nous donnera ses grâces et nous fera croître dans l'amour de Dieu et du prochain.
La docilité au Saint-Esprit dans l'apostolat
Si le Saint-Esprit descend dans nos âmes pour nous sanctifier, il y vient également afin de les enflammer d'un saint zèle pour le salut de notre prochain.
L'Esprit Saint est l'apôtre par excellence et par essence. Cette grande vérité doit donner un caractère particulier à notre apostolat : caractère d'humilité et de confiance ; caractère de disponibilité de nous-mêmes et de toutes nos facultés ; caractère de paix et de sérénité dans toutes les vicissitudes : de succès, d'insuccès, d'épreuves ou de consolations. " Rendez grâces à Dieu en toutes choses." (1 Th 5, 18). La constance dans l'action de grâces manifestera que l'esprit de Dieu est en nous.
Il faut que nous soyons dans une complète dépendance de Dieu dans notre apostolat. Cela est très important. S'il y a une créature qui a été dans la dépendance de Notre-Seigneur et de Dieu, c'est bien la très sainte Vierge Marie. Elle avait cette attitude presque par nature, puisqu'elle n'avait pas le péché originel. Demandons-lui de nous accorder le discernement de la volonté de Dieu.
L'oubli de ce principe de l'Esprit-Saint âme et source de notre apostolat, nous pousserait à copier les adversaires de l'Eglise, à rechercher des expédients, des moyens purement temporels, à mettre notre confiance dans une organisation systématique et rationnelle, à faire de l'hygiène et du social ou de l'économique avant de mettre les âmes en contact avec la source divine d'où découlent tous les bienfaits spirituels et matériels, éternels et temporels. Celui qui est animé de l'Esprit-Saint ne pourra pas se désintéresser de ses frères, sa charité le poussera à toutes les œuvres de bienfaisance spirituelles et matérielles . Celui qui n'est pas animé de l'Esprit de Dieu oubliera de chercher pour ses frères l'appartenance au corps mystique ; il se contentera de leur rechercher quelques biens matériels, oubliant et l'ordre et la mesure voulus par Dieu dans l'usage de ces biens, de telle sorte que sa philanthropie tournera au mal de ceux qu'il veut soulager. Certes, il nous faut passer souvent par les corps pour atteindre les âmes en ce sens que l'exercice de la charité désintéressée touche davantage les cœurs que la parole. Mais nous éviterons d'enlever à notre charité ce qu'elle peut avoir d'invitation à la grâce du salut en manquant de confiance en l'Esprit-Saint, et par un neutralisme ou un laïcisme qui étouffent la grâce de Dieu. Notre-Seigneur guérissant les corps guérissait les âmes et provoquait la louange et la gloire de son Père.
La prière, âme de l'apostolat
Si l'on a cette préoccupation continuelle de faire vivre et croître les âmes dans la grâce, dans l'union au Saint-Esprit, on aura aussi cette conviction que ce n'est pas nous qui ferons croître la grâce dans les âmes, par des moyens humains, par nos belles paroles, par nos beaux sourires et par notre amabilité. Nous devons avoir cette conviction que c'est Dieu qui travaille les âmes, ce n'est pas nous. Si nous avons cette conviction, nous ferons notre possible pour leur faire du bien, pour les convertir, et nous verrons le succès médiocre de nos efforts.
Le sacrifice, source d'un apostolat fructueux
La constatation de la lenteur avec laquelle se fait le travail de la grâce dans une âme et les difficultés qu'on y rencontre, tout cela devrait nous donner une piété plus profonde, plus grande, surtout pour le saint sacrifice de la messe, parce que la source de la grâce, la fontaine des grâces, c'est le saint sacrifice de la messe. Ayons cet esprit missionnaire, au cours du saint sacrifice de la messe et durant notre devoir d'état : je peux attirer les âmes à Jésus et les sauver par l'offrande, par mon abandon à la volonté de Dieu, par l'acceptation de toutes les souffrances qu'Il m'envoie.
La fidélité à la Tradition, assise d'un apostolat fécond
C'est parce que nous sommes des zélateurs du règne de notre Roi que nous gardons fidèlement tout ce qui a été suscité par l'Esprit-Saint dans l'Eglise pour exprimer et réaliser ce règne. Comment ce que l'Eglise a exprimé et fait au cours de vingt siècles pourrait-il n'être plus vrai ni efficace aujourd'hui, quand il s'agit de réalités éternelles ? Cette solidité, elle la puise dans l'Eglise, qui la trouve elle-même dans le seul fondement qui soit éternel : Notre Seigneur Jésus-Christ.