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Homélie du Père Bernard Heudré: Entendre pour écouter. Vous connaissez sans doute l’adage : « Il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre ». Pourtant ce ne sont pas les paroles qui …Plus
Homélie du Père Bernard Heudré: Entendre pour écouter.

Vous connaissez sans doute l’adage : « Il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre ». Pourtant ce ne sont pas les paroles qui manquent, certains jours des flots de paroles, souvent noyés dans de la musique en fond sonore.
Aussi écouter devient pour le moins difficile et pourtant c’est ce que Jésus attend de chacun de nous. Pour nous dire cela, il ne pose pas de point d’interrogation. Il est sur le mode de l’affirmation : « Mes brebis écoutent ma voix ». Quelle magnifique attitude de confiance de sa part !
Mais qui dit brebis dit berger. Il est dommage que le très court Evangile de ce jour ne contient pas le mot « berger » dans ce qu’il est convenu d’appeler l’évangile du Bon Pasteur : « Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis » (Jean 10, 11). Pourtant à y regarder de près, dans le texte grec original, l’évangile ne parle ni du bon, ni du vrai, mais du « beau berger ». Nous sommes là au cœur de la culture grecque, fascinée par la Beauté : une réalité bonne et vraie ne saurait être que belle. Et tout cela, ce n’est pas pour se payer de mots, car ils doivent se traduire en actes.
Revenons à la parole de Jésus. D’abord les brebis écoutent sa voix. Il les connaît. Elles le suivent. Car là est bien l’essentiel : suivre, c’est à dire se laisser guider par Lui, dans la confiance car sa voix est rassurante.
C’est la raison pour laquelle j’aime beaucoup la première statue posée dans la coupole de la Cathédrale. Le Berger n’a pas posé la brebis sur ses épaules, mais sur sa poitrine, sur son cœur. Tout est dit, car tout part de l’amour et conduit à l’amour.