13 mai, Anniversaire de la première apparition de la Sainte Vierge à Fatima 💙 💙 💙

La neuvaine à Notre-Dame de Fatima vient de s'achever.
Prions et agissons dans la mesure de nos moyens pour nos frères persécutés et abandonnés dans les pays orientaux.

Rosaire, Rosario, Roses
boutons de roses par dizaine
effeuillés entre deux doigts :
la fragrance du parfum de Notre Mère
embaume la terre.
Les cieux scintillent pour Vous.
Tous les saints et les anges assistent à ta récitation.
De leur odeur fine, les mèches des cierges allumés
illuminent la terre pour Vous.
Rosaire, boutons de roses rouges
que Notre Mère nous a offerts
Chaque saison récite Votre chant.
Dieu a décidé du rosaire pour créer un lien entre chacun d'entre nous et les âmes qu'Il nous confie au profit de l'amour dans la ressemblance avec la vie rédemptrice de Jésus et de Marie.
Marie Bee

Saint Maximilien Kolbe exprime ceci avec beaucoup de profondeur ce qui suit:
« Quand vous vous apprêtez à lire sur l'Immaculée, n'oubliez pas que vous entrez alors en contact avec un être vivant, pur, immaculé. Les mots que vous lisez sont incapables d'exprimer qui elle est, car ce sont des mots humains, tirés de concepts humains, qui présentent tout seulement dans une perspective terrestre, alors que l'immaculée, n'appartenant qu'à Dieu, vit à un niveau qui dépasse infiniment tout ce qui l'entoure ... En outre, reconnaissez honnêtement que seul, sans son aide, vous êtes incapable de savoir quoi que ce soit sur elle, et par conséquent vous ne pouvez vraiment l'aimer que si c' est elle qui vous éclaire et vous attire dans le cercle de ceux qu' elle aime. Si cela est vrai pour ce que nous lisons sur elle, qu'en sera-t-il quand nous serons en sa présence, quand nous entendrons sa voix, quand nous la verrons telle qu'elle est ? »

Voici l'histoire de la première apparition écrite par Sœur Lucie :
«En haut de la pente de la Cova da Tria, je jouais avec Jacinthe et François, et soudain nous aperçûmes ce qui semblait être un éclair : « Nous ferions mieux de rentrer, dis-je à mes cousins, nous pourrions avoir un orage.
— Oui, en effet, répondirent-ils.
Nous commençâmes à descendre la pente, poussant les moutons vers la route. Nous nous trouvions à peu près à mi-pente, presque au niveau d'un grand chêne qui se dressait là, quand nous avons vu un autre éclair. Nous n'avions fait que quelques pas de plus, quand, devant nous, au-dessus d'un petit chêne, nous aperçûmes une dame vêtue de blanc. Elle était plus brillante que le soleil, et rayonnait d'une lumière plus claire et plus intense qu'un verre de cristal rempli d'une eau étincelant sous les rayons d'un soleil éclatant.
Nous nous arrêtâmes, stupéfaits, devant l'apparition. Nous étions si près, à quelques pas d'Elle, que nous étions baignés dans la lumière qui l'entourait, ou plutôt qui rayonnait d'Elle. Alors Notre-Dame nous parla:

N'ayez pas peur, je ne vous ferai aucun mal — D' où vient votre Grâce? je suis du Ciel. — Qu'attend de moi votre Grâce ?
— Je viens vous demander de venir ici six mois de suite, le 13ème jour, à cette même heure. Plus tard, je vous dirai qui je suis et ce que je veux. Ensuite, je reviendrai ici une septième fois.
— Irai-je au ciel moi aussi? — Oui, vous irez. — Et Jacinthe? — Elle ira aussi. — Et François? — Il ira aussi, mais il devra dire beaucoup de rosaires.
Ensuite, je me rappelle avoir posé des questions sur deux jeunes filles qui étaient mortes récemment. Elles étaient mes amies et avaient l'habitude de venir chez moi pour apprendre à tisser avec ma sœur aînée.
— Maria das Neves est-elle au paradis? — Oui, elle y est. — Et Amelia? — Elle sera au Purgatoire jusqu'à la fin du monde.

— Êtes-vous disposés à vous offrir à Dieu et à supporter toutes les souffrances qu'il voudra vous envoyer comme un acte de réparation pour les péchés par lesquels il est offensé, et pour le supplier de convertir les pécheurs?
— Oui, nous sommes prêts..
— Alors vous allez avoir beaucoup à souffrir, mais la grâce de Dieu sera votre réconfort.
Alors qu'elle prononçait ces derniers mots: « La grâce de Dieu sera votre réconfort », Notre-Dame ouvrit les mains pour la première fois, nous communiquant une lumière si intense que, comme si elle coulait de Ses mains, ses rayons pénétraient dans nos cœurs et dans la profondeur de nos âmes, nous permettant de nous voir nous-mêmes en Dieu, Qui était cette lumière, plus clairement que dans le meilleur des miroirs. Puis, poussés par une impulsion intérieure qui nous était aussi communiquée du dehors, nous tombâmes à genoux, répétant dans nos cœurs: « Très Sainte Trinité, je vous adore, mon Dieu, mon Dieu, je vous aime dans le Très Saint Sacrement ».
Après quelques instants, Notre-Dame parla de nouveau:
— Priez le Rosaire chaque jour, afin d'obtenir la paix pour le monde, et la fin de la guerre.

— Pouvez-vous me dire si la guerre va durer longtemps, ou si elle va se terminer bientôt?
— je ne peux pas vous le dire encore, parce que je n'ai pas encore dit ce que je veux.
Alors Elle commença à s'élever, sereine, en remontant vers l'est, jusqu'à ce qu'Elle disparaisse dans l'immensité du ciel. La lumière qui L'entourait semblait ouvrir un chemin devant Elle dans le firmament, et pour cette raison nous avons parfois dit que nous voyions le Ciel s'entrouvrir.

COMMENTAIRE :
1. « Ne craignez rien, je ne vous ferai aucun mal »
Les premiers mots de Notre-Dame, parce qu'ils sont les premiers, sont très importants.
Ne craignez rien, je ne vous ferai aucun mal!

2. « Je suis du ciel » Certainement inspirée par le Saint-Esprit, Lucie a trouvé le courage de parler et de poser une question :
— D'où vient votre Grâce? Alors Notre-Dame a donné sa première réponse, et Elle n'a pas répondu à la question précisément en disant « Je viens du ciel », ce qui serait certainement vrai.
Non, dit-elle littéralement:
— «Je suis du Ciel», (Dans son premier récit écrit en 1922, Lucie écrit: «Je suis moi-même du Ciel ! )
En ces mots, nous trouvons déjà son mystère entier.

Quand nous demandons aux anges et aux saints: qui êtes-vous, O Immaculée?
Elle répondra: Je suis du Ciel!
Du Ciel: c'est un écho de la Prière du Seigneur: « Notre Père, qui êtes aux Cieux », et de ce Ciel Elle EST de tout Son être et de toute Sa personnalité.
Maintenant, tous les êtres humains sont d'abord «de la terre», enfants de parents humains. Au contraire, Marie est la seule dans notre lignée humaine à être une exception à la règle commune, étant d'abord et principalement «du Ciel», avant d'être «de la terre».

Pourquoi ?
Parce que « Dieu m'a choisie dès le commencement, avant même qu'Il ait commencé à Créer. J'ai été établie dans l'éternité et avant que la terre fût créée; les abîmes n'existaient pas encore, et j'étais déjà conçue. ... J'étais à ses côtés comme le maître d’œuvre.» (Proverbes 8,23-30). La raison de « l'être » de Marie est immergée dans le mystère de Dieu: Sa vie sur terre sera la seule expression visible de Son « je suis moi-même du ciel ». Son essence, Ses racines, Son intimité profonde ne sont pas la création, mais le Créateur, ce ne sont pas le temps, mais l'éternité, c'est tout simplement le Ciel. Elle ne vivra jamais pour autre chose que pour Dieu: de tout Son Être, Elle sera seulement la Fille du Père, la Mère du Fils et le Temple et l'Épouse du Saint-Esprit.

Maintenant, le Ciel est la vie éternelle, la sainteté, la lumière sans ténèbres, la paix éternelle et la plénitude de la perfection: tout est sans tache, immaculé!

Elle peut donc dire: JE SUIS.

Saint Maximilien Kolbe explique ce mystère admirable:

« Elle est unie d'une manière ineffable à l'Esprit Saint parce qu'Elle est Son Épouse, mais cela est vrai pour Elle dans un sens incomparable et plus parfait que lorsque ce terme est appliqué aux autres créatures. De quel genre d'union s'agit-il ? C'est avant tout intérieur ; c'est l'union de son Être véritable avec l’Être du Saint-Esprit. L'Esprit Saint habite en elle, vit en elle, dès le premier instant de son existence, et Il en sera ainsi dans l'éternité. En quoi consiste cette vie dans l'Esprit Saint ? Il est Lui-même l'amour en Elle, l'amour du Père et du Fils, l'amour par lequel Dieu s'aime Lui-même, l'amour de la Très Sainte Trinité, un amour fructueux, un amour fécond. Ce qui ressemble le plus à cela dans le monde, c'est l'union amoureuse. La Sainte Écriture atteste que « les deux forment un seul corps » (Genèse 2,24), et Jésus insiste: « Alors, ils ne sont plus deux, mais une seule chair ». (Matthieu 19,6). D'une façon incomparablement plus rigoureuse, plus intérieure, plus essentielle, le Saint-Esprit vit dans l'âme de l'Immaculée, dans Son Être même, et la rend féconde depuis le premier instant de son existence et tout au long de sa vie , c'est-à-dire pour toujours ».

3. L'unique nécessaire: les choses éternelles Quels sont, dès le début, les grands thèmes de Fatima ?
L'apparition de l'Ange a montré la primauté absolue de Dieu, l'honneur de la Très Sainte Trinité, la conversion à Dieu et la réparation des offenses contre Dieu. Notre-Dame mettra les mêmes thèmes dans le cœur des enfants, quand Elle leur communiquera plus tard la lumière divine pour les plonger dans les profondeurs de la Majesté de Dieu et de l'Amour infini. En outre, les premiers mots prononcés par Notre Dame tournent exclusivement autour des réalités après la mort, d'abord le Ciel et le purgatoire. Pendant la troisième apparition, Elle y associera, d'une manière frappante, la réalité de L'enfer.
Encore une fois inspirée par le Saint-Esprit, Lucie pose la question:
« Et moi, irai-je au ciel? »

Quelle leçon pour nos temps matérialistes et athées, où presque tous sont tournés vers le monde et sa courte vie. Combien de fois la question se pose dans l'esprit des gens de nos jours, même des croyants, même des catholiques zélés? Cette petite question de Lucie
est en quelque sorte le récit de la vie de tous les saints, mais aussi le but de l’œuvre de Rédemption. Tout dans notre vie doit tourner autour de l'UNUM NECESSARIUM, l'unique nécessaire. «Irai-je au Ciel? » Qu'ai-je fait aujourd'hui peur mériter le Ciel? Ô ma Mère Marie, Vous êtes venue répondre à cette question, et ce sera «oui», si je réponds à votre demande, comme les enfants de Fatima Vous ont répondu.

— Et Jacinthe, François, Maria des Neves, Amelia?

Ces questions révèlent ce qui est vraiment important pour nous. Elles contiennent le nouveau commandement de Notre-Seigneur — le véritable amour du prochain. Là encore, quelle leçon pour nous, qui ne nous préoccupons que du bien matériel du monde qui nous entoure et pour qui « l'amour du prochain » est surtout limité à la recherche du bien-être ou des satisfactions terrestres!

Nous devrions apprendre à interroger le monde ainsi: «Qu'en est-il de mes enfants, de mes amis, de mes voisins, de mes parents, de mes ennemis, de mes concitoyens, des autres membres du Corps mystique, etc.? Quel est le but de leur vie? Iront-ils au ciel?»

Là encore la réponse revient à Marie, et ce sera de nouveau « oui » si nous utilisons les moyens nécessaires pour sauver notre âme, en particulier en « priant de nombreux chapelets ».

« Oui, ils y iront ».

Nous devrions nous laisser impressionner profondément par cette promesse consolante de Notre Mère Céleste. Cette promesse est faite pour tous ceux qui La suivront et voudront marcher sur les traces des trois petits enfants. Il est également remarquable que Notre-Dame révèle à Lucie que son amie Marie de Neves est déjà au Ciel, car cette situation n'est presque jamais connue, à l'exception des Saints canonisés. De cette façon, ELLE confirme qu'Elle vient du Ciel avec un seul but : nous guider sur le chemin du Salut.

Purgatoire :

« Et Amélie? — Elle sera au Purgatoire jusqu'à la fin du monde! »

Le catéchisme de Notre-Dame poursuit avec la précision importante qu'«aller au ciel» n'est pas si facile. Le chemin vers la sainteté est un travail ardent qui exige une générosité héroïque. Si « aller au Ciel », si le salut de l'âme, la sainteté, le bonheur débordant dans la « Lumière, qui est Dieu Lui-même » sont certainement le but principal de l'apparition de Notre-Dame, il est également important de savoir que seuls les êtres totalement purs verront Dieu et que, aussi longtemps que l'homme sera infecté par le péché, il ne pourra s'unir à Dieu qui est pure lumière.
Mais comme presque personne ne se trouve totalement pur au moment de la mort, presque personne ne pourrait aller au Ciel si la miséricorde de Dieu n'avait pas créé la « possibilité de purification après la mort », le Purgatoire.

Ce lieu de purification est un feu spirituel qui amende les âmes dans de grandes souffrances. Notre-Dame utilise l'exemple de l'amie de Lucie, Amélie, pour montrer combien ces douleurs peuvent être intenses: «... jusqu'à la fin du monde! » ce qui, traduit dans notre langue, signifie: extrêmes souffrances. Si, selon les Pères de l'Église, une minute au Purgatoire équivaut à plus de cent ans des pires souffrances terrestres, on peut avoir une idée de ce que «... jusqu'à la fin du monde » signifie.

Quelle leçon pour nous, qui sommes pleinement absorbés dans nos difficultés et peines terrestres, enfermés dans nos petites années sur terre, et notre petit groupe de personnes qui nous entourent. La vie sur terre pourrait être comparée à une petite colline, au-delà de laquelle nous pourrions voir une immense vallée où chaque feu regrouperait d'innombrables âmes. Parmi elles, nous pourrions reconnaître nos ancêtres, parents et amis ... Et tous auraient les yeux fixés vers le Ciel et vers cette petite colline d'où ils pourraient obtenir un immense soulagement et souvent la délivrance complète de leurs douleurs, si seulement les vivants étaient moins centrés sur eux-mêmes, s'il leur restait un peu d'amour du prochain pour abréger leurs souffrances. Notre Dame nous rappelle dès le début de son apparition ce monde gigantesque du Purgatoire rempli de milliards d'âmes, d'abord pour nous inciter à les aider (parce qu'elles sont toutes les âmes de Ses enfants bien-aimés), et, ensuite, pour nous rappeler que, après un court passage sur cette terre, cela pourrait être aussi notre place pendant très longtemps, si nous ne nous soucions pas d'aller au Ciel. La pensée du Purgatoire nous aide à nous détacher de notre petit monde dérisoire et à avoir un aperçu du « monde de l'au-delà », l'essentiel et le véritable, et à vivre ainsi dans la vérité.

Enfin, Notre-Dame nous donne une leçon importante sur l’Église: Elle apparaît ici sur notre terre pour rejoindre Ses enfants de L'Eglise militante. Mais l’Église militante n'a pas d'autre objectif que de vivre, « triomphante », dans le Ciel. Entre les deux se trouve l'Église souffrante, qui donne aux pauvres pécheurs la chance de se préparer à la Béatitude éternelle après la mort. Toutes trois sont une seule Église, unies par la grâce de Dieu, dont Notre-Dame est l'instrument.

4. La voie du ciel: prière et souffrance
Une fois le but fixé, Notre-Dame parle des moyens à utiliser.

« Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse dans ce monde, seulement dans l'autre », avait dit l'Immaculée à Bernadette à Lourdes.

De même, à Fatima, après avoir promis le Ciel aux trois enfants; Elle leur annonce immédiatement la « souffrance ». C'est la voie royale de la Croix qui conduit à la Lumière. En 1916, l'Ange les avait déjà invités à offrir sans cesse à Dieu leurs sacrifices: « Et surtout, acceptez et supportez avec soumission les souffrances que le Seigneur vous enverra ».

Aujourd'hui, Notre-Dame leur demande de faire beaucoup plus: « Êtes-vous prêts à vous offrir à Dieu et à supporter toutes les souffrances qu'il veut vous envoyer pour réparer tous les péchés par lesquels Il est offensé et pour Le supplier de convertir les pécheurs? » Encore une fois, Notre
Dame souligne l'immense valeur des sacrifices, des épreuves et des souffrances offerts pour la gloire de Dieu et le salut des âmes.

Il est aussi de la plus haute importance que ces souffrances soient acceptées volontairement pour qu'elles donnent leurs fruits surnaturels. Elles doivent être un acte d'amour pour Dieu et pour son prochain, et vues ainsi, elles sont le parfait accomplissement des premiers commandements. Et plus elles sont acceptées volontiers, plus elles sont des actes d'amour et plus elles portent de fruits. Par conséquent, Notre-Dame demande aux enfants leur libre accord. Et après l'avoir obtenu, elle prononce: « Alors vous aurez à supporter de grandes souffrances ».

En plus des sacrifices et des souffrances, Notre-Dame parlera à chaque apparition des autres moyens à utiliser: la prière! Et d'abord et avant tout, le Rosaire quotidien. L'Ange avait déjà préparé les enfants à une vie de prière, en insistant sur de petites oraisons jaculatoires, auxquelles on pouvait ajouter la « Prière de l'Ange ». Nous verrons que chaque apparition à Fatima est aussi une occasion de nous apprendre à avoir une vie spirituelle régulière et profonde. Si nous utilisons ces moyens, comme les enfants de Fatima, nous verrons se produire les mêmes effets dans notre cœur que dans les leurs.

Le plus important dans une telle vie de prière et de sacrifice est l'aide suprême donné par Dieu Lui-même:

« La Grâce de Dieu vous soutiendra ».

Dans notre route vers le Ciel, nous devons certainement faire des efforts incessants. Mais ce serait une profonde erreur de penser que notre sainteté dépend d'eux. Nos efforts, si importants soient-ils, ne peuvent que nous préparer à l'intervention de Dieu dans nos vies, par laquelle II nous donne Sa lumière, Sa vie, Sa Grâce, qui transforment nos âmes et les sanctifient. Examinons maintenant quelle est la source de cette vérité:

5. La vision en Dieu :
« En prononçant ces mots 'la grâce de Dieu sera votre consolation', Notre-Dame ouvrit les mains pour la première fois, nous communiquant une lumière si intense que, comme si elle coulait de Ses mains, ses rayons pénétraient dans nos cœurs et dans la profondeur de nos âmes, nous permettant de nous voir nous-mêmes en Dieu, Qui était cette lumière, plus clairement que dans le meilleur des miroirs. »

Une vision mystérieuse et étonnante, car elle manifeste d'une façon frappante la Médiation universelle de Marie à laquelle il est donné, par une grâce insondable, d'introduire les âmes dans la Lumière de Dieu. Trois fois les enfants contempleront cet étonnant spectacle qui rappelle l'apparition de la «Vierge aux rayons » (Médaille miraculeuse de la rue de Bac en 1830).

Et Lucie donne cette précision importante:

« Nous sommes tombés à genoux, ceci nous a inspiré une si grande connaissance de Dieu qu'il n'est pas facile d'en parler », Selon les meilleurs spécialistes de Fatima, le cœur même de toutes les apparitions est fait de ces trois infusions de la « Lumière de Dieu » par l'intermédiaire de l'Immaculée.

Ici, chaque mot revêt la plus haute importance.

D'abord, le geste même de Notre-Dame, qui « ouvrit les mains pour la première fois, nous communiquant une lumière si intense que, comme si elle coulait de Ses mains ». Nous devrions tomber à genoux comme les enfants et regarder Ses mains, ces mains qui portaient l'enfant Jésus, qui travaillèrent durement pendant toute sa vie. Lorsque Marie « pleine de grâce » ouvre les mains, un océan de grâces se déverse dans les âmes de tous ceux qui se tiennent auprès d'Elle. Lucie insiste, disant que les grâces (la lumière) coulaient de Ses mains, ce qui signifie que les portes du paradis ne sont pas seulement ouvertes par Elle, mais qu'ELLE EST, ELLE-MEME, LA PORTE DU CIEL.

Que donne-t-Elle? « Une lumière si intense ... DIEU, Qui était cette lumière ... nous-mêmes dans cette lumière plus clairement que nous nous verrions dans le meilleur des miroirs. » Cette « lumière » est la réalité, la seule vraie réalité. Le reste n'est qu'ombre et néant. Ici, l'enfant reçut l'une des plus grandes grâces mystiques possibles, la « vision de Dieu » Lui-même. Ce que les enfants ont vraiment vu et reçu à ce moment-là, nous ne pouvons le définir que par les effets. La première réaction fut ces prières jaculatoires: « O Très Sainte Trinité, je Vous adore! » Dans cette lumière, ils virent le seul vrai Dieu en trois Personnes, le mystère ineffable de la Très Sainte Trinité. «Mon Dieu, mon Dieu, je vous aime dans le Très Saint Sacrement!» Dans cette lumière, ils doivent avoir vu la présence de Dieu dans le monde, un résumé du mystère du salut, qui culmine dans la présence de Notre-Seigneur dans la Sainte Eucharistie.

François disait plus tard: « J'ai aimé voir l'Ange ... J'aimais encore plus voir Notre-Dame ... Ce que j'aimais le plus, c'était de voir Notre-Seigneur envahir nos cœurs dans la lumière de Notre-Dame. J'aime tellement Dieu! »

Les effets de cette vision : les trois enfants ont été comblés d'une plénitude d'amour, dans un total abandon, non seulement au moment de la vision, comme ils l'ont déclaré, mais jusqu' au terme de leur vie mortelle. On peut dire que leur vie entière ne fut rien d'autre qu'une succession ininterrompue d' élans d' amour pour Dieu, une vie en Sa présence, une recherche de Sa volonté et de Son bon plaisir. Ces visions leur apportèrent tant de grâces, que Dieu a accompli ici en quelques minutes pour ces enfants ce qui Lui demande normalement de longues années pour les saints. Ayant connu la Lumière de Dieu, ils ne voulaient rien d'autre que LUI. Cette grâce est exactement celle que Dieu veut accorder à tous ceux qui s'approchent du mystère de Fatima!

La tristesse de Dieu: François dans cette vision de la lumière fut spécialement impressionné par une réalité: «Dieu est très triste à cause de tant de péchés ! Nous ne devons plus jamais commettre de péchés». En effet, il passera sa courte vie dans la contemplation particulière de ce mystère: « je pense à Dieu, qui est si triste à cause de tant de péchés ! Si seulement je pouvais le consoler! » C'est exactement la réponse à la requête de l'Ange qui leur donna la Communion mystique en 1916: « Console ton Dieu! »

Résumé de la première apparition :

Si vous méditez souvent cet événement du 13 mai 1917, vous comprendrez de mieux en mieux à quel point Fatima est éloigné de l'atmosphère sécularisée de notre temps, où le seul objectif est l'homme et sa vie sur terre, considérée comme l'élément le plus important et souvent le seul à prendre en considération. Et même si nous croyons en Dieu, Il n'est pas un élément important, simplement quelque chose comme un organisme de sécurité, un être très éloigné de nous, qui n'a rien à voir avec notre vie concrète. Si saint Pie X proclame que nous sommes au temps de l'Antéchrist parce que les hommes vivent et se conduisent comme si Dieu n'existait pas, alors nous comprenons mieux l'importance de ce premier message de Fatima, dans lequel DIEU est TOUT. Il est Lumière, et en-dehors de Lui, tout est ténèbres. Ainsi, Fatima nous arrache à nos illusions et nous fait résister aux mensonges des maîtres du monde. Ce qui importe, c'est l'éternité: le Ciel ou l'enfer ; et la voie de l'éternité, c'est la prière, les sacrifices, le combat contre le péché, le salut des âmes et par-dessus tout, l'incroyable bonheur dans la LUMIÈRE DE DIEU : DANS SON AMOUR !

L'IMMACULÉE PARMI NOUS

« Vous êtes toute belle, ô Marie », chante notre liturgie. C'est aussi ce que Jacinthe ne cessait de répéter après avoir contemplé la vision céleste:

« Oh ! Quelle belle Dame ! Oh ! Quelle belle Dame! » Si belle que toutes les images, toutes les statues de l'apparition la décevront: «II est impossible de la représenter comme elle est vraiment, et nous ne pouvons même pas la décrire avec des mots de cette terre ».

Sans aucun doute les enfants de Fatima (autant que sainte Bernadette à Lourdes, sainte Catherine Labouré à Paris et Mélanie et Maximin à La Salette) ont eu le privilège de voir le corps glorieux de la Vierge Immaculée, Reine du Ciel et de la Terre, ce corps qu'elle emporta au Ciel. Ils virent Marie telle qu'Elle est maintenant et pour toujours, assise à côté de Son Divin Fils!

Il est utile de La contempler, telle qu'elle est apparue aux voyants, avec tous les détails mentionnés par Lucie: cela nous aidera à l'approcher et à l'aimer beaucoup plus qu'avant!

La Sainte Vierge apparaît

1. Jeune : Comme à Lourdes, Notre-Dame paraissait très jeune; Lucie dit qu'Elle pouvait avoir 15 ans. Cette étonnante jeunesse fait ressortir un aspect de son mystère. Si nous voyons des enfants, ou de jeunes gens, nous pensons souvent à leurs parents. La jeunesse de Marie nous rappelle qu'Elle est « La Fille Éternelle du Père Céleste ». Cet aspect nous amène à penser à Ses origines, à Sa création, à Sa naissance, mais surtout à Sa Conception, son Immaculée Conception. Elle vient en quelque sorte des profondeurs de la Lumière divine, du « sein de la Très Sainte Trinité » dont Elle reçoit en permanence la puissance, la lumière et la beauté.

La jeunesse signifie pureté et beauté. Elle est l'Immaculée! Marie est toujours fraîche dans Son âme, dans Son cœur et dans Son corps, parce qu'Elle est dans la pleine lumière et la pleine vie de Dieu. Nous devrions souvent lever les yeux vers cette éternelle beauté, le chef-d’œuvre de Dieu, le miroir vivant et l'icône de Sa propre LUMIÈRE éternelle.

2. Petite: Comme à Lourdes, elle paraît très petite, à peine cinq pieds de haut, a dit Lucie. Cette petite taille a aussi son sens. Elle nous apprend quelque chose. Dans le bréviaire, nous la chantons: « Quand j'étais petite, j'ai plu au Tout-Puissant, et dans mon sein j'ai porté le Dieu fait homme! » Devant LUI Elle veut être petite, si petite qu'elle pourrait disparaître complètement si c'était possible. Son humilité a tellement plu à Dieu qu'Il L'a choisie pour devenir la Mère du Sauveur.

Quelle différence avec nous, qui désirons seulement devenir «grands», visibles, connus, honorés, appréciés et qui ne pouvons supporter de «disparaître»! Cependant, la voie de la sainteté est là: devenir petit et souhaiter disparaître, pour que Dieu puisse être glorifié.

3. Très proche : Notre-Dame est venue très près des trois enfants. Comme piédestal, Elle a choisi un petit chêne vert, haut d'environ un mètre. « Nous étions si près, que nous nous sommes trouvés dans la lumière qui L'entourait, ou mieux qui émanait d'Elle, à peu près à un mètre et demi ».

Elle regarde toujours les enfants, « Sa voix est douce et agréable », Ne désirons-nous pas nous approcher de ceux que nous aimons, si nous les aimons réellement? Plus nous les aimons, plus nous voulons être près d'eux! Quand nous sommes en leur présence, nous avons le Soin de ne rien dire ni de rien faire qui puisse troubler cette atmosphère d'intimité et d'amour. C'est exactement ce qui se passe â Fatima. Mais attention! C'est Notre-Dame qui s'approche de nous, tant Elle nous aime.

Ce serait un des plus grands bienfaits de notre vie que de comprendre et d'apprécier à quel point Notre-Dame veut être proche de nous, de nos cœurs, de nos vies, de chaque moment de notre vie.

4. Brillante : „Era de luz" Le mot le plus important pour décrire la personne de Notre-Dame est « lumière plus brillante que le soleil ». Lucie dit souvent: « Nous vîmes une dame toute vêtue de blanc, plus brillante que le soleil », une lumière si étincelante qu'elle les éblouissait: «.Elle est arrivée dans une grande lumière. Cette fois encore, Elle m'a aveuglée. De temps en temps je devais me frotter les yeux ».

En bref, c'est dans Son corps ressuscité et dans toute la splendeur de Sa gloire qu'Elle est apparue la Cova da Tria. Et Son corps est semblable à celui de Jésus lui-même pendant Sa Transfiguration: « Son visage brillait comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière » (Mt 17,2). Dans la grande vision du Christ glorieux au commencement de l'Apocalypse, Jésus apparaît «comme le Fils de l'homme, dont la face est comme un soleil brillant de tout son feu» (Apoc. 1,16). Quand Il terrasse Saül sur le chemin de Damas, Il est une fois encore dans la même lumière. « A midi, je vis, sur ma route, une lumière venue du ciel, plus brillante que le soleil, qui resplendissait autour de moi et de ceux qui cheminaient avec moi » (Actes 26,13). La lumière était si intense qu'il en fut ébloui.

Le soleil est seulement l'image de la lumière divine dans laquelle les corps ressuscités de Jésus et de Marie sont baignés. C'est ainsi que la Vierge apparut à Fatima, comme l'Épouse du Cantique des Cantiques: « belle comme la lune, brillante comme le soleil » (Cant. 6,10), et aussi comme la femme de l'Apocalypse: « une femme vêtue du soleil » . (Apoc. 12,1). Par ses apparitions à la Cova da Tria, la Sainte Vierge nous confirme qu'en tant que Mère du « Soleil de Justice », Elle a été revêtue de la Lumière divine depuis son Assomption. Tout en restant une créature, entièrement humaine, Elle a pénétré, pour ainsi dire, dans la sphère de la divinité.

5. Glorieuse : Bien que « toute brillante de lumière », l'apparition avait l'aspect d'une vraie personne humaine, d'une beauté indicible: Son corps paraissait être comme des « ondulations de cette lumière ineffable ». En La priant, nous pouvons d'abord avoir sur Elle un regard profondément spirituel, et essayer ensuite d'imaginer comment les enfants La regardaient: « le visage, avec ses traits délicats et infiniment purs, rayonne dans une auréole du soleil. Les yeux sont noirs. Les mains sont jointes sur le haut de la poitrine. Un beau chapelet avec des grains blancs, brillants comme des perles, pend de Sa main droite et se termine par une petite croix d'argent brillante elle aussi. Les pieds s'enfoncent légèrement dans un petit nuage d'hermine qui flotte sur les branches vertes d'un buisson. La robe, blanche comme neige, tombe jusqu'à Ses pieds. Un voile blanc —un véritable manteau— bordé d'un passement d'or fin, couvre la tête, les épaules, et tombant presque aussi bas que la robe, enveloppe le corps entier ».

L’Église chante lors de la fête de l'immaculée Conception: « Mon âme se réjouira dans le Seigneur parce qu'Il m'a couverte des vêtements du salut, et il m'a habillée de la robe de justice, comme une épouse ornée de ses joyaux » (Introït).

N'est-ce pas ainsi qu'elle est apparue à Fatima? Vêtue d'une robe de lumière, symbole du singulier privilège par lequel elle était préservée de toute atteinte du péché, en vue des mérites futurs de Son Fils. Drapée dans un manteau blanc étincelant resplendissante dans les éclairs de lumière dorée, Elle est l'image de la justice originelle redécouverte et restaurée dans une plus grande splendeur: « Il m'a couverte de la robe de justice ».

Dans les autres descriptions, Sœur Lucie voit également comment Notre-Dame est « ornée de bijoux ». Elle parle particulièrement de l'un d'entre eux comme d'une « boule de lumière », mais sans plus d'explications. Visiblement Notre-Dame de Fatima veut être reconnue et identifiée exactement comme l'Épouse du Cantique et la Femme de l'Apocalypse. L'apparition est l'expression visible de la doctrine catholique sur Marie, en contradiction avec toute autre religion: Elle est l'Immaculée Conception (l'Épouse du Cantique), la Vierge montée au Ciel avec Son corps et Son âme, la Médiatrice de toutes les grâces, la Reine du Ciel et de la Terre, elle a écrasé la tête du dragon (la Femme de l'Apocalypse).

RÉSUMÉ :

Fatima n'est pas seulement un « message », c'est une réalité bouleversante: c'est la présence ici, sur terre, de la Reine du Ciel. Elle veut nous approcher et nous rapprocher d'elle. Plus nous pensons à Elle dans cette apparence pleine de lumière et de majesté, mais aussi d'humilité et de délicatesse, plus Elle peut nous protéger et nous guider, et nous préserver des dangers de l'erreur et du péché. En regardant vers Elle avec les yeux des enfants de Fatima, nous ne pouvons qu'être fascinés par une telle vision, «aveuglés» par tant de lumière! Vivant dans cette clarté, nous démasquerons facilement les fausses lumières qui nous tentent par leur éclat mondain, et qui ne nous impressionneront plus.