La laïcité contre Dieu, l'Église et la France

La laïcité contre Dieu, L'Église et la France - Miles Christi - 10/04/2012
« - Quel est votre but ?, demandait un jour Jaurès à Ferry. - Mon but, répond Ferry, c’est d’organiser l’humanité sans Dieu et sans roi[1]. »

« La laïcité est la pierre précieuse de la Liberté. La Pierre nous appartient à nous, maçons. Nous la recevons brute, nous la taillons au fil du temps, elle nous est chère parce qu’elle nous servira à bâtir le Temple idéal, le futur heureux de l’Homme dont nous voulons qu’il soit le seul maître[2]. »

« En moins de cinquante ans, la France catholique, fille aînée de l’Église, deviendra tout autant la fille aînée de la Maçonnerie (...) Engagé, dans la deuxième moitié du XIXè siècle, dans un combat contre tous les despotismes, politiques ou religieux, l’ordre maçonnique s’identifiera en France et dans tous les pays d’Europe sur qui s’étendra son influence, au combat pour l’établissement des libertés publiques et de la laïcité. Ce sont encore de nos jours les valeurs fondamentales de la République Française[3]. »

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1. Définitions : laïcité et laïcisme.


Le mot laïcité, provient du mot « laïc », issu du latin laicus, lui-même du grec laikos, signifiant ce qui appartient au peuple (laos), par opposition à l’adjectif klêrikos, dérivé du substantif klêros, ce qui a été mis à part, séparé du commun, le clergé. Le mot « laïcité », tout comme ses dérivés (laïcisme, laïciser, laïcisation), sont des néologismes forgés dans la deuxième moitié du XIXè siècle afin de traduire la nature du processus de rupture politico-religieux qui a cours en France depuis la Révolution de 1789. A travers ce nouveau concept de philosophie politique, le « principe de laïcité », on entend signifier la nouveauté absolue d’un pouvoir politique se déclarant incompétent en matière religieuse et prétendant adopter une attitude de « neutralité » vis-à-vis de la religion. Ce passage du régime de catholicité à celui de laïcité constitue un véritable tournant anthropologique : on passe « du monopole de la vérité régnante au pluralisme des systèmes de conviction et de référence, à ce que Max Weber nommait le ‘‘polythéisme des valeurs’’. Il tourne une page dans l’histoire de l’humanité et inspire une expérience sociale inédite (…) Pour la première fois, une société renonce à chercher en Dieu son lien, son garant, son fondement, pour s’en tenir à un contrat entre ses membres où leur accord à la majorité décide du statut accordé à la religion[4]. »

Les catholiques libéraux aiment à distinguer entre la « laïcité », qu’ils considèrent comme étant légitime, et le « laïcisme », qui serait une idéologie hostile à la religion, assimilé à de l’athéisme militant, cherchant à éliminer toute présence religieuse de l’espace public et à réduire la vie religieuse à la seule sphère privée. Mais cette distinction ne saurait en aucun cas être acceptée, car elle identifie à tort la « laïcité » (la fallacieuse et impossible « neutralité » de l’Etat vis-à-vis de la religion, qui n’est en fait rien d’autre que son rejet pur et simple) avec la doctrine catholique de la distinction légitime du pouvoir temporel et du pouvoir spirituel, en accord avec la parole évangélique « rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » (Mt. XXII, 21), qui en aucun cas n’exonère César du devoir qu’il a lui-même aussi de rendre à Dieu ce qui lui revient en justice, à savoir, un culte public et la garantie que les institutions et les lois civiles respectent le magistère ecclésial en matière de foi et de morale. Par conséquent, il vaudrait mieux distinguer une « laïcité » modérée ou limitée, qui exige ladite « neutralité » seulement pour l’Etat et pour ses services, d’une « laïcité » radicale, (le « laïcisme »), qui interdit la présence de toute référence religieuse dans l’espace public, la religion n’étant admise que dans le domaine de la vie privée, en dehors de toute manifestation sociale et publique[5].

Un mot sur le terme connexe et très répandu de « sécularisation » : le latin saeculum (monde, siècle) a donné le mot « séculier », ce qui appartient au « siècle », à la vie profane, par opposition à ecclésiastique ou encore à « régulier », celui qui vit selon la règle de son ordre religieux. De « séculier » dérive « séculariser » : rendre au « siècle », faire passer des biens o une personne de l’état ecclésiastique à l’état séculier et, par extension, faire passer dans le domaine de l’Etat : ainsi la sécularisation des biens du clergé en 1789, et dans ce cas le terme revêt un caractère juridique. Mais il convient de distinguer le terme « laïcisation », qui relève de l’ordre institutionnel et juridique, et qui exprime un volontarisme politique de déchristianisation sociale, de celui de « sécularisation », qui renvoie en général au domaine socio-culturel, et qui désigne un certain détachement social à l’égard de la religion en matière de mentalité et de mœurs, tel celui qui eut lieu en France au XVIIIè siècle, suite à l’œuvre des « philosophes » et des encyclopédistes, ainsi qu’à l’intense activité des loges maçonniques, des salons et des sociétés de pensée où se diffusaient les idées des « Lumières », qui visaient l’ « émancipation » de l’homme par la libération des pratiques individuelles et sociales de la tutelle religieuse.

Ainsi, « la sécularisation concernerait avant tout le rôle de la dynamique sociale et impliquerait une relative perte de pertinence sociale, culturelle (et, en conséquence, individuelle) des univers religieux par rapport à la culture commune (ce qui n’est pas, d’ailleurs, sans impact sur les institutions). Ceux-ci sont moins (ou ne sont plus) des cadres normatifs orientant les conduites sociales dans de nombreux secteurs. La laïcisation, en revanche, concerne avant tout la place et le rôle social de la religion dans le champ institutionnel, la diversification et les mutations sociales de ce champ en relation avec l’Etat et le politique[6]. »

D’où l’on peut conclure que le « laïcisme » (ou laïcité radicale), n’est rien d’autre que la tentative du pouvoir politique d’achever le processus de sécularisation sociale propre à la modernité par voie de contrainte institutionnelle et légale, là où la simple « laïcité » en reste à la séparation de l’Église et de l’Etat, dont le caractère non-confessionnel et la neutralité face aux religions constitue la garantie de la liberté de conscience individuelle (ainsi que du libre exercice communautaire des cultes qui en découle), principe essentiel du libéralisme, qui disjoint arbitrairement vérité et liberté, et sépare le bien particulier du bien commun. Liberté dont Grégoire XVI parlait en ces termes :

« De cette source empoisonnée de l’indifférentisme, découle cette maxime fausse et absurde ou plutôt ce délire : qu’on doit procurer et garantir à chacun la liberté de conscience ; erreur des plus contagieuses, à laquelle aplanit la voie cette liberté absolue et sans frein des opinions qui, pour la ruine de l’Église et de l’État, va se répandant de toutes parts, et que certains hommes, par un excès d’impudence, ne craignent pas de représenter comme avantageuse à la religion[7]. »

2. Origine du concept de laïcité.

Il n’est pas chose aisée de trouver des commencements absolus en matière historique. Grâce à la Révélation, l’origine lointaine peut néanmoins être identifiée avec certitude, puisqu’il s’agit de la rébellion d’Adam au Paradis, qui, sous l’influence du Père du Mensonge, crut bon de chercher son bonheur en ignorant le commandement divin. Sur un plan purement historique, il faudrait parler d’une multiplicité d’origines, d’une pluralité de causes, plus ou moins imbriquées, d’une importance inégale, se succédant durant plus de sept siècles, depuis la moitié du XIè siècle jusqu’à la Révolution dite « Française ».

On peut établir une série d’évènements, d’auteurs, de courants de pensée afin de rendre intelligible le bouleversement qu’a signifié le basculement du principe de catholicité à celui de laïcité, mais sans perdre de vue que « les commencements ne sont jamais aisés à repérer car, en l’absence habituelle d’un évènement qui fasse date, on est renvoyé de proche en proche à la recherche d’un point de départ plus ancien[8]. »

I. La querelle de Rome avec l’Empire.

Les relations entre les deux pouvoirs, temporel et spirituel, n’a jamais été chose facile : les conflits les opposant peuvent être considérés comme étant historiquement à l’origine du long processus historique qui aboutira, à terme, mais renforcé par bien d’autre facteurs, à la laïcité. Depuis Otton I, couronné en 962, les empereurs du Saint- Empire, désireux d’asseoir un pouvoir absolu sur l’Italie, vont exercer un contrôle total sur l’élection des Papes et sur la nomination des Evêques dans l’Empire.

La réforme grégorienne, du nom du Pape Grégoire VII, entreprise par plusieurs pontifes tout au long de la deuxième moitié du XIè siècle, cherche à affirmer l’indépendance du clergé vis-à-vis du pouvoir temporel, interdisant aux laïcs d’intervenir dans les nominations des autorités ecclésiastiques. Cette réforme donnera lieu à un vif affrontement entre la Papauté et l’Empire connu sous le nom de la « querelle des investitures », qui prendra fin avec le concordat de Worms en 1122, mettant un terme aux prétentions impériales de mainmise sur l’Église. Mais le conflit entre les deux pouvoirs, ce qu’il est convenu d’appeler « la lutte entre le Sacerdoce et l’Empire », reprendra durant les deux siècles suivants, avec les empereurs Frédéric I et Frédéric II et les luttes opposant guelfes et gibelins. La mort de Frédéric II en 1250 consacre le triomphe de la Papauté et ouvre sur une période d’accalmie.

II. Le gallicanisme.

Cette accalmie n’est pourtant pas de longue durée, car dès avant la fin du siècle surviendra le conflit opposant Boniface VIII au roi de France, Philippe IV, dit le Bel, qui inaugure, avec le concours de ses légistes, le gallicanisme, théorie politico-religieuse assurant au monarque la mainmise sur les nominations et les décisions des Evêques et visant à réduire au minimum les interventions du Pape dans les affaires de l’Église du Royaume. Commence alors une longue période de cinq siècles de pratique gallicane qui aboutiront presque logiquement à la Constitution Civile du Clergé, votée par l’Assemblée Constituante le 12 juillet 1790, qui mettra l’Église sous la coupe de l’Etat et provoquera le schisme avec Rome.

III. Les théoriciens médiévaux.

Dans le cadre du conflit opposant le Pape à l’Empereur, il y a lieu de signaler l’importance de deux théoriciens, véritables précurseurs de la sécularisation, qui prirent partie pour ce dernier à l’occasion de la dispute qui voyait s’affronter Louis II de Bavière au Pape Jean XXII au début du XIV siècle. Il s’agit de Marsile de Padoue (1280-1343), théologien et jurisconsulte italien, et Guillaume d’Ockham (1285-1347), moine franciscain anglais, théologien et philosophe, principal inspirateur du nominalisme en philosophie. Le premier publia en 1324 le célèbre « Defensor Pacis », où il défend l’idée d’une indépendance absolue de l’Etat par rapport à l’Église, car il détient le monopole de l’autorité légitime et que rien ne doit s’y soustraire. Le franciscain défend la même doctrine dans son « Dialogus » (1338), se plaçant en continuateur de l’Italien dans sa lutte contre le Pape.

IV. La Renaissance.

Cette période joua un rôle très important dans la sécularisation des idées et des mœurs, avec une véritable profusion d’auteurs et d’œuvres marqués par un humanisme naturaliste et paganisant, souvent empreints d’une véritable fascination pour les traditions ésotériques et les syncrétismes religieux, tels Marsile Ficin (1433-1499) et Pic de la Mirandole (1463-1494). L’époque est au scepticisme et à la remise en cause de la vision catholique du monde, basée sur les données surnaturelles de la Révélation et affirmant la subordination de toutes les affaires humaines à Dieu et à la loi de l’Église. « Le Prince » (1513), de Nicolas Machiavel, dissociant complètement la politique de la morale et de la religion, est un exemple représentatif de cet état d’esprit. On peut considérer qu’il est le premier penseur de l’Etat laïque, puisqu’il ne voit pas dans la religion le fondement du pouvoir, qui réside selon lui dans la seule force, mais tout au plus un instrument du pouvoir. On est bien chez ce penseur dans l’autonomisation radicale, aussi bien théorique que pratique, du politique à l’égard du religieux.

V. La Réforme.

Du principe individualiste et subjectiviste du libre examen protestant, refusant toute autorité au magistère de l’Église en matière de Foi et d’interprétation des Ecritures, dérive celui de la liberté de conscience, dont découle de façon nécessaire, sur un plan logique, la légitimité de toutes les confessions religieuses et partant la neutralité du pouvoir politique en matière de religion : dans la doctrine de Luther se trouvent les prémices du rationalisme, du libéralisme et du laïcisme qui finiront par s’imposer partout dans le monde occidental. Comme le dit si bien Christian Eyschen, Secrétaire général de la Fédération nationale de la Libre-Pensée :

« Il faut le dire clairement, la libre pensée est la fille du protestantisme, c’est-à-dire, du libre examen. Quand Luther préconise une lecture personnelle de la Bible, une approche directe et personnelle avec Dieu, il ouvre une porte, il démolit un barrage, il développe une certaine idée de l’individu (…) il est facteur de libertés. Quand on commence à raisonner librement sur la foi, on finit par raisonner librement sur le reste. Le libre penseur est en germe sous le libre croyant[9]. »

VI. Les « Philosophes ».

Héritiers des principes novateurs introduits par la Réforme, des philosophes « modernes », c’est-à-dire ne tenant plus aucun compte dans leur démarche de la science théologique ni des vérités de la Foi telles que les définit le magistère ecclésial, vont théoriser les idées libérales et rationalistes tout au long des XVIIè et XVIIIè siècles et exercer une emprise grandissante sur les esprits cultivés et les classes dirigeantes, favorisés par la rupture de l’unité religieuse et politique provoquée par la Réforme : ainsi, au début, ce sera pour l’essentiel dans des pays gagnés par le protestantisme qu’ils trouveront la liberté et les moyens nécessaires à la expression et à la diffusion de leurs idées subversives (Bacon, Hobbes, Locke, Bayle, Spinoza), avant de réussir à prospérer durablement en France durant le siècle des « Lumières », profitant de la faiblesse et de la naïveté (et parfois même de la complicité : par exemple, Malesherbes protégeant Diderot et son « Encyclopédie ») de la part de figures clés de la Monarchie.

Cette double source du libéralisme et du rationalisme, qui procède lui-même du premier, constitue les deux piliers idéologiques qui donneront un cadre théorique aux révolutionnaires de 89’ : le libéralisme, en dissociant la liberté de la vérité, et le rationalisme, en postulant que « la raison humaine peut organiser la société en ne faisant appel qu’à ses ressources propres et sans se soumettre à un ordre qui n’émanerait pas d’elle (…) La société n’est pas un fait de nature : elle est le fruit d’une construction humaine volontariste qui se réalise à travers un contrat, passé entre tous les individus, qui institue la société civile. Celle-ci est donc le fruit de la raison humaine ; il est logique que la loi devienne en théorie ‘‘l’expression de la volonté générale’’, comme le rappelle l’article 6 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (…) Procédant du rationalisme des « Lumières », le laïcisme refuse donc par principe toute référence à un ordre autre que celui institué par la loi civile et institue ainsi un totalitarisme de la loi positive, qui confond ainsi les notions de légalité et de légitimité[10]. »

3. La laïcité en action.

C’est à partir de la Révolution de 1789 que le principe de laïcité fait son apparition, à proprement parler, car jusqu’à la veille tous les pays européens sont encore confessionnels, la religion est mêlée à la vie de la société, elle est associée au pouvoir, qui trouve en elle sa légitimation, et elle régit les conduites sociales et privées. En effet, « un basculement de civilisation s’opère en 1789. Jusqu’à la Révolution, la France demeure régie suivant le principe de catholicité. Le roi est, ici-bas, le lieutenant de Dieu : institué par la Providence, il a mission de coopérer au salut de ses sujets en organisant la vie sociale selon les règles de la vie éternelle (…) La rupture révolutionnaire introduit le principe de modernité (…) Le gouvernement, abdiquant toute visée salvifique, se dissocie de la loi divine ; il ne dépend plus, pour fixer les règles formelles de la vie en commun, que de sa seule volonté, elle-même assise sur la souveraineté du peuple[11]. »

Il est bien évidemment impossible, dans le cadre succinct de cet article, de passer en revue la totalité des mesures de laïcisation engagés en France depuis l’évènement révolutionnaire : on se contentera donc d’en évoquer quelques-unes des plus significatives, prenant seulement en considération les deux périodes clés de l’instauration de la laïcité, à savoir, le premier quart de siècle révolutionnaire (1789-1814) et la période la plus anticléricale de la Troisième République (1879-1914).

1789-1814 : naissance de la laïcité.

S’il faut retenir un jour précis, c’est, selon René Rémond, le 26 août 1789, jour où l’Assemblée Constituante a adopté la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. En effet : « un de ses articles –le dixième- peut être considéré comme l’acte de naissance de la laïcité, bien que le mot n’y figure point ; nous savons qu’il n’entrera que beaucoup plus tard dans le vocabulaire institutionnel, mais l’idée, ou au moins une partie de son contenu, y est. Il proclame : ‘‘Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public’’ (…) Pour la première fois en France -et en Europe- est reconnu non plus comme une tolérance, mais comme allant de soi, le droit de choisir librement sa religion, peut-être même de n’en avoir point. Or, la liberté de conscience est l’objet et la raison d’être principale de la laïcité. C’est le premier élément de sa définition : tous les autres en seront des déductions, concourant à en assurer l’exercice sans entraves. Cette affirmation est dans l’Europe d’Ancien Régime d’une nouveauté radicale. La France est la première à l’énoncer[12]. »

A cette remarque pénétrante de René Rémond on pourrait ajouter celle non moins pertinente et complémentaire émanant du Code de la laïcité élaboré par la très maçonnique et laïciste Ligue de l’Enseignement, selon laquelle « en proclamant, dans son article 3, que ‘‘le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation’’, la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, du 26 août 1789 clôturait brutalement plus d’un millénaire d’histoire. La France cessait d’être la ‘‘fille aînée de l’Église’’, le pouvoir détenu par le monarque n’était plus la conséquence de son sacre. Le principe de légitimité de droit divin avait vécu, et le mariage mystique entre le roi et la nation se trouvait dissous. Désormais, le pouvoir disposait d’un fondement rationnel, d’une légitimité inscrite dans une référence à la Nation ou au peuple ; l’onction sacerdotale ayant disparu, le pouvoir politique n’exigeait plus une adhésion irrationnelle[13]. »

Quelques dates à retenir : 11 août 1789, suppression de la dîme perçue par le clergé ; 2 novembre 1789, confiscation des biens du clergé, mis à la disposition de la Nation ; 13 février 1790, interdiction des vœux monastiques, jugés incompatibles avec les droits de l’homme, et suppression des congrégations religieuses ; 13 avril 1790, l’Assemblée refuse le Catholicisme comme religion de l’Etat. Cet épisode est d’un tel poids symbolique qu’il mérite qu’on y consacre quelques lignes.

La veille, le 12 avril, « le chartreux Dom Gerle avait déposé une motion (proposant) : ‘‘La religion catholique, apostolique et romaine est, et demeurera toujours la religion de la nation et son culte sera le seul public autorisé’’ [14] » qui fut rejetée en ces termes : « L’Assemblée Nationale, considérant qu’elle n’a et ne peut avoir aucun pouvoir à exercer sur les consciences et les opinions religieuses (…) déclare qu’elle ne peut ni ne doit délibérer sur la motion proposée et qu’elle va reprendre l’ordre du jour concernant les biens ecclésiastiques[15]. » C’est la première fois dans l’histoire qu’un gouvernement refuse de reconnaître le lien qui unit la France à l’Église Catholique.

Paradoxalement, ce rejet du catholicisme n’empêchera pas l’Assemblée, trois mois plus tard, le 12 juillet, de voter la Constitution Civile du Clergé, qui abrogeait de façon unilatérale le Concordat de Bologne de 1516, dénaturant l’organisation ecclésiale et provoquant la rupture avec la Papauté. En effet, « diocèses et paroisses sont remodelés à la manière des circonscriptions administratives, et les évêques, curés et vicaires sont élus par les citoyens actifs selon des modalités analogues à celles des députés et des juges, bouleversant la structure hiérarchique de l’institution catholique[16]. » Le Pape Pie VI condamne la constitution en mars 1791, la déclarant hérétique, ce qui entraîne un schisme au sein du clergé de France entre constitutionnels et réfractaires. Ces derniers sont traqués comme des brigands pour être restés fidèles à Rome, tandis que les premiers forment un clergé national entièrement contrôlé par l’Etat, dans ce qui constitue une manifestation extrême des principes du gallicanisme.

Dans son Bref « Quod aliquantum », du 10 mars 1791, Pie VI explique en quoi la constitution est irrecevable et s’en prend en même temps à la Déclaration des Droits de l’Homme :

« L’Assemblée nationale s’est attribué la puissance spirituelle, lorsqu’elle a fait tant de nouveaux règlements contraires au dogme et à la discipline ; lorsqu’elle a voulu obliger les Évêques et tous les ecclésiastiques à s’engager par serment à l’exécution de ces décrets. Mais cette conduite n’étonnera pas ceux qui comprendront, par l’examen de sa teneur même, que la Constitution décrétée par l’Assemblée n’a en vue et ne poursuit d’autre but que d’anéantir la Religion catholique, et avec elle l’obéissance due aux rois. C’est dans cette vue qu’on établit, comme un droit de l’homme en société, cette liberté absolue, qui non seulement assure le droit de n’être pas inquiété sur ses opinions religieuses, mais qui accorde encore cette licence de penser, de dire, d’écrire et même de faire imprimer à son gré en matière de religion tout ce que peut suggérer l’imagination la plus déréglée : droit monstrueux, qui paraît cependant à l’Assemblée résulter de l’égalité et de la liberté naturelles à tous les hommes. »

L’opposition du Pape aux principes révolutionnaires est totale, comme l’explique très bien Emile Poulat :

« Ce que Pie VI reproche à la Déclaration de 1789 et à la Constitution civile de 1790 qui en découle comme sa première application, c’est d’être une radicale subversion de l’ordre public. La société organique fondée sur la loi divine, naturelle et surnaturelle, est relayée par une association contractuelle entre individus libres et égaux qui ne doivent des comptes qu’à leur conscience personnelle et à la loi majoritaire. Cette association reconnaît à chacun pleine égalité de droits et pleine liberté de pensée. Au lieu de se soumettre à la discipline de l’Église, elle en dispose à son gré, usurpant une autorité qui ne lui appartient pas. Toutes les idées ont libre cours : le libre examen fait loi[17]. »

Le 20 septembre 1792 l’Assemblée laïcise l’état civil, jusque-là tenu par l’Église, ce qui donnait un caractère religieux à tous les grands moments de la vie, naissance, mariage et décès. Le divorce est instauré en même temps que le mariage civil, le sacrement du mariage n’apparaissant plus comme nécessaire pour fonder légitimement une famille, et celle-ci se voyant de surcroît minée en raison du refus de reconnaissance du caractère indissoluble du mariage.

Depuis lors, les différents régimes révolutionnaires seront à la recherche d’une introuvable morale laïque capable de fonder le lien familial et social, car une fois le fondement transcendant supprimé et la stabilité de la loi divine naturelle et révélée évacuée, il ne reste plus qu’à s’en remettre au relativisme qui découle des opinions et des désirs sans cesse renouvelés des « citoyens souverains » :

« Première institution laïque, le mariage civil repose sur une morale qui a rompu les amarres avec le ciel. Quelle morale : en accorde-t-on assez à la liberté individuelle ? En accorde-t-on assez à la famille ? Les débats législatifs qui ont lieu en 1792, et l’évolution subséquente de la législation du mariage, montrent qu’il n’y a aucune évidence (…) Le mariage civil est assez exemplaire de ce que sera, en fait, la morale laïque de la IIIè République : une morale sans fondement unique et qui tente de concilier différentes raisons (…) ce que Max Weber nomme un ‘‘polythéisme des valeurs’’[18]. »

« Polythéisme des valeurs » qui ne pouvait, bien entendu, que conduire à la remise en question d’absolument tout ce qui était admis comme vrai et bon dans la société chrétienne concernant le mariage, la famille, la sexualité et l’éducation des enfants : il suffit de penser, par exemple, au prétendu « droit » à l’avortement ou au « mariage » homosexuel pour saisir l’ampleur du bouleversement sociétal que provoqua la laïcisation du mariage et de la famille, désormais ballotés par les flots de tous les caprices, à la merci de toutes les modes et en proie à toutes les utopies, à toutes les idéologies « égalitaires » et « émancipatrices » que l’on n’a de cesse de servir aux citoyens enfin « régénérés » par les Droits de l’Homme et « éclairés » par les « Lumières » des « Philosophes » et de la Déesse Raison

Dans son préambule, le Code Civil promulgué le 21 mars 1804 par Napoléon ne mentionne pas la religion, indiquant ainsi que l’Etat se veut laïque dans son fondement : »Il existe un droit universel et immuable, source de toutes les lois positives : il n’est que la raison naturelle, en tant qu’elle gouverne tous les hommes. » Et en plusieurs points, le Code contredit le droit canon : ainsi, par exemple, le prêt à intérêt est autorisé, le droit familial reste laïcisé et le divorce est maintenu. Le 6 mai 1806 est créée l’Université impériale, qui régit aussi les lycées, émancipée de l’Église, établissant ainsi un monopole d’Etat en matière d’enseignement.

b. Le laïcisme de la Troisième République.

Les fondements de la laïcité ayant été solidement posés durant le premier quart de siècle révolutionnaire (1789-1814), la IIIè République se chargera de mener l’œuvre à son terme. Le franc-maçon Jules Ferry décrète la dissolution des Jésuites le 29 mars 1880 et dissout les congrégations masculines non autorisées le 30 juin. La loi du 28 mars 1882 laïcise l’enseignement primaire public, en supprimant l’instruction religieuse et en interdisant aux religieux d’occuper le poste de directeur d’école, y compris dans le privé. Les religieux sont interdits d’enseignement dans les écoles primaires publiques par la loi Goblet du 30 octobre 1886.

Le 7 juillet 1904 le franc-maçon Emile Combes fait voter une loi interdisant l’enseignement à tous les religieux : des milliers d’écoles doivent fermer, les biens des congrégations sont mis sous séquestre et des dizaines de milliers de religieux et de religieuses doivent quitter le pays. Par la loi Briand du 9 décembre 1905, dite de séparation des Églises et de l’Etat, celui-ci abroge unilatéralement le Concordat de 1801 et dénie toute existence juridique publique à l’Église, lui imposant de constituer des associations cultuelles dans chaque département, conformément à ce que stipulait la loi Waldeck-Rousseau du 1 juillet 1901 concernant les associations privées constituées entre particuliers, en flagrante violation de la structure hiérarchique de l’Église.

La réaction du Pape face à cette loi fut on ne peut plus claire :

« Qu’il faille séparer l’Etat de l’Église, c’est une thèse absolument fausse, une très pernicieuse erreur. Basée, en effet, sur ce principe que l’Etat ne doit reconnaître aucun culte religieux, elle est tout d’abord très gravement injurieuse pour Dieu, car le créateur de l’homme est aussi le fondateur des sociétés humaines et il les conserve dans l’existence comme il nous soutient. Nous lui devons donc, non seulement un culte privé, mais un culte public et social, pour l’honorer (…) Cette thèse bouleverse également l’ordre très sagement établi par Dieu dans le monde, ordre qui exige une harmonieuse concorde entre les deux sociétés[19]. »

Et voici ce que disait à propos de la laïcité Pie XI en instaurant la fête du Christ-Roi :

« La peste de notre époque, c’est le laïcisme, ainsi qu’on l’appelle, avec ses erreurs et ses entreprises criminelles. Comme vous le savez, Vénérables Frères, ce fléau n’est pas apparu brusquement ; depuis longtemps, il couvait au sein des Etats. On commença, en effet, par nier la souveraineté du Christ sur toutes les nations ; on refusa à l’Église le droit - conséquence du droit même du Christ - d’enseigner le genre humain, de porter des lois, de gouverner les peuples en vue de leur béatitude éternelle. Puis, peu à peu, on assimila la religion du Christ aux fausses religions et, sans la moindre honte, on la plaça au même niveau. On la soumit, ensuite, à l’autorité civile et on la livra pour ainsi dire au bon plaisir des princes et des gouvernants. Certains allèrent jusqu’à vouloir substituer à la religion divine une religion naturelle ou un simple sentiment de religiosité. Il se trouva même des Etats qui crurent pouvoir se passer de Dieu et firent consister leur religion dans l’irréligion et l’oubli conscient et volontaire de Dieu[20]. »

Voici la déclaration de l’Assemblée des Cardinaux et Archevêques de France sur les lois de la laïcité le 10 mars 1925:

« Les lois de laïcité sont injustes d’abord parce qu’elles sont contraires aux droits formels de Dieu. Elles procèdent de l’athéisme et y conduisent dans l’ordre individuel, social, politique, national, international. Elles supposent la méconnaissance totale de Notre-Seigneur Jésus-Christ et de son Évangile. Elles tendent à substituer au vrai Dieu des idoles (la liberté, la solidarité, l’humanité, la science, etc.), à déchristianiser toutes les vies et toutes les institutions. Ceux qui en ont inauguré le règne, ceux qui l’ont affermi, étendu, imposé n’ont pas eu d’autre but. De ce fait, elles sont l’œuvre de l’impiété, qui est l’expression de la plus coupable des injustices, comme la religion catholique est l’expression de la plus haute justice[21]. »

C’était une époque où le clergé avait encore le courage d’affirmer haut et fort la doctrine catholique, avant qu’il ne finisse par faire siens les principes de la franc-maçonnerie et des différentes forces révolutionnaires qui poursuivent toutes depuis 1789, en dépit de leurs divergences de surface, un seul et même objectif : neutraliser l’influence sociale de l’Église, déchristianiser les nations et les peuples, séculariser les mœurs et la culture, laïciser les lois et les institutions. En un mot : détruire la civilisation chrétienne en substituant au principe de catholicité celui de laïcité. Force est de constater que le but qu’ils recherchaient a été parfaitement atteint. A un tel point que leurs ennemis d’hier sont devenus leurs plus fidèles alliés d’aujourd’hui, car ils ont renoncé, dans leur aveuglement stupéfiant, aux vrais principes catholiques et ont embrassé, avec une conviction aussi enthousiaste qu’insensée, les idées subversives conçues dans les loges, celles-là mêmes qui ne font qu’exécuter le mot d’ordre de leur maître Voltaire : « Ecrasez l’infâme ! »

4. L’Église « conciliaire » adopte le principe de laïcité.

Afin d’illustrer mon propos, voici un exemple, parmi une quantité innombrable, montrant la situation invraisemblable qu’il nous est donnée de vivre depuis le CVII et la déclaration Dignitatis Humanae sur la liberté religieuse. Voici ce que disait à l’Assemblée des Evêques de France le 10 novembre 2003 Mgr Ricard, qui était alors le président de la conférence épiscopale :

« Nous reconnaissons la laïcité de l’État. Celle-ci désigne la neutralité de l’État. Dire que ce dernier est neutre signifie qu’il n’est inféodé à aucune confession religieuse ni à aucune idéologie. Cette neutralité, comme cadre institutionnel, repose sur l’autonomie respective du domaine politique et du domaine religieux. Le concile Vatican II a été très clair : ‘‘Sur le terrain qui leur est propre, la communauté politique et l’Église sont indépendantes l’une de l’autre et autonomes’’ (Constitution pastorale Gaudium et spes, n° 76, 3) […]. La laïcité renvoie à ces valeurs républicaines de liberté, d’égalité et de fraternité. Ces valeurs sont profondément nôtres, même si nous-mêmes, nous les chargeons du poids de l’expérience évangélique[22]. »

Ainsi donc la soi-disant « neutralité » de l’État vis-à-vis de Dieu serait une « valeur » à défendre, puisque, grâce à elle, on empêche que l’État ne soit « inféodé » à une confession religieuse ? L’État confessionnel catholique s’opposerait-t-il donc par principe à la légitime indépendance temporelle dont la société politique doit à juste titre jouir vis-à-vis de l’Église ? La prétendue « autonomie » de la société civile serait-t-elle donc absolue à l’égard du pouvoir spirituel ? Et la loi positive, issue de la « volonté générale » émanant du « peuple souverain » se suffirait-elle à elle-même en vue de fonder sa nécessaire légitimité ? L’État n’aurait-t-il donc pas d’instance morale supérieure à lui-même susceptible de l’éclairer sur le plan éthique, n’aurait-il donc plus à reconnaître la loi de Dieu et à chercher à s’y conformer dans ses actes, dans ses lois et dans ses institutions ?

Et puis, sérieusement, la « philosophie » des « Lumières » dont se réclame l’État laïc n’est-elle pas précisément une idéologie ? La franc-maçonnerie est-elle idéologiquement neutre ? L’humanisme laïc n’est-il pas bourré de présupposés métaphysiques ? Enfin, la vision naturaliste de l’homme et de la société sur laquelle repose la déclaration des Droits de l’homme et du citoyen, n’est-elle pas incompatible avec la révélation divine et la mission de l’Église ? Non, vraiment, on croit rêver. On reste interdit face à une telle analyse, dont il est difficile de dire si elle relève davantage de la naïveté, de l’ignorance, du déni de réalité ou encore d’un parti pris idéologique…

Cet exemple n’est pas isolé. La « laïcité » fait désormais partie intégrante de la doctrine sociale de « l’église conciliaire », comme le prouve cette déclaration de la Congrégation pour la doctrine de la foi du 24 novembre 2002 : « Pour la doctrine morale catholique, la laïcité, comprise comme autonomie de la sphère civile et politique par rapport à la sphère religieuse et ecclésiastique -mais pas par rapport à la sphère morale-, est une valeur acquise et reconnue par l’Église[23]. »

La doctrine traditionnelle est donc bien périmée : le cardinal Ratzinger s’en est longuement expliqué dans son livre Les principes de la théologie catholique, publié en 1982 : « Dans les pays à forte majorité catholique, régnait encore largement l’optique d’avant la Révolution : presque personne ne conteste plus aujourd’hui que les concordats espagnol et italien cherchaient à conserver beaucoup trop de choses d’une conception du monde qui depuis longtemps ne correspondait plus aux données réelles[24]. De même presque plus personne ne peut contester qu’à cet attachement à une conception périmée des rapports entre l’Église et l’État correspondaient des anachronismes semblables dans le domaine de l’éducation et de l’attitude à prendre à l’égard de la méthode historique critique moderne. […] Contentons-nous ici de constater que le texte [de Gaudium et spes[25]] joue le rôle d’un contre-syllabus dans la mesure où il représente une tentative pour une réconciliation officielle de l’Église avec le monde tel qu’il est devenu depuis 1789[26]. »

Conclusion.

Pour finir, laissons la parole à Ferdinand Buisson, cofondateur de la très maçonnique Ligue des droits de l’homme, qu’il présida de 1914 à 1926. Il administra aussi les tout autant maçonniques Ligue de l’enseignement et Association nationale des libres penseurs. Il fut un acteur majeur de la laïcisation de l’école primaire aux côtés du frère ∴ Jules Ferry, et de la suppression des congrégations religieuses enseignantes en 1904. Dans un discours prononcé à Toulouse en 1904, en pleine bataille politique visant à obtenir la loi de séparation de l’Église et de l’État, il tint les propos suivants :

« Nous sommes, dans ce pays, les propagateurs d’un programme politique qui peut se définir ainsi : constituer un peuple qui ne désespère pas de réaliser lui-même, par la seule force et à la seule lumière de la raison, toutes les réformes, toutes les améliorations d’ordre matériel, d’ordre intellectuel ou d’ordre moral nécessaires aux progrès de la société humaine, en d’autres termes, tirer de la nature humaine toute seule tous les principes d’organisation d’une société où règne la justice, sans avoir besoin de demander à une autorité extérieure les bases d’un nouveau décalogue[27]. »

On ne saurait rendre d’une façon plus lumineuse le but poursuivi par la laïcité, par le projet humaniste et rationaliste de sécularisation radicale de la société humaine : supprimer la loi de Dieu et toute réalité transcendante dans la vie de la cité en les remplaçant par un ordre social nouveau de type prométhéen, créé exclusivement par l’homme et pour l’homme, créature finie et imparfaite se découvrant soudainement autonome et auto-suffisante, s’enfermant obstinément dans sa seule nature devenue imperméable à la grâce divine et refusant de reconnaître sa finitude et sa dépendance foncière à l’endroit de son Créateur.

L’être humain se rend ainsi incapable, par son aveuglement volontaire, de percevoir et d’accepter les lois naturelles et surnaturelles en dehors desquelles il ne saurait devenir qu’un apprenti sorcier creusant sa propre tombe. Geste ô combien troublant et d’une portée inouïe, qui n’est certes pas sans rappeler la révolte primordiale. Transposition mondaine de la chute angélique, écho temporel du cri de défi lancé aux origines de la Création et qui semblerait, paradoxalement, constituer la devise de la société sécularisée, le mot d’ordre scrupuleusement suivi par la civilisation moderne : « non serviam…»[28]

Annexe : François et la laïcité de l’État.

13/03/2014

Cela fait un an que François a été élu. Il est important de savoir quelle est sa position concernant la question de « l’État laïc ». Tout d’abord, rappelons que le « principe de laïcité » est la pierre d’angle de la pensée illuministe, celle par laquelle Dieu est banni de la sphère publique, l’État ne tenant plus compte de la loi divine ni du magistère ecclésial dans l’exercice de ses fonctions, et agissant désormais de façon totalitaire, car refusant de reconnaître toute instance morale au-dessus de lui-même susceptible de l’éclairer intellectuellement et de l’orienter moralement dans son action : loi divine, loi naturelle, loi ecclésiastique.

L’État moderne entend alors devenir absolument indépendant de toute transcendance dans son action, la seule source de légitimité reconnue par lui étant la volonté générale et, par conséquent, la loi positive que les hommes se donnent à eux-mêmes. La séparation de l’Église et de l’État est l’aboutissement logique de ce principe, selon lequel l’État, c’est-à-dire, la société politiquement organisée, n’a pas à rendre à Dieu le culte public qui lui est dû, ni à respecter la loi divine dans sa législation ni à se soumettre aux enseignements de l’Église en matière de foi et de mœurs.

Il va sans dire que cela n’a rien à voir avec la légitime autonomie dont la société civile jouit à l’endroit du pouvoir religieux dans sa propre sphère d’action, à savoir, celle de la recherche du bien commun temporel, sachant que celui-ci est essentiellement ordonné à celle du bien commun surnaturel, à savoir, le salut des âmes : c’est la doctrine catholique traditionnelle de la distinction des pouvoirs spirituel et temporel et de la subordination indirecte de ce dernier au premier.

La laïcité s’oppose à cet ordre naturel des choses et constitue une machine de guerre en vue de la déchristianisation des institutions, des lois et de la société dans son ensemble. Le grand artisan de la prétendue neutralité religieuse de l’État, l’idéologue de la « non-confessionnalité » du pouvoir politique est la franc-maçonnerie, ennemi juré de la civilisation chrétienne. Mais ladite « neutralité » n’est qu’un leurre, car le pouvoir temporel ne saurait en aucun cas se passer d’une instance morale lui fournissant les principes d’ordre moral qui régissent son activité.

La République Laïque n’est neutre en matière spirituelle et morale qu’en apparence, puisqu’elle reçoit ses principes de la contre-église, à savoir, de la franc-maçonnerie : « La laïcité est la pierre précieuse de la Liberté. La Pierre nous appartient à nous, maçons. Nous la recevons brute, nous la taillons au fil du temps, elle nous est chère parce qu’elle nous servira à bâtir le Temple idéal, le futur heureux de l’Homme dont nous voulons qu’il soit le seul maître. » (La laïcité : 1905-2005, Edimaf, 2005, p.117, livre collectif publié par le Grand Orient de France à l’occasion du centenaire de la loi de séparation de 1905.)

Cette précision ayant été faite, voyons la position de François à l’égard de cette question. Dans un discours tenu à la classe dirigeante du Brésil le 27 juillet, dans le cadre des JMJ organisées à Rio de Janeiro, il a fait l’éloge de la laïcité et du pluralisme religieux, allant jusqu’à se réjouir du rôle social joué par les « grandes traditions religieuses, qui exercent un rôle fécond de levain de la vie sociale et d’animation de la démocratie (!!!) » Et François de poursuivre : « La laïcité de l’État (…) sans assumer comme propre aucune position confessionnelle, est favorable à la cohabitation entre les diverses religions. »

Laïcisme, pluralisme, œcuménisme, relativisme religieux, démocratisme : le nombre et l’envergure des erreurs contenues dans ces quelques mots, condamnées formellement et à de multiples reprises par le magistère, nécessiterait un développement prolongé qui dépasse largement le cadre de cet article. Pour tous ceux qui souhaiteraient approfondir la doctrine catholique en la matière, voici les documents pontificaux essentiels : Mirari vos (Grégoire XVI, 1832), Quanta cura, avec le Syllabus (Pie IX, 1864) ; Immortale Dei et Libertas (Léon XIII, 1885 et 1888) ; Vehementer nos et Notre charge apostolique (Saint Pie X, 1906 et 1910) ; Ubi arcano et Quas primas (Pie XI, 1922 et 1925) ; Ci riesce (Pie XII, 1953).

Voici, en guise d’exemple, un passage de l’encyclique Quas primas, par laquelle Pie XI instituait la solennité du Christ-Roi :

« Les États, à leur tour, apprendront par la célébration annuelle de cette fête que les gouvernants et les magistrats ont l’obligation, aussi bien que les particuliers, de rendre au Christ un culte public et d’obéir à ses lois. Les chefs de la société civile se rappelleront, de leur côté, le dernier jugement, où le Christ accusera ceux qui l’ont expulsé de la vie publique, mais aussi ceux qui l’ont dédaigneusement mis de côté ou ignoré, et punira de pareils outrages par les châtiments les plus terribles, car sa dignité royale exige que l’État tout entier se règle sur les commandements de Dieu et les principes chrétiens dans l’établissement des lois, dans l’administration de la justice, dans la formation intellectuelle et morale de la jeunesse. »

La lecture de ces textes du magistère permet de comprendre que l’État « laïc », prétendument « neutre » en matière religieuse, « non-confessionnel », « incompétent en matière religieuse », et autres sophismes semblables, est une aberration philosophique, morale et juridique moderne, une monstruosité politique, un pur mensonge idéologique qui bafoue la loi divine et l’ordre naturel. La distinction (et non pas la séparation) des pouvoirs temporel et spirituel est une chose, la prétendue « autonomie » du temporel vis-à-vis de Dieu, de son Église, de la loi divine et de la loi naturelle en est une autre : cela s’appelle l’apostasie des Nations.

Cette apostasie est le fruit mûr des « Lumières », de la franc-maçonnerie, de la révolution dite « française » et de toutes les sectes infernales qui en sont issues (libéralisme, socialisme, communisme, anarchisme, etc.) Ce sont là les ennemis impitoyables de Dieu et de son Église, qui ont atteint leur objectif diabolique de détruire de fond en comble la société chrétienne et d’ériger à sa place la cité de l’homme sans Dieu, créature désormais enivrée par l’autonomie fallacieuse et insensée dont elle serait censée jouir à l’égard de son Créateur : c’est en cela que réside l’essence de ce qu’il est convenu d’appeler « la modernité », en dépit de ses visages variés et multiformes.

« Modernité » qui ne peut aboutir, à terme, qu’à l’avènement du royaume de l’Antéchrist, figure eschatologique de l’homme impie qui rejette tout ce qui est au-dessus de lui-même et de sa propre volonté souveraine, à savoir la révélation, l’enseignement de l’Église, la loi divine et enfin, en toute logique, et pour sa plus grande honte, la loi naturelle elle-même. Pensons, par exemple, à ces vrais délires, à ces aberrations proprement inimaginables que sont le « mariage » homosexuel, l’adoption « homo-parentale », le « droit » à l’avortement, la soi-disant « industrie » pornographique, l’école-sans-Dieu mais avec l’intervention du Planning-Familial et l’enseignement obligatoire de la théorie du genre, le « droit » au blasphème, et j’en passe…

Personnification effroyable de la créature qui prétend faire de sa liberté, désormais considérée comme absolue, la seule et unique source de la loi et de la morale, créature imbue d’elle-même et aveuglée par son arrogance dérisoire qui entend en définitive prendre la place de Dieu. Quand je dis que c’est dans la prétention insensée de la créature de se passer de son Créateur que réside le trait essentiel de la modernité, je ne veux bien entendu pas dire que tous les hommes qui au long de l’histoire ont contribué à développer et à incarner les principes recteurs de la modernité sont tous des ennemis conscients et déclarés de Dieu, mais il se trouve que c’est là l’aboutissement logique de ce qui est à la racine du mal moderne, à savoir, une attitude de repli de l’individu sur sa propre subjectivité, doublée d’un refus de reconnaître un ordre objectif qui le dépasserait et auquel il devrait se soumettre librement en vue de réaliser son humanité, qu’il s’agisse de la connaissance des universaux, de la hiérarchie et du magistère ecclésial, de l’ordre surnaturel de la grâce, de la révélation divine, de la primauté du bien commun sur le bien individuel, de la complémentarité homme-femme, etc.

Ce sont là les multiples facettes de l’état d’esprit moderne : nominalisme, volontarisme, subjectivisme, individualisme, humanisme, rationalisme, naturalisme, protestantisme, libéralisme, relativisme, utopisme, socialisme, féminisme, homosexualisme, etc., dont la racine est toujours la même : le sujet « autonome » voulant s’émanciper de l’ordre objectif des choses, et dont la conséquence inéluctable est le projet insensé de chercher à bâtir une civilisation nouvelle qui, ayant exclu Dieu de la vie de la Cité, veut tout fonder sur le libre arbitre souverain de l’homme, devenu la source de toute légitimité. Le principe de la laïcité de l’État en est la plus parfaite incarnation et sa figure emblématique.

« Le jour où vous mangerez (le fruit défendu) vos yeux s’ouvriront et vous serez comme des dieux qui connaissent le bien et le mal » (Gn. 3, 5), suggérait le Serpent à Eve, laquelle, faisant preuve d’une ouverture d’esprit remarquable et d’un sincère respect envers le légitime pluralisme religieux, trouva le dialogue avec son respectable interlocuteur fort enrichissant. Vous connaissez la fin de l’histoire : Eve et Adam finirent par en manger, se retrouvèrent nus, furent punis par Dieu et chassés du Paradis.

Les vieilles nations européennes qui conformaient la Chrétienté en mangèrent également, les mets s’appelant cette fois-ci Droits de l’Homme, Démocratie et Laïcité. Elles se retrouvent nues à présent. Quant au châtiment, inéluctable, il finira par arriver, tôt ou tard :

« Je vis monter de la mer une bête qui avait dix cornes et sept têtes, et sur ses cornes dix diadèmes, et sur ses têtes des noms de blasphème (…) Il lui fut donné de faire la guerre aux saints et de les vaincre. Il lui fut donné pouvoir sur toute tribu, tout peuple, toute langue et toute nation. » (Ap. 13, 1 et 7)

Mais l’Antichrist, « l’homme impie, le fils de perdition » (2, Thes. 2, 3) sera précédé par un faux prophète, singerie diabolique du rôle de précurseur tenu jadis par Saint Jean-Baptiste disposant les esprits à l’arrivée imminente du Messie : « Puis je vis monter de la terre une autre bête. Elle avait deux cornes, semblables à celles d’un agneau, mais elle parlait comme un dragon. » (Ap. 13, 11) Les deux bêtes, celle de la mer et celle de la terre, l’Antichrist et le Faux Prophète, sont indissociables, tout comme le sont le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel dans la société humaine.

En régime de Chrétienté, les deux pouvoirs coopéraient en vue de faire respecter la loi divine dans la société. Mais dans le cas qui nous occupe, les deux pouvoirs ont changé de signe et sont au service de Satan, la deuxième bête -le pouvoir religieux prévaricateur- frayant la voie de la première et induisant les hommes à se soumettre à elle : « Elle fait que la terre et ses habitants se prosternent devant la première bête. » (Ap. 13, 12)

La première bête représente, en premier lieu, le pouvoir temporel apostat, celui du régime « démocratique » laïc et sécularisé, ennemi de Dieu, mais qui sera un jour détenu par une personne concrète, l’Antichrist. La deuxième bête, de son côté, représente le pouvoir religieux dévoyé, à la tête duquel se trouvera un jour aussi une personne concrète, le faux prophète ou Antichrist religieux. Les temps où l’on verra ces prophéties s’accomplir, sont-ils proches ? Il est difficile d’avoir des certitudes d’ordre concret dans ce domaine et de donner une réponse catégorique ; en revanche, on peut affirmer sans hésitation possible que, lorsque le nouveau pape fait un éloge appuyé de la laïcité de l’État, à l’instar de ses prédécesseurs récents dans le pontificat et en conformité avec le magistère post-conciliaire, la nécessité de scruter les prophéties que nous venons d’évoquer devient de plus en plus manifeste.

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[1] Louis Capéran, Histoire contemporaine de la laicité française, T. I, Rivière-1957, p. 12
[2] La laïcité : 1905-2005, Edimaf, 2005, p. 117, livre collectif sur la laïcité publié par le Grand Orient de France à l’occasion du centenaire de la loi de séparation de 1905
[3] 1728-2003 : 275 ans de maçonnerie française, godf-eauvive.org/24,5,7,0,7/-----ans-de-Maconnerie-francaise.html
[4] Emile Poulat, Documents Episcopat, 2001 : La laïcité qui nous gouverne au nom de l’Etat, p. 3, catholique.fr/…la-laicite-qui-nous-gouverne-au-nom-de-letat-.html
[5] Yves de Lassus, « Connaissance élémentaire de la laïcité », Action Familiale et Scolaire, 2009, p.12, afs.e-catho.com
[6] Jean Baubérot, « Sécularisation et laïcité », 2004, jeanbauberotlaicite.blogspirit.com
[7] Encyclique Mirari vos, 1832, laportelatine.org/magistere/gregoire-xvi/encyclique-mirari-vos-1832
[8] René Rémond, L’invention de la laïcité, p. 35, Bayard, 2005
[9] De la tolérance à la liberté de conscience, theolib.com/penser.html
[10] Quand César se fait Dieu, revue Permanences n° 411, mai 2004, ichtus.fr
[11] Philippe Portier, L’Episcopat français et la loi de séparation, in Patrick Weil -dir.- Politiques de la laïcité au XX siècle, p. 203-4, Puf, 2007
[12] René Rémond, op. cit., p. 35-6
[13] Code de la laïcité, ch. II, www.laicite-laligue.org
[14] Jacqueline Lalouette, La séparation des Églises et de l’Etat, p. 39, Seuil, 2005
[15] Réimpression de L’ancien moniteur, T. IV, p. 109-10, imprimerie d’A. René et Cie., 1840
[16] Jean Baubérot, Histoire de la laïcité française, p. 12, Puf, 2000
[17] Liberté, laïcité. La guerre des deux France et le principe de la modernité, p. 98, Cerf-Cujas, 1988
[18] Baubérot, op. cit., p. 21
[19] Saint Pie X, encyclique Vehementer nos, février 1906,
vatican.va/…/documents/hf_p-x_enc_11021906_vehementer-nos.html
[20] Encyclique Quas primas, décembre 1925,
vatican.va/…ls/documents/hf_p-xi_enc_11121925_quas-primas.html
[21] In M. Creuzet-F. Gousseau, Laïcisme, cléricalisme et action des catholiques dans la Cité, p. 133, Montalza, 1970
[22] catholique.fr/…-leglise-catholique-dans-la-societe-francaise.html
[23] « Note doctrinale concernant certaines questions sur l’engagement et le comportement des catholiques dans la vie politique ».
[24] Le concordat espagnol, signé en 1953, était considéré par Pie XII comme un modèle du genre. Son article 1er disait : « La religion catholique, apostolique et romaine continue d’être la seule de la nation espagnole. » Il fut modifié, à la demande de Rome, en 1967 et 1979. De la même manière, le concordat italien de 1929 fut transformé le 18 février 1984. Le premier article du texte déclare que désormais « le principe des accords du Latran selon lequel la religion catholique est l’unique religion de l’État italien n’est plus en vigueur ». Le cardinal Casaroli s’est réjoui de ce que l’Église avait renoncé à « ses privilèges » et le pape Jean-Paul II a déclaré que ce nouveau concordat devait être considéré comme « d’inspiration idéale » (Osservatore Romano, 20-21 juillet 1984).
[25] « Sur le terrain qui leur est propre, la communauté politique et l’Église sont indépendantes l’une de l’autre et autonomes » (GS 76, 3).
[26] Cardinal Ratzinger, Les principes de la théologie catholique. Esquisse et matériaux, Paris, Téqui, 1982, p. 427. Un peu plus loin (p. 437), le cardinal insiste : « Le “démantèlement des bastions” que Hans Urs von Balthasar réclamait déjà en 1952 était effectivement un devoir pressant. »
[27] Jacqueline Lalouette, op. cit., p. 420/1
[28] Une version légèrement remaniée de cet article fut publiée dans le numéro 93 de la revue Le Sel de la Terre, des Dominicains d'Avrillé.
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La laïcité contre Dieu, l'Église et la France
Ludovic Denim
Si vous me permettez, il faudrait une étude complète complémentaire pour illustrer dans la réalité comment la laïcité n'a toujours été qu'une façon hypocrite de ne combattre que l'Eglise Catholique avec son gouvernement maçonnique qui finançait la construction de la 1ère mosquée en France... puis toutes les autres en contournant cette même charte de la laïcité qu'ils avaient établis en les …Plus
Si vous me permettez, il faudrait une étude complète complémentaire pour illustrer dans la réalité comment la laïcité n'a toujours été qu'une façon hypocrite de ne combattre que l'Eglise Catholique avec son gouvernement maçonnique qui finançait la construction de la 1ère mosquée en France... puis toutes les autres en contournant cette même charte de la laïcité qu'ils avaient établis en les finançant sous l'aspect cultuel.
Le nombre de cas où ils ont hypocritement outrepassé leur laïcité ou contourné celle-ci est juste inouï comme le financement des mosquées en France par le biais de pays étrangers. Malheureusement, la population ne comprend rien mais on imagine très mal une entreprise nationale sur son marché ne pas se défendre face à une telle concurrence à moins d'être totalement neutralisée.
De la laïcité, ils n'en ont jamais voulu puisqu'en séparant l'état et l'église, c'est la banque et l'état qu'ils voulaient marier et nous préparer la mise en esclavage de l'humanité avec l'islam et le communisme qui sont deux systèmes totalitaires permettant de garder leurs populations pauvres et combatives pour les gens au pouvoir au contraire de l'Eglise Catholique grâce à laquelle nous avons pu maintenir, après leur soi-disant révolution "française", les soins gratuits, les hôtels-Dieu bien qu'ils les aient renommés, l'instruction pour les filles (qu'ils ont multipliés pour la dévoyer et abrutir les générations à venir), les jours de congés (holy days) et les jours de repos hebdomadaires.
La laïcité a été un paravent pour illusionner la population jusqu'à qu'ils puissent arriver à ce moment où le communisme va renaître de ses cendres et apparaître de nouveau sous son vrai jour après avoir mis le capitalisme par terre (ce qui est en cours avec ce virus) et pour que le communisme ne soit plus combattu (accords de Metz), et avec lui que l'islam puisse rentrer au sein de nos forteresses et qui ne sont plus que des lignes Maginot en tant que remparts inutiles autour des villes.
Ludovic Denim
Par exemple, j'ai oublié ceci : ulysse.univ-lorraine.fr/…nce -- 1970-,AND&mode=advanced
Comment se fait-il qu'il puisse y avoir des livres à la gloire de la franc-maçonnerie dans les bibliothèques et apparemment même celles universitaires et que les livres chrétiens y soient interdits ?
C'est quoi ce pays franchement où la Bible même est interdite des bibliothèques... Toute leur laïcité n'est …Plus
Par exemple, j'ai oublié ceci : ulysse.univ-lorraine.fr/…nce -- 1970-,AND&mode=advanced

Comment se fait-il qu'il puisse y avoir des livres à la gloire de la franc-maçonnerie dans les bibliothèques et apparemment même celles universitaires et que les livres chrétiens y soient interdits ?

C'est quoi ce pays franchement où la Bible même est interdite des bibliothèques... Toute leur laïcité n'est qu'une gigantesque gageure pour tromper les Catholiques et le plus incroyable étant que ça fait 2 siècles que ça dure.