Le grand œcuménisme : les loups et les moutons forment une famille
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Le lendemain, il revint et brouta comme les moutons. Ceux-ci se débarrassèrent de leur timidité devant le loup.
Le loup entama alors une conversation : "Vous, les moutons, pensez que nous, les loups, mangeons les moutons. C'est une croyance erronée que le berger vous a inculquée pour pouvoir vous exploiter. Vous voyez bien que, comme vous, je ne fais que manger de l'herbe. Je ne suis pas votre ennemi. Vous devez reconnaître vous-même qui est votre ennemi. Je vous le demande : Qui vous tond et vous vole la laine qui vous protège du froid" ?
"Les bergers", bêlèrent les moutons.
Le loup poursuivit : "Qui vous traie et prend tout le lait pour lui ?"
"Les bergers", fut la réponse unanime.
"Qui vous prend vos agneaux et lâche les chiens sur vous pour restreindre l'espace de votre liberté ?", demanda encore le loup.
"Les bergers", répondirent les moutons.
"Qui est donc en réalité votre ennemi, le loup ou le berger ?", insista le loup.
"Les bergers", crièrent les moutons.
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"Oui", ont crié les moutons avec enthousiasme. Ce sont les jeunes béliers qui criaient le plus fort. Quelques moutons plus âgés, qui exprimaient des doutes, furent réduits au silence.
Puis le loup dit : "Ce pâturage n'est pas l'endroit approprié pour une république florissante de moutons et de loups. Ici, nous sommes en danger permanent. Suivez-moi dans la forêt, vous serez ainsi libérés du berger et de ses chiens".
Tout comme les moutons avaient autrefois suivi les bergers, ils suivaient maintenant le loup dans la forêt, vers la terre promise de la liberté.
Après quelques jours, les moutons remarquèrent que certains d'entre eux avaient disparu pendant la nuit. Ils firent part de leur inquiétude au loup.
Celui-ci leur répondit : "Nous vivons dans une république de liberté. Ceux qui ne sont pas contents peuvent s'en aller. Ce sont les rigides qui nous ont abandonnés".
Les moutons se calmèrent alors. Les nuits suivantes, quelques moutons disparurent à nouveau.
Le loup dit : "Nous n'allons pas ériger un rideau de fer. Les conservateur qui préfèrent se soumettre à la dictature des bergers peuvent bien partir".
À plusieurs reprises, des moutons ont disparu pendant la nuit. Finalement, il ne restait plus qu'un seul mouton du troupeau. Fidèle à elle-même, elle dit : "Cher loup, même si toutes les autres brebis t'ont quitté, je te reste fidèle".
"C'est bien", dit le loup en mangeant le dernier mouton. C'est ainsi que la république des moutons et des loups connut une fin sans gloire.
"Ils viennent à vous comme des moutons inoffensifs, mais en réalité, ce sont des loups voraces. Vous les reconnaîtrez à leurs fruits". (Jésus-Christ, Mt 7,15).