"Le Chemin néocatéchuménal" ou "Néocatéchuménat". Un mouvement sectaire du Vatican. Introduction.
Une jeune voisine m'a fait part, à la fois de ses doutes et de la séduction concernant "le Chemin Néocatéchuménal" appelé aussi "Néocatéchuménat". Etudiante à Marseille, elle a été accostée par une membre de sa paroisse pour venir à des "catéchèses". Elle en est sortie quelque peu perplexe et est venue me demander mon avis.Dans un prochain post, je reviendrai sur mon expérience.
L’organisation appelée Le Chemin Néocatéchuménal (ou Néocatéchumat) a donné lieu à des doutes, des perplexités, et des opinions opposées à l’intérieur de l’Église Catholique depuis plusieurs années. Certaines personnes, laïques ou ecclésiastiques, voient le Chemin comme une bénédiction de l’Esprit. D’autres, de même importance, considèrent le Chemin comme étant dangereux dans la doctrine et la méthodologie ; elles l’ont comparées à une secte, l’appelant "une église dans l’Église".
Le Néocatéchuménat insiste que leur intention est de revenir à une façon d’être une Église semblable à celle des premières communautés Chrétiennes. Le Chemin se justifie contre les accusations d’être une secte en disant qu’ils sont persécutés. Le Néocatéchuménat insiste sur le fait que quiconque suit cette voie sera capable de faire des choix très radicaux et, par conséquent, cette personne sera sujet à la persécution comme toute personne qui suit Jésus sérieusement dans sa vie quotidienne.
Puisque que j’ai observé une communauté Néocatéchuménale pendant plusieurs années, je voudrais écrire quelques unes de mes réflexions. Je veux faire ma petite contribution afin d’aider les gens à comprendre le maquillage psychologique de ceux qui souscrivent au « Chemin ». Une autre motivation qui m’incite à écrire mes expériences vient du livre que j’ai lu, et écrit par le psychiatre Américain, Jerry Bergman. Le titre de ce livre était « Les Témoins de Jehovah et la Santé Mentale » (1996) dans lequel se trouvaient de brillantes analogies entre le Chemin Néocatéchuménal et les Témoins de Jehovah.
Quelle que soit la correcte étymologie, le terme, secte, a pris une connotation profondément négative dans le monde aujourd’hui. Il dénote un esprit fermé et une grande limitation avec le monde « extérieur », cela signifiant avec ceux qui ne font pas partie de la secte et qui ne partagent pas les mêmes idées et activités.
Le problème avec le conditionnement psychologique à l’intérieur d’une secte est que c’est encore un sujet de débat parmi les savants.
Selon Frank (1974), les processus mentaux utilisés pour attirer une personne dans une secte sont très ressemblant à ceux utilisés en psychothérapie alors qu’un des résultats est la relation rassurante qui se développe entre le psychothérapeute et le patient. Dans une organisation sectaire, ensemble avec les autres (frères et sœurs de la communauté et des catéchistes), l’adepte se sent mieux et, en fait, souvent devient la projection inconsciente du père rassurant et de la figure parentale.
Les organisations sectaires ont toujours été accusées de (ce qui est habituellement appelé) « lavage de cerveau », mais aujourd’hui le terme, « pensée-réformée », créé par Lifton (1961), est préféré. La personne qui devient membre d’un groupe sectaire modifie sa conduite. Le changement se manifeste si subtilement que le sujet lui-même ne le percevra que difficilement. C’est une histoire bien différente pour ceux qui sont proches du sujets et discernent le changement. Ainsi, nous avons le terme conversion. Mais est-ce vraiment une vraie conversion ?
Maintenant, pour ceux d’entre vous qui ne sont pas familiers avec le Chemin Néocatéchuménal, une brève synthèse est nécessaire afin de savoir ce qui est arrivé à ceux qui en font partie depuis plusieurs années (quelques fois vingt ans ou plus, dépendant de « l’esprit de conversion » de la personne). Qui atteint la fin du Chemin, sera capable d’affirmer qu’il est capable d’affirmer qu’il a compris ce qu’est le baptême ou, encore mieux, il l’aura redécouvert.
Très souvent, la personne qui joint le Chemin n’est ni un parent ou un ami de celui ou celle qui en fait partie. Ce membre parle du Chemin avec un tel enthousiasme qu’il frise la pédanterie. Il se sent pressé par un devoir « missionnaire » de partager les « merveilles » du Chemin avec d’autres frères et sœurs. Qui décide alors de prendre contact avec le mouvement doit participer à quinze catéchèses qui se tiennent en général dans la paroisse chaque semaine qui suit. Après les avoir complétées, le membre est obligé de participer à une "convivence" (comprendre, un temps vécu ensemble), un week-end proloné en immersion totale, qui débute un vendredi soir et se termine un dimanche après-midi. A partir de là, une communauté sera formée.
La convivence est un crescendo de sensations et de nouvelles expériences. L’expérience (spécialement pour quelqu’un qui n’a jamais été croyant) déclenche quelque chose dans la personne afin qu’elle devienne de façon incisive et profondément engagée. Ça remue et réveille quelque chose présent en chaque être humain : le besoin de ce qui est saint et d’un sens à la vie. Malheureusement, les organisations sectaires profitent de ces besoins.
Pendant la Prière du Fidèle, chacun peut prier tout haut, librement, exprimant n’importe quel sentiment l’habitant. Même durant l’homélie du presbytre, chacun « peut partager avec ses frères et sœurs ce que le Seigneur lui a communiqué dans les lectures et comment la vie a changé grâce au Chemin ». S’ouvrir aux autres est un élément très important du programme. En se révélant à la lumière de ce qui est lit dans les Écritures, une interprétation existentielle est donnée à sa propre vie. Cela prépare aussi le Néocatéchumène à s’ouvrir aux frères et sœurs de la communauté de choses qui ont été le plus cachées et d’inavouables principes, faits, et épisodes de la vie de chacun.
Une autre étape est la Redditio, où le Credo et la Traditio sont données. Après cela, le Néocatéchumène raconte l’histoire de toute sa vie devant l’assemblée entière – souvent parsemée avec les plus inopportuns détails à propos du changement que le Chemin a produit dans sa vie… et il récite le Credo. Le Chemin se termine avec « l’élection » et le renouvellement des promesses baptismales.
Une euphorique et auto-grossissante atmosphère est créée à l’intérieur de la communauté qui atteint son point culminant dans la Vigile Pascale. La vigile est célébrée durant la nuit et de jeunes enfants sont baptisés. Le temps passant et les enfants grandissants, ils seront soumis à une formation religieuse qui est très discutable.
Je voudrais envelopper ces réflexions sur le Chemin par le résumé ce qui suit :
Kiko et ses catéchistes ont une autorité souveraine. Quelque chose qu’un catéchiste a dit est parlant, « Même les prêtres devraient faire partie du chemin et se convertir ! »
Les gens qui suivent le Chemin se considèrent comme choisis de façon prédéterminée pour devenir le sel et la lumière de l’Église et du monde.
Il est promis aux membres du Chemin le salut en le Chemin comme style de vie unique et cher pour quelques privilégiés. Une chose souvent dite par les catéchistes est, « si vous entreprenez ce chemin, vous aurez l’esprit de Jésus Christ. Nous sentons que cela a été vrai pour nous dans nos vies. »
Cela crée une attitude de ségrégation contre ceux qui ne font pas partie du Chemin. Sont inclus dans les exclus : des Chrétiens qui font partie de l’Église, des gens qui sont actifs dans d’autres mouvements catholiques, et même les Catholiques méprisés qui vont à la Messe le dimanche. Personnellement, j’ai vu plusieurs personnes qui sont plus riches en miséricorde que bien des Néocatéchumènes.
Les disciples de Kiko mettent l’emphase sur les activités missionnaires même si ils ont des grandes familles.
Souvent sans même le réaliser, le Néocatéchuménat adopte un langage, un jargon particulier qui les fait se démarquer et les distingue des autres.
Généralement, le Néocatéchuménat réagit assez violemment lorsque quelqu’un critique le Chemin. Ils essaient d’éviter le sujet, où comme c’est le cas spécialement avec les catéchistes, ils ont recours à la dialectique ( le signe du meilleurs sophiste). Une fois, je fus vraiment frappé de la façon dont une personne du Chemin réagit envers un homme qui lui dit qu’il n’y croyait pas. Au début, le disciple du Chemin donnât son le témoignage personnel de sa vie. Même s’il était commun dans sa critique du pape et des évêques, il ne se mit pas en colère jusqu’au moment où l’homme critiqua le Chemin. Aimant à peine son ennemi dans la dimension de la croix !
Grandir dans la foi est grandir dans l’amour sans s’occuper durant des années avec beaucoup d’activités, préparations, célébrations, en passant par différentes étapes ou autre chose. Plusieurs Néocatéchumènes ont l’illusion que s’acquitter d’œuvres, « faire des choses », et « être actif » pendant des années fait de vous des convertis. L’on devrait dire au monde, pourtant, qu’un document a été publié par le Saint Siège en 1986 par le Conseil pour la Promotion de l’Unité Chrétienne. Intitulé « Le Phénomène des Sectes ou Les Nouveaux Mouvements Religieux : Un Défi Pastoral » . À la page trois, parlant de l’intolérance présente dans les sectes, « un esprit semblable peut être rencontré dans des congrégations de personnes qui appartiennent à des églises ou des communautés ecclésiales. »
Maintenant, quelques questions qui n’ont toujours pas de réponses : Pourquoi les textes de Kiko sont-ils si rigoureusement tenus secrets ? Pourquoi le Néocatéchuménat le rend-il pas publique ses revenus ? Ont-ils déjà considérés que les critiques dirigées contre eux, doctrinales et méthodologiques, pouvaient être faites à partir de l’amour de la vérité et non par le démon persécuteur qui a de la rancune contre eux ? À voir comme ils sont familiers avec la Parole, n’ont-ils pas jamais réfléchis à ce verset d’Osée qui dit, « c’est l’amour qui me plaît et non les sacrifices. La connaissance de Dieu, plutôt que les holocaustes. » (Osée 6 : 6).
Nous reviendrons, jour après jour sur le sujet....
Quelques références :
www.psychologue-clinicien.com/chemin.htm
www.youtube.com/watch
Publié par Mission Saint Hilaire à 03:01
Libellés : Chemin, Néocatéchuménal, Néocatéchuménat, Secte
Source de l'article: Mission Saint Hilaire