ELisée Pierre
ELisée Pierre

Reportage sur la veillée pascale à Morgon

3-LE MASSACRE DE LA SEMAINE SAINTE SOUS PIE XII: UNE VICTOIRE DE LA FRANC-MAÇONNERIE
VIGILE PASCALE QUASI IDENTIQUE A LA CÉRÉMONIE MODERNISTE-PAUL VI=> 4-LE…
RAPPELS HISTORIQUES
Jeune homme, Eugenio Pacelli fut confié au cardinal Rampolla FM .*., qui choisit pour lui le cursus moderniste de la Capranica,
-1899,
après son ordination, l'abbé Pacelli accompagna constamment Rampolla, comme son …Plus
3-LE MASSACRE DE LA SEMAINE SAINTE SOUS PIE XII: UNE VICTOIRE DE LA FRANC-MAÇONNERIE

VIGILE PASCALE QUASI IDENTIQUE A LA CÉRÉMONIE MODERNISTE-PAUL VI=> 4-LE…

RAPPELS HISTORIQUES
Jeune homme, Eugenio Pacelli fut confié au cardinal Rampolla FM .*., qui choisit pour lui le cursus moderniste de la Capranica,
-1899,
après son ordination, l'abbé Pacelli accompagna constamment Rampolla, comme son secrétaire particulier. Ses proches collègues au Vatican étaient les membres de l'"équipe" de Rampolla : Della Chiesa (futur Benoît XV), Gasparri, Radini-Tedeschi et Roncalli (futur Jean XXIII).
-1904,
Secrétaire de la Commission pour la codification du droit canonique.
-1911, envoyé par Pie X au couronnement de son opposant, le Chef de l'église hérétique anglicane, George V (première fois depuis plus de 350 ans…).
-1911, sous-secrétaire aux Affaires ecclésiastiques extraordinaires du cardinal Gasparri FM .*.
-1917, sacré évêque par Benoît XV (ancien secrétaire particulier de Rampolla, le considérant comme son vénéré Maître; Della Chiesa dont l'élévation au cardinalat fut plusieurs fois refusées, il ne devint cardinal que 3 mois avant son élection au conclave)
et nommé Nonce en Bavière.
-1929, crée cardinal par Pie XI qui en fait son secrétaire d'Etat succédant à Gasparri FM.*.
-1935,
crée camerlingue, il conduit la négociation et la signature de plusieurs concordats.
-1939,
succède à Pie XI, en prenant le nom de Pie XII.
-Pie XII gardant une admiration pour le Chef de l'église hérétique anglicane, depuis sa mission ordonnée par Pie X, décorera sa cuisine de 2 portraits: ceux du roi et de la reine d'Angleterre.
-Pie XII choisit comme confesseur le très "oecuméniste" père Agustino Bea. Dès 1935, pour la première fois depuis la révolution protestante Agustino Bea participa à un congrès protestant d'exégèse biblique et il finit même par présider le congrès hérétique...
-1948, Pie XII nomma le Père Lazariste Annibale Bugnini FM .*. Secrétaire de la Commission pour la réforme liturgique.
-1951/1955, la Semaine Sainte fut réformée en profondeur, la plus grande semaine pour les catholiques fut massacrée.

Certains essayent vainement de faire croire que ce fut une réformette quasi sans importance, liée à la nouvelle génuflexion, déférence inconvenante ici, introduite le vendredi saint pour l'oraison "pro perfidis Judaeis".
Ignorance ou mensonge: ce furent en réalité des modifications dévastatrices.
Ses promoteurs avouèrent que ce fut le prélude des changements pour la "nouvelle messe".
-1953, Pie XII créa Roncalli cardinal,
malgré le fait que le Saint Office avait un épais dossier sur lui: dès 1914 il était "suspect de modernisme", puis il s’était vu retirer brusquement sa charge de professeur au séminaire du Latran en mi-semestre pour ses enseignements non orthodoxes en 1925.
-1954, Pie XII, contrairement au mythe traditionaliste ne sanctionna pas Montini, mais Pie XII fit sacré Montini évêque, avec promotion le jour même comme Archevêque de Milan, le diocèse plus important d’Italie...
-1959, Jean XXIII nommera Annibale Bugnini,
Secrétaire de la commission préparatoire à vatican2 sur la liturgie.
Bugnini sera le véritable maître d’œuvre de la réforme liturgique menant à la "nouvelle messe" en 1969 sous Paul VI.
-1969, «Le commencement de cette rénovation a été l’œuvre de Notre prédécesseur, ce même Pie XII, dans l’instauration de la vigile pascale et de l’Ordo de la Semaine sainte, qui constitua la première étape de cette adaptation du Missel romain aux besoins de notre époque ». Paul VI, Constitution Apostolique Missale Romanum, 3 avril 1969.

ANNIBALE BUGNINI FM .*.

Depuis 1946, le père Annibale Bugnini était le rédacteur en chef de Ephemerides liturgicae,
revue publiée par le Centro Liturgico Vincenziano (de saint Vincent de Paul) à Rome.
En 1948, Pie XII crée une « Commission pour la réforme liturgique », et le travail qu’accomplit le Père Bugnini dans la revue plaît tellement à Pie XII qu’il nomme Bugnini Secrétaire de la commission. C’est donc l’année suivante que Bugnini va publier son premier plan de destruction de la liturgie latine.
Car c’est bien de cela qu’il s’agit, même si l’article, intitulé « Pour une réforme liturgique générale », ne concerne que le calendrier et le bréviaire. Pie XII ne bronche pas. Bugnini est bel et bien installé, avec la confiance de Pie XII, aux commandes de la machine intellectuelle qui va réellement dynamiter la liturgie traditionnelle latine.

Les accusations d ‘appartenance d’Annibale Bugnini à la secte maçonnique n’ont jamais cessé.
De nouvelles preuves historiques accablantes viennent étayer cette affiliation à la franc-maçonnerie:

chiesaviva.com/528 mensile fr.pdf

BOMBSHELL: New historical evidence emerges in support of Bugnini’s association with Freemasonry — Names are named


Les travaux de la Commission pour la réforme liturgique aboutir aux deux décrets de 1951, puis de 1955 qui réformèrent totalement la Semaine Sainte traditionnelle.

Voir: 1-LE MASSACRE DE LA SEMAINE SAINTE SOUS PIE XII: UNE VICTOIRE DU RÉSEAU RAMPOLLA=>1-LE…

La quasi totalité des traditionalistes ont adopté les réformes s'opposant à la Semaine Sainte traditionnelle. Les inspirations ou influences protestantes et modernistes sur ces deux décrets ont été montrées précédemment.

JUSQU’À QUAND LA PRÉVARICATION LEUR FERA NÉGLIGER LES FAITS?

Voir : 2-LE MASSACRE DE LA SEMAINE SAINTE SOUS PIE XII: LA MARQUE PROTESTANTE ET LA SIGNATURE MODERNISTE PROUVÉES=>2-LE MASSACRE DE L…

INSPIRATION PROTESTANTE

En 1951, Décret "Dominicae Resurrectionis Vigilam" :
Le jour du Samedi Saint devient un jour de silence, une période de flottement, où on ne célèbre pas de Messe, à l’image du samedi saint protestant, jour situé entre la croix et la résurrection, jour de silence sans culte.

La veillée pascale est décalée à la nuit du samedi. Surtout, de messe préparatoire à la fête de Pâques, la Vigile pascale devient la messe principale de la fête, au détriment de la Messe du jour de la Résurrection (In die Resurrectionis), autrement dit la Grande Messe du jour de Pâques, Solennité des Solennités. Cette dernière aura tendance paradoxalement à être moins fréquentée par les fidèles, alors qu’il s’agit dans une conception traditionnelle de la liturgie, de la Messe la plus importante de l’année.

Traditionalistes qui suivent ce décret: IMBC-abbé Ricossa-mgr Stuyvert, abbé Marchiset, abbé de La Chanonie, abbé Dutertre, abbé Orasch, abbé Hecquard, abbé Rioult…

(Ils se donnent la permission de choisir parmi les réformes celles qui leur semblent bonnes: celle-ci oui, celle-ci non).

INFLUENCES PROTESTANTES ET MODERNISTES


En 1955, Décret "Maxima redemptionis nostrae mysteria" :
La réforme massacre, qui modifie dans les faits totalement la liturgie de la Semaine Sainte.
Le Père Carlo Braga, secrétaire de Bugnini, écrit à ce sujet : "La réforme du samedi saint a été un bélier que nous avons introduit dans la forteresse de notre liturgie qui était jusqu'alors trop statique".

Traditionalistes qui suivent ce décret: FSSPX, dominicains d'Avrillé, Capucins de Morgon, abbé Belmont, abbé Lafitte, abbé Roger, Père Mercier (Faverney), "résistance" Williamson, FSSP, IBP, ICRSP, Barroux, Fontgombault, Chéméré, Lagrasse, missionnaires de la miséricorde divine (Fabrice Loiseau-soeur Faustine), nouveaux "prêtres" diocésains...

(Prêtres concordataires et donc républicains, ils prennent toutes les réformes: "la révolution est un bloc" selon les fameux mots de Clémenceau à la chambre des députés).

En 1957, Annibale Bugnini exposait ainsi les éléments essentiels de la pastorale liturgique :

« -Participation active et consciente de tous les fidèles à la liturgie.
-Sens communautaire plus vivant, c’est-à-dire sens de la “sainte assemblée”.
-Retour accentué aux sources bibliques, patristiques et liturgiques.
-Utilisation de l’action dans la liturgie.
-Large utilisation du chant religieux populaire ».

En 1962, en préparation de vatican2, le schéma sur la liturgie, rédigé par la commission préparatoire sur la liturgie, a été le fruit du Mouvement liturgique et plus spécialement de l’activité d’Annibale Bugnini, Secrétaire de cette commission.
Les grands traits étaient :

-la révision du rituel de la Messe,
-la langue vivante dans la messe,
-la concélébration


Malgré tous son investissement, il restait au Père Bugnini une étape capitale à franchir. Ni lui, ni le Secrétaire d’État sur injonction de Jean XXIII n’avaient réussi à faire signer le schéma sur la liturgie par le Président de la commission, le Cardinal Gaetano Cicognani, qui obstinément refusait les innovations.

JEAN XXIII FM .*.

Les affiliations de Jean XXIII à la franc-maçonnerie sont très référencées:


-participations aux ateliers d’une loge maçonnique lorsqu’il était Délégué Apostolique en Turquie,
-témoignages de ses fréquentations du Grand-Orient lorsqu’il était Nonce à Paris,
-déclaration maçonnique recommandant la lecture de l’encyclique Pacem Terris de Jean XXIII car elle est « une déclaration vigoureuse de la doctrine maçonnique »,
-messages officiels de louanges et de condoléances émanant de la franc-maçonnerie lors de la mort de Jean XXIII…

En 1962 , Mgr Lefebvre vient en aide à la franc-maçonnerie
Même après l'approbation du schéma par la majorité souhaitée de la commission, celui-ci ne pouvait être promulgué sans la signature du Cardinal Cicognani.
Comment allait-on faire signer ce schéma qui devait révolutionner la messe ?

C’est alors que fut mise au point une manœuvre afin de faire plier le vieux lutteur. La tactique fut de recourir à son ami, Mgr Marcel Lefebvre, qui faisait partie de la commission centrale à Rome et qui lui rendit visite afin de lui ôter toute résistance, le 1er février 1962. Au bord des larmes, le Cardinal signa. 4 jours après, mort de chagrin, il rendait son âme à Dieu…

C’est ainsi que Mgr Lefebvre faisait avancer l’agenda maçonnique. Plus tard, dans les années 70-80, il sera hissé médiatiquement, dans le cadre d’une opposition contrôlée, comme chef des traditionalistes. Pourtant selon la réalité des faits, Mgr Lefebvre avait bien été l’incendiaire qui avait allumé la flamme avec les modernistes avant d’être le pompier qui luttait pour éteindre le feu dans la fable traditionaliste.

LE MYTHE TRADITIONALISTE : MGR LEFEBVRE FUT L’ÉVÊQUE QUI A SAUVÉ LA MESSE

LA RÉALITÉ : MGR LEFEBVRE FUT CELUI QUI RENDIT POSSIBLE LA NOUVELLE MESSE


Le schéma sur la liturgie fut validé par la commission centrale préparatoire et fut le seul schéma intégralement conservé par les Pères de vatican 2, sur les 70 schémas qui avaient été préparés. Les Pères l’avaient donc jugeait : le schéma sur la liturgie de Bugnini et Lefebvre était le schéma le plus révolutionnaire, s'opposant directement au Pape Saint Pie V et à sa bulle "Quo primum tempore" .

En 1963, le vote définitif de la constitution sur la liturgie, Sacrosanctum Concilium, dont Mgr Zauner exprima qu’il n’avait jamais osé espérer que l’on pourrait aller si loin, 2147 voix pour, 4 contre : la grande apostasie conciliaire arrivait.

En 1967, s'ouvre le synode des évêques ; le Père Bugnini vient présenter une « messe normative, ébauche d'une nouvelle messe » qu'il célèbre dans la Chapelle Sixtine. La messe est dite en italien, entièrement à haute voix. Elle comprend un rite d'accueil, une brève cérémonie pénitentielle commune, Gloria, trois lectures, Credo, prière universelle, de brèves prières de « déposition des dons », le Canon, etc.

En 1969, Montini-Paul VI promulgue la constitution apostolique Missale romanum et la nouvelle version de la messe et dissout la commission pour la liturgie. Annibale Bugnini fut bien le véritable maître d’œuvre de la réforme liturgique.
Dans leur examen critique de la nouvelle messe, les cardinaux Ottaviani et Bachi écrivirent « Le nouvel Ordo Missae, si l'on considère les éléments nouveaux, susceptibles d'appréciations fort diverses, qui y paraissent sous-entendus ou impliqués, s'éloigne de façon impressionnante, dans l'ensemble comme dans le détail, de la théologie catholique de la Sainte Messe, telle qu'elle a été formulée à la XXIIe session du Concile de Trente, lequel, en fixant définitivement les « canons » du rite, éleva une barrière infranchissable contre toute hérésie qui pourrait porter atteinte à l'intégrité du Mystère ».

En 1971, la Congrégation pour le culte divin publiait une note indiquant que, après approbation des traductions du novus ordo missae, tous devraient utiliser « uniquement la forme renouvelée de la messe ».

Annibale Bugnini fut bien le véritable maître d’œuvre de la réforme liturgique.

Tous ces personnages ont donc maintenant encouru l’indignation du « Dieu tout-puissant et de ses Bienheureux Apôtres Pierre et Paul » selon la bulle "Quo primum tempore" du Pape Saint Pie V, du 14 juillet 1570, qui codifia la Messe de tous les siècles.

« […] Par Notre présente constitution, qui est valable à perpétuité, Nous avons décidé et Nous ordonnons, sous peine de Notre malédiction […] que jamais rien ne soit ajouté, retranché ou modifié à Notre missel, que nous venons d’éditer.
[…] par les dispositions des présentes et au nom de notre autorité apostolique, Nous concédons et accordons que ce même missel pourra être suivi en totalité dans la messe chantée ou lue, dans quelque église que ce soit, sans aucun scrupule de conscience et sans encourir aucune punition, condamnation ou censure, et qu’on pourra valablement l’utiliser librement et licitement, et cela à perpétuité.
Et, d’une façon analogue, Nous avons décidé et déclarons
– que les supérieurs, administrateurs, chapelains et autres prêtres de quelque nom qu’ils seront désignés, ou les religieux de n’importe quel ordre, ne peuvent être tenus de célébrer la messe autrement que nous l’avons fixée,
– et que jamais et en aucun temps qui que ce soit ne pourra les contraindre et les forcer à laisser ce missel ou à abroger la présente instruction ou la modifier, mais qu’elle demeurera toujours en vigueur et valide, dans toute sa force
[…] Qu’absolument personne, donc, ne puisse déroger à cette page qui exprime Notre permission, Notre décision, Notre ordonnance, Notre commandement, Notre précepte, Notre concession, Notre indult, Notre déclaration, Notre décret et Notre interdiction, ou n’ose témérairement aller à l’encontre de ses dispositions.

Si cependant quelqu’un se permettait une telle altération, qu’il sache qu’il encourrait l’indignation de Dieu tout-puissant et de ses bienheureux apôtres Pierre et Paul. »


LA REFORME MASSACRE SE POURSUIT: JEUDI SAINT, VENDREDI SAINT

JEUDI SAINT

Introduction de l’étole comme habit choral des prêtres.


C’est ici que commence le mythe de la concélébration du Jeudi Saint. Les réformateurs les plus audacieux veulent l’introduire à partir de cette réforme de la Semaine Sainte, mais les résistances – en particulier celles de membres de la Commission comme le card. Cicognani et Mons. Dante – empêchent l’introduction de cette nouveauté. Le P. Braga écrit : « Pour la participation des prêtres, la concélébration sacramentelle ne sembla pas réalisable (les mentalités, même de quelques membres de la Commission, n’y étaient pas encore préparées ». En effet, il y avait alors encore un sentiment fortement hostile à la concélébration du Jeudi Saint, parce que non traditionnelle : « la concélébration tant consécratoire que purement cérémonielle est à exclure ». Pour introduire l’idée de concélébration, on dût donc se contenter d’inventer la pratique de mettre l’étole à tous les prêtres présent non plus seulement au moment de la communion, mais à partir du début de la Messe.

[Semaine Sainte traditionnelle] : Les prêtres et les diacres présents revêtent l’habit choral habituel, sans l’étole, qu’ils ne portent qu’au moment de la communion, comme l’usage commun l’imposait.

On introduit la pratique de ne communier qu’avec des hosties consacrées ce jour-là.

On ne comprend pas pour quelle raison ceux qui assistent à la Messe ne peuvent communier avec des hosties consacrées précédemment. La pratique romaine du « Fermentum » - qui elle, par contre, est historiquement prouvée – était généralement de communier avec une partie de l’Eucharistie du dimanche précédent, afin d’indiquer la communion de l’Eglise dans le temps et dans l’espace, et exprimer ainsi la réalité du Corps du Christ. La présence eucharistique étant « réelle et substantielle », elle continue lorsque l’assemblée se disperse, et c’est donc au même titre qu’elle peut précéder la réunion de l’assemblée. Mais avec cette nouvelle rubrique, on introduit l’idée d’une présence réelle liée au jour de la célébration, d’où s’ensuit l’obligation de communier aux hosties consacrées le jour-même. Ce qui semble vouloir dire que ces hosties ont quelque chose de distinct de celles consacrées auparavant. Il faut noter aussi que cette obligation n’est pas seulement relative au symbolisme du tabernacle vide avant la Messe du Jeudi Saint, ce qui à la limite aurait pu avoir un certain sens, nouveau mais acceptable ; le texte affirme au-contraire explicitement que ceux qui communient ne doivent recevoir que des hosties consacrées ce jour-là[7]. La théologie sous-entendue ici ne semble pas des plus solides, tandis que le symbolisme inventé est largement discutable.

[Semaine Sainte traditionnelle] : Il n’y a aucune mention d’une telle pratique : la communion est donc donnée comme d’habitude avec les hosties qui sont dans le tabernacle.

Le lavement des pieds n’a plus lieu à la fin de la Messe, mais au milieu de la célébration.

La réforme fait sans cesse appel à la « veritas horarum », et use de cet argument comme un vrai cheval de bataille. Mais ici au contraire la succession chronologiques de l’évangile est totalement renversée : alors qu’autre part des fleuves d’encre étaient déversés pour dénoncer le scandale d’horaires qui n’étaient pas en stricte correspondance avec le récit évangélique, ici non seulement on anticipe un rite pour des exigences pratiques, mais on inverse même l’ordre chronologique des évènements à l’intérieur d’un même rite. Saint Jean écrit que Notre-Seigneur a lavé les pieds des Apôtres après la Cène : « et cena facta » (Jn. XIII, 2). Or pour un motif tout à fait inconnu, les réformateurs choisissent arbitrairement de placer le lavement des pieds au milieu de la Messe, ce qui a pour conséquence que des laïcs accèdent au chœur, où ils doivent ôter chaussures et chaussettes. C’est là une volonté claire de repenser la sacralité de l’espace presbytéral et de remettre en cause son interdiction aux laïcs durant les offices. Le lavement des pieds est donc déplacé au moment de l’Offertoire, en abusant de la pratique de couper en morceaux la célébration de la Messe en y insérant d’autres rites, pratique qui se fonde sur la très discutable division entre liturgie de la parole et liturgie eucharistique.

[Semaine Sainte traditionnelle] : Le rite du Mandatum, c’est-à-dire le lavement des pieds, se faisait à la fin de la Messe, après le dépouillement des autels, non pas dans le chœur, mais dans un lieu réservé pour cela.

Omission du Confiteor du Diacre avant la Communion.

Le troisième Confiteor, tellement haï, est éliminé, sans tenir compte du fait que la confession du Diacre ou du servant, bien qu’héritée du rite de la communion extra Missam, est la confession de l’indignité de ceux qui vont communier à recevoir les Saintes Espèces. Ce n’est pas là un « doublon » de la confession du prêtre et des ministres au début de la Messe, puisqu’à ce moment-là, seuls les ministres sacrés récitent leur propre indignité de s’approcher de l’autel pour y officier (il est d’ailleurs récité à voix basse, pour ce motif, durant la Messe chantée) – ce qui est tout à fait distinct de l’indignité d’accéder à la communion.

[Semaine Sainte traditionnelle] : Le Diacre doit chanter le Confiteor avant la Communion.

Après la fin de la Messe, lors du dépouillement des autels, on doit retirer aussi la croix d’autel et les chandeliers.

On décide ici que les autels doivent être totalement dépouillés, même de la croix : même si la rubrique du Jeudi Saint n’est pas explicite à propos de ce qu’il faut faire de la croix d’autel, on le déduit accidentellement de ce qui est écrit des rubriques du lendemain. Le Vendredi Saint, en effet, il est parlé explicitement d’un autel sans croix[15], d’où l’on en déduit qu’elle doit en être retirée la veille, ou bien transportée en privé durant la nuit (ce genre d’ambiguïté est inévitable lorsqu’on met la main à une liturgie qui bénéficie de la stratification opérée par la tradition, et qui supporte mal les incursions imposées avec trop d’empressement). C’est sans doute sur la base d’un certain archéologisme liturgique qu’on a voulu ainsi préparer les esprits au spectacle, dénué de sens théologique, d’une table nue au centre du chœur.

[Semaine Sainte traditionnelle] : La croix demeure sur l’autel, voilée et entourée des chandeliers, trônant en attendant d’être dévoilée le lendemain.

VENDREDI SAINT

Est inventée l’expression de « action liturgique solennelle », qui remplace la notion très antique de « Messe des présanctifiés » ou celle de « Feria Sexta in Parasceve ».

Le nom de « Présanctifiés » mettait en évidence le fait que la consécration des Saintes Espèces avait eu lieu lors d’un office précédent, lié au retour solennel de l’Eucharistie, qui est l’une des parties les plus importantes et les plus antiques du rite de ce jour. Mais cette notion de « présanctifiés » est vue avec antipathie par la Commission, qui décide de réformer ce nom, et avec lui la structure même du rite : il s’agit de « réduire les amplifications structurales du Moyen-âge, si peu cohérentes avec ce qu’on appelle la "Messe des Présanctifiés", aux sévères et pures lignes originales d’une grandiose communion générale ». L’appellation de « in Parasceve » elle-même, dont les réminiscences hébraïques dénotent pourtant la plus haute antiquité, ne trouve pas même grâce à leurs yeux.

[Semaine Sainte traditionnelle] : L’Office du Vendredi Saint est appelé « Missa Praesanctificatorum » ou « Feria Sexta in Parasceve ».

L'autel est dépourvu de la croix voilée.

L’image de la croix, et tout particulièrement celle de l’autel, avait été voilée au premier dimanche de la Passion, et elle demeurait à son emplacement naturel, à savoir au centre de l’autel, afin de n’être ensuite dévoilée solennellement et publiquement que le Vendredi Saint, jour du triomphe de la Passion rédemptrice. Les auteurs de la réforme ne semblent pas aimer cette croix d’autel, et décident donc de la remiser en sacristie au soir du Jeudi, de façon non-solennelle, avec les paniers qui servent à porter les nappes de l’autel dénudé – ou même, comme nous l’avons vu, durant la nuit, d’une façon que n’évoquent même pas les nouvelles rubriques. Ainsi, au jour le plus important de sa célébration, la croix a disparu de l’autel. Et disparaît en même temps le sens même de son dévoilement public, qui intervenait après qu’elle eût été exposée durant près de quinze jours, voilée, sur l’autel : maintenant, la croix revient d’une façon tout à fait aliturgique de la sacristie, comme si quelqu’un l’y avait cachée, pendant la nuit, dans une armoire.

[Semaine Sainte traditionnelle] : La croix d’autel reste voilée à sa place sur l’autel dénudé, avec seulement les chandeliers.

La lecture de l’évangile n’est plus distingué du chant de la Passion.

Le tout, évangile et Passion, prend maintenant le nom plus narratif de « histoire de la Passion ». Le motif d’une telle modification n’est pas clair, étant donné que la Commission avait semblé être opposée à ce changement dans le cas analogue du dimanche des Rameaux. L’intention est peut-être d’éliminer, comme c’est le cas ailleurs, tout signe qui fasse référence à la Messe, comme l’est la lecture de l’évangile – et ainsi justifier la suppression du nom de « Messe des Présanctifiés ».

[Semaine Sainte traditionnelle] : L’évangile est chanté d’une façon distincte de la Passion, mais, en ce jour de deuil, sans encens ni cierges[23].

Les nappes d’autel ne sont plus en place dès le début de la cérémonie, mais elles y sont installées seulement pour la seconde partie. Le prêtre ne revêt plus la chasuble noire dès le début, mais il ne porte que l’aube et l’étole.

Le fait que le prêtre revête la chasuble même pour un rite qui n’est pas celui de la Messe au sens strict témoignait de la très haute antiquité de ces cérémonies, comme les membres de la Commission le reconnaissent. En effet, ils soutiennent d’une part que les cérémonies du Vendredi Saint étaient constituées « d’éléments qui étaient demeurés intactes [depuis l’Antiquité] »[25], mais d’autre part ils tiennent à introduire une modification qui sépare la liturgie eucharistique « de la première partie de la liturgie, la liturgie de la Parole ». Cette distinction, encore en gestation à cette époque, devait être signifiée, selon les termes du P. Braga, par le fait que le célébrant ne porte au début de la cérémonie que l’étole, sans chasuble : « pour la liturgie de la Parole, [le célébrant] ne devait rester qu’avec l’étole ».

[Semaine Sainte traditionnelle] : Le prêtre porte la chasuble noire ; arrivé au pied de l’autel il se prosterne, pendant que les acolytes déplient une seule nappe sur l’autel nu.

La question de la nouvelle prière pour les Juifs : c’est un problème accessoire pour une étude sur la Semaine Sainte. Elle doit être abordée dans une étude qui mettrait en évidence le malentendu philologique relatif à l’interprétation du mot latin "perfidi – perfidia".

Pour la septième oraison, est inventé le titre de « Pro unitate Ecclesiae ».

L’ambigüité de l’expression introduit l’idée d’une Eglise à la recherche de sa propre unité sociale, unité qu’elle ne possèderait pas encore. Selon la doctrine catholique traditionnelle et définie solennellement, l’Eglise ne manque pas d’unité sociale dans son état terrestre, puisqu’une telle unité est même une propriété essentielle de la véritable Eglise du Christ. L’unité n’est donc pas une caractéristique qui serait encore à chercher dans le dialogue œcuménique, puisqu’au contraire elle est déjà métaphysiquement présente dans l’Eglise. En effet, la phrase du Christ « ut unum sint » est une prière efficace de Notre-Seigneur, et qui est donc déjà, comme telle, réalisée. Ceux qui sont en-dehors de l’Eglise doivent retourner vers elle, retourner à l’« unité » qui se trouve en elle, et non point s’unir aux catholiques pour réaliser une unité qui n’existerait pas encore. Le but des réformateurs était en fait, nous apprend le P. Braga, d’éliminer de cette prières certaines paroles encombrantes qui parlaient des âmes séduites par le démon et prisonnières de la malice de l’hérésie : « animas diabolica frauda deceptas » et « haeretica pravitate ». Dans la même logique, on voulait éliminer la conclusion qui souhaitait un retour des égarés à l’unité de la vérité du Christ dans son Eglise : « errantium corda resipiscant, et ad veritatis tuae redeant unitatem ». Néanmoins, il ne fut pas possible de réformer le texte même de l’oraison, puisqu’à l’époque, se lamente encore le P. Braga, « l’unité était conçue dans les termes de l’œcuménisme préconciliaire ». On se contenta donc d’en réformer seulement le titre. Autrement dit, en 1956 l’unité de l’Eglise était encore conçue comme déjà existante et l’on demandait à Dieu d’incorporer à cette unité ceux qui en étaient éloignés ou séparés. Dans la Commission, il y avait donc des membres qui s’opposaient à l’œuvre d’érosion doctrinale, sans pouvoir cependant s’opposer à la création d’un hybride théologique, comme est le choix de conserver le texte traditionnel, mais sous un titre nouveau. Annibale Bugnini lui-même, une dizaine d’années plus tard, se rendra compte que prier pour la réalisation future de l’unité de l’Eglise est une hérésie : il en fera mention dans un article de l’Osservatore Romano qui critique le titre de la prière « pour l’unité de l’Eglise », pourtant introduit dix ans plus tôt par une Commission dont il était membre. Il y loue les nouvelles prières introduites en 1965 et explique que l’oraison en question a de nouveau changé de nom, devenant « prière pour l’unité des Chrétiens », parce que « L’Eglise a toujours été une ». En compensation, par contre, c’est à l’occasion de cette réforme de 1965 que sont éliminés les mots « hérétiques » et « schismatiques » de la même oraison. Il est consternant d’observer ici que ces manœuvres subtiles ne se servent de l’art liturgique que pour véhiculer des nouveautés théologiques.

[Semaine Sainte traditionnelle] : Le texte de l’oraison est le même qu’en 1956. On y prie pour que les hérétiques et les schismatiques retournent à l’unité de la Vérité : « ad veritatis tuae redeant unitatem »; il manque cependant le titre ambigu de l’oraison de 1956 : « Pro unitate Ecclesiae ».

Invention d’une procession du retour solennel de la croix depuis la sacristie.

Cette fois-ci, la croix revient liturgiquement, c’est-à-dire publiquement, et non plus entre les pots de fleurs et les chandeliers comme le soir précédent. En liturgie, ce qui est parti solennellement en procession doit revenir de la même façon. Ici au contraire l’innovation fait revenir solennellement un symbole qui avait été emporté la veille, en privé, au milieu d’autres objets. Quel est le sens de cette procession solennelle de la croix, inventée de toutes pièces ? Il semble qu’il s’agisse d’une tentative maladroite de restituer un rite qui était accompli à Jérusalem aux 4ème-5ème siècles, et dont nous avons connaissance dans le célèbre récit d’Egérie : « A Jérusalem l’adoration avait lieu sur le Golgotha. Egérie rapporte que la communauté se réunissait de bon matin. Devant l’évêque […] était alors portée la châsse d’argent qui contenait les reliques de la Croix ». Mais la reconstitution, arbitraire, de cette procession de retour de la croix advient ici dans un contexte qui n’est plus celui du Calvaire des premiers siècles ; c’est celui de la liturgie romaine, qui depuis des siècles avait sagement élaboré et intégré d’éventuels apports hiérosolomytains au sein d’un rite pluriséculaire.

[Semaine Sainte traditionnelle] : La croix était demeurée voilée sur l’autel depuis le premier dimanche de la Passion. Elle est alors dévoilée publiquement auprès de l’autel, c’est-à-dire à l’endroit où elle était restée.

L’importance de la procession eucharistique est réduite.

Après avoir inventé la procession de la croix, la réforme décide au contraire de réduire celle du retour du Saint-Sacrement, qui devient un rite quasi-privé, dans une inexplicable inversion de perspective. Le Saint-Sacrement avait été porté la veille solennellement jusqu’au Reposoir, ou « autel du Tombeau » (nous utilisons délibérément ce nom de « Tombeau », puisque toute la tradition chrétienne l’appelle de la sorte, en particulier le Memoriale Rituum et la Congrégation des Rites, même si les membres de la Commission supportaient mal un tel terme; il nous paraît au contraire tout à fait théologique, et tout imprégné de ce sensus fidei qui fait souvent défaut à certains théologiens). Il semble pourtant logique et « liturgique » qu’à une procession solennelle comme celle du Jeudi Saint, succède un retour d’égale dignité le Vendredi : il ne s’agit de rien moins que le Corps du Christ ! Mais la réduction des honneurs à rendre au Saint-Sacrement pousse les auteurs à décider que c’est au Diacre d’aller le chercher à l’autel du Tombeau, pendant que le célébrant reste tranquillement assis à la banquette en l’attendant, et aura tout de même la délicatesse de se lever au passage des Espèces Eucharistiques portées par un subalterne. C’est peut-être pour ces motifs que Jean XXIII, en 1959, ne voulut pas appliquer cette rubrique lorsqu’il célébra le Vendredi Saint à Sainte-Croix-de-Jérusalem, et qu’il alla lui-même chercher le Très-Saint-Sacrement.

[Semaine Sainte traditionnelle] : Le Saint-Sacrement retourne au sanctuaire dans une procession qui a la même solennité que celle du jour précédent. C’est le célébrant qui va le chercher, comme il convient, et non un subalterne qui l’attend, assis en silence.

Elimination des encensements dus à l’hostie consacrée.

Il est difficile de comprendre pourquoi le Vendredi Saint les honneurs rendus à Dieu devraient être inférieurs à ceux des autres jours.

[Semaine Sainte traditionnelle] : L’hostie consacrée est encensée comme de coutume, tandis que le célébrant, lui, ne l’est pas. Les signes de deuil sont donc clairs, mais ne s’étendent pas jusqu’à la Présence Réelle.

Introduction du Pater récité par les fidèles.

« La préoccupation pastorale d’une participation consciente et active de la communauté chrétienne » domine : les fidèles doivent devenir de « véritables acteurs de la célébration […] C’est ce que demandaient les fidèles, surtout ceux sensibles à la nouvelle spiritualité […] La Commission a accueilli les aspirations fondées du peuple de Dieu ». Il reste toutefois à démontrer que ces aspirations étaient bien celles des fidèles, et non pas celles d’un groupe de liturgistes avant-gardistes. Quant à la nature de la « nouvelle spiritualité » mentionnée ici avec ses « aspirations », on peut légitimement réclamer quelques éclaircissements sur ses fondements théologiques.

[Semaine Sainte traditionnelle] : Le Pater est récité, comme toujours, par le prêtre.

Elimination de la prière sacrificielle au moment de la consommation de l’hostie.

Il est vrai que ce jour-là il n’y a pas, au sens strict, de sacrifice eucharistique avec séparation des espèces sacrées. Mais la consommation de la victime, immolée le jour précédent, est une partie, bien que non-essentielle, du sacrifice. Elle en est donc, en un certain sens, la continuation sacramentelle, puisque le Corps consommé est toujours un Corps immolé et sacrifié : c’est pour ce motif que la Tradition faisait mention du sacrifice dans les prières connexes à la consommation de l’hostie. Certains membres de la Commission déclarent cependant qu’après tant d’années de tradition, le moment était venu de corriger les erreurs : ils affirment alors que des expressions telles que « meum ac vestrum sacrificium » sont « totalement déplacées en cette occasion, puisqu’il ne s’agit pas d’un sacrifice, mais seulement d’une communion ». On décida donc d’abolir ces prières pluriséculaires.

[Semaine Sainte traditionnelle] : On conserve la prière « Orate, fratres, ut meum ac vestrum sacrificium… », mais vu le contexte singulier, elle n’est pas suivie de la réponse habituelle.

Elimination de l’immixtion d’une partie de l’hostie consacrée dans le vin du calice.

L’immixtion d’une partie de l’hostie consacrée dans le vin non-consacré (pratique connue dans le rite byzantin), ne consacre évidemment pas le vin, et cela n’a jamais été cru dans l’Eglise. Cette union manifeste cependant symboliquement, et non pas réellement, l’unité du Corps mystique dans la vie éternelle, cause finale de toute l’œuvre de la Rédemption célébrée en ce jour saint. Le « Mémoire » conservé dans les archives de la Commission affirme que cette partie du rite devait être absolument supprimée, parce qu’« au début du Moyen-âge, existait la croyance selon laquelle la seule immixtion du pain consacré dans le vin aurait suffi pour consacrer le vin lui-même, ce qui entraîna l’introduction de ce rite d’immixtion. Les études sur l’Eucharistie ayant été approfondies, on s’est rendu compte du caractère infondé de telles croyances, mais le rite demeura ». Une telle affirmation est scandaleuse, à cause de son absence de fondement historique et de méthode scientifique, mais elle comporte aussi des conséquences théologiques graves. Avant tout, il faudrait démontrer historiquement qu’au Moyen-âge la croyance dont il est question ait été vraiment diffusée. Quelques théologiens ont pu tenir des théories erronées, mais cela ne prouve pas que l’Eglise Romaine ait erré au point d’insérer une doctrine fausse dans la liturgie, avec cette intention théologique précise. Ici, il est même affirmé que l’Eglise Romaine, se rendant compte de la gravité de l’erreur, n’avait pas voulu jusqu’ici la corriger : ce qui revient à soutenir non seulement que l’Eglise peut changer d’opinion au cours des siècles sur un point si important, mais aussi qu’elle peut se tromper à propos d’un fait dogmatique (comme l’est la liturgie universelle), et cela durant plusieurs siècles. Peut-être cherchait-on ici un fondement pour justifier l’œuvre réformatrice commencée, œuvre qui s’attachait à corriger toutes les erreurs que des générations entières de Papes n’avaient pas vues, mais que l’œil vigilant de la Commission avait finalement démasquées. Une telle attitude, on le constate aujourd’hui, est toute imbue d’un pseudo-rationalisme journalistique en vogue dans les années cinquante. Elle se fondait trop souvent sur des études sommaires et peu scientifiques pour détruire en leur nom ce qu’on désignait facilement comme des « traditions médiévales », et pour introduire à leur place des « évolutions » utiles.

[Semaine Sainte traditionnelle] : On mettait dans le vin une partie de l’hostie consacrée, mais on omettait alors, avec une cohérence théologique parfaite, les prières relatives à la consommation du Sang.

Le déplacement des horaires traditionnels, qui aurait pu être fait en harmonie avec les usages populaires, finit par créer de notables problèmes pastoraux et liturgiques.

Les pratiques de dévotion populaire s’étaient développées dans le passé en cohérence avec la liturgie. Un exemple parmi d’autres : en de très nombreux lieux, on expose encore aujourd’hui à partir de midi un grand crucifix, durant lequel sont prêchées les trois heures d’agonie de Notre-Seigneur (de midi à 15h). Mais à cause du changement d’horaire, on se trouve face à l’absurdité d’une prédication devant la scène de la Crucifixion, alors que la croix devrait encore être voilée, puisque le rite doit maintenant avoir lieu durant l’après-midi. Certains diocèses sont donc contraints aujourd’hui de déplacer la cérémonie de l’ « Action liturgique » dans une autre église que celle où se déroulent les antiques pratiques de piété populaire, afin d’éviter que l’incongruité ne soit trop évidente. Nombreux sont les exemples qui pourraient ainsi être évoqués. Ils mettent tous en évidence que la réforme, qui se voulait « pastorale » par excellence, ne fut en aucune façon un gain pour la piété des fidèles : elle est née chez des experts qui n’avaient pas de véritable contact avec les paroisses, ni avec la dévotion et la piété populaire qu’eux-mêmes méprisaient aisément. Les réformateurs, cependant, se rendirent compte qu’il s’était créé durant l’après-midi du Vendredi Saint un « vide liturgique » ; ils cherchèrent donc à y remédier en « introduisant des éléments paraliturgiques, comme les trois heures d’agonie, la Via Crucis ou l’Addolorata ». La Commission décida ainsi de remédier au scandale avec la pire des méthodes pastorales : celle qui bouscule les pratiques populaires, et sans aucune considération pour elles. L’inopportunité de cette « pastorale » montre que l’inculturation est un phénomène catholique de longue date, qui consiste à concilier dogme et piété en fonction des particularités locales, et non pas à imposer univoquement les expériences nées de l’idéologie de quelques « experts ».

[Semaine Sainte traditionnelle] : Il n’y a pas de problèmes d’horaires ; liturgie et piété s’étaient développées à travers les siècles l’une en fonction de l’autre, sans pour cela se contraposer en un antagonisme aussi inutile qu’imaginaire.
ELisée Pierre

TRANSHUMANISME, TECHNICISME ET POSTMODERNITÉ : LES INCROYABLES PRÉDICTIONS DU PAPE PIE XII

COMMENT PIE XII A CHANGÉ LA MORALE CHRÉTIENNE ET RENDU VATICAN2 POSSIBLE
Pie XII était dans son empressement frénétique a changé la discipline, la liturgie, la morale, qui allait mené au conciliabule vatican2 et liquider la religion chez l’immense majorité des âmes.
Pie XII fut idolâtré en traditionaliste à cause des nouveaux moyens de communication: radio et surtout télévision qui jouent sur …Plus
COMMENT PIE XII A CHANGÉ LA MORALE CHRÉTIENNE ET RENDU VATICAN2 POSSIBLE

Pie XII était dans son empressement frénétique a changé la discipline, la liturgie, la morale, qui allait mené au conciliabule vatican2 et liquider la religion chez l’immense majorité des âmes.

Pie XII fut idolâtré en traditionaliste à cause des nouveaux moyens de communication: radio et surtout télévision qui jouent sur les émotions.

La réalité était bien différente, pour suivre dans une certaine mesure l’évolution du monde moderne, Pie XII allait beaucoup innover et finalement détruire des pans immémoriaux de la morale chrétienne.

- DISCIPLINE - démolition du Carême=>COMM…
Changements de la vie chrétienne

- MORALE - Ruine du mariage=> FIANÇAILLES CATHOLIQUES, PRÉPARATION AU MARIAGE
Destruction de la morale conjugale avec la nouvelle doctrine de la régulation des naissances et les scandaleuses méthodes de contraception dites "naturelles", ayant conduit à la quasi extermination des familles nombreuses.

- FOI/LITURGIE - Massacre de la semaine sainte=>3-LE…
Lex orandi, lex credendi: nomination de Roncalli « suspecté de modernisme» comme Cardinal à l'encontre du Magistère des Papes Paul IV et Saint Pie V qui l'interdit formellement.

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COMMENT PIE XII FIT PASSER LE CARÊME AUX OUBLIETTES

Pie XII permit de passer de 40 jours à seulement 2 jours de jeûne obligatoire en Carême.

La pénitence conforme notre vie à Celle du Christ et est une condition de notre Salut, "si vous ne faites pénitence, vous périrez tous" (Saint Luc 13, 5).

La pénitence fut réduite à quasi rien dans la tête du peuple catholique. La vie chrétienne commença à se relâcher dans le monde entier et devint peu à peu semblable à celle des gens du monde qui ne connaissent pas Dieu.

Ces changements furent un bouleversement de la morale chrétienne.

Pie XII permit ainsi à vatican2 d'arriver, d'être accepté et ainsi de changer la foi.
Pie XII promut Roncalli, Montini et Wojtila aux plus hautes fonctions.
Pie XII nomma évêques l'immense majorité des 2700 évêques qui signeront les hérésies de vatican2, quittant la Sainte Eglise catholique et devenant par là des hérésiarques fondateurs d'une nouvelle et fausse église menant les âmes en Enfer.


CARÊME EN TEMPS DE CHRÉTIENTÉ, LA RÈGLE A REPRENDRE
La règle est simple:
-Tous les jours de Carême mis à part le dimanche sont des jours de jeûne (un repas par jour) et d’abstinence (tous les produits d’origine animale: viande, poisson, produits laitiers, beurre, œufs...).


Les dimanches ne sont que des jours d’abstinence et non de jeûne.
Le Carême dure donc 46 - 6 dimanches = 40 jours (Notre Seigneur Jésus Christ ayant jeûné totalement (nourriture et eau) pendant 40 jours au désert.

"SI VOUS NE FAITES PAS PÉNITENCE, VOUS PÉRIREZ TOUS" (Evangile selon Saint Luc 13, 5).

Pour le chrétien fervent qui souhaite mieux observer les préceptes de l’Église:
le Carême au-delà du simple minimum devrait être l’aspiration de tous les catholiques qui sont physiquement capables de le faire.

A PARTIR DE 1917: FORTE DIMINUTION DES EXIGENCES DE
CARÊME ET COMPLICATIONS


Jours de jeûne et d’abstinence obligatoires sous peine de péchés graves:
(Code de Droit Canonique,1917- Canon 1252)
§1.
Il y a des jours où seule l'abstinence est prescrite : ce sont les vendredis de chaque semaine.
§2. Il y a des jours où sont prescrits à la fois le jeûne et l'abstinence : ce sont le mercredi des Cendres, les vendredis et samedis de carême, les jours des Quatre-Temps ; les vigiles de la Pentecôte, de l'Assomption, de la Toussaint et de Noël.
§3. Il y a enfin des jours où seul le jeûne est prescrit ; ce sont tous les autres jours du Carême.
§4. La loi de l'abstinence, ou de l'abstinence et du jeûne, ou du jeûne seul, cesse les dimanches et les fêtes de précepte, exceptées les fêtes qui tombent en Carême et on n'anticipe pas les vigiles ; cette loi cesse aussi le Samedi Saint à partir de midi.

A PARTIR DE PIE XII: LA RUINE DU CARÊME

En 1941, la Congrégation pour les Affaires ecclésiastiques extraordinaires accorde un indult pour la durée de la guerre. Les ordinaires des lieux pourront dispenser du jeûne et de l’abstinence du carême, même totalement, sauf le mercredi des cendres et le vendredi saint.

"Décret de la Sacré Congrégation du Concile relatif au jeûne et à l’abstinence", Rome, le 28 janvier 1949.
« Puisque les circonstances difficiles qui, en 1941, poussèrent à accorder la dispense de la loi d’abstinence et du jeûne se sont presque partout un peu améliorées, pour préparer l’Année sainte qui approche et conformément aux vœux exprimés par beaucoup d’Ordinaires, il semble opportun que l’observance de ladite loi soit rétablie au moins en partie.
Pour ce motif, Notre Très Saint Père le Pape Pie XII a daigné décider qu’à partir du premier jour du prochain Carême, jusqu’à nouvelle disposition, pour tous les fidèles de rite latin, même appartenant aux Ordres religieux ou aux Congrégations religieuses, la faculté accordée aux Ordinaires de dispenser de l’abstinence et du jeûne, soit limitée de la façon suivante:
a) l’abstinence doit être observée tous les vendredis de l’année
b) l’abstinence et le jeûne doivent être observés le mercredi des Cendres et le Vendredi Saint, aux Vigiles des fêtes de l’Assomption et de Noël: pour tous ces jours de jeûne et d’abstinence, l’usage des œufs et du laitage est d’ailleurs partout autorisé dans les petits repas du matin et du soir.
Les Ordinaires qui se serviront de ce nouvel adoucissement du jeûne et de l’abstinence ne manqueront pas d’exhorter les fidèles, spécialement le clergé séculier, les religieux et les religieuses, à vouloir, dans ces temps très difficiles, ajouter des exercices de perfection chrétienne et des œuvres de charité, particulièrement à l’égard des pauvres et de ceux qui souffrent, et à prier selon les intentions du Souverain Pontife
».

Compte-tenu de l’amélioration des conditions plusieurs années après la guerre, le décret semble se proposer de rétablir la loi d’abstinence et du jeûne. On attendrait un rétablissement au moins conforme au code de 1917, mais le rétablissement n’est « qu’au moins en partie ». La décision de Pie XII vient seulement limiter les dispenses possibles des évêques qui ne pourront être donner le mercredi des Cendres et le Vendredi Saint, aux Vigiles des fêtes de l’Assomption et de Noël.
Le texte fut quasiment un entérinement des dispenses pour temps de guerre, alors que la prospérité économique s'annonçait, et seuls 4 jours de jeûne et d’abstinence furent retenus dans l'année, amenant les catholiques à négliger quasi totalement le jeûne obligatoire du Carême, puisque de 40 jours avant la guerre, on était passé à seulement 2 jours après.

LE DÉSASTRE AVEC LE CARÊME PASSÉ AUX OUBLIETTES N'ÉTAIT QU'UN DÉBUT:

Pie XII était dans son empressement frénétique a changé la discipline, la liturgie, la morale, qui allait mené au conciliabule vatican2 et liquider la religion chez l’immense majorité des âmes.
Pie XII fut idolâtré en traditionaliste à cause des nouveaux moyens de communication: radio et surtout télévision qui jouent sur les émotions.
La réalité était bien différente, pour suivre dans une certaine mesure l’évolution du monde moderne, Pie XII allait beaucoup innover et finalement détruire des pans immémoriaux de la morale chrétienne.

- DISCIPLINE - démolition du Carême=>COMM…
Changements de la vie chrétienne
- FOI/LITURGIE - Massacre de la semaine sainte=>3-LE…
Lex orandi, lex credendi: nomination de Roncalli « suspecté de modernisme» comme Cardinal à l'encontre du Magistère des Papes Paul IV et Saint Pie V qui l'interdit formellement.
- MORALE - Ruine du mariage=> FIANÇAILLES CATHOLIQUES, PRÉPARATION AU MARIAGE
Destruction de la morale conjugale avec la nouvelle doctrine de la régulation des naissances et les scandaleuses méthodes de contraception dites "naturelles", ayant conduit à la quasi extermination des familles nombreuses.

PIE XII A PERMIS LE CONCILIABULE VATICAN2

Dès sa petite enfance, depuis le jour où l'enfant de deux ans qu'était le jeune Eugenio avait été amené le long du lit de Pie IX mourant et qu'il avait entendu le Pape dire à son père que le petit grandirait pour devenir un élément précieux pour le Vatican, Filipo Pacelli son père l'avait élevé pour en faire un Pape. Instruit chez lui par un précepteur, il ne fut pas autorisé à avoir les contacts avec autrui qu'offre une classe. Puis, comme si tout le Vatican percevait cette préparation comme celle d'un héritier du trône, Eugenio fut confié au Cardinal Rampolla, qui choisit pour lui le cursus moderniste de la Capranica, le mettant encore une fois à part et le privant d'une vie scolaire normale. Après son ordination en 1899, l'abbé Pacelli accompagna constamment Rampolla, en étant son secrétaire particulier. Lorsqu'il ne voyageait pas, ses proches collègues au Vatican étaient les membres de l'"équipe" de Rampolla : Della Chiesa (futur Benoît XV), Gasparri FM.*., Radini-Tedeschi et le jeune Roncalli (futur Jean XXIII).. Ainsi toute sa pensée s'était formée longtemps avant de rencontrer le très politisé Montini. Presque seul un miracle aurait pu le dissuader de sa proximité avec le parti de la révolution.

Carrière dans la curie

-1904, Secrétaire de la Commission pour la codification du droit canonique.
-1911, envoyé par Pie X au couronnement de son opposant, le Chef de l'église hérétique anglicane, George V (première fois depuis plus de 350 ans…).
-1911, sous-secrétaire aux Affaires ecclésiastiques extraordinaires du cardinal Gasparri FM .*.
-1917, sacré évêque par Benoît XV (ancien secrétaire particulier de Rampolla, le considérant comme son vénéré Maître; Della Chiesa dont l'élévation au cardinalat fut plusieurs fois refusées, il ne devint cardinal que 3 mois avant son élection au conclave) et nommé Nonce en Bavière.
-1929, crée cardinal par Pie XI qui en fait son secrétaire d'Etat succédant à Gasparri FM.*.
-1935,
crée camerlingue, il conduit la négociation et la signature de plusieurs concordats.
-1939,
succède à Pie XI, en prenant le nom de Pie XII.
-Pie XII gardant une admiration pour le Chef de l'église hérétique anglicane, depuis sa mission ordonnée par Pie X, décorera sa cuisine de 2 portraits: ceux du roi et de la reine d'Angleterre.
-Pie XII choisit comme confesseur le très "oecuméniste" père Agustino Bea. Dès 1935, pour la première fois depuis la révolution protestante Agustino Bea participa à un congrès protestant d'exégèse biblique et il finit même par présider le congrès hérétique...

Après la guerre Pie XII n'ayant pas pris de secrétaire d'État depuis la mort de Luigi Maglione en 1946, Giovanni Battista Montini devint son bras droit, rédigeant ou signant pour Pie XII un grand nombre de discours, messages ou allocutions à des organisations.

En outre, Montini aida Pie XII dans la rédaction des encycliques, mettant là aussi la foi en danger.

Les brèches dans la clôture étaient béantes, les mercenaires étaient déjà bien en place :
-Roncalli fut créé cardinal par Pie XII en 1953, pourtant le Saint Office avait un dossier de 1925 avec la mention : « suspecté de modernisme», Roncalli, alors connu pour ses enseignements non orthodoxes, s’était vu retirer brusquement sa charge de professeur au séminaire du Latran en mi-semestre...

Pie XII allait directement contre le Magistère des Papes Paul IV et Saint Pie V qui pour préserver la pureté de la foi de l'Eglise, par les constitutions apostoliques "Cum ex apostolatus officio", ordonnent que des évêques qui ont dévié de la foi soient privés de toutes autorités
«jamais, à aucun moment, ils ne pourront être restitués, replacés, réintégrés et réhabilités en leur précédent état».
a-c-r-f.com/documents/Paul-IV_Bulle_Cum-ex-apostolatus.pdf

-Montini ne fut pas écarté de Rome par Pie XII pour "mauvais services" contrairement au mythe traditionaliste, mais Pie XII le fit sacré évêque en 1954, avec promotion le jour même comme Archevêque de Milan, le plus grand diocèse d’Italie...

Les loups allaient bientôt dévorer les brebis...
L’avènement de l’Eglise conciliaire se préparait, véritable chemin vers l’enfer aujourd’hui.

LES FUTURS HÉRÉTIQUES AVAIENT QUASIMENT TOUS ÉTÉ CHOISIS PAR PIE XII
La très grande majorité des plus de 2700 évêques (dont Karol Wojtila) signataires des hérésies du conciliabule2, ayant conduit à l'apostasie, ont été choisis par PIE XII.
ELisée Pierre

TOUT SAVOIR SUR LE MARIAGE CREDO LE MARIAGE : l'un des sept sacrements que l'on a dans l'Eglise …

MARIAGE CATHOLIQUE, PRÉPARATION AU MARIAGE, FIANÇAILLES CATHOLIQUES
PRIERE A SAINT JOSEPH POUR LA SAINTETÉ DU MARIAGE «Glorieux Saint Joseph, donnez à nos intelligences de comprendre ce qu’est la sainteté du mariage et donnez à nos volontés de vivre un mariage qui plaise à Dieu en refusant tout ce qui Lui déplaît». "EXIGER LE DEVOIR CONJUGAL HORS NÉCESSITÉ DE LA GÉNÉRATION, EST UN PÉCHÉ" nous …Plus
MARIAGE CATHOLIQUE, PRÉPARATION AU MARIAGE, FIANÇAILLES CATHOLIQUES

PRIERE A SAINT JOSEPH POUR LA SAINTETÉ DU MARIAGE «Glorieux Saint Joseph, donnez à nos intelligences de comprendre ce qu’est la sainteté du mariage et donnez à nos volontés de vivre un mariage qui plaise à Dieu en refusant tout ce qui Lui déplaît». "EXIGER LE DEVOIR CONJUGAL HORS NÉCESSITÉ DE LA GÉNÉRATION, EST UN PÉCHÉ" nous explique Saint Augustin, éminentissime Père de l’Église, dans son traité sur le bonheur conjugal (De bono conjugali), qui constitue la référence de base de l’Eglise sur le mariage, jamais contredit en plus de 15 siècles, et auquel tous les ouvrages sérieux sur le mariage se réfèrent comme au socle quant à la pratique et à la prédication pour les chrétiens et leur vie dans le mariage.

Contre les scandaleuses préparations au mariage des modernistes et l’apprentissage honteux « des méthodes naturelles » de contraception qui inversent les fins du mariage et conduisent à sa perversion,
Contre les mauvaises préparations au mariage des traditionalistes (FSSP, ICRSP, IBP, Le Barroux, Chéméré, FSSPX, Avrillé, résistance-Williamson, Capucins de Morgon, IMBC, Père Barbara, sédévacantistes…) et la catastrophique promotion du discours de Pie XII aux sages-femmes en 1951 qui diminue drastiquement les naissances et a conduit à la quasi extermination des familles nombreuses.

70 ANS - L'ALLOCUTION DE PIE XII AUX SAGES-FEMMES (29 octobre 1951)

LA BONNE PREPARATION AU MARIAGE : avec les apôtres Saint Pierre et Saint Paul, Saint Jérôme, Saint Augustin, Saint Thomas d’Aquin, le pape Innocent XI... :

En tout temps et encore plus particulièrement au travers des tribulations, les chrétiens doivent rechercher la sainteté. Génération après génération, la décadence grandissante n’a rien épargné y compris le domaine sacré du mariage : divorce, avortement, inversion des fins du mariage, contraception, contrôle des naissances, promotion des "méthodes naturelles", cohabitation avant le mariage... Un abîme toujours plus profond que même les prêtres traditionalistes n’ont pas réussi à endiguer à cause de préparations au mariage la plupart du temps défectueuses. Tentant de conserver leur clientèle et espérant le Purgatoire pour lui faire éviter l’enfer, ils ne prônent souvent plus la voie difficile et pourtant si belle du Ciel, oubliant d’appliquer ces paroles de Notre Seigneur Jésus Christ à la morale conjugale : « Entrez par la porte étroite, car large est la porte et spacieux le chemin menant vers la perdition, et nombreux sont ceux qui s’y engagent ». (Saint Matthieu 7,13).

Nous vous proposons quelques textes de référence qui rappellent l’enseignement de l’Église quant à la licéité de l’acte conjugal dans le mariage, ne rentrant pas ici dans la considération que celui-ci est bien évidemment interdit hors mariage.

1 / Saint Augustin, De bono conjugali, « De ce qui est bien dans le mariage ».

Du devoir conjugal (chap. 6). « On trouve des maris qui poussent l’incontinence jusqu’à méconnaître l’état embarrassé de leurs épouses. Mais si les époux se livrent à l’immodestie et à la honte, c’est la faute des hommes et non du mariage. Et même, dans l’usage immodéré du mariage, usage que l’Apôtre leur permet mais qu’il ne commande point, et qui a un tout autre but que celui de la génération des enfants ; quoique alors ils cèdent à l’entraînement de leurs mœurs dépravées, le mariage a encore l’efficacité de les soustraire à l’adultère ou à la fornication. En effet, ce n’est pas le mariage qui commande cet acte, mais c’est le mariage qui l’excuse. Dès lors si les époux s’appartiennent l’un à l’autre pour la génération des enfants, but premier assigné à la société humaine dans notre existence mortelle, ils s’appartiennent aussi comme remède à la faiblesse de la chair, et se trouvent l’un à l’égard de l’autre, dans une sorte de servitude pour étouffer jusqu’aux désirs illicites et pour ne pouvoir garder l’un ou l’autre perpétuellement la continence, sans un consentement réciproque. Voilà pourquoi « l’épouse n’a point puissance sur son corps, il appartient au mari ; de même celui-ci n’est plus le « maître de son corps, c’est la femme ». Donc, en dehors même de la génération, les faiblesses et l’incontinence imposent aux 1. I Cor. VII, 4-6. époux cette servitude réciproque, comme préservatif contre une honteuse corruption inspirée par le démon et nourrie par l’incontinence soit de l’un des époux, soit des deux ensemble. Le devoir conjugal, quand il a pour but la génération, n’est point une faute ; accompli uniquement pour satisfaire la concupiscence, mais entre époux, en gardant la fidélité conjugale et dans la mesure du devoir, il n’excède pas le péché véniel ; tandis que l’adultère et la fornication sont toujours péchés mortels. D’où il suit que la continence absolue est bien plus parfaite que le devoir conjugal, même quand il n’a pour but que la génération ».

Indissolubilité du mariage (chap. 7). « Garder la continence, c’est l’état le plus parfait ; rendre le devoir conjugal est une chose permise ; l’exiger en dehors des nécessités de la génération, c’est un péché véniel ; commettre la fornication ou l’adultère, c’est un péché mortel. La charité conjugale exige donc que l’un des époux, sous prétexte de mériter davantage, se garde bien d’être pour l’autre une cause de damnation ».

2 / Pour les scholastiques, Pierre Lombard dit comme Saint Thomas, opposant le fait de demander l’acte conjugal pour procréer et le fait de le demander par incontinence, sans prévoir de troisième motif possible, car il n’y en a pas, et tous les docteurs font cette distinction double sans introduire de confusion pernicieuse avec un troisième motif "avoir des rapports par amour" comme le font les catholiques laxistes et voluptueux. Il dit donc que demander l’acte conjugal, non pas pour procréer mais par incontinence, est un péché véniel, il y a des cas où cela est mortel (violation de l’intégrité de l’acte, trop de rapports conjugaux, pensée adultère, brutalité…).

3 / Pape Innocent XI — 1679 — Proposition condamnée comme scandaleuse et pernicieuse :

« l’acte conjugal accompli pour la seule recherche du plaisir est tout à fait exempt de faute, même vénielle ».

4 / Conférences ecclésiastiques de Paris sur le mariage, Le Semelier, 1767, établies et mprimées sur ordre du cardinal de Noailles, archevêque de Paris (Livre 4).

«Saint Augustin y décide qu’une personne mariée ne peut user chrétiennement du mariage que pour avoir des enfants, ou pour obéir à l’autre époux, & qu’il n’y a que l’un de ces deux motifs qui la rende irrépréhensible aux yeux de Dieu.

Saint Fulgence établit les mêmes principes ; ainsi quand l’un des époux use du mariage pour avoir des enfants, ou rend le devoir à l’autre qui le lui demande, bien loin d’offenser Dieu, c’est dit Saint Thomas, un acte de justice, de religion & d’obéissance, qui est méritoire.

Saint Augustin croit que comme notre religion est sainte, celui qui demande le devoir par faiblesse pour se satisfaire, sans se proposer d’avoir des enfants, ne pèche pas à la vérité d’une manière qui cause la mort de l’âme, mais qu’il n’est pas irréprochable devant Dieu ; & que si les deux époux ne se proposent que leur propre satisfaction, tous les deux font une action qui n’est pas conforme à la fin & à l’esprit de leur état, mais qui les expose à quelque faute devant Dieu.

Saint Jérôme, saint Grégoire le Grand, Jonas d’Orléans, & saint Thomas ont établi les mêmes principes. Le Docteur Angélique dit même qu’il y a un péché véniel, si l’on n’use du mariage que pour sa santé.

Ces grands Docteurs ont puisé cette morale dans les Pères des premières siècles, entr’autres dans saint Clément d’Alexandrie. Innocent XI, qui s’est attaché à conserver la pureté de la morale de l’Évangile que les saints Pères ont toujours enseignée dans l’Église, s’est fondé sur cette tradition de ses prédécesseurs & des Pères, lorsqu’il a condamné une proposition contraire aux principes que nous venons d’expliquer. Il faudrait donc, dit le Catéchisme du Concile de Trente, avertir les fidèles que les parfaits Chrétiens ne doivent point user du mariage pour se satisfaire, mais qu’ils doivent se souvenir continuellement de ce que dit l’Apôtre, que ceux qui ont des femmes soient comme n’en ayant pas.

La fidélité conjugale, dit ce Catéchisme, oblige le mari & la femme à s’aimer d’un amour pur, saint, & tout particulier, comme Jésus Christ a aimé Son Église, & non pas de la manière que s’aiment les adultères. L’Apôtre ne leur prescrit point d’autre règle de leur amour, que celui que Jésus-Christ a pour l’Église : Maris, dit-il, aimez vos femmes, comme Jésus-Christ a aimé Son Église. Or Jésus-Christ n’a aimé l’Église que pour l’utilité de cette épouse, et non pour la sienne propre. C’est la raison, dit saint Jérôme, et non la passion, qui doit être la règle de l’amour qu’un époux a pour sa femme.

Que les maximes du Christianisme sont pures ! Qu’elles donnent une noble et sainte idée de la religion de Jésus-Christ ! Mais quelle honte pour ceux qui se font un honneur d’être ses Disciples, de les effacer de leur mémoire, de les étouffer dans leur cœur, et de les combattre par la conduite qu’ils tiennent ordinairement dans l’état du mariage ! Ne verrons-nous jamais dans les Chrétiens cette chasteté conjugale des anciens Patriarches, que Saint Augustin compare avec les Vierges les plus parfaites de l’Évangile ? »

5 / Conférences ecclésiastiques de Paris sur le mariage, Le Semelier, 1767, établies et imprimées sur ordre du cardinal de Noailles, archevêque de Paris (Livre 6).

« Qu’est-ce que doit observer un époux pendant la grossesse de son épouse ? Il est bien difficile d’excuser de péché un époux qui approche de sa femme pendant sa grossesse, et c’est ce qu’ont décidé dès les premiers siècles de l’Église S. Clément d’Alexandrie, S. Ambroise, S. Jérôme, S. Augustin, & Jonas d’Orléans ; une épouse doit donc engager pour lors son mari à la traiter comme sa sœur.

L’Église, qui a toujours exhorté les personnes mariées à conserver la chasteté conjugale dans le mariage, punissait autrefois ces intempérances d’un époux, par des pénitences considérables qui sont marquées dans le Pénitentiel Romain, & dans celui de Bede. Il faut avouer néanmoins que selon saint Thomas, ces maris intempérants ne commettent un péché mortel, que quand il y a à craindre pour le fruit de leur femme.

Il faut même ajouter avec M. de Sainte Beuve, que selon les principes de saint Augustin, une femme est obligée pendant sa grossesse de rendre le devoir à son mari, quand elle n’a pul’engager à s’en abstenir, pourvu qu’il n’y ait rien à craindre pour son fruit.

Un époux peut-il user du mariage quand son épouse souffre l’accident du sexe, ou n’est pas encore remise de ses couches, ou nourrit un enfant?

Pendant la loi de Moïse si un homme s’approchait de sa femme lorsqu’elle souffrait l’accident du sexe (les menstruations), ils étaient tous deux exterminés du milieu du peuple ; & Ézéchiel met cette action au rang des péchés énormes. Saint Augustin expliquant le Lévitique, déclame contre les maris qui dans ces indispositions de leurs épouses usent du mariage. Saint Jérôme condamne cette incontinence. Jonas d’Orléans & d’Haymoint d’Halbestat ne peuvent la souffrir dans les Chrétiens, & le Pénitentiel de Bede ordonne une pénitence de trente jours à un mari qui a usé du mariage avec sa femme dans ces circonstances. Saint Thomas ne fait pas difficulté d’avancer qu’il est défendu pour lors à un mari & à une femme d’exiger l’usage du mariage, parce que si elle conçoit dans cet état, son fruit en souffre considérablement. Mais est-ce un péché mortel, ou un simple péché véniel ? Il est mal aisé de décider la question, mais il est certain que saint Augustin après Ézéchiel appelle cette intempérance du nom d’iniquité.

Saint Grégoire le Grand condamne aussi les maris qui usent du mariage avec leurs femmes incontinent après leurs couches : c’est dans sa réponse à saint Augustin ; & c’est pour la même raison que cela leur est défendu lorsqu’elles souffrent le mal ordinaire de leur sexe. Zachias étend ce temps jusqu’à près d’un mois après les couches. On doit donc proposer aux personnes mariées de notre siècle l’exemple de Zénobie Reine des Palmireniens, qui vivait du temps de saint Athanase. Trebellius Pollio en fait l’éloge dans son histoire, & nous apprend que pendant ses grossesses, & les accidents de son sexe elle vivait dans la continence. »

6 / Louis Bail, docteur en théologie, sous-pénitencier de Notre Dame de Paris (1845).

«Considérez pour quelle fin on doit contracter mariage et en user. La résolution commune est que ce doit être principalement pour la procréation des enfants qui servent à la gloire de Dieu, et non pour le plaisir, parce que les mariages qui ne visent qu’au plaisir ne durent pas longuement en paix, d’autant que tout amour qui naît de la corruption se change aisément en haine, et ce qui commence par un mauvais principe, se termine ordinairement par une mauvaise fin, comme sont les jalousies, les adultères, les trahisons, et en somme le déplaisir. Aussi peut-on appliquer à ces mariages les paroles de Jésus-Christ : toute plante que mon Père céleste n’aura point plantée sera déracinée (Mt 5). D’autant que le mariage n’est point planté de Dieu, qui ne se contracte point pour sa gloire. C’est pourquoi le déluge arriva sur la terre, lorsque les hommes dominés par leur concupiscence, n’y recherchaient plus que les voluptés : les enfants de Dieu voyant que les filles des hommes étaient belles en prirent à femmes de toutes celles qu’ils avaient choisies (Gn 6). Et l’ange Raphaël, instruisant Tobie, lui disait : Tu épouseras une vierge avec la crainte de Dieu, plutôt porté par le désir d’avoir des enfants, que par la convoitise, afin que, dans la postérité d’Abraham, tu sois béni dans tes enfants, et il lui déclare que les démons ont pouvoir sur ceux qui se marient par les seules considérations de la terre. Que si dans l’Ancien Testament c’était une chose si noire de se marier pour une fin toute sensuelle, il sera aisé de juger que le mal est bien plus grand dans la loi chrétienne, où le mariage a été relevé du titre de sacrement. Quelques uns le font passer pour un péché mortel, tel qu’en commettrait celui qui se ferait baptiser pour avoir la jouissance de quelque femme chrétienne, à laquelle il ne pourrait arriver autrement, car quoiqu’il reçut un véritable baptême, il pécherait mortellement, en le recevant à ce dessein. Ainsi, celui qui se marie principalement pour satisfaire à sa brutalité, bien que son mariage soit valide, pèche mortellement par l’abus d’une chose sainte, et on peut lui reprocher ce que Daniel reprocha aux vieillards luxurieux : Race de Chanaam et non de Juda, la beauté t’a séduit (Dan.13). Que si l’on dit que l’usage du mariage pour cette fin n’est que péché véniel (Note : tout dépend de ce que l’on entend par brutalité... cela peut être mortel : pensée adultère pendant l’acte, luxure, etc.), et que le contrat fait pour la même fin n’est pas plus criminel, on répond que le contrat est un sacrement et une chose sacrée, mais que l’usage est chose profane et commune (Note : ça ne devrait pas être profane !), c’est pourquoi l’abus n’en est pas si criminel ; c’est comme celui qui se servirait d’un vase commun pour boire dedans, par le seul motif du plaisir, il ne pèche pas comme celui qui se servirait des vases sacrés pour le même dessein, ainsi que fit le roi Baltazar, employant aux délices de sa table les vases sacrés de la maison de Dieu ; son crime est tenu pour mortel. Il est vrai néanmoins que tous les théologiens et les casuistes ne s’accordent pas à taxer de péché véniel l’usage du mariage sans autre dessein que le plaisir, lorsqu’il n’a point d’autres excès. Ils se fondent sur les paroles d’Aristote, qui règle les voluptés selon que les actions d’où elles naissent sont bonnes, mauvaises ou neutres, c’est-à-dire indifférentes. [...] Et à vrai dire, si l’on s’arrête à la philosophie humaine, cette opinion est probable ; mais il est difficile de la soutenir, si l’on veut se régler sur des maximes plus hautes. C’est pourquoi saint Augustin, le Maître des Sentences, le Docteur angélique, et plusieurs autres, estiment qu’il y a péché véniel ; car c’est agir comme la bête, qui ne cherche que la volupté, et non pas la postérité qui serve Dieu et le glorifie ; et c’est pervertir l’ordre établi par la loi éternelle, qui veut que l’âme raisonnable ait domination sur toutes les choses inférieures, non pas les choses inférieures sur l’âme raisonnable. Tellement que la perfection des hommes mariés est de ne pas connaître leurs femmes pendant leurs mois (Note : avoir des rapports délibérément pendant les règles est un péché mortel ; voir Bible), pendant leur grossesse, ou quand elles sont hors d’âge d’enfanter, ou quand elles sont stériles sans espérance de fécondité. Telle et si sublime devrait être la chasteté conjugale, et c’est où elle se doit porter, ne s’assujétissant pas à la concupiscence du plaisir, mais s’en servant pour une fin glorieuse, qui est de donner à Dieu de nouvelles créatures qui puissent le louer, le servir et l’aimer éternellement. En quoi, combien il est difficile ne pas se tromper, celui-là seul le connaît, qui sait ce que sont les concupiscences, et combien souvent, par leurs pièges cachés, les plus spirituels s’imaginent se proposer une autre fin que leur assouvissement, et n’avoir rien pour elles. Au reste, tout soit dit plus tôt en rapportant les sentiments des autres, que les nôtres propres.

Cependant, reconnaissons par ces considérations, que la condition du mariage n’est pas sans beaucoup de difficultés, et que c’est bien plus tôt fait à plusieurs, de vouer, ou de conserver sans obligation, la chasteté virginale, que de se contenter de la chasteté conjugale. Qu’il est difficile de ne pas se brûler en étant proche du feu ! Il est bien plus aisé de ne pas descendre du tout de la montagne, que d’arrêter sa course sur le penchant et de se contenir. Plût à Dieu que toutes les personnes qui sont dans l’état de continence entendissent bien ces difficultés, elles porteraient compassion aux autres, dont elles ignorent les angoisses pour la chasteté, qui, selon quelques saints (Note : selon tous les saints), est nécessaire et obligatoire ; car la volupté qui provient des sentiments de la chair est brutale ; celle qui naît de la connaissance des créatures, est philosophique, et celle que l’on goûte à connaître et à aimer Dieu est angélique. Soyez donc béni, ô Dieu éternel, qui nous avez appelés à l’état de continence, pour y vaquer à vous connaître et à vous aimer purement.

Considérez les lois du mariage, car comme tout ordre a ses lois et ses statuts, par l’observation desquels il se conserve et fleurit, ainsi le mariage, qui est un ordre institué premièrement de Dieu au Paradis terrestre, et réformé par Jésus-Christ, qui en ôta la multitude des femmes, et leur répudiation, le ramenant à son principe. Ces lois sont la dévotion envers Dieu, la fidélité de l’amour réciproque, et l’instruction des enfants dans la piété. Car, pour la première loi, puisque tout sacrement est pour sanctifier les âmes, et oblige celles qui le reçoivent à une plus grande pureté de vie, il en est de même du mariage ; c’est pourquoi un savant et pieux personnage l’appelle une société sainte et sanctifiante, un aide et un instrument de sanctification. En effet, il retranche les occasions des déshonnêtetés, qui sont un des grands pièges de la sainteté, et assujettit à plusieurs charges et difficultés, lesquelles demandent beaucoup de perfection pour s’en acquitter convenablement. Pareillement les mariés sont obligés à procurer le bien temporel et spirituel de leurs enfants, à quoi la piété envers Dieu sert indiciblement, par laquelle ils attirent ses miséricordes sur eux, et détournent les foudres de sa justice, car il dit lui-même : Je suis le Seigneur, ton Dieu fort et jaloux, vengeant l’iniquité des pères sur leurs enfants, jusque à la troisième et quatrième génération, et faisant miséricorde en mille générations à ceux qui m’aiment et gardent mes commandements. (Ex 20) La seconde loi est le fidèle et réciproque amour, auquel saint Paul donne pour modèle l’amour de Jésus-Christ envers son Église : Hommes, aimez vos femmes comme Jésus-Christ a aimé son Église. Or quel amour fut jamais pareil à celui de Jésus-Christ envers les âmes ? Combien a-t-il travaillé pour les sanctifier ? Avec combien de douceur et de patience supporte-t-il leurs infirmités, et combien suavement se les reconcilie-t-il en leurs pénitences [...]. »

7 / Casti connubii, "Le chaste mariage", de Pie XI sur le mariage chrétien (1930).

« Pour que, toutefois, cette rénovation du mariage produise dans toutes les nations du monde et dans celles de tous les temps ses fruits désirés, il faut d’abord que les intelligences humaines soient éclairées sur la vraie doctrine du Christ concernant le mariage ; il faut ensuite que les époux chrétiens, fortifiés dans leur faiblesse par le secours intérieur de la grâce divine, fassent concorder toute leur façon de penser et d’agir avec cette très pure loi du Christ, par où ils s’assureront à eux-mêmes et à leur famille le vrai bonheur et la paix [...].

« Parmi les biens du mariage, les enfants tiennent donc la première place.
Et sans aucun doute, le Créateur même du genre humain, qui, dans sa bonté, a voulu se servir du ministère des hommes pour la propagation de la vie, nous a donné cet enseignement lorsque, en instituant le mariage dans le paradis terrestre, il a dit à nos premiers parents et, en même temps, à tous les, époux à venir : « Croissez et multipliez-vous et remplissez la terre » (Génèse 1, 28). C’est ce que saint Augustin a très bien fait ressortir des paroles de l’apôtre saint Paul à Timothée, en disant : « Que la procréation des enfants soit la raison du mariage, l’Apôtre en témoigne en ces termes : Je veux, déclare-t-il, que les jeunes filles se marient. Et comme pour répondre à cette question : Mais pourquoi ? il poursuit aussitôt : qu’elles procréent des enfants, qu’elles soient mères de famille » (1 Timothée 5, 14) [...].

« Mais pour aborder en détail l’exposé de ce qui s’oppose à chacun des biens du mariage, il faut commencer par les enfants, que beaucoup osent nommer une charge fastidieuse de la vie conjugale : à les en croire, les époux doivent avec soin s’épargner cette charge, non point, d’ailleurs, par une vertueuse continence (permise dans le Mariage aussi, quand les deux époux y consentent), mais en viciant l’acte de la nature. Les uns revendiquent le droit à cette criminelle licence, parce que, ne supportant point les enfants, ils désirent satisfaire la seule volupté sans aucune charge ; d’autres, parce qu’ils ne peuvent, disent-ils, ni garder la continence, ni — à raison de leurs difficultés personnelles, ou de celles de la mère, ou de leur condition familiale — accueillir des enfants. Mais aucune raison assurément, si grave soit-elle, ne peut faire que ce qui est intrinsèquement contre nature devienne conforme à la nature et honnête. Puisque l’acte du mariage est, par sa nature même, destiné à la génération des enfants, ceux qui, en l’accomplissant, s’appliquent délibérément à lui enlever sa force et son efficacité, agissent contre la nature ; ils font une chose honteuse et intrinsèquement déshonnête. Aussi ne faut-il pas s’étonner de voir les Saintes Écritures attester que la divine Majesté déteste au plus haut point ce forfait abominable, et qu’elle l’a parfois puni de mort, comme le rappelle saint Augustin : « Même avec la femme légitime, l’acte conjugal devient illicite et honteux dès lors que la conception de l’enfant y est évitée. C’est ce que faisait Onan, fils de Judas, ce pourquoi Dieu l’a mis à mort ». »