(suite et fin)
Il reste que ce que les Papes ont déjà accompli successivement de positif quant au Coeur immaculé de Marie (en 1942, 1984, etc.) a suffi semble-t-il pour attirer de nombreuses grâces du Ciel et pour modifier dans le bon sens, au moins en partie et de façon décisive, le cours dramatique de l'Histoire (défaite des Nazis à Stalingrad, chute du mur de Berlin...).

Pourquoi ? Eh bien, pour compléter votre bonne petite histoire de gâteau au chocolat, parce que comme l'écrit Saint Louis-Marie de Monfort dans le « Secret de Marie » :
« 37. 3. Se consacrer ainsi à Jésus par Marie, c'est mettre entre les mains de Marie nos bonnes actions qui, quoiqu'elles paraissent bonnes, sont très souvent souillées et indignes des regards et de l'acceptation de Dieu devant qui les étoiles ne sont pas pures. Ah! prions cette bonne Mère et Maîtresse que, ayant reçu notre pauvre présent, elle le purifie, elle le sanctifie, elle l'élève et l'embellisse de telle sorte qu'elle le rende digne de Dieu. Tous les revenus de notre âme sont moindres devant Dieu, le Père de famille, pour gagner son amitié et sa grâce, que ne serait devant le roi la pomme véreuse d'un pauvre paysan, fermier de sa Majesté, pour payer sa ferme. Que ferait le pauvre homme, s'il avait de l'esprit et s'il était bien venu auprès de la reine? Amie du pauvre paysan et respectueuse envers le roi, n'ôterait-elle pas de cette pomme ce qu'il y a de véreux et de gâté et ne la mettrait-elle pas dans un bassin d'or entouré de fleurs; et le roi pourrait-il s'empêcher de la recevoir, même avec joie, des mains de la reine qui aime ce paysan... Modicum quid offerre desideras? manibus Mariae tradere cura, si non vis sustinere repulsam. Si vous voulez offrir quelque chose à Dieu, dit saint Bernard, mettez-[le] dans les mains de Marie, à moins que vous ne vouliez être rebuté. »

Bon et saint Carême !

(suite) Par ailleurs, vous avez peut-être pris votre citation suivante de Jean-Paul II datée de 2004 : « Vingt ans se sont écoulés depuis ce jour où, sur la place Saint-Pierre... » ICI , à savoir sur le site de ladite Contre-Réforme Catholique de l'abbé de Nantes. Or, cette page se conclue scandaleusement de la façon suivante :
« Jean-Paul II mourut le 2 avril suivant, n’ayant effectué, pendant son pontificat, que des contrefaçons des actes demandés par le Ciel. Malgré l’avertissement du 13 mai 1981, « cet avertissement de la Vierge Marie à ne pas devoir la mépriser, mais déjà à la craindre », il n’était pas entré dans son dessein de grâces et de miséricorde.

Frère Bruno écrit : « Eh bien ! samedi 2 avril 2005, “ premier samedi du mois ”, dont le Pape n’a jamais consenti à faire le moindre cas, c’est Elle-même qui l’a cité à comparaître au tribunal de Dieu... ».

Un conseil : puissiez-vous, au terme de votre éventuel travail d'enquête, ne jamais tomber dans ces jugements à l'emporte-pièce et gravement infamant sur Jean-Paul II, par lesquels son auteur se met de fait à la place de Dieu et de la Sainte Vierge en tant que juge impitoyable !!! Car s'il est possible de garder en soi encore un doute sur la validité de sa consécration de 1984 (scoop, c'est aussi mon cas!) au vu de certains détails et de certains faits contemporains, et au vu du constat de son peu d'enthousiasme – ainsi que ses prédécesseurs - à répandre résolument et précisément dans l'Eglise la dévotion au Coeur immaculé de Marie et la pratique des cinq premiers samedis du mois, en revanche, il est blâmable de se laisser aller en tant que fidèles à pareils jugements sommaires ! D'autant plus honteux et absurde qu'ils reviennent à oublier la ferveur que Jean Paul II a mise durant son pontificat à faire aimer la sainte Vierge et la pratique du chapelet (si importante pour ND de Fatima). Et que ce samedi 2 avril 2005 correspondait à la vigile du dimanche de la Miséricorde divine suivant celui de Pâque, qu'il a instituée si judicieusement lui-même dans le calendrier liturgique, à la demande de Jésus Miséricordieux auprès de sa sainte compatriote polonaise Soeur Faustine. Beau signe du Ciel s'il en est...

Ainsi, il y a 2 façons de voir l'action, somme toute imparfaite, des Papes (et par extension de notre prochain) : l'une, intransigeante et sans authentique respect et amour filial, venant des adorateurs de la lettre de la Tradition et de la doctrine, dissociée de son esprit de vie et de miséricorde, les « tradicaux ». L'autre, miséricordieuse et bienveillante, des véritables fils et filles de l'Eglise, sachant voir et rendre grâce pour ce qui est bon et saint dans l'action de l'Eglise et de ses Pasteurs; demandant certes pardon pour les lenteurs et les résistances éventuelles à accomplir sa divine volonté, mais se refusant, quelle folie!, à l'anathème contre les Pasteurs que Dieu leur a donnés, et encore moins à leur promettre l'enfer, a fortiori quand leur vie s'est montrée digne de louanges, à bien des égards.

Mon opinion intime (Cf. plus haut le « scoop ») vous a donc peut-être surprise : je pense que les Papes n'ont pas répondu parfaitement jusqu'ici aux demandes de Notre Dame de Fatima après avoir étudié la question d'assez près. Quant à la consécration, à cause de la résistance d'un certain nombre d'évêques à le faire en communion avec le Pape et à cause d'une préoccupation « diplomatique » vis-à-vis de l'URSS, en 1984. Quant à la dévotion au Coeur immaculé de Marie, à cause sans doute de réserves théologiques regrettables mais qui peuvent se comprendre autour de la dévotion au Coeur immaculé de Marie et de la réparation des péchés commis contre Lui, qui ferait de l'ombre, s'imagine-t-on peut-être, au Sacré-Coeur de son Divin Fils. Et cela probablement entre autres par manque d'esprit de simplicité évangélique et aussi, à cause d’un œcuménisme mal compris, par crainte que nos frères protestants, beaucoup moins les Orthodoxes par contre, ne comprennent pas du tout la mise à l'honneur de cette dévotion.

Si tel était le cas, le Ciel et la Providence, juste et miséricordieuse, ne manqueraient pas de rappeler l'Eglise catholique à ses responsabilités et de lui faire comprendre à l'avenir sa méprise quant aux demandes et au secret de Notre Dame de Fatima, en permettant que des évènements futurs dramatiques et sans ambiguïté possible surviennent, de sorte que tous les évêques du monde entier en communion avec le Pape soient amenés à accomplir cette fois-ci parfaitement la volonté divine, selon l'esprit d'enfance spirituelle cher à Sainte Thérèse de Lisieux, fait de simplicité, d'humilité et de confiance en Dieu... et en la Vierge Marie ici. Encore une fois, je n'exclus donc pas définitivement non plus cette hypothèse.

(suite) Prenons un exemple pour illustrer mon propos. Le pseudonyme « Joseph de Belfont », qui a écrit en 2011 le livre « Mystères et vérités cachées du troisième secret de Fatima », dont j'ai lu d'importants extraits sur Google books, ambitionnait de mener une enquête impartiale sur le message de Fatima et particulièrement sur la 3ème partie du secret éponyme. Or, malgré quelques analyses et infos vraiment dignes d'intérêt, force est de constater qu'il a commis au mieux de graves erreurs, au pire des fautes volontaires de désinformation pour mieux étayer sa thèse initiale. Ainsi d'après ce lien très sûr ICI , je cite :
« Il n'utilise à aucun moment les très longs témoignages que Soeur Lucie a livrés au cours de conversations avec deux cardinaux, le cardinal Padiyara, en octobre 1992, le cardinal Vidal, en octobre 1993. Ces entretiens se sont déroulés en présence de témoins et ont été édités en portugais en 1998 par Carlos Evaristo, qui avait servi d'interprète lors des deux entretiens. Une édition frangaise est parue en 1999, sous le titre "Fatima. Soeur Lucia témoigne" (éditions du Chalet, 117 pages). […] ces deux entretiens ont fait l'objet d'enregistrements audio et video. La chose a été confirmée par le cardinal Vidal dans un courrier qu'il m'a adressé le 25 juillet 2000. Il y a mieux : l'entretien du 11 octobre 1993 entre Soeur Lucie et le cardinal Vidal a été diffusé sur la chaine de télévision italienne Rai due le 31 janvier 2003. Des millions de personnes ont pu voir et entendre Soeur Lucie.

Dans ces deux entretiens, de 1992 et 1993, Soeur Lucie affirme et montre longuement, en répondant à des questions très précises, que la consécration réalisée par Jean-Paul IIl en 1984 correspond à ce que la Sainte Vierge a demandé. Soeur Lucie l'a répété à plusieurs reprises, à différents interlocuteurs, et dans différents écrits. Dans un de ses derniers écrits, le message de Fatima, édité en 2006 par le Carmel de Coïmbra, elle l'a encore dit explicitement (p. 54-55), indiquant aussi dans quel sens il faut comprendre l'expression « la Russie se convertira ». Joseph de Belfont ignore aussi ce témoignage.

(Donc ) Soutenir que la consécration de 1984 ne correspond pas à ce que demandait la Vierge Marie, c'est aller contre les affirmations de Soeur Lucie elle-même. Soutenir que le texte du « secret » de Fatima publié en 2000 est incomplet, falsifié, voire qu'il est un «faux », c'est (de fait) accuser Soeur Lucie, Jean-Paul II, les cardinaux Ratzinger et Bertone de mensonge. »

Et à supposer que les quelques témoignages, qui font dire à Soeur Lucie (après 1984, avant qu'elle ne change en ce cas d'avis quelques années plus tard) que les consécrations de la Russie au Coeur immaculé de Marie n'ont pas satisfait le Ciel, soient vraiment véridiques, il faudrait alors se demander pourquoi elle a changé d'avis par la suite comme vous l'écrivez, tout en n'excluant pourquoi pas le fait qu'elle ait eu tort de le faire...

Car rejetons d'emblée l'hypothèse loufoque et complotiste d'une fausse sœur Lucie, d'un sosie du KGB, ainsi que celle, également très peu vraisemblable, d'une Soeur Lucie finissant par se laisser intimider et persuader par les autorités vaticanes qui lui auraient dicté la version officielle tout en sachant sciemment qu'elle était fausse, alors qu'elle n'a jamais cédé par le passé aux menaces et intimidations d'où qu'elles viennent...

@Islametverité, M-Isabel,

Vos doutes en conscience sont en effet parfaitement respectables - je l'ai écrit moi-même dans mon précédent com- à condition qu'ils viennent d'un réel amour pour notre Seigneur Jésus et sa sainte Mère, d'un réel désir de correspondre fidèlement à ses saintes volontés, exprimées en l'occurrence par Notre Dame à Fatima. A condition qu'ils s’appuient sur des faits objectifs, et non pas biaisés par une idéologie de près ou de loin schismatique. Idéologie animée par un esprit de soupçon et de rébellion vis-à-vis de l'autorité de l'Eglise depuis son dernier Concile œcuménique Vatican II, à propos duquel elle fantasme qu'il serait lui-même évoqué en creux dans la 3ème partie du secret de Fatima, objet de tous les fantasmes des « tradicaux », ainsi que la crise spirituelle qui s'en est suivie en Occident. Troisième partie du secret qui aurait donc été selon les sceptiques soit totalement falsifiée, soit amputée, soit mal ou très mal interprétée en l'an 2000 par l'Eglise.

Au demeurant, ceux qui mettent en doute l'acceptation par le Ciel de la consécration de la Russie au Coeur immaculé de Marie réalisée par Jean-Paul II en 1984, mettent également en doute ipso facto le contenu authentique ou l'interprétation officielle de la 3ème partie du secret de Fatima.

Votre projet de réaliser un dossier impartial sur cette question est louable. Je note toutefois que pour ce faire vous auriez pu ajouter à votre liste d'exclusion de collaborateurs, en plus donc des lefebvristes et des sédévacantistes avec leurs sources tendancieuses d'information, les sympathisants ou fidèles de la Contre-réforme catholique de l'abbé de Nantes, que j'ai du reste évoquée dans mon com, et dont j'ai noté que vous étiez proche sous certains rapports, par vos amitiés, certaines de vos contributions passées ou votre sensibilité parfois à tendance hyper-complotiste, aussi bien sur votre site et votre Forum personnels, sans même parler de certaines de vos interventions passées sur GTV. CRC qui est de fait aussi une association à tendance schismatique.

Pour ma part je pense que votre projet est non seulement une gageure mais aussi qu'il n'apportera rien de très nouveau. Car une grande quantité d'œuvres très documentées a déjà été publiée sur cette question selon la sensibilité idéologique de chacun. Et que les principaux protagonistes et témoins des apparitions de Fatima sont morts, ce qui rend impossible une vérification ultime des informations. Il vous faudrait alors croiser et recroiser à nouveau minutieusement la somme d'infos, parfois contradictoires, biaisées et malhonnêtes, provenant de tel ou tel écrit, en espérant qu'il sorte de ce très ambitieux travail une vérité cohérente, impartiale et novatrice.