jean-yves macron
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Article 31 : la doctrine de l’indéfectibilité de l’Eglise : le cas de la liturgie.

Article 31 : sur la doctrine de l’indéfectibilité de l’Eglise quant à la liturgie.

Nous avons vu dans les articles précédents que l’erreur commune des opposants sede-lefebvristes était d’identifier l’aile progressiste à l’Eglise Catholique et les outrances "créatives" des libéraux à l’enseignement du Concile et comme des permissions ressortant des textes.

Il a été précisé dans les commentaires, citations de SSPaul VI à l’appui, la fausseté de ces accusations et que, par exemple, la liberté religieuse et la nouvelle Messe ont été indûment interprétées dans un soi-disant « esprit du Concile », un esprit novateur en rupture avec la tradition de l’Eglise, que les pères conciliaires avaient gardée, y compris dans certaines nouveautés, comme l’introduction d’un droit négatif à n’être pas empêché de pratiquer sa religion, un droit présent en germe dans Mit brennender Sorge de Pie XI.

Les mass-médias, presse, radio et télédiffusion, contribuèrent fortement à la mise en œuvre d’un para-concile Vatican II, contre la volonté des papes et l’intention initiale des pères conciliaires.

L’indéfectibilité de l’Église apostolique étant un dogme de foi, comment pouvait-il en être autrement ?

« L'infaillibilité de la discipline liturgique de l'Église étant enseignée unanimement par les théologiens catholiques les plus approuvés, sans même l'exception d'un seul, le consensus moralement unanime des théologiens sur un point de doctrine représente une opinion certaine et un signe certain de divine tradition ».

Citons-en quelques-uns :

« L'Église cesserait d'être sainte et par conséquent, cesserait d'être la vraie Eglise du Christ si elle prescrivait, en vertu de sa suprême autorité, à tous les fidèles quelque chose de contraire à la foi et aux mœurs ».

(Chanoine Hervé, recteur du grand séminaire de Saint-Brieuc. Manuael theologiae dogmaticae. 1935. Volume 1, 1935, page 515).

« Les actes de la liturgie ont une valeur dogmatique. Ils sont l'expression du culte de Dieu dans l'Église. Or, la manifestation extérieure du culte a une relation intime avec la foi. Pour être raisonnable, le culte ne peut cesser d'être conforme à la foi ».

(
Père Joseph Haegy c.s.sp, liturgiste, Manuel de liturgie t1, p2).

« Les pontifes romains sont infaillibles quand ils portent des lois universelles sur la discipline ecclésiastique, de manière que jamais ils n'établissent quoi que ce soit de contraire à la foi et aux bonnes mœurs, même s'ils n'atteignent pas le degré suprême de la prudence ».

(Les canonistes, Wernz et Vidal, Ius Canonicum t2, p 410).

« Cette infaillibilité consiste en ce que l'Église, par un jugement doctrinal, n'établira jamais une loi universelle qui soit opposée à la foi, aux mœurs et au salut des âmes.
Néanmoins, nulle part n'est promis à l'Église le degré suprême de la prudence en vue de porter les lois les meilleures pour toutes les circonstances de temps et de lieu ».

(Adolphe Tanquerey), prêtre de Saint-Sulpice, Synopsis theologiae dogmaticea, 1937).

« L'Église est infaillible dans sa discipline générale.
Par l'expression « discipline générale », on entend les lois et les pratiques qui relèvent de l'organisation externe de toute l'Église. C'est-à-dire relativement aux éléments tels que le culte externe, la liturgie et les rubriques ou l'administration des sacrements.


Si elle avait la capacité de prescrire ou d'organiser ou de tolérer dans sa discipline quelque chose de contraire à la foi ou aux mœurs, ou quelque chose de préjudiciable à l'Église ou de nuisibles pour les fidèles, elle défaillirait dans sa mission divine, ce qui serait impossible ».

(Hermann, Institutiones Theologiae, 1908 t1 p.258).

« La doctrine de l'indéfectibilité de l'Église est une conséquence de la promesse de Notre-Seigneur Jésus-Christ à Saint-Pierre. :

« Sur cette Pierre, Je bâtirai mon Eglise et les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre Elle » (Matthieu 16, 18).


"Certains catholiques, pendant les tribulations présentes, se sont convaincus que le siège de Pierre est maintenant vacant. « L'occupant du siège », comme ils l'appellent, ne correspond pas à ce qu'ils attendent d'un pape.

Certains prétendent aussi que la Messe et les sacrements ont été détruits par les plus récents occupants du siège de Saint-Pierre. Si ces personnes avaient raison, cela voudrait dire que Notre-Seigneur Jésus-Christ a abandonné son Eglise.

Mais c'est là quelque chose qui ne peut jamais se produire et qui contredirait la promesse solennelle de Notre-Seigneur citée plus haut. Il est impossible aussi que notre Seigneur abandonne son Eglise, car cela frustrerait le but même pour lequel l'Église a été fondée, à savoir d'être l'instrument de Dieu pour le salut de nos âmes.


Si Notre Seigneur abandonnait Son Eglise, les paroles :
« Celui qui vous écoute M'écoute » seraient vraies seulement pour un groupe excessivement réduit de personnes qui se considéreraient comme les élus, ce qui est toujours la caractéristique la plus évidente d'une secte.

Notre-Seigneur n'a pas fondé une secte, mais l'Église catholique, c'est-à-dire universelle ».


(RP Van der Ploeg, op. docteur et maître en théologie, docteur en Ecriture Sainte, professeur émérite de l'université de Nimègue, membre de l'Académie Royale des sciences des Pays-Bas).

L’Eglise enseignante, étant quotidiennement guidée par l’Esprit Saint, ne peut pas se tromper unanimement et donc croire et enseigner unanimement des hérésies.

Pie IX condamne la secte des « vieux-catholiques », très similaire à la FSSPX, en ce qu’elles enseignent (ou du moins impliquent) toutes les deux que tous les évêques avec le Pape à leur tête pourraient tomber dans l’erreur durant un Concile Œcuménique :

« Tout en reniant et en renversant la véritable autorité de juridiction dans la personne du Pontife romain, et des évêques successeurs de saint Pierre et des Apôtres, et en la transférant au peuple, ou pour user de leur langage, à la communauté, ils rejettent avec opiniâtreté et attaquent le magistère infaillible et du Pontife romain et de toute l’Eglise enseignante.

Et, donnant un démenti au Saint-Esprit dont le Christ avait promis à l’Eglise l’assistance éternelle, par une audace incroyable, ils soutiennent que le Pontife romain, aussi bien que tous les évêques ensemble, les prêtres associés à eux dans l’unité de foi et de communion, sont tombés dans l’hérésie en acquiesçant aux définitions du concile œcuménique du Vatican et en les professant.

C’est pourquoi ils nient aussi l’indéfectibilité de l’Eglise, disant avec blasphème qu’elle a péri dans l’univers entier, et que par conséquent son Chef visible et les évêques ont fait défection. »


(Pape Pie IX, Etsi Multa Luctuosa, 21 Novembre 1873).

« Il n’est donc pas permis de dire que Vatican II puisse contenir des hérésies : même si l’infaillibilité du Concile n’a pas été évoquée par les Papes, il ne peut pas contredire un point de foi défini, car l’Eglise ne peut pas cesser de croire aux points de foi définis.

De plus, non seulement, on ne peut pas pécher en acceptant tous les décrets de Vatican II, comme l’enseignent les théologiens, mais il serait aussi très imprudent et gravement peccamineux d’en refuser certains passages, et même ceux dans des documents ayant une forte autorité, comme les déclarations ou les constitutions dogmatiques.

Il est aussi important de noter que cette indéfectibilité s’applique non seulement aux matières touchant à la foi, mais également à la discipline et à la liturgie de l’Eglise :
L’Eglise enseignante ne peut donc pas promulguer quelque chose de néfaste ou de peccamineux à l’Eglise enseignée (par exemple lorsque le Pape promulgue un Code de Droit Canonique, ou toute autre discipline).

« Ce serait donc un attentat, une dérogation formelle au respect que méritent les lois ecclésiastiques, de blâmer, par une liberté insensée d’opinion, la discipline que l’Église a consacrée, qui règle l’administration des choses saintes et la conduite des fidèles, qui détermine les droits de l’Église et les obligations de ses ministres, de la dire ennemie des principes certains du droit naturel, incapable d’agir par son imperfection même, ou soumise à l’autorité civile. »

(Pape Grégoire XVI, Encyclique Mirari Vos).

L’Église a aussi le pouvoir de modifier ses rites. Ainsi, sur « le pouvoir de l’Église concernant l’administration du sacrement de l’Eucharistie », le concile de Trente déclare expressément que :

« Dans l’administration des sacrements il y eut toujours dans l’Eglise le pouvoir de décider ou de modifier - la substance de ces sacrements étant sauve, ce qu’elle jugerait mieux convenir à l’utilité de ceux qui les reçoivent et au respect des sacrements eux-mêmes, selon la diversité des choses, des temps et des lieux. »

« Aucun hérétique ou schismatique d’aucune époque n’a jamais pensé qu’il se trompait. Tous pensaient que c’était l’Église qui se trompait et eux qui avaient raison. Ils se vantaient d’avoir conservé la saine doctrine ».

C’est également ce qu’a fait remarquer le Pape Léon XIII en parlant des schismatiques de « la Petite Eglise » :

« Qu’ils ne s’appuient ni sur l’honnêteté de leurs mœurs ni sur leur fidélité à la discipline, ni sur leur zèle à garder la doctrine et la stabilité de la religion ».

De même, Pie XI enseigne dans son encyclique Casti Connubii que les vrais chrétiens doivent « se laisser gouverner » par l’Eglise (pas par les dérives modernistes de l’aile progressiste désobéissante, note de jym) :

« Rien ne convient moins en effet à un chrétien digne de ce nom que de pousser l’orgueilleuse confiance en sa propre intelligence, jusqu’à refuser son assentiment aux vérités dont il n’aurait pu acquérir personnellement une connaissance directe ; jusqu’à regarder l’Eglise, envoyée par Dieu cependant pour enseigner et régir toutes les nations, comme médiocrement informée des choses présentes et de leurs aspects actuels.

Ou même jusqu’à n’accorder son assentiment et son obéissance qu’aux définitions plus solennelles (cas de la Fsspx, note de jym), dont Nous avons parlé, comme si l’on pouvait prudemment penser que les autres décisions de l’Eglise sont entachées d’erreur ou qu’elles n’ont pas un fondement suffisant de vérité et d’honnêteté.

C’est au contraire, le propre des vrais chrétiens, savants ou non, de se laisser gouverner et conduire, en tout ce qui concerne la foi et les mœurs, par la sainte Eglise de Dieu, par son suprême Pasteur, le Pontife romain, qui est lui-même dirigé par Notre-Seigneur Jésus-Christ ».