Arthur De la Baure
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Les difficultés que posent le lefebvrisme doctrinal. Partie 2

La deuxième difficulté , les lefebvristes pensent assurer l'indefectibilité de l'Église
[Extrait du Numéro 343]


"Mgr Williamson cite l'argument des sédévacantistes, à savoir que les "papes" de Vatican II ont promulgué de fausses doctrines, de fausses disciplines et un faux culte. Ce faisant, ils détruisent l'indéfectibilité de l'Église, s'ils sont de vrais papes. Pour contrer cet argument, il apporte l'affaire du Pape Libère [352-366] qui, prétend-il, a signé un formulaire hérétique. Dans ce cas, dit-il, l'indéfectibilité ne s'est pas opérée par le pape, mais par Saint Athanase, qui est demeuré orthodoxe. De même à notre époque, l'indéfectibilité est assurée par Mgr Lefebvre et ceux qui le suivent.(?????)

Réponse.
Il y a trois choses à traiter ici.

(1) Le pape Libère n'a pas signé de formule hérétique. Il en a signée une ambiguë, en lui donnant une interprétation orthodoxe. Mais même si l'on supposait, pour les besoins du raisonnement, qu'il signa une formule hérétique, il est certain que le pape Libère n'a pas enseigné cette doctrine à l’Église toute entière. Or les fausses doctrines de Vatican II ont été promulguées à toute l'Église par les "papes" de Vatican II et leurs "évêques." Ce fait marque une différence essentielle entre le cas de Libère et celle des "papes" de Vatican II. L'analogie est donc fausse.

(2) L'indéfectibilité ne peut être sauvée par la fidélité d'un évêque ou de quelques évêques à qui les fidèles doivent adhérer. L’Église Catholique est essentiellement hiérarchique, et par conséquent on ne peut pas séparer ses actes et ses attributs du pape et de la hiérarchie universelle. Ce qu'ils font, elle le fait. S'ils défaillent, elle défaille. Le don de prophétie dans l'Ancien Testament, qui était la mission d'enseigner infailliblement la révélation de Dieu aux Juifs, a été transféré par le Christ dans le Nouveau Testament à la hiérarchie Catholique. Par conséquent, il ne peut pas y avoir d'«évêque-prophète", comme Mgr Lefebvre, qui passerait au crible l'enseignement de la hiérarchie catholique, devenant ainsi lui-même l'autorité infaillible. L'infaillibilité et l'indéfectibilité de l'Église Catholique s'opèrent nécessairement par le pape et les évêques en union avec lui. Elles ne peuvent pas être assurées par un ou quelques évêques qui s'établissent eux-mêmes comme correcteurs du pape et du reste de la hiérarchie. Tenir une telle théorie ruine la constitution divine même de l’Église Catholique. L'essence du Catholicisme est qu'il est doté d'une hiérarchie qui a le pouvoir d'enseigner, de gouverner, et de sanctifier au nom du Christ et avec une seule et même autorité que celle de Jésus-Christ. Si les fidèles, afin de découvrir la vérité surnaturelle, doivent recourir à des évêques-prophètes, qui dénoncent et qui se dressent contre cette hiérarchie, la nature et l'essence même de l'Église Catholique tombe en ruine.
En d'autres termes, personne ne peut parler au nom de Dieu au-dessus ou en dehors de la hiérarchie Catholique Romaine.

(3) Le système de Mgr Williamson consistant à passer au crible le magistère afin de déterminer sa conformité avec la Tradition renverse complètement la règle Catholique de la foi, qui est le magistère de l’Église Catholique. Son système est essentiellement celui des Protestants. Ils soutiennent que chaque individu doit décider lui-même quelle est la véritable interprétation des Écritures. Mgr Williamson dit que chaque catholique doit décider lui-même ce qu'il estime être en conformité avec la Tradition ou pas. Une telle règle de la foi conduirait exactement à ce que le protestantisme est : un rassemblement de personnes qui n'ont aucune unité de foi, qui se chamaillent sans cesse à propos de ce que disent les Écritures, et qui se sont divisés en une myriade de partis dogmatiques.
Il existe de nombreux cas dans l'histoire de l’Église Catholique où cet appel au jugement supérieur de la Tradition au-dessus du Magistère a conduit à de graves erreurs. Les donatistes devinrent schismatiques, par exemple, parce qu'ils pensèrent que l’Église avait tort d'accepter comme valides les sacrements de ceux qui étaient tombés dans l'apostasie pendant la persécution. Les Grecs entrèrent dans le schisme au onzième siècle parce qu'ils disaient, entre autres choses, que l'utilisation du pain sans levain dans le rite Romain n'était pas traditionnelle, et donc invalide. Ils ont également rejeté la primauté du pape en soutenant que cela n'était pas traditionnel. Les Vieux Catholiques du XIXe siècle ont également rejeté l'infaillibilité papale en alléguant que cela n'était pas traditionnel. Même les Modernistes affirment que l’Église Catholique s'est développée avec le temps en quelque chose qui ne peut pas être trouvée dans l'Église primitive, et qui n'est donc pas traditionnelle. Toute la réforme liturgique des années 1960 était basée sur la fausse notion d'archéologisme, à savoir que les périodes médiévale et tridentine créèrent une liturgie qui n'était pas en conformité avec la tradition primitive. Les Feeneystes prétendent que la doctrine Catholique du Baptême de Sang et de Désir ne peut être conciliée avec la Tradition, mais a été inventée au XIXe siècle.
La notion de Mgr Williamson du filtrage de la tradition, qui est une confection d'Ecône, est un nid potentiel d'hérésie et de schisme, et met les Catholiques traditionnels dans la pire compagnie."( mgr Sanborn)

Conclusion d'Arthur de la Baure

- soit les enseignements de François sont ceux du Vicaire du Christ et nous pouvons le suivre sans le moindre doute,

- soit les enseignements de François ne sont pas catholiques et il ne peut être le Pape,

- soit il nous faut trier dans les enseignements de François pour connaître la Vérité et la papauté devient une pierre d'achoppement . Qui plus est a qui a été promis l'inerrance en matière de Foi, de morale, de discipline et de culte? Sommes nous certains d'avoir raison contre celui que l'on considère comme le Pape légitime ?