POURQUOI LIRE MARIA VALTORTA ?
En tout premier, il faut noter que cette oeuvre est venu à travers un "instrument" qui n'avait jamais étudié, et qui de plus était grabatère.
Cette humble jeune fille est née en Italie d'un père officier de l'armée, et d'une mère professeur de français, absolument tyranique pour son enfant... Elle lui a fait subir tout au long de sa vie son marasme, son incapacité à donner de l'amour, sa jalousie de mère castratrice... Maria a été contrainte tout le temps, et à tout propos. Elle le décrit elle-même dans une autobiographie qu'elle écrivit par obéissance à son père spirituel , dans son lit de douleur. Elle ne fit pas les études qu'elle souhaitait. Lorsqu'elle fut approchée par un charmant jeune homme, le prétendant fut sèchement renvoyé sur les roses par sa mère. etc etc... Elle aima cependant sa mère avec tout l'attachement qu'une fille lui doit, et plus encore, avec tendresse. Jeune infirmière, un jour, Maria se promenait avec sa mère et son petit chien dans la rue, lorsqu'un jeune fanatique la frappa sans raison, avec une grande violence , à coup de barre de fer dans le dos, au cris de "VIVE L'ANARCHIE ! " Sa santé était déjà fragile, elle devint chroniquement défaillante à partir de ce jour, et déclina sans cesse... Jusqu'à ce que Maria du s'aliter, et rester une grande malade alitée, assistée de sa fidèle Marta, jusqu'à la fin de ses jours.
Mais c'était une grande âme, comme ces gens que les épreuves ont rendus plus forts, alors que d'autres seraient devenus fous, ou bien se seraient révoltés, Maria elle, avait reçu une éducation très pieuse chez des soeurs, et le Christ gisant tout ensanglanté dans les bras de sa mère l'avait profondément interpelé. Cette forte personnalité avait la tête bien faite, et bien sur les épaules. Pas de fanatisme, une grande résignation, si bien que l'abbé Migliorini son père spirituel, lui demande en 1943, d'écrire son autobiographie, qui est d'une grande maturité... passionnante au même titre que l'histoire d'une âme de sainte Thérèse... C'est à cette époque, peu après, que le surnaturel fait irruption dans sa vie, alors qu'elle est très malade et se sent mourir ( elle était cardiaque, mais je crois qu'environ cinq maladies majeures se disputaient l'honneur de la mener au trépas ) . son père ( un homme très bon, que Maria aima tellement, et perdit trop tôt ) sa mère ( ses traits en disent long sur sa dureté ) Maria à différents âges de sa vie.
Le Christ, sa sainte Mère, lui apparaissent dans sa chambre, non pas comme une image, mais comme une personne réelle, avec leurs corps ressuscités, s'approchant d'elle, la touchant, la réconfortant, l'empêchant de mourir... Un peu comme le révérant père Lamy put sentir la chaleur du Ressuscité en posant ses mains sur sa Poitrine, lors de la consécration durant la Messe. D'autres fois, ce fut des apparitions terrifiantes, suffocantes, celle du démon... Maria ne fut pas épargnée par lui. Le Christ lui confia une mission très spéciale : devenir son petit instrument, son "petit Jean" ( comme Jésus appelait Maria ) sa "petite secrétaire" , pour transmettre au monde le récit de ce qu'elle allait voir, sentir, toucher, comme si elle se retrouvait au coeur d'un gigantesque film en 3D, avec les odeurs, le vent, les gens, les dialogues, l'intonation des voix, les lieux géographiques, les villes ( une voix lui précisait toujours ce qu'elle voyait, où elle se trouvait, qui elle voyait. ) Maria, comme personne extérieure à l'action, a pu voir ainsi toute la geste qui constitue l'Evangile, mais avec abondance de détails, et abondance d'épisodes annexes jamais rapportés par les 4 évangélistes ( comme des miracles inédits, des paraboles inconnues, des voyages de Jésus avec ses disciples, des rencontres avec des personnages inconnus du NT etc... ) Le plus souvent, pas systématiquement pourtant, Maria a reçu une vision, par exemple des noces de Cana, et ensuite, le Christ prend la parole pour lui en découvrir le sens caché, tout comme un prêtre qui monte en chaire et fait son sermon, sauf que là, il s'agit du Grand Prêtre par excellence, le Seul ! La Sagesse incarnée parle ... et on écoute...
L'intérêt de l'oeuvre est donc multiple :
- d'abord, lorsque l'on aime, on n'est jamais autant satisfait qu'en apprenant d'avantage de choses concernant celui qu'on aime. L'oeuvre assouvit cette soif d'autant plus légitime qu'elle vient d'un amour sincère du Christ, et non d'une vaine curiosité, d'une recherche du sensationnel. Dans ce cas, on abandonnera vite. Dans le premier cas, on ne pourra plus lâcher cette oeuvre, qui ne détourne au combien pas de la lecture du NT ! Pas plus que la lecture de l'Imitation ne le fait, ou d'un autre livre spirituel de qualité.
- Ensuite, la connaissance des différents personnages. Que ce soit la Sainte Vierge Marie, que ce soit le Christ Lui-même dans son humanité parfaitement unie à sa Divinité, que ce soit saint Pierre, tous les apôtres individuellement, notamment Judas ( terrible et très utile connaissance ) , on apprend à connaître chacun un peu comme si on l'avait personnellement fréquenté. Savoir qui est Judas est un des 7 buts de l'oeuvre, que le Christ énonce à la toute fin du 10è tome ( un des premiers buts est la lutte contre les hérésies, et aussi le soutient des prêtres, les premiers destinataires de l'oeuvre ).
- Ensuite, l'oeuvre ECLAIRE de manière merveilleuse de nombreux points qui restent souvent obscures dans l'Evangile, en fournit une explication d'une clarté limpide, et d'une absolue cohérence.
Prenons trois exemples :
les vendeurs chassés du Temple,
Jean Baptiste envoyant ses disciples questionner Jésus,
et la femme adultère.
( à suivre )