jean-yves macron
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Article 10 : « JE SUIS JÉSUS QUE TU PERSÉCUTES »

« JE SUIS JÉSUS QUE TU PERSÉCUTES »

Cette parole de Notre-Seigneur répondait à la question de Saul de Tarse, renversé sur le chemin de Damas et ébloui d'une lumière mystérieuse et demandant : « Qui es-tu Seigneur ? » ( Actes 9, 5). Cette Révélation déterminera la conversion du futur saint Paul, et fera de lui un chantre du mystère de l'Église Corps du Christ. Toute la théologie de l'Église
(« l'Ecclésiologie ») en sera à jamais marquée et dépendante.

L'Église n'est pas une société humaine, une association culturelle ni même cultuelle, un club philosophique ou philanthropique, ni tout cela à la fois. Elle est d'abord un mystère, et un mystère divin, car elle est le mystère même du Christ qui se prolonge dans le temps et dans l'espace. C'est « Jésus-Christ répandu et communiqué » pour reprendre la célèbre formule de Bossuet, si juste et si belle.

Nous devons donc aimer l'Église comme nous aimons le Christ et ne surtout pas les séparer. Persécuter l'Église, c'est persécuter le Christ. Diviser l'Église c'est déchirer la tunique sans couture du Christ. Évidemment il ne nous est pas toujours facile de discerner dans l'Église ce qui relève de son côté divin, et ce qui relève de son côté humain, car nous le savons, si elle est sainte et immaculée, elle est aussi composée de pécheurs. Et la hiérarchie de l'Église à tous les niveaux n'échappe pas à ce triste constat, et cela depuis les temps apostoliques. Ne voit-on pas dans les Actes des Apôtres saint Paul s'opposer, et avec raison, à saint Pierre qui par lâcheté voulait imposer la circoncision et les préceptes mosaïques aux chrétiens issus du paganisme (Ga 2, 11) ! Et saint Luc qui écrit les Actes ne cache pas non plus les petites querelles trop humaines entre Paul et Barnabé, après douze ans de collaboration harmonieuse et fructueuse.

Aimer l'Église, travailler au bien de l'Église, en particulier à son unité, ne signifie pas verser dans l'irénisme, refuser de voir ce qui ne va pas dans l'enseignement ou le comportement des chrétiens et même des pasteurs, s'interdire de dénoncer le mal et mieux encore d'y remédier.

Et c'est là où l'équilibre n'est pas facile, car on risque de basculer dans le dénigrement systématique, occasion rêvée pour notre orgueil de se croire supérieur. La paille et la poutre, vous connaissez ? On risque aussi de s'opposer au Christ qui a choisi des hommes pécheurs pour exercer son autorité sur le troupeau.

Leur autorité, même si elle n'est pas sans limite, ne vient pas de leurs qualités, de leur science, de leur vertu, mais de la mission qu'ils ont reçue. « Qui vous écoute M'écoute » (Luc 10, 16). Les promesses du Christ ont été pour Pierre et ses successeurs. L’Église du Christ ne se trouve que bien d’aplomb sur le rocher. « Ubi Petrus, ibi Ecclesia catholica ». Voilà la vraie foi catholique de toujours et pour toujours !

La semaine de prière pour l'unité des chrétiens (ou pour l'unité de l'Église, puisqu'il s'agit bien de l'unité des chrétiens dans l'unique barque de Pierre, un seul troupeau sous un seul pasteur), que l'Église nous propose chaque année du 18 janvier (anciennement chaire de saint Pierre à Rome) au 25 janvier (conversion de saint Paul) est pour nous l'occasion de méditer un peu sur ce sujet.

Nous sentons-nous concernés par cette grande intention de prière ? Je l'espère, car c'est la prière même du Christ le soir du Jeudi Saint : « Que tous soient un » (Jn 17, 21). Prions-nous souvent à cette intention ? L'Église le fait solennellement dans les grandes oraisons du Vendredi Saint (à relire dans vos missels), mais elle le fait chaque jour dans les prières de l'ordinaire de la messe. Quelle est la première prière du canon de la messe ? « C'est donc à vous, Père très clément, que nous demandons humblement et supplions, par Jésus Christ, Votre Fils, d’accepter et de bénir ces dons, ces présents, ces offrandes saintes. Nous Vous les présentons avant tout, pour Votre sainte Église catholique : daignez lui donner la paix, la protéger, la rassembler dans l'unité et la gouverner par toute la terre (pacificare, custodire, adunare et regere digneris toto orbe terrarum) en communion avec votre serviteur notre Pape N., notre Évêque N., et pour tous ceux qui ont la garde de la foi catholique et apostolique » (Te Igitur). Puis après l'Agnus Dei : « Seigneur Jésus Christ, qui avez dit à vos Apôtres "Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix" : ne regardez pas mes péchés, mais la foi de votre Église ; et selon votre volonté, pacifiez-la et unifiez-la (pacificare et coadunare digneris) ».

Mais suffit-il de prier pour répondre à la volonté du Christ ? Bien sûr que non. Notre amour de l'Église, comme notre amour de Dieu et du prochain, doit se prouver par les actes. Non en paroles, mais en acte et en vérité. Puisque ce qui constitue fondamentalement l'unité de l'Église c'est l'unité de foi, de sacrements et de communion, ce qui blesse l'unité de l'Église c'est tout ce qui blesse l'unité de foi, de sacrements et de communion.

Veillons donc, si nous voulons vraiment plaire à Dieu et travailler à sa gloire et à l'extension de son règne à favoriser la vraie foi, la digne réception des sacrements, et à demeurer fidèlement dans l'obéissance hiérarchique. Prenons garde d'isoler un de ces éléments au point d'oublier les autres.

Certes les temps sont durs, compliqués, déroutants, en particulier à cause du règne croissant de la confusion, entretenue jusqu'aux plus hautes sphères de l'Église. Et c’est pourquoi il faut être miséricordieux pour ceux qui errent, tant il peut y avoir de circonstances atténuantes. Bien sûr il peut même y avoir en dehors des frontières visibles de l'Église des éléments de vérité et de salut, des hommes de bonne volonté et même des saints qui, sans qu'il y ait faute de leur part, ignorent le mystère de l'Église et demeurent extérieurement séparés d'elle. Dieu seul voit le fond des cœurs et des âmes.

Nous pouvons reconnaître en eux l'action de l'Esprit Saint, tout en déplorant l'ignorance dont ils souffrent encore sans le savoir. À nous de les aider à découvrir la plénitude de la Vérité et des moyens de salut qui ne se trouvent que dans l'Eglise (cf. Déclaration Dominus Jesus du 6 août 2000) ! Une attitude relativiste (tant en vogue aujourd'hui) ne pourrait que les conforter dans leur erreur. Une attitude claire et ferme, tout en restant charitable, les aidera à adhérer pleinement un jour, nous l'espérons, au Christ et à son Église.

Tenons bon sur la ligne de crête où nous appelle le Seigneur, sans dévier ni à gauche, ni à droite. Formons-nous pour mieux connaître notre foi et mieux rendre compte de l'espérance qui est en nous (cf. 1 Pierre 3,15). Prions avec le Christ pour l'unité de ses disciples, et soyons des artisans de paix et d'unité, avec humilité, dans la charité et la vérité.

Abbé Hugues de MONTJOYE +lettre aux fidèles le 13 janvier 2024.
jean-yves macron
@AveMaria44
Je sais que vous comprendrez surement mes paroles de travers, car vous n’êtes pas disposé à croire en l’Eglise catholique. Cependant :
Un enfant de 12 ans remarquerait en vous écoutant que l'Eglise Catholique n'est plus (je le dis car j’ai suivi quelques temps vos commentaires sur d’autres pages). Qu’Elle a disparu selon les modalités de la foi que vous exposez et qu’ainsi, selon …Plus
@AveMaria44

Je sais que vous comprendrez surement mes paroles de travers, car vous n’êtes pas disposé à croire en l’Eglise catholique. Cependant :

Un enfant de 12 ans remarquerait en vous écoutant que l'Eglise Catholique n'est plus (je le dis car j’ai suivi quelques temps vos commentaires sur d’autres pages). Qu’Elle a disparu selon les modalités de la foi que vous exposez et qu’ainsi, selon ce qu’il apparait de votre croyance, « les portes de l'enfer auraient prévalu contre Elle » (la présence d’une seule hérésie formelle dans le magistère suffirait à sa disparition et vous en auriez trouvé plus d’une).

Et donc – en toute logique, Jésus aurait menti.

Cette logique ne semble pas vous faire horreur.

Je ne critique pas les personnes, mais leurs idées quand ces idées menacent la foi catholique. Au final, une seule question reste en suspens, que j’ai déjà posée à M. De la Baurre : A qui attribuez-vous l’indéfectibilité des 4 notes de l'Église, si vous les retirez – ne serait-ce qu’une seule, à l'Eglise catholique Romaine ?

A vous.

Vous voyez le danger ? Il est de s’opposer frontalement aux promesses du Christ à Pierre et aux apôtres, à Son Eglise et finalement au Christ Lui-même que vous pourriez finalement traiter de « fou » dans la gestion de Son Royaume et des moyens qu’Il proposait pour le fonder et aujourd’hui de Le gouverner.

Vous supposez : « ce n’est pas possible que Jésus puisse gérer Son Eglise de cette manière, donc, ce n’est plus Son Eglise. « L’Eglise c’est nous. Et ses 4 notes, c’est nous qui les avons » (dixit Mgr Lefebvre). Juste parce que vous avez gardé la Liturgie et quelques encycliques du XIX° siècle ?

Mais les Orthodoxes aussi ont gardé une riche liturgie traditionnelle ainsi, qu’une doctrine antique. Mais ils ont rompu avec la tradition apostolique et on est certain de ce fait qu’ils ne sont donc pas l’Eglise catholique fondée sur Pierre. En toute rigueur de termes, vous non plus.

Mais si vous faites l’effort de chercher à comprendre comment les papes modernes, vrais successeurs de Pierre, tout en gardant le dépôt de la foi, essayent de gouverner le monde moderne, avec ses particularités uniques et inouïes dans l’Histoire de l’Eglise et de l’Humanité, vous comprendrez que la Miséricorde est devenue l’option fondamentale, c’est-à-dire la seule manière d’enseigner la doctrine dans un monde de nouveau paganisé.

Les apôtres sortis de Palestine ne s’y sont pas pris autrement que de commencer par aimer et respecter leur prochain païen avant de lui prêcher la doctrine du Christ.

La Miséricorde sinon rien. Jésus est venu avec la Doctrine, Il était la Doctrine. Mais il est venu l’enseigner par la Miséricorde. Le Monde a reçu le Christianisme parce l’Evangile était Miséricorde.

C’est ce nouvel équilibre d’une morale que le monde rejette aujourd’hui parce que difficile à vivre, mais que rend possible le moyen de la Miséricorde, que recherchent les papes modernes. C’est cet équilibre nouveau, mais déjà contenu chez Saint LM Grignon de Montfort, chez sainte Thérèse de Lisieux et sa « petite Voie », puis chez sainte Faustine et la doctrine de la Divine Miséricorde, qui rendra victorieux le christianisme de la fin du temps des nations chrétiennes.

Jésus a vaincu le monde de cette manière à Ses débuts, Il le vaincra de nouveau de la même manière à la fin. Ce n’est pas une faiblesse de l’Eglise catholique, c’est sa force.

Voilà pour ce que je pense du Gouvernement de l’Eglise et du respect que nous lui devons, à Elle qui est, de foi, « Jésus Christ répandu et continué ». Merci de m'avoir écouté.
jean-yves macron
@AveMaria44
Ces photos ne me choquent pas depuis que j'ai étudié les contextes qui ont donné lieu à ces faits.
Et même, la pastorale des papes n'est pas infaillible et beaucoup de papes dans l'Histoire de l'Eglise ont eu des comportements discutables dans leur manière de gouverner.
Pour autant, faut-il tomber dans le péché grave de jugement téméraire et celui plus grave encore d'oser déchoir …Plus
@AveMaria44

Ces photos ne me choquent pas depuis que j'ai étudié les contextes qui ont donné lieu à ces faits.
Et même, la pastorale des papes n'est pas infaillible et beaucoup de papes dans l'Histoire de l'Eglise ont eu des comportements discutables dans leur manière de gouverner.

Pour autant, faut-il tomber dans le péché grave de jugement téméraire et celui plus grave encore d'oser déchoir les papes ?

Vous vous sentez persécuté par ces photos ?

« Ce n'est pas la souffrance, mais la cause qui fait les martyrs »
(st Augustin).

La cause que vous avez embrassée de tâcher de détruire l'Eglise catholique au moyen de photos suggérant le scandale ressort de la manipulation et non de l'information, qui par devoir de justice et de charité doit au minimum être contextualisée.

PS : on dirait qu'un ou deux commentaires de vous ont été supprimés. Il ne s'agit pas de mon initiative et je ne m'explique pas pourquoi. Vous pouvez les reposter si vous le souhaitez.
AveMaria44
Cher Monsieur, vous êtes un maître, surtout en théologie morale, et avez étudié tout cela avec des maîtres prestigieux que je n'ai pas eut le privilège de fréquenter.
Il n'y a aucun jugement téméraire seulement le constat de la réalité et on ne voit pas comment le contexte pourrait rendre cela acceptable. J'ai bien compris votre thèse et je cesse cet échange inutile.