Article 27 : L'opinion finale des cardinaux Ottaviani et Antonelli sur la Nouvelle Messe de SS Paul VI
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Les sede-lefebvristes citent le « Bref examen critique du Nouvel Ordo Missae » pour tenter d’opposer Ottaviani à Paul VI et assimiler le pieux cardinal au mouvement lefebvriste contre la Nouvelle messe et le saint Concile Vatican II.
A leur habitude, ils établissent des liens de cause à effet entre la promulgation de la Nouvelle Messe et la déchristianisation brutale de la société française post concile. En omettant d’observer par exemple que cette désaffection du christianisme était avant tout due à une révolution sociétale globalisée, qui touchait également les autres religions comme l’église protestante, alors que cette dernière comme les autres religions, n’était pas concernée par le Concile.
« Le Cardinal Ottaviani, bien qu'ayant présenté au pape ses réserves au sujet du nouvel Ordo Missae, célébrait la Messe dans le rite nouveau et ce jusqu'à sa mort.
Quant à l'intervention du cardinal Ottaviani, souvent citée du Bref, il faut noter que sa critique (lettre du 5 octobre 1969), fut faite avant la version finale corrigée de la messe du nouveau rite ».
Les sedevacantistes se gardent bien de le mentionner ou bien ne le savent-ils pas et ils seront excusables.
Pour prendre en compte la lettre du cardinal Ottaviani et y répondre, le pape Paul VI consacra deux audiences générales au nouveau rite de la Messe. Après celles-ci, le cardinal Ottaviani écrivit :
« Je me suis profondément réjoui à la lecture des discours du Saint-Père sur les questions du nouvel Ordo Missae. Et surtout de ses précisions doctrinales contenues dans les discours aux audiences publiques du 19 et du 26 novembre, : après quoi je crois que personne ne peut plus sincèrement se scandaliser. Pour le reste, il faudra faire une œuvre prudente et intelligente de catéchèse afin d'enlever quelques perplexités légitimes que le texte peut susciter ».
Et dans la même lettre, il se plaint :
« Pour ma part, je regrette seulement que l'on ait abusé de mon nom dans un sens que je ne désirais pas, par la publication d'une lettre que j'avais adressée au Saint-Père sans autoriser personne à la publier ».
(Lettre du cardinal Ottaviani a Dom Marie Gérard Laffond OSB, du 17 février 1970 pour le remercier de l'envoi de la note doctrinale sur le nouvel Ordo Missae publiée par les Chevaliers de Notre-Dame. CF La Croix du 23 mars 1970. « Confirmation » DC 1970, 343 se référant à DC 1970, 215-216).
Ultérieurement, le Cardinal Ottaviani publia aussi une autre déclaration :
« La beauté de l'Église resplendit aussi dans la variété des rites liturgiques qui enrichissent son culte divin. Quand ils sont légitimes et se conforment à la foi, c'est précisément la légitimité de leur origine qui les protège et les gardent contre l'infiltration d'erreurs. La pureté et l'unité de la foi sont de cette manière aussi soutenues par le Magistère suprême du pape et par les lois liturgiques » (Cruzado espagnol, 25 mai 1970).
Le Cardinal Gagnon avait écrit :
« On ne peut cependant, pas ignorer que la réforme Liturgique a donné origine à de nombreux abus et a conduit dans une certaine mesure à la disparition du respect dû au sacré. Ce fait doit être malheureusement reconnu et excuse un bon nombre des personnes qui se sont écartées de notre Eglise ou de leur ancienne communauté paroissiale ».
Le Cardinal Antonelli, qui avait aussi émis des doutes quant à la réforme liturgique, écrivit plus tard quant à lui :
« En substance, mes impressions sur la réforme liturgique sont bonnes. Le nouvel Ordo Missae, entré en vigueur le 30 novembre 1969, contient beaucoup d'éléments positifs. Il pouvait être perfectionné comme toute chose, mais la substance est bonne. L'institutio generalis Missalis romanii est plus imparfaite. Toutefois, la substance est bonne. Avec le temps, on pourra rééquilibrer certaines dispositions ».
Attitude et exemple de Dom Antonio De Castro Mayer.
« Après le Concile, de 1965 à 1967, furent introduites certaines modifications dans la liturgie de la messe, que Don Antonio accepta docilement et adopta dans le diocèse, y compris la concélébration avec les prêtres à la messe chrismale du Jeudi Saint.
En 1969, quoique en concédant un temps de vacation de la loi, le pape Paul VI promulgua un nouvel Ordo Missae qui n'a pas manqué de causer de la perplexité chez beaucoup de catholiques, y compris des personnalités importantes comme certains cardinaux de la Curie romaine. Spécialement à cause des abus qui se commettaient dans le domaine liturgique.
(la cause était donc à chercher dans les abus de la nouvelle liturgie qui restait encore traditionnelle, plutôt que dans le Novus ordo lui-même, comme le confirmaient certains sociologues et historiens du 20ème siècle, note de jym).
« Mû par des perplexités similaires, Dom Antonio, avant que le Nouvel Ordo entra en vigueur, écrivit au pape Paul VI, « suppliant humblement et respectueusement Votre Sainteté de daigner nous autoriser à continuer d'user de l’Ordo Missae de Saint Pie V ».
Mais quand il présenta à nouveau au souverain pontife sa pensée concernant le nouveau rite de la messe, sa fidélité et son respect caractéristique de sa vie pour la personne du Saint-Père le pape et pour le magistère de l'Église, lui firent préciser :
« Il sera superflu d'ajouter que dans cette circonstance, comme déjà en d'autres situations de ma vie, j'accomplirai, dans toute la mesure prescrite par les lois de l'Église, le devoir sacré de l'obéissance et dans cet esprit, dans un cœur ardemment filial et tout dévoué envers le pape et la Sainte Eglise, j'accueillerai toute parole de Votre Sainteté sur cette question ».
Les véritables esprits et pensées de don Antonio ne peuvent pas être connus par une phrase unique de sa vie, par une de ses phrases, par une lettre ou un article pris isolément, mais par tout l'ensemble de sa vie, de ses écrits, de ses propos et de ses attitudes.
Aussi, bien qu'ayant envoyé au pape ses réserves et ses critiques concernant le nouvel Ordo de 1969, Dom Antonio dans sa manière d'agir, ne considérait pas la nouvelle liturgie de la messe en elle-même comme hétérodoxe ou peccamineuse.
Jusqu'en 1981 comme évêque diocésain, il garda dans leurs paroisses les curés qui s'étaient mis à la célébrer. Il nomma curé des prêtres qui la célébraient. Il visitait cordialement ses prêtres dans leur paroisse où il alla jusqu'à célébrer la Messe derrière l’autel face au peuple (face à la croix d’Autel, note de jym), il assista à la nouvelle liturgie en de nombreuses occasions.
Il ne fit jamais de remontrance à ses prêtres pour le fait de la célébrer, il corrigeait ceux qui disaient qu'il ne s'agissait pas d'une messe catholique, et il institua des ministres extraordinaires de la communion pour y servir.
Après la promulgation de la nouvelle Messe le 3 avril 1969, Dom Antonio écrivit une lettre pastorale sur le sacrifice de la Messe du 12 septembre 1969, sans toucher à la question de la nouvelle Messe. Il interdit de critiquer celle-ci publiquement et de traiter de cette question en public, et ne voulut pas qu'on publiât ses lettres au pape sur la nouvelle Messe.
Dont Antonio préférait le combat positif, la conservation de la Messe traditionnelle et l'exaltation de ces valeurs aux attaques envers la nouvelle Messe qui pouvaient atteindre l'autorité suprême de l'Église.
D'esprit droit et de conscience délicate Dom Antonio n'aurait pas fait ou permis tout cela s'il avait considéré la nouvelle liturgie de la Messe en elle-même comme offensante envers Dieu, et qu'on ne pouvait en aucun cas y assister ou la célébrer.
Mgr Rifan a conversé (2007) avec le docteur Arnaldo Xavier da Silveira, qui partagea avec Dom Antonio toute cette affaire et fut l'auteur du livre sur la messe de Paul VI supervisée par Dom Antonio.
Il lui a assuré que Dom Antonio ne fut jamais de l'opinion que l'on ne peut pas assister à la nouvelle Messe ».