"On me demande si les prêtres travaillent encore" - l'évêque de Fribourg parle
C’est une heureuse question : si ce désir ne s’exprimait pas, il n’y aurait pas vraiment désir, donc pas non plus communion de désir.
J’espère bien sûr que nous pourrons aussi vite que possible reprendre de vraies liturgies, en respectant des mesures de sécurité qui risquent de durer très longtemps.
Mais ces décisions ne relèvent pas d’abord de nous. Notre devoir citoyen illustre la relation entre nature et grâce, ou entre foi et raison.
Avoir la foi ne dispense pas d’observer les règles sanitaires ; comme disait Jacques Maritain, il faut « distinguer pour unir ».
Pendant ce temps notre vie chrétienne ne cesse pas et peut montrer sa réalité sur bien des plans, outre la prière personnelle et familiale.
Bien que la Suisse soit moins touchée que certains de ses voisins (notamment l’Italie et la France), l’absence de revenus nécessaires plonge des gens dans la misère, voire la faim, et cela risque fort d’augmenter rapidement.
Les systèmes d’aide sociale ne peuvent pas prévoir tous les cas, et même l’État compte sur nous pour trouver et aider ces marges.
A nous d’être proches de ces personnes. Et ce n’est bien sûr pas seulement des personnes qui ont faim que nous devons être proches, mais aussi des personnes seules ou pas assez seules (confinées en famille).
On me demande si les prêtres travaillent encore, maintenant qu’il n’y a plus de messes.
Certes le prêtre ne fait pas que célébrer des messes et il n’y a pas que des prêtres qui travaillent dans l’Église, mais il reste que nous pouvons profiter de l’occasion pour développer de nouveaux moyens de contact, comme je sais que beaucoup le font : par exemple appeler des fidèles et les inviter à prendre l’initiative de nous contacter.
Là où on a eu la bonne idée de les maintenir, les feuilles dominicales sont très appréciées.
Vous pouvez aussi partager des intentions de prière, comme nous le faisons maintenant sur le site du diocèse.
+ Charles Morerod op