@jean pierre aussantBonsoir Jean-Pierre. Une mise à jour du "logiciel" catholique s'imposait-elle dans le contexte contemporain ? Beaucoup le croient, même parmi des traditionalistes tels que
Yves Daoudal et
Jean Sévillia. Les Textes du saint concile Vatican II et les Textes du magistère post-conciliaire des derniers Papes exhortent-ils le peuple catholique à se tourner vers Dieu, à se convertir, à se sanctifier, notamment en se confessant et en communiant régulièrement au saint sacrifice eucharistique et en accomplissant honnêtement son devoir d’état, à aimer et à évangéliser concrètement son prochain et la société ( tant il est impossible d’aimer le Dieu invisible sans aimer par des actes son prochain visible, en particulier le plus vulnérable : 1 Jean 4.20 ), à prier le saint Rosaire, notamment en famille, à occuper saintement son temps, notamment en fuyant les distractions mondaines qui détournent de l’accomplissement de la sainte volonté de Dieu ?
OUI ! D’abord le clergé et ensuite les laïcs, ont-ils en général mis en oeuvre les exhortations du magistère conciliaire et postconciliaire de l’Église, surtout en Occident ? NON, et dans le meilleur des cas insuffisamment. L’ensemble des catholiques de notre époque ont-ils disposé, comme jamais dans l’histoire, de nombreux moyens pour approfondir leur Foi catholique et l’Ecriture Sainte notamment ?
OUI ! En ont-ils profité ? Trop minoritairement. Notre époque, à partir de la fin des années 50, marquées entre autres par un exode rural massif ( alors que le catholicisme était jusque-là à dominante très rurale ), n’a-t-elle pas, en même temps que d’offrir une amélioration notable et bénéfique des conditions matérielles d’existence grâce aux progrès scientifiques ( espérance de vie accrue, mortalité infantile fortement réduite, et cetera ), occasionné également hélas des tentations inédites et incroyablement fortes ( possibilité pour le grand nombre d’avoir accès à une propagande et à des œuvres anticatholiques; culture anticatholique via la télévision, le cinéma, la musique; consumérisme; sport nouvelle religion; consumérisme et hédonisme; culture de la luxure en lien avec l’avortement légalisé, la pilule contraceptive, la pornographie, et cetera… ) ?
OUI. Autant de constats factuels qui suffisent déjà à contextualiser et relativiser fortement l'hypothétique impact négatif du Concile lui-même sur l'état général actuel du catholicisme dans le monde et en particulier en Occident. Ce Concile catholique, qui certes a ses limites et ses défauts en même temps que ses qualités, n’est pas moderniste et révolutionnaire
en soi, quand bien même des acteurs importants et de sensibilité progressiste de ce Concile ( Yves Congar entre autres ) auraient-ils désiré qu’il en fût ainsi et quand bien même ceux-ci ont-ils voulu l’interpréter selon leur prisme déformant durant l’ère post-conciliaire, en encourageant des dérives en matière doctrinale, morale et liturgique. Pour autant, des erreurs et des fautes plus ou moins graves d’ordre prudentiel en matière pratique, pastorale et disciplinaire ont-elles été commises par les derniers papes ?
Certainement, notamment en ce qui concerne des nominations d'évêques et de clercs douteux et/ou homosexuels, qui involontairement ont permis la présence croissante d'homosexuels et d'hérétiques au sein du clergé. L'une des causes expliquant également le rejet inconscient et croissant de la sainte tradition de la part d'un certain clergé catholique "conciliaire", outre le climat idéologique marxiste et libéral durant la Guerre froide opposant Bloc Est et Bloc Ouest, est la compromission d'une bonne partie de l'élite intellectuelle catholique traditionaliste, anti-démocratie et anti-république avec le maurrassisme antisémite, notamment durant la Collaboration où des évêques se sont eux-mêmes compromis.
Emmanuel