Pape Pie VI, Auctorem fidei ; 28 août 1794 : « 47. De même (la proposition) qui affirme qu'il est nécessaire selon les lois naturelles et divines que, soit pour l'excommunication, soit pour la suspense, il y ait un examen personnel préalable, et que par conséquent les sentences dites ipso facto n'ont pas d'autre portée que celle d'une menace sérieuse sans aucun effet actuel, (est) fausse,…Plus
Pape Pie VI, Auctorem fidei ; 28 août 1794 : « 47. De même (la proposition) qui affirme qu'il est nécessaire selon les lois naturelles et divines que, soit pour l'excommunication, soit pour la suspense, il y ait un examen personnel préalable, et que par conséquent les sentences dites ipso facto n'ont pas d'autre portée que celle d'une menace sérieuse sans aucun effet actuel, (est) fausse, téméraire, pernicieuse, injurieuse pour l'autorité de l'Église, erronée. »
Comme nous le voyons ici, l'Église catholique enseigne que les jugements et sommations formels ne sont pas nécessaires pour que les excommunications ipso facto (par le fait même) prennent effet. Très souvent, comme dans le cas de l’hérétique Martin Luther, il s’agit de la reconnaissance formelle de l’excommunication ipso facto qui s’est déjà produite. Ceci devrait être évident pour un catholique ; mais pour illustrer ce point, voilà ce que Martin Luther avait dit avant d’être formellement condamné comme hérétique par le pape.
Martin Luther, prenant la parole avant la bulle du pape Léon X lui donnant les 60 derniers jours pour qu’il se rétracte avant que ne soit publiée une déclaration d'excommunication : « Quant à moi, le sort en est jeté. Je méprise tout autant la fureur et la faveur de Rome ; je ne souhaite pas me réconcilier avec elle, ni tenir communion avec elle — jamais. Qu’on y condamne, qu’on y brûle mes livres ; moi, à mon tour, à moins que je ne puisse trouver du feu, je condamnerai et brûlerai publiquement tout le droit pontifical, ce cloaque d’hérésies. »
Doit-on croire que l’homme qui a tenu ces propos (bien avant d’être formellement condamné comme hérétique par une sentence déclaratoire) était un catholique ou aurait pu être considéré comme tel ? Si une telle idée n’est pas absurde, alors rien ne l’est. Évidemment que Martin Luther était un hérétique manifeste avant la déclaration formelle, et tout catholique conscient de ses croyances aurait pu et aurait dû le dénoncer comme hérétique manifeste après que ce catholique se fût retrouvé confronté à ses opinions scandaleusement hérétiques.
Voilà pourquoi, avant le procès de Luther, le cardinal Cajetan « a contacté l’Électeur Frédéric, souverain et protecteur de Luther, pour le prier instamment de ne pas “entacher le nom illustre de ses ancêtres” en soutenant un hérétique. »
Quand l’hérésie est manifeste et clairement obstinée, les catholiques non seulement sont en droit de le dénoncer comme non-catholique sans procès, mais doivent le dénoncer. C’est précisément pourquoi saint Robert Bellarmin, Docteur de l’Église, en répondant à cette question précise, déclare sans équivoque que l’hérétique manifeste est déposé et doit être évité en tant que non-catholique sans autorité, avant toute « excommunication ou sentence judiciaire. » Dans ce contexte, saint Robert emploie le mot « excommunication » pour désigner la peine ferendae sententiae (la déclaration formelle par le pape ou un juge).
St. Robert Bellarmin, De Romano Pontifice, II, 30, parlant d’un postulant à la fonction papale : « Car, en premier lieu, il est prouvé par des arguments d'autorité et de raison que l'hérétique manifeste est déposé ipso facto. L'argument d'autorité est fondé sur saint Paul (Tite 3:10), qui ordonne d'éviter l'hérétique après deux avertissements, c'est-à-dire après s’être montré manifestement obstiné — ce qui signifie avant toute excommunication ou sentence judiciaire. Et ceci est ce qu’écrit saint Jérôme, ajoutant que les autres pécheurs sont exclus de l’Église par sentence d’excommunication, mais que les hérétiques s’exilent eux-mêmes et se séparent eux-mêmes, par leurs propres actes, du corps du Christ. »
Redisons-le : CE QUI SIGNIFIE AVANT TOUTE EXCOMMUNICATION OU SENTENCE JUDICIAIRE !
Dire que les catholiques devraient être en communion avec un hérétique manifeste, sous prétexte qu’aucun procès n’a été mené à terme contre lui, est contraire à l’enseignement catholique, à la Tradition catholique et au bon sens catholique.
St. Robert Bellarmin, De Romano Pontifice, II, 30 : « ... car les hommes ne sont pas tenus, ou capables de lire dans les cœurs ; MAIS QUAND ILS VOIENT QUE QUELQU'UN EST UN HÉRÉTIQUE PAR SES ŒUVRES EXTERNES, ILS JUGENT PUREMENT ET SIMPLEMENT QU'IL EST UN HÉRÉTIQUE, ET LE CONDAMNENT COMME UN HÉRÉTIQUE.
Bonne soirée de la part de votre Cyber-punk préféré !