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L'association EXSURGE DOMINE est née - Mgr Vigano, en français
jean-yves macron
Après avoir écouté attentivement l’exposé de la foi catholique de Mgr Vigano, je ne peux que la trouver en contradiction avec la foi catholique quant à la visibilité de l’Eglise du Christ, telle qu’Elle est définie par la Tradition. La visibilité de l’Église étant définie par quatre critères : l’unité, la sainteté, la catholicité (l’universalité) et l’apostolicité.
L’image de l’Eglise …Plus
Après avoir écouté attentivement l’exposé de la foi catholique de Mgr Vigano, je ne peux que la trouver en contradiction avec la foi catholique quant à la visibilité de l’Eglise du Christ, telle qu’Elle est définie par la Tradition. La visibilité de l’Église étant définie par quatre critères : l’unité, la sainteté, la catholicité (l’universalité) et l’apostolicité.

L’image de l’Eglise catholique qui est brossée ici par Mgr Vigano ne possède plus aucune de Ses quatre notes qui permettent à tout fidèle de tous les siècles – du premier jusqu’au dernier siècle de la vie terrestre de l’Eglise, d’identifier certainement l’Église comme telle.

C’est ce que définit et que garantit le terme de « visibilité » de l’Église ; notons bien qu’il s’agit d’une visibilité manifeste à tous et en tout lieu - et non pas une visibilité confidentielle, réservée à quelques-uns.

Cette visibilité de l’Eglise – qui est relative et manifestée par toutes et chacune de Ses quatre notes, sans en omettre aucune, est garantie par sa constitution divine par Jésus Christ, jusqu’au règne de l’Antéchrist.

Bien que la guettant pour ma part depuis l’année1998, je ne constate toujours pas la venue manifeste de l’Antéchrist-personne...

La lecture de Mgr Vigano n’est pas nouvelle (Sous le pontificat de Léon XIII, l’Eglise catholique traditionnelle, derrière le très catholique Louis Veuillot s’était déjà émue du signe des temps qu’avait manifesté le ralliement à la II ème république).

Mais il ne s’agit pas de la seule lecture que l’on peut faire de la situation de l’Eglise, si on la compare à celle du monde depuis un siècle.
Bénédicte LIOGIER
François, Audience générale Place Saint-Pierre, mercredi 29 octobre 2014
Audience générale du 29 octobre 2014 | François
L’Église est donc elle aussi un mystère, dans lequel ce que l’on ne voit pas est plus important que ce que l’on voit, et ne peut être reconnu qu’avec les yeux de la foi (cf. Const. dog. sur l’Église Lumen Gentium, n. 8).
Quels sont ces yeux de la foi qui nous permettent …Plus
François, Audience générale Place Saint-Pierre, mercredi 29 octobre 2014
Audience générale du 29 octobre 2014 | François

L’Église est donc elle aussi un mystère, dans lequel ce que l’on ne voit pas est plus important que ce que l’on voit, et ne peut être reconnu qu’avec les yeux de la foi (cf. Const. dog. sur l’Église Lumen Gentium, n. 8).

Quels sont ces yeux de la foi qui nous permettent de reconnaître la véritable Église ? Je vous recommande d’écouter la "Lettre doctrinale" n°4 de Monsieur l’Abbé Jean-Luc Lafitte qui montre ce que la foi doit voir pour appartenir à la véritable Église.

Lettre doctrinale n°4 : comment appartenir à la véritable Église ?

Audio :
catholicapedia.net/…b-Lafitte_L.appartenance-a-l.Eglise-catholique.mp3
PDF :
catholicapedia.net/…lafitte/4-l-appartenance-a-l-eglise-catholique.pdf

Je me contenterai d’en reprendre les principales références et la trame :

St Pie X, Grand catéchisme, 2ème partie, chapitre 10 (1910) :
Le grand catéchisme de St Pie X — Salve Regina

Vatican I, Denzinger 3070 :
1996 Denzinger 3007

Vatican I, Denzinger 3074 :
1996 Denzinger 3007

4 marques de l’Église : une, sainte, catholique et apostolique.
Elle est aussi persécutée mais ne peut jamais perdre ses marques.

La vraie Église est une

Si un pape
se coupait de ce qui a toujours été enseigné dans l’Église
(en introduisant un enseignement nouveau concernant la liberté religieuse ou le communisme)
ou changeait les sacrements institués par Notre Seigneur (en introduisant une mutation substantielle dans l’intention, la matière, la forme des sacrements ou de la Ste Messe)
ou modifiait le gouvernement de l’Église (en introduisant l’esprit démocratique par la collégialité, en agissant comme successeur de NSJC au lieu de son Vicaire et représentant),
il serait alors coupable d’un péché de schisme contre l’unité de l’Église, c’est-à-dire d’un péché grave contre la charité.(Retranscription résumée de l’Abbé Lafitte)

Dans la fausse église, le pape François fait retirer le titre historique et essentiel "Vicaire du Christ" de l’Annuaire pontifical 2020, l’annuaire annuel du Saint-Siège, reléguant le titre à une note de bas de page, le qualifiant de "titre historique".
Le pape François abandonne le titre de «Vicaire du Christ» dans l’annuaire du Vatican - Décryptage - Actualité - Liberté Politique

L’église "conciliaire" (nouvelle doctrine et nouveau culte) n’est pas l’Église "catholique.
L’église "synodale" (nouveau gouvernement) n’est pas l’Église "catholique.
L’église interconfessionnelle (fausse unité) n’est pas l’Église "catholique.

La vraie Église est sainte parce que NSJC, sa tête invisible, est sainte, parce que beaucoup de ses membres sont saints, sa foi, ses lois, ses sacrements sont saints et parce qu’il n’est pas possible de trouver une véritable sainteté en dehors de l’Église catholique (St Pie X, Grand catéchisme)

La fausse église prêche "l’œcuménisme du sang", confondant le martyre catholique et les victimes d’autres religions.
Après sa visite au Kenya marquée par un discours vigoureux, le pape poursuit sa tournée africaine. François est arrivé samedi au sanctuaire ougandais de Namugongo, où il devait célébrer "l'œcuménisme du sang" qui a lié 45 martyrs de l'Ouganda, anglicans et catholiques, brûlés vifs au XIXème siècle, et qui lie encore, selon lui, les martyrs chrétiens, aujourd'hui, de la Syrie au Nigeria… Les martyrs de l'Ouganda, béatifiés par le pape Benoît XV en 1920 et que Paul VI était venu canoniser en 1969, sont un symbole de l'unité entre religions en Ouganda.
En Ouganda, le pape François célèbre les "martyrs du sang".

La vraie Église est catholique ce qui veut dire universelle

La fausse église prône une "religion mondiale", faussement universelle, condamnant tout "prosélytisme" :

19 août 1985, à Casablanca : rencontre entre Jean-Paul II et les jeunes musulmans
27 octobre 1986, à Assise : Journée de prière pour la paix avec les représentants des Églises chrétiennes, des communautés ecclésiales et des religions mondiales

4 février 2019, à Abu Dhabi : signature du Document sur "La fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune" par Sa Sainteté Pape François et Grand Imam d’Al-Azhar Ahmad Al-Tayyeb, au cours du voyage apostolique de François aux émirats arabes unis (3-5 février 2019)
Document sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune (Abou Dabi, 4 février 2019) | François

"La liberté est un droit de toute personne : chacune jouit de la liberté de croyance, de pensée, d’expression et d’action. Le pluralisme et les diversités de religion, de couleur, de sexe, de race et de langue sont une sage volonté divine, par laquelle Dieu a créé les êtres humains. Cette Sagesse divine est l’origine dont découle le droit à la liberté de croyance et à la liberté d’être différents. C’est pourquoi on condamne le fait de contraindre les gens à adhérer à une certaine religion ou à une certaine culture, comme aussi le fait d’imposer un style de civilisation que les autres n’acceptent pas".

La vraie Église est apostolique parce qu’elle croit et enseigne tout ce qui a été cru et enseigné par les Apôtres et parce qu’elle est dirigée et gouvernée par leurs légitimes successeurs (St Pie X, Grand catéchisme).

La fausse église "conciliaire" croit et enseigne seulement ce qui est cru et enseigné depuis Vatican II.

La vraie Église est persécutée mais ne perdra jamais ses 4 notes

Si un pape ne se reconnaît pas comme vicaire de NSJC et est coupable du péché de schisme contre l’unité de l’Église est-il légitime ? Les fidèles peuvent-ils encore le reconnaître comme tête visible de l’Église dont il s’exclut lui-même ? La tête invisible, NSJC, gouverne évidemment l’Église en vue de la préservation de la foi, des sacrements et de la structure hiérarchique nécessaires au salut.

L’Église est visible en tous ceux qui transmettent ou reçoivent la foi et les sacrements de toujours. Mais elle est réduite à un petit troupeau, obligé de se réfugier dans les catacombes, comme dans l’Église primitive.

Lc 18,8
"Mais lorsque le Fils de l’homme viendra,
pensez-vous qu’Il trouve la foi sur la terre ?"
jean-yves macron
Pour posséder la Note de Catholicité, il suffit que l’Eglise demeure catholique de droit.
« Le terme « Catholique » signifie « Universel ». Il peut se référer à deux choses :
1) à une catholicité de fait, c’est à dire une catholicité absolue, englobant tous les hommes du monde ;
2) à une catholicité de droit, c’est-à-dire une catholicité relative, dans ce sens qu’elle est destinée à …Plus
Pour posséder la Note de Catholicité, il suffit que l’Eglise demeure catholique de droit.

« Le terme « Catholique » signifie « Universel ». Il peut se référer à deux choses :

1) à une catholicité de fait, c’est à dire une catholicité absolue, englobant tous les hommes du monde ;

2) à une catholicité de droit, c’est-à-dire une catholicité relative, dans ce sens qu’elle est destinée à tous les hommes, et que beaucoup d’hommes de beaucoup de régions y appartiennent. L’abbé Boulenger explique dans son Manuel d’Apologétique, point 350, que, pour posséder la Note de Catholicité, il suffit que l’Eglise demeure catholique de droit, en ce sens qu’il a énoncé ci-dessus :

« La catholicité est :

a) une propriété essentielle. Alors que la Loi primitive et la Loi mosaïque ne s’adressaient qu’au peuple juif, seul gardien des promesses divines, la Loi nouvelle s’adresse à l’universalité du genre humain : « Allez, dit Jésus à ses Apôtres, enseignez toutes les nations » (Mat., 28, 19). Toute Église par conséquent qui resterait confinée dans son milieu, qui serait l’Eglise d’une province, d’une nation, d’une race, n’aurait pas les caractères de l’Église du Christ, puisque Jésus a prêché sa doctrine pour tous et qu’il a fondé une société universelle. Est-ce à dire que l’Église du Christ devait être universelle dès le premier jour, ou même qu’elle devait l’être un jour, d’une catholicité absolue et physique? Évidemment non. La diffusion de l’Évangile devait suivre une marche progressive, dont Jésus lui-même avait tracé le plan à ses Apôtres : il les avait chargés en effet de lui rendre témoignage à Jérusalem d’abord, puis dans toute la Judée, dans la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre (Act., 1, 8). Et même lorsque l’Évangile aura pénétré jusqu’aux extrémités de la terre, il n’en résultera pas encore une catholicité absolue. Car le Sauveur n’a pas entendu violenter les consciences ; il a laissé à tout homme la liberté d’entrer ou de ne pas entrer dans son royaume, et il a prédit que tous n’y entreraient pas, vu qu’il a annoncé à ses disciples qu’ils seraient en butte aux persécutions.

b) La catholicité est une propriété visible. Constater la diffusion de l’Église paraît chose assez simple. Cependant la note de catholicité n’est pas toujours aussi apparente qu’on pourrait le croire, car le nombre des adhérents d’une société peut subir des fluctuations avec les diverses phases de son histoire. Mais la catholicité n’est pas à la merci d’une variation de chiffres.
Ce n’est pas parce que l’Église connaîtra à certaines heures de regrettables défections que sa catholicité diminuera d’autant : il suffit qu’elle reste toujours catholique de droit».

(Abbé Boulenger, Manuel d’apologétique – 3ème partie : La vraie Eglise).

Ludwig Ott explique également qu’une fois que l’Eglise a été suffisamment répandue dans le monde, elle doit conserver cette propriété :

« Dans le Credo des Apôtres, l’Eglise confesse : Credo in… sanctam Ecclesiam catholicam.
La catholicité morale suffit pour le concept de catholicité. Néanmoins, c’est la volonté du Christ que l’Eglise s’efforce constamment de s’étendre. L’idéal vers lequel l’Église s’efforce d’atteindre est la catholicité physique. Selon l’opinion établie par la majorité des théologiens, la catholicité morale exige que l’Eglise s’étende simultanément sur toute la terre. Ainsi, après un certain temps de développement, cette catholicité morale sera réalisée et se perpétuera à partir de ce moment-là. La grande extension et le grand nombre de fidèles ne constituent pas en soi une preuve de la vérité d’un enseignement – l’erreur aussi peut atteindre une grande extension ; néanmoins la catholicité est une qualité qui, selon la volonté de son Fondateur, ne doit pas manquer dans l’enseignement du Christ, et elle est donc une caractéristique de la véritable Église du Christ. »

(Ludwig Ott, Fundamentals of Catholic Dogma, pp. 306-307).

Il cite ensuite comme preuves différentes prophéties : entre autres celle d’Isaïe, qui voit la maison du Seigneur (qui est l’Eglise catholique) sur la montagne, visible à tous, que toutes les nations gravissent. A ce sujet Léon XIII dira :
« Or, cette montagne placée sur le sommet des montagnes est unique : unique est cette maison du Seigneur, vers laquelle toutes les nations doivent un jour affluer ensemble pour y trouver la règle de leur vie. « Et toutes les nations afflueront vers elle et diront : Venez, gravissons la montagne du Seigneur, allons à la maison du Dieu de Jacob, et Il nous enseignera Ses voies, et nous marcherons dans Ses sentiers » (Isaïe II, 3) ».

Plus loin, il ajoute que l’Eglise est composée d’un grand nombre de membres :

« Par son origine, l’Eglise est donc une société divine ; par sa fin, et par les moyens immédiats qui y conduisent, elle est surnaturelle ; par les membres dont elle se compose et qui sont des hommes, elle est une société humaine. C’est pourquoi nous la voyons désignée dans les saintes Lettres par des noms qui conviennent à une société parfaite. Elle est appelée non seulement la Maison de Dieu, la Cité placée sur la montagne, et où toutes les nations doivent se réunir, mais encore le Bercail, que doit gouverner un seul pasteur, et où doivent se réfugier toutes les brebis du Christ ; elle est appelée le Royaume suscité par Dieu et qui durera éternellement ; enfin le Corps du Christ, corps mystique, sans doute, mais vivant toutefois, parfaitement conformé et composé d’un grand nombre de membres, et ces membres n’ont pas tous la même fonction, mais ils sont liés entre eux et unis sous l’empire de la tête qui dirige tout. »

(Léon XIII, Satis Cognitum).

Ainsi, une fois que l’Eglise a été suffisamment répandue à travers le monde, elle ne peut plus perdre cette propriété de posséder beaucoup de fidèles dans le monde entier ; même si l’Eglise puisse être affaiblie chez certains peuples, elle ne peut totalement s’éteindre chez presque tous les peuples.

Dans Etsi Multa Luctuosa, contre la secte vieille-catholique, le Pape Pie IX utilise l’argument du petit nombre comme une raison de considérer les dissidents comme une fausse église :
« Cependant ces infortunés, qui sapent les bases de la religion catholique, abrogent toutes ses notes et propriétés, inventent des erreurs si horribles et si nombreuses ou plutôt qui les ont empruntées à l’arsenal des anciens hérétiques, pour les réunir ensemble et les publier, ne rougissent pas de se dire catholiques et même vieux catholiques, alors que par leur doctrine, leur nouveauté et leur petit nombre ils renoncent à cette note d’antiquité et de catholicité plus qu’à tout autre. »

(Pie IX, Encyclique Etsi Multa Luctuosa).

Plus loin, il cite Saint Augustin affirmant que « jusqu’à la fin du siècle l’Eglise vivra chez tous les peuples », non pas que l’Eglise sera littéralement dans toutes les nations du monde, mais plutôt que l’Eglise sera toujours répandue dans beaucoup de nations, et comprendra une grande multitude d’hommes en son sein ; en bref, qu’elle possèdera jusqu’à la fin du monde une catholicité morale :

« L’Eglise crie vers son éternel époux : D’où vient que je ne sais quels hommes s’écartant de moi, murmurent contre moi ? D’où vient que des gens perdus affirment que j’ai péri ? Faites-moi connaître la brièveté de mes jours. Combien de temps serai-je dans ce siècle ? Faites ‑le moi connaître à cause de ceux qui disent : Elle fut, et déjà elle n’est plus ; à cause de ceux qui disent : Les écritures sont accomplies, toutes les nations ont cru, mais l’Eglise a apostasié et a péri chez tous les peuples. Et, a‑t- il répondu : Voici que je suis avec vous jusqu’à la consommation des siècles.
Emue par ces cris et vos fausses opinions, elle demande à Dieu de lui faire connaître la brièveté de ses jours et elle trouve que le Seigneur lui a dit : Voici que je suis avec vous jusqu’à la consommation des siècles.

Vous dites alors : c’est de nous qu’il a parlé, c’est nous qui sommes et qui serons jusqu’à la consommation des siècles. Qu’on interroge le Christ lui-même : « Cet évangile, dit-il, sera prêché dans l’univers entier en témoignage à toutes les nations, et alors viendra la fin. » Donc jusqu’à la fin du siècle l’Eglise vivra chez tous les peuples. Périssent les hérétiques, qu’ils cessent d’être ce qu’ils sont et qu’ils deviennent ce qu’ils ne sont pas ! »

(Pie IX, Encyclique Etsi Multa Luctuosa).
Bénédicte LIOGIER
Je vois que vous avez de bonnes références. Connaissez-vous aussi :
1/ Le traité de St Thomas d’Aquin sur l’Antichrist :
"Sancti Thomae Aquinatis Tractatus de adventu et statu et vita Antichristi" - Nunc Primum Editus Cum Notis Criticia F. Hyacinthi de-Ferrari, O.P. Vous pouvez le télécharger en format PDF :
Sancti Thomae Aquinatis Tractatus de adventu et statu et vita Antichristi
Voyez surtout …Plus
Je vois que vous avez de bonnes références. Connaissez-vous aussi :

1/ Le traité de St Thomas d’Aquin sur l’Antichrist :

"Sancti Thomae Aquinatis Tractatus de adventu et statu et vita Antichristi" - Nunc Primum Editus Cum Notis Criticia F. Hyacinthi de-Ferrari, O.P. Vous pouvez le télécharger en format PDF :
Sancti Thomae Aquinatis Tractatus de adventu et statu et vita Antichristi

Voyez surtout p.38-40 :
"Qui tenet (romanum imperium) nunc teneat (illud), donec (ispum) fiat de medio (dum universis circumquaque gentibus imperat ; quibus ab ipso recedentibus, de medio auferatur et tunc ille iniquus oportuno sibi tempore revelabitur)
Imperium romanum, appropinquante die judicii scindetur in decem regna."

Si vous comprenez le latin, cela répondra à votre question initiale. L’Antichrist, retenu par le "romanum imperium" spirituel, se révélera après l’apostasie générale de la foi catholique. À noter que l’apostasie générale suppose une évangélisation du monde entier (on apostasie après avoir été évangélisé et non pas avant).

Si vous trouvez une bonne traduction de ce traité en langue française, je vous serais reconnaissante de me le signaler.
En attendant, voici une présentation, en français, de la doctrine de St Thomas sur l’Antichrist : Saint Thomas d’Aquin et l’Antechrist.

2/ Le commentaire de St Thomas sur 2 Th 2 :

Saint Thomas d’Aquin — Commentaire de la seconde lettre aux Thessaloniciens

"L’Apôtre indique le signe auquel on reconnaîtra le crime de 1’Antéchrist, quand il dit (verset 4) : Jusqu’à s’asseoir dans le temple, etc…
En signe de cela, il viendra s’asseoir dans le temple. Mais dans quel temple viendra-t-il s’asseoir ? Le temple [de Jérusalem] n’a-t-il pas été détruit par les Romains ? Quelques écrivains disent que l’Antéchrist est de la tribu de Dan, qui n’est pas nommée parmi les douze tribus, au chapitre septième de l’Apocalypse, 5-8. Les Juifs le recevraient d’abord, le temple de Jérusalem serait rebâti, et ainsi s’accomplirait ce qui est dit au prophète Daniel (IX, 27) : "L’abomination de la désolation sera dans le temple ; on y verra aussi l’idole" ; (Matth., XXIV, 15) : "Quand donc vous verrez dans le lieu saint l’abomination de la désolation qui a été prédite par le prophète Daniel, que celui qui lit entende bien ce qu’il lit." D’autres écrivains prétendent que jamais ni Jérusalem, ni le temple ne seront rebâtis, et que la désolation durera jusqu’à la consommation de la fin. C’est aussi le sentiment de quelques Juifs. On explique donc dans le temple de Dieu par l’Église, car beaucoup, parmi les enfants de l’Église, recevront l’Antéchrist. Ou bien encore, suivant saint Augustin jusqu’à ce qu’il vienne s’asseoir dans le temple de Dieu, c’est-à-dire qu’il y ait la puissance et la domination, en sorte qu’il forme lui-même avec ses envoyés comme le temple de Dieu, ainsi qu’il en est du Christ et de ceux qui croient en lui.

C’est le "mystère d’iniquité".

Satan, sous la puissance duquel viendra l’Antéchrist, commence déjà à opérer en secret son mystère d’iniquité, par les persécuteurs et les séducteurs ; les persécutions que subit l’Église dans le temps présent, sont la figure de la persécution de l’Antéchrist contre tous les justes et sont comme une ébauche imparfaite de la sienne… cet impie par excellence se découvrira alors, parce que son crime deviendra manifeste ; (verset 8), le Seigneur Jésus le détruira par le souffle de sa bouche… Voilà son châtiment dans le temps, car dans sa vie future il sera puni éternellement ; (verset 8) : "Il le perdra par l’éclat de son avènement," c’est-à-dire dans son avènement qui mettra tout en pleine lumière ; (Corinth., IV, 5) : "Il exposera à la lumière ce qui est caché dans les ténèbres, etc." ; (Ps. XXVII, 5) : "Il les abattra, etc." L’Apôtre dit, par l’éclat, parce que l’Antéchrist semblera obscurcir l’Église, et que les ténèbres disparaissent devant l’éclat de la lumière, car tout ce que l’Antéchrist aura voulu faire connaître, apparaîtra mensonger.

Il explique d’abord quelle sera sa puissance pour séduire ; ensuite il montre que la cause de cette puissance, se trouve dans la justice de Dieu (verset 10) : Parce qu’ils n’ont pas ouvert leur cœur."
Etc.

Bonne lecture.
jean-yves macron
Bonjour, merci pour vos documents. Il me semble qu'on a glissé de la question de la légitimité de l'Eglise catholique à celle de la venue de l'Antéchrist. Le rapport entre l'Eglise catholique et l'Antéchrist est la vraie question concernant la fin des temps, à condition de ne pas aller trop vite dans un empressement à rejeter trop tôt l'Eglise catholique sous l'affreux prétexte qu'Elle "deviendraPlus
Bonjour, merci pour vos documents. Il me semble qu'on a glissé de la question de la légitimité de l'Eglise catholique à celle de la venue de l'Antéchrist. Le rapport entre l'Eglise catholique et l'Antéchrist est la vraie question concernant la fin des temps, à condition de ne pas aller trop vite dans un empressement à rejeter trop tôt l'Eglise catholique sous l'affreux prétexte qu'Elle "deviendra le siège de l'Antéchrist". D'après Apocalypse 13 : 11 : "Une autre bête avec des cornes d’agneau parle comme un dragon", cette "bête" doit être interprétée comme étant un pape.
"L'agneau à voix de dragon" sera donc probablement le dernier pape de l'Eglise catholique, frauduleusement élu. Mais avant lui, tous les papes seront légitimes et oeuvreront au salut des âmes, surtout modernes... Les papes du monde moderne auront donc toujours à coeur de sauver toutes les âmes, pas seulement celles catholiques qui seront une minorité (1/8 eme actuellement de la population mondiale). C'est une erreur de lire par exemple Dignitatis Humanae ou Gaudium et spes comme s'adressant aux seuls catholiques.

Comme le précise Yves Daoudal dans "notules sur un concile" :

"Le grand malentendu sur Dignitatis humanae est, mais ici de façon chimiquement pure, le malentendu qui règne sur le concile en général, et plus particulièrement sur Gaudium et spes. Non seulement, ce concile s’est voulu pastoral, mais il a voulu s’adresser "à tous les hommes", comme le disait d’emblée son message du 20 octobre 1962. Si certains textes ne peuvent concerner que les catholiques, d’autres sont censés concerner l’humanité tout entière et la constitution Gaudium et spes s’adresse explicitement « à tous les hommes ».

Lorsque l’Eglise s’adresse à l’humanité entière, ce n’est évidemment pas pour préciser un point du dogme, ou un « enseignement infaillible ». C’est pour proposer, en tant qu’organisation sociale à laquelle on reconnait une sagesse certaine, une règle de comportement qui serve le bien commun social. J’ai fini par comprendre cela à force de lire les discours de Jean-Paul II et de Benoit XVI adressés à des auditoires non catholiques, aux dirigeants politiques et aux ambassadeurs.

Chaque fois qu’il est question de liberté religieuse, ces discours donnent l’impression que le pape n’est plus le pape.

C’est qu’en effet, il parle alors en tant qu’expert en humanité, comme s’était défini Paul VI à l’ONU le 4 octobre 1965. (...)
(...) les principes du bien commun et de subsidiarité ne sont pas des principes confessionnels. La liberté religieuse n’est pas un texte religieux mais social et civil (…). Fin de citation.

Je ne peux pas citer le chapitre en entier, se référer aux pages 119 à 126.

Yves Daoudal : Notules sur un concile | Livres en famille

J'ai voulu montrer que l'Eglise catholique est actuellement celle du pape François et qu'il n'y a pas eu de rupture dans la Personne morale de l'Eglise catholique à l'occasion de Vatican II. On ne peut catholiquement pas supposer une autre Eglise que celle actuelle, même s'il est tentant de s'en fabriquer une plus "pure" à partir de critères traditionnels.

Pour les causes profondes qui ont préludé à la déchristianisation de la France :

Amazon.fr
Bénédicte LIOGIER
Bonjour,
Vous écrivez :
" Il me semble qu'on a glissé de la question de la légitimité de l'Église catholique à celle de la venue de l'Antéchrist."
Les deux questions sont liées par la constatation initiale d’un fait : celui qui est assis sur le Siège de Pierre est apostat, hérétique et schismatique. Il s’exclut lui-même ipso facto de l’Église. Or, celui qui ne fait pas partie de l’Église …Plus
Bonjour,

Vous écrivez :
" Il me semble qu'on a glissé de la question de la légitimité de l'Église catholique à celle de la venue de l'Antéchrist."

Les deux questions sont liées par la constatation initiale d’un fait : celui qui est assis sur le Siège de Pierre est apostat, hérétique et schismatique. Il s’exclut lui-même ipso facto de l’Église. Or, celui qui ne fait pas partie de l’Église ne peut en être sa tête légitime. Il reste cependant à ce poste, se présentant comme un agneau et parlant comme un dragon.

Ce faisant, il obscurcit les 4 notes de l’Église :
l’unité, parce qu’il n’enseigne pas "ce qui a été cru partout, toujours et par tous" (Commonitorium de St Vincent de Lérins) ;
la sainteté, car il met toutes les religions sur un pied d’égalité, ce qui fait injure au Dieu trois fois Saint ;
la catholicité, car il condamne l’activité missionnaire et la conversion à la foi catholique sous le terme de prosélytisme et prêche un œcuménisme qui au lieu de faire l’unité dans la Vérité objective, prétend la faire dans la diversité subjective : "à chacun sa vérité" ; et l’apostolicité, car il ne garde pas le dépôt de la foi mais le détruit chaque jour, pan par pan.

Cette prémisse a été maintes fois prouvée en rapportant simplement les faits : "Contra factum, non fit argumentum". D’autres ont déjà fait ce travail et il suffit de vous y référer. Voici quelques liens mais il n’y a que l’embarras du choix. S’il vous plaît, ne refusez pas de lire ou de voir ce qui ne fait peut-être pas partie de vos références habituelles, par exemple :

Faux œcuménisme et vrai scandale : Assise, le 27 octobre 1986 • LPL
ou encore le Cardinal Vigano
ou les vidéos du Patriarcat Catholique Byzantin
Permettez-moi de vous proposer une référence à l’extrême opposé de vos références :
Réponses aux Objections les plus Communes contre le Sédévacantisme
Ce n’est pas de la provocation de ma part mais parce que cette vidéo est de très bonne qualité. Si vous êtes ouvert au monde, pourquoi pas à ce monde ?


Vous écrivez, et je commente en police de couleur bleue dans le texte :

"Le rapport entre l'Église catholique et l'Antéchrist est la vraie question concernant la fin des temps (oui), à condition de ne pas aller trop vite dans un empressement (la juste mesure est la conformité au réel : il ne faut pas précéder les faits, ni les nier) à rejeter trop tôt l'Église catholique (on ne rejette pas l’Église catholique mais son "singe" diabolique) sous l'affreux prétexte (ce n’est pas un "affreux prétexte" mais une vérité de foi) qu'Elle "deviendra le siège de l'Antéchrist". D'après Apocalypse 13 : 11 : "Je vis ensuite surgir de la terre une autre Bête. avec des Elle avait deux cornes d’ comme un agneau et parlait comme un dragon", cette "Bête" doit être interprétée comme étant un pape. (La Bête de la mer, c’est l’autorité temporelle et la Bête de la terre, c’est l’autorité spirituelle qui est au service de la 1ère Bête et du Dragon…)

"L'agneau à voix de dragon" sera donc probablement (c’est vous qui le dites) le dernier pape de l'église catholique, frauduleusement élu. Mais avant lui, tous les papes seront légitimes et œuvreront au salut des âmes, surtout modernes… (sur quoi vous appuyez-vous pour affirmer cela ? Sur quoi s’appuie cette interprétation ?)

Je vous recommande, entre bien d’autres évidemment, divers liens :
1/ Le traité de St Thomas d’Aquin sur l’Antichrist :
Sancti Thomae Aquinatis Tractatus de adventu et statu et vita Antichristi
2/ Le commentaire de St Thomas sur 2 Th 2 :
Saint Thomas d’Aquin — Commentaire de la seconde lettre aux Thessaloniciens
3/ Mgr Gaume : « Traité du Saint-Esprit"
(Passionnante histoire du monde vue sous l’angle du combat entre les deux esprits)
Je n’ai pas le temps de vous chercher des citations mais je me souviens qu’il disait que, plus on s’approchait du jugement dernier, plus la division serait profonde entre les deux cités, jusqu’à la séparation ultime et définitive entre le Ciel et l’Enfer.
4/ L’Abbé Arminjon : "Fin du monde présent et mystères de la vie future"
(livre de chevet de la Patronne des missions, Ste Thérèse de l’Enfant Jésus)
youtube.com/playlist?list=PLmRpFzQvP_hZiaxdsNtd0OR5fTgvl4EV1
5/ L’Abbé Zins : 77. Dernier Dimanche après la Pentecôte - Moulins 26-11-1989
77. Dernier Dimanche après la Pentecôte - Moulins 26-11-1989
ou
12. LHR est le grand chantre du “Grand Monarque”, et Holzhauser est son “Prophète”.
13. Importance du rejet du mirage du “Grand Monarque”, et de la fausse chronologie d’Holzhauser.
youtube.com/channel/UCDArEzABW4WUjdcct4Fo_Xw
6/ Etc.

Je poursuis votre lecture :


"Les papes du monde moderne auront donc toujours à cœur de sauver toutes les âmes, pas seulement celles catholiques qui seront une minorité (1/8ème actuellement de la population mondiale). L’œcuménisme laisse chacun dans son erreur. C'est une erreur de lire par exemple Dignitatis Humanae ou Gaudium et spes comme s'adressant aux seuls catholiques." Oui mais elle doit ramener à la foi catholique et non pas se conformer au monde laisser chacun dans son erreur.

Voici ce que dit le Cardinal Ratzinger sur "Gaudium et Spes", dans son ouvrage intitulé : "Les Principes de la Théologie Catholique, Esquisse et matériaux", Téqui, Paris, 1985 :
"Si l'on cherche un diagnostic global du texte, on pourrait dire qu'il est (en liaison avec les textes sur la liberté religieuse et sur les religions du monde) une révision du Syllabus de Pie IX, une sorte de contre-Syllabus" (p.426) …Contentons-nous ici de constater que le texte joue le rôle d'un contre-Syllabus, dans la mesure où il représente une tentative pour une réconciliation officielle de l'Église avec le monde, tel qu'il était devenu depuis 1789." (p.427)


"Comme le précise Yves Daoudal (il ne fait pas autorité en la matière) dans "notules sur un concile" :
Lorsque l’Église s’adresse à l’humanité entière, ce n’est évidemment pas pour préciser un point du dogme, ou un "enseignement infaillible". C’est pour proposer, en tant qu’organisation sociale à laquelle on reconnait une sagesse certaine, une règle de comportement qui serve le bien commun social. J’ai fini par comprendre cela à force de lire les discours de Jean-Paul II et de Benoit XVI adressés à des auditoires non catholiques, aux dirigeants politiques et aux ambassadeurs.

L’Église n’est pas une ONG.
Lorsqu’elle propose un enseignement c’est toujours pour ramener les hommes à l’obéissance de Notre Seigneur Jésus-Christ, c’est pour que l’Évangile soit le levain dans la pâte, c’est en vue de l’"instauration pleinement chrétienne de la société" (Quadragesimo Anno de Léon XIII). Voyez aussi ses autres encycliques sociales.

Voyez aussi St Pie X : E Supremi, 4 octobre 1903 :
"Nous déclarons que Notre but unique dans l'exercice du suprême Pontificat est de "tout restaurer dans le Christ" afin que "le Christ soit tout et en tout"
Restaurer toutes choses dans le Christ.
D'où il suit que tout restaurer dans le Christ et ramener les hommes à l'obéissance divine sont une seule et même chose. Et c'est pourquoi le but vers lequel doivent converger tous nos efforts, c'est de ramener le genre humain à l'empire du Christ.
Certes, le jour où, dans chaque cité, dans chaque bourgade, la loi du Seigneur sera soigneusement gardée, les choses saintes entourées de respect, les sacrements fréquentés, en un mot, tout ce qui constitue la vie chrétienne remis en honneur, il ne manquera plus rien, Vénérables Frères, pour que Nous contemplions la restauration de toutes les choses dans le Christ. Et que l'on ne crie pas que tout cela se rapporte seulement à l'acquisition des biens éternels ; les intérêts temporels et la prospérité publique s'en ressentiront aussi très heureusement.


Chaque fois qu’il est question de liberté religieuse, ces discours donnent l’impression que le pape n’est plus le pape.

Ce n’est pas le langage d’un pape. C’est surtout très équivoque. C’est la vérité qui rend libre. Tant que l’homme ne l’embrasse pas, il reste sous l’esclavage du démon.
Syllabus de Pie IX, 8 décembre 1864 : proposition 79 condamnée :
"Il est faux que la liberté civile de tous les cultes, et que le plein pouvoir laissé à tous de manifester ouvertement et publiquement toutes leurs pensées et toutes leurs opinions, jettent plus facilement les peuples dans la corruption des mœurs et de l’esprit, et propagent la peste de l’Indifférentisme"


"C’est qu’en effet, il parle alors en tant qu’expert en humanité, comme s’était défini Paul VI à l’ONU le 4 octobre 1965."

Le pape est d’abord expert en divinité et le reste ne lui est donné que par surcroît. Il doit prêcher le Christ-Roi et non pas un humanisme sans Dieu.

Il doit avoir avec les autorités civiles la même relation que Jésus vis-à-vis de Pilate, rapportée par Jn 18, 33-37 :

"Pilate entra donc de nouveau dans le prétoire, et appela Jésus ; et il Lui dit : Es-Tu le roi des Juifs ?
Jésus répondit : Dis-tu cela de toi-même, ou d’autres te l’ont-ils dit de Moi ?
Pilate répondit : Est-ce que je suis Juif, moi ? Ta nation et les princes des prêtres T’ont livré à moi ; qu’as-Tu fait ?
Jésus répondit : Mon royaume n’est pas de ce monde. Si Mon royaume était de ce monde, Mes serviteurs auraient combattu, pour que Je ne fusse pas livré aux Juifs ; mais Mon royaume n’est point d’ici.

Pilate Lui dit alors : Tu es donc roi ? Jésus répondit : Tu le dis, Je suis Roi. Voici pourquoi Je suis né, et pourquoi Je suis venu dans le monde
: pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité, écoute Ma voix."
La Royauté de Jésus n’est pas de ce monde mais s’exerce dans ce monde et le temporel doit lui être soumis afin que tout soit restauré en lui et que l’homme retrouve sa dignité d’enfant de Dieu.


"J'ai voulu montrer que l'Église catholique est actuellement celle du pape François et qu'il n'y a pas eu de rupture dans la Personne morale de l'Église catholique à l'occasion de Vatican II (C’est votre avis et c’est en contradiction flagrante avec les faits). On ne peut catholiquement pas supposer une autre Église que celle actuelle (Il n’y a pas d’Église actuelle mais seulement l’Église de toujours), même s'il est tentant de s'en fabriquer une plus "pure" à partir de critères traditionnels (C’est l’Église actuelle qui est fabriquée de main d’homme et ne repose pas sur la Pierre de fondation. L’Église conciliaire, synodale, etc. n’est pas l’Église catholique)."

"Pour les causes profondes qui ont préludé à la déchristianisation de la France :
Amazon.fr"

À la lumière de l’enseignement traditionnel de l’Église, vous pourrez facilement juger de cet ouvrage que je ne connais pas. Le but de la lecture n’est pas de tout connaître mais de savoir discerner le vrai du faux.
jean-yves macron
Bonjour,
la perte du pontificat « ipso facto »
« Toutes les erreurs ne sont pas des hérésies. L’hérésie est la négation obstinée ou le doute d’une vérité qui doit être crue par la foi divine et catholique (cf. can. 751). Les seules vérités qui requièrent l’assentiment de la foi divine et catholique sont les dogmes, c’est-à-dire les vérités formellement révélées qui ont été infailliblement …Plus
Bonjour,

la perte du pontificat « ipso facto »

« Toutes les erreurs ne sont pas des hérésies. L’hérésie est la négation obstinée ou le doute d’une vérité qui doit être crue par la foi divine et catholique (cf. can. 751). Les seules vérités qui requièrent l’assentiment de la foi divine et catholique sont les dogmes, c’est-à-dire les vérités formellement révélées qui ont été infailliblement proposées par le Magistère comme étant révélées. La négation de toute autre vérité, qu’elle ait été enseignée par le Magistère avec autorité ou même infailliblement [6], n’est pas une hérésie au sens strict du terme.

Saint Robert Bellarmin évoque également deux catégories d’hérétiques, à savoir les hérétiques notoires (ou « manifestes ») et les hérétiques occultes.

Les hérétiques occultes sont, ceux qui, par un acte purement intérieur, ne croient pas aux dogmes de foi proposés par l’Église. Sont également occultes ceux qui manifestent leur hérésie par des signes extérieurs, mais non par une profession publique (c’est-à-dire notoire) [10].

Beaucoup d’hommes de notre temps appartiennent à cette dernière catégorie, à savoir ceux qui doutent ou ne croient pas positivement aux questions de foi, et qui ne dissimulent pas leur état d’esprit dans les affaires privées de la vie, mais qui n’ont jamais expressément renoncé à la foi de l’Église, et qui, lorsqu’on les interroge catégoriquement sur leur religion, déclarent de leur propre chef qu’ils sont catholiques » [11].

Le cardinal Billot fournit la base théologique de cette vérité. Après avoir expliqué que « seuls les hérétiques notoires sont exclus du corps de l’Église », il écrit :

« Aussi longtemps donc que l’hérésie n’est pas professée ouvertement [c’est-à-dire profession notoire [12]], mais qu’elle reste dans l’esprit, ou qu’elle se borne à des manifestations qui ne suffisent pas à la notoriété, elle n’empêche nullement d’être uni à la structure visible de l’Église ; et par le fait même le caractère baptismal, par lequel nous sommes faits pour être du corps de l’Église, continue nécessairement à produire son effet, ou plutôt conserve son corollaire naturel, puisqu’il n’y a encore rien de contraire qui puisse l’empêcher ou l’expulser » [13].

Si l’hérésie n’est pas notoire, le caractère baptismal continue à produire l’effet d’unir la personne au Corps de l’Église et n’a donc pas d’effet juridique sur la relation de la personne avec l’Église dans le for externe.

Même les sédévacantistes bien informés admettent volontiers qu’aucun des papes récents n’a été un hérétique notoire (ou manifeste). Par exemple, après avoir expliqué que « la notoriété exige que non seulement le fait du crime soit publiquement connu, mais aussi son imputabilité (cf. canon 2197) », l’évêque Sanborn admet que l’hérésie n’a été « publique en ce qui concerne l’imputabilité » chez aucun des « papes conciliaires » [14]. Puisqu’il reconnaît que cet élément essentiel de notoriété fait défaut, il admet également que les papes récents (et les évêques en union avec eux) sont tous restés des membres légaux (ou membres extérieurs de l’Église), puisque, comme il l’explique, « ceux qui ont reçu le baptême catholique sont légalement membres de l’Église jusqu’à ce qu’ils cessent de l’être » par « hérésie persistante et notoire » [15].

Si aucun des « papes conciliaires » n’a été un hérétique notoire et est resté un « membre légal » de l’Église, comme l’admet volontiers l’évêque Sanborn, même si jamais l’un ou plusieurs d’entre eux auraient été coupables du péché mortel d’hérésie, ils n’auraient été que des hérétiques occultes, et non des hérétiques « manifestes » (c.-à-d. notoires). Par conséquent, ils n’auraient pas été déposés ipso facto selon la Cinquième Opinion de saint Bellarmin.

« En résumé, si un catholique tombe dans le péché d’hérésie formelle et même « le manifeste par des actes extérieurs », cela n’aura aucun effet juridique dans le for extérieur, à moins que les actes extérieurs suffisent à la notoriété. Si son hérésie n’est pas considérée comme légalement prouvée, il reste un « membre légal » de l’Église ; et le fait d’être joint au Corps de l’Église légalement est tout ce qui est requis pour exercer une fonction dans l’Église et pour répondre à la définition de Bellarmin d’un véritable membre de l’Église [17].

L’Église peut déclarer un vrai pape coupable d’hérésie – Comment Dieu prive un pape hérétique de sa juridiction « par l’intermédiaire des hommes »

Si un Pontife romain tombe dans l’hérésie, mais ne s’est pas « séparé publiquement de l’Église », il conservera sa juridiction, sa dignité et son titre de chef de l’Église, jusqu’à ce qu’il soit « déclaré coupable d’hérésie ».

La déclaration par l’Eglise est une condition (mais pas une cause) de la perte du pontificat. Il ne s’agit pas d’une déclaration post factum selon laquelle un ancien « pape » est déjà déchu de son pontificat, mais d’un jugement selon lequel le pape régnant actuellement – qui conserve sa juridiction, sa dignité et son titre – est un hérétique.

Ce n’est que si le pape hérétique est reconnu coupable d’hérésie que sa juridiction lui est « retirée par Dieu ». Dans le cas contraire, il reste pape. C’est l’enseignement de saint Robert Bellarmin et on le retrouve tout au long de ses écrits.

Saint Robert Bellarmin n’exclut pas la nécessité d’un jugement antérieur pour qu’un pape hérétique soit ipso facto déposé. Au contraire, sauf dans le cas extrême d’un pape qui se sépare publiquement de l’Église [21], il exige un jugement antérieur de l’Église (un Concile) comme condition pour que la perte de la charge ait lieu. La raison pour laquelle la déclaration de culpabilité par l’Eglise est une condition pour qu’un « hérétique manifeste soit ipso facto déposé » est que le pape hérétique devient un « hérétique manifeste » (hérétique notoire) lorsqu’il est déclaré coupable d’hérésie, et c’est donc à ce moment-là qu’il est « destitué par Dieu », ou « ipso facto déposé ».

Le pape doit être légitimement déclaré coupable d’hérésie par les cardinaux ou les évêques lors d’un concile – soit lors d’un concile parfait, si le pape le convoque lui-même, soit lors d’un concile imparfait, s’il refuse de le faire.

Il va sans dire que tout cela contredit directement la façon dont certains apologistes ont interprété saint Robert Bellarmin. Ils l’ont interprété comme enseignant que l’Église n’a aucun rôle à jouer dans la chute du pontificat d’un pape hérétique (sic).

« Juger » le Pape

Un pape ne peut jamais être véritablement jugé, comme un supérieur juge un inférieur. Par conséquent, les évêques réunis en concile ne peuvent jamais exercer de juridiction ou de pouvoir coercitif sur le pape, tant qu’il reste pape. L’immunité de jugement du pape, qui fait partie de la loi divine, n’admet aucune exception, même en cas d’hérésie. La difficulté à laquelle sont confrontés les théologiens est d’expliquer comment l’Église peut légalement établir le fait qu’un pape est tombé dans l’hérésie, sans violer son immunité de jugement personnel.

« la déposition d’un pape ne peut donc pas se faire directement, par voie de jugement et de punition, puisque le pape n’a pas de supérieur sur terre par qui il pourrait être puni » [25].

Suarez : « Nous nions donc que l’Église puisse exercer un pouvoir coercitif sur le Pontife, que ce soit par la censure ou de toute autre manière, à moins qu’il ne tombe d’abord du pontificat […] Car tant qu’il reste un vrai Pape, il a juridiction sur toute l’Église, même prise ensemble ; et donc, par nécessité, il est de droit divin spirituellement exempt, c’est-à-dire qu’il n’est pas soumis à un pouvoir spirituel supérieur en dehors du Christ, parce qu’un tel pouvoir ne se trouve pas dans le monde. » [28]
Pourtant, les évêques réunis en concile peuvent « déclarer » un pape coupable d’hérésie (Bellarmin) et le « déclarer » hérétique (Suarez), alors qu’il reste pape, et même le déposer indirectement (Jean de Saint-Thomas), ce qui nécessite évidemment une forme de jugement antérieur de la part du Concile. Comment peuvent-ils à la fois affirmer et nier qu’un pape puisse être jugé ? La réponse se trouve dans une distinction entre deux formes de jugements juridiques.

Deux formes de jugement – discrétionnaire et coercitif

Dans De Concilio, saint Robert Bellarmin distingue les deux pouvoirs nécessaires au jugement (discrétionnaire et coercitif) et les deux modes de jugement juridique. Il commence par expliquer qu’un « jugement parfait » requiert les deux pouvoirs :
« Premièrement, le pouvoir [discrétionnaire] de discuter de l’affaire et de discerner ou de juger ce qui doit être fait. Deuxièmement, le pouvoir [coercitif] de contraindre celui qui manque à obéir au jugement qui lui est imposé. » [30]

Dans le for ecclésiastique, ces deux pouvoirs (discrétionnaire et coercitif) correspondent aux deux facettes des « clés » (savoir et pouvoir) et sont reçus avec juridiction. Les membres de l’épiscopat jouissent de ces deux pouvoirs en vertu de leur fonction [31] : le pouvoir discrétionnaire est le pouvoir d’enquêter sur une affaire et de rendre un verdict ; le pouvoir coercitif est le pouvoir de lier et de délier (par exemple, de retenir et d’absoudre les péchés dans le sacrement de Pénitence), ou de contraindre, de punir ou d’imposer une sentence coercitive (c’est-à-dire une censure ecclésiastique).

Saint Robert Bellarmin explique qu’un juge proprement dit possède les deux pouvoirs. Un arbitre, en revanche, n’a que le pouvoir discrétionnaire. Un arbitre a l’autorité légale d’examiner les faits d’une affaire, de parvenir à un jugement et de décider ce qui doit être fait, mais il n’a pas le pouvoir coercitif nécessaire pour imposer la sentence ou punir la partie ‘suspectée’. Le jugement d’un arbitre est dit discrétionnaire. Le « jugement parfait » d’un véritable juge est appelé jugement coactif (les deux pouvoirs agissant) ou coercitif.

Dans le cas d’un pape hérétique, l’Église (c’est-à-dire les cardinaux ou les évêques réunis en concile) a le « pouvoir de discuter de l’affaire » et de « discerner » si les accusations d’hérésie portées contre le pape sont vraies ou fausses (jugement discrétionnaire). Ce premier jugement (antécédent) de l’Église, qui évalue les preuves et vérifie les faits, n’est pas coercitif et n’exerce aucune autorité juridictionnelle sur le pape. Il s’agit uniquement de l’exercice d’un pouvoir discrétionnaire. Il peut être comparé à celui d’un jury qui juge les faits d’une affaire ou, comme le dit saint Robert Bellarmin, à celui d’un arbitre d’une affaire, car ni un jury ni un arbitre n’ont le pouvoir coercitif de contraindre.

Ce n’est qu’une fois que le pape est déchu de son pontificat (après que sa juridiction lui a été « retirée par Dieu » (par l’intermédiaire des hommes)) qu’il peut être jugé avec un jugement coactif (coercitif) – c’est-à-dire jugé et puni – puisqu’il n’est alors plus pape. Ce second jugement (conséquent) est celui d’un juge proprement dit, puisque seul un juge peut contraindre et punir.

En vertu du droit divin, le pape ne peut faire l’objet d’un jugement coercitif, mais seulement d’un jugement discrétionnaire

L’immunité de jugement du pape, qui fait partie de la loi divine, comporte deux aspects : premièrement, elle empêche que les décisions judiciaires définitives du pape fassent l’objet d’un appel devant un concile (Cf. Pastor Aeternus, Denz. 3063) ; deuxièmement, elle exempte le pape du pouvoir coercitif de l’Église (ou de l’État). Par conséquent, un pape ne peut jamais être légitimement soumis à un jugement judiciaire coercitif, même s’il le voulait. Mais la loi divine n’empêche pas qu’un pape puisse être jugé par un jugement discrétionnaire [33].

Bellarmin le prouve par les cas historiques du pape Léon IV (‘Nos si incompetenter’ 2, q.7), Sixte III (‘Mandasti’ 2, quaest. 5), Léon III (ch. ‘Auditum’) et de plusieurs autres papes, qui, accusés de divers crimes, se sont soumis au jugement discrétionnaire des conciles ou des empereurs. Le pape Léon IV a même accepté à l’avance d’obéir à la décision qui serait rendue. Bellarmin a déclaré que dans un tel cas (accepter à l’avance d’obéir à la décision), le pape est moralement tenu d’obéir à la décision, mais qu’il ne peut pas être légalement contraint de le faire. En réponse à ceux qui soutenaient qu’un pape pouvait être jugé par un jugement coactif, et faisaient appel au cas de Léon IV pour le prouver, Bellarmin a expliqué que « Léon s’est seulement soumis au jugement discrétionnaire de l’empereur, et non à un jugement coactif ». (De Romano Pontifice, lib. 2, ch. 29).

Normalement, les faits ou les accusations concernant un pape ne peuvent faire l’objet d’un jugement discrétionnaire par les évêques lors d’un concile que si le pape s’y soumet volontairement, mais il y a une exception dans le cas d’un pape hérétique, ou d’un schisme dû à plusieurs papes douteux. Saint Robert Bellarmin enseigne que le simple soupçon d’hérésie, ou une accusation d’infidélité contre un pape, justifie que les évêques ou les cardinaux se réunissent en concile – même sans le consentement du pape [35] – pour examiner les faits et rendre un verdict.

Suarez explique que le droit d’examiner le cas d’un pape hérétique a été concédé à l’Église par Dieu comme une défense juste et nécessaire dans le cas d’un pape hérétique :
« Bien qu’en cas d’hérésie il puisse être déposé, il ne l’est pas en vérité par un homme, mais par Dieu lui-même, après la déclaration d’un Concile légitime ; et de cette façon, il n’y a pas de soumission volontaire de la personne du Pontife, ni même de contrainte involontaire tant qu’il est Pontife, mais seulement la connaissance et l’examen de la cause [pouvoir discrétionnaire], que lui-même dans ce cas ne peut pas justement empêcher, parce qu’elle a été concédée par Dieu comme une défense juste et nécessaire. » [36]

Seul pouvoir nécessaire pour enquêter légalement sur des faits ou des accusations et parvenir à un jugement légal est le pouvoir discrétionnaire (clavis scientiae). Comme l’explique saint Thomas d’Aquin, le pouvoir discrétionnaire est « l’autorité de juger » . (Suppl, q. 17, a. 3, ad 2) – non pas le pouvoir d’imposer une peine coercitive ou de punir (clavis potentiae), mais simplement le pouvoir d’enquêter légitimement sur une affaire et de rendre une décision.

Selon les théologiens d’après Vatican I, l’Église a le pouvoir d’enquêter sur un pape et de le déclarer hérétique

Les manuels de théologie publiés après Vatican I continuent d’enseigner qu’un concile a l’autorité (discrétionnaire) nécessaire pour établir légalement et même déclarer que le pape est hérétique. En lisant les citations suivantes, il faut garder à l’esprit, comme l’explique le cardinal Journet, que lorsque les théologiens parlent de « déposer un pape », l’expression est utilisée dans un sens impropre, puisque la véritable déposition (privation de juridiction) exige un acte coercitif d’une autorité supérieure [37].

Palmieri explique dans son Tractatus De Romano Pontifice (1891) que c’est Dieu, et non l’homme, qui prive un pape hérétique de sa juridiction, mais il précise que cela ne se produit pas tant que l’Église ne l’a pas déclaré hérétique. Il se réfère ensuite à Suarez pour justifier sa position :
« Si un Pape est obstiné dans son hérésie -obstiné, dis-je, car s’il écoute les avertissements de l’Église, il n’est pas nécessaire d’aller plus loin- un tel Pape est déposé, non par un homme, mais par Dieu lui-même, qui lui retire la juridiction qu’il lui avait donnée ; l’Église, pour sa part, déclare seulement que l’homme est hérétique, et ensuite (ideoque) Dieu le prive de sa juridiction. » (cf. Suarez, Defensio Fidei Catholicae, lib. iv c. 7 n. 5).
Dans la citation à laquelle Palmieri fait référence, Suarez dit que « bien qu’en cas d’hérésie [le pape] puisse être déposé, il n’est en vérité pas déposé par un homme mais par Dieu lui-même, après la déclaration d’un concile légitime ». (Defensio Fidei Catholicae, lib. v c 7 n. 5).
Dans Sacrae Theologiae Summa (1955), Joachim Salaverri enseigne la même chose que Palamerri et fait lui aussi référence à Suarez :

« Les théologiens admettent qu’un concile général peut licitement déclarer un pape hérétique, si ce cas [d’un pape tombant dans l’hérésie] est possible, mais il ne peut pas le déposer autoritairement puisqu’il est supérieur au Concile […] voir Suarez, De fide d.10 s.6. » [39]

« Dans le cas d’un pape qui serait un hérétique public, légal, notoire et contumace […] il devrait être déposé par un concile d’évêques. Mais la déposition ne serait pas un acte de juridiction, puisqu’il n’y a pas de pouvoir supérieur à celui du pape, mais une sentence déclaratoire, par laquelle le fait de l’hérésie est juridiquement établi ; et une fois établi, il est cru que le pape est privé de sa dignité par la loi divine. » [41]

Ces manuels ont été rédigés et ont reçu des imprimatur après le premier Concile du Vatican. Aucun de ces théologiens (ou canonistes) n’était conciliariste, et ils ont tous affirmé que « le Premier Siège n’est jugé par personne ».

Saint Robert Bellarmin, les théologiens et canonistes cités ci-dessus, admettent tous que le Pape est supérieur à un concile et n’est soumis à aucun pouvoir coercitif sur Terre, mais ils enseignent également que dans le cas extraordinaire d’un Pape hérétique, le corps épiscopal a l’autorité d’établir que le Pape est tombé dans l’hérésie et de le déclarer. Ils croient en outre que le Christ agira une fois que le fait (« ipso facto« ) sera légalement établi (et déclaré), en dépouillant le pape hérétique de sa juridiction. En bref, le jugement antécédent est une condition nécessaire pour que la perte ipso facto du pontificat ait lieu. Comme l’a dit Mgr Zinelli lors du Concile Vatican I en discutant de l’hypothèse d’un pape hérétique :
« Dieu ne manque pas aux choses nécessaires ; donc, s’il permet un si grand mal, les moyens d’y remédier ne manqueront pas. » [42]

Ce qui est juridiquement établi et déclaré n’est pas de savoir si une proposition est hérétique, mais si le Pape nie (volontairement et obstinément) ou non un dogme qui a déjà été défini par l’autorité infaillible de l’Église. Il s’agit d’un jugement de fait et non de foi.

La déclaration de culpabilité est un jugement discrétionnaire (non coercitif)

Dans le cas de l’hérésie papale, la déclaration de culpabilité est de la même nature que le jugement discrétionnaire d’un arbitre : c’est un jugement légitime de la raison (iudicium rationis), sans force coercitive. Elle est légitime parce que, dans le cas extraordinaire de l’hérésie papale, les évêques possèdent l’autorité nécessaire pour enquêter sur les accusations et établir les faits. Elle est non coercitive parce qu’ils ne possèdent pas de juridiction ou de pouvoir coercitif sur le pape.

Ladite déclaration peut être comparée à un verdict rendu par un jury dans un procès civil ou pénal. Le jury examine les faits de l’affaire et parvient à une décision juridique, mais c’est le juge qui impose la sentence et punit. De même, selon l’opinion de Bellarmin, si les évêques réunis en concile établissent légalement ou déclarent le pape coupable d’hérésie, le Christ, le vrai juge, infligerait la punition en privant autoritairement le Pape de sa dignité et de sa juridiction.
Ce n’est qu’après que le Pape ait été privé par Dieu, « par l’intermédiaire des hommes », que les évêques peuvent agir en tant que véritables juges (avec un pouvoir coercitif), en dépouillant l’ancien Pape de son titre et en l’excommuniant.

Le déroulement des événements est le suivant :

1) L’Église (les évêques lors d’un concile) déclare le pape coupable d’hérésie (jugement antécédent/humain).

2) Le Christ dépose le pape avec autorité (jugement coercitif divin)

3) L’Église juge et punit l’ancien pape (jugement coercitif conséquent/humain) [43].

Saint Robert Bellarmin sur le jugement, la déclaration de culpabilité, et la déposition du pape
Il commence par expliquer ce qui est nécessaire pour qu’un pape soit privé de son droit de convoquer un concile :
« Le pontife romain ne peut être privé du droit de convoquer un concile et de le présider – un droit qu’il possède depuis 1500 ans – à moins qu’il n’ait d’abord été légitimement jugé et déclaré coupable, et qu’il ne soit pas le Souverain Pontife. De plus, [à l’objection] que le même homme [c’est-à-dire le pape] ne devrait pas être à la fois le juge et la partie [jugée] : je dis que cela s’applique aux hommes privés, mais pas au Prince Suprême. Car le Prince Suprême, tant qu’il n’a pas été déclaré ou légitimement jugé déchu de sa domination, reste toujours le Juge suprême, même s’il plaide avec lui-même comme partie. » [44]
Il poursuit en disant qu’un pape ne peut être condamné (ce qui est un acte coercitif) tant qu’il reste pape, et explique ensuite comment les évêques pourraient déposer le pape pendant le Concile afin qu’il puisse être condamné :

« De plus, le Pape n’est pas le seul juge dans un concile, mais il a de nombreux collègues, à savoir tous les évêques, qui, s’ils peuvent le déclarer coupable d’hérésie (jugement discrétionnaire antécédent), peuvent le juger et le déposer (jugement coercitif conséquent), même contre sa volonté. Les hérétiques n’ont donc rien, car pourquoi se plaindraient-ils si le Pontife romain préside un Concile avant qu’il ne soit condamné ? » [45]

Ainsi, selon Bellarmin, un pape conservera le droit de convoquer un concile et de le présider, tant qu’il n’aura pas été « légitimement jugé et déclaré coupable » d’hérésie. En effet, comme il l’a dit dans De Ecclesia Militante, un pape hérétique conservera sa dignité, son titre et sa juridiction jusqu’à ce qu’il soit reconnu coupable d’hérésie. Mais une fois qu’il est reconnu tel par l’Eglise, sa juridiction est, selon les termes de saint Robert Bellarmin, « retirée par Dieu » et il cesse d’être pape. Par conséquent, il poursuit en disant que si les évêques peuvent « le déclarer coupable d’hérésie » (jugement antécédent), ils peuvent « le juger et le déposer » (jugement coercitif), même contre sa volonté.
Le pape qu’ils ont déclaré coupable d’hérésie avait le pouvoir de convoquer le concile qui l’a déclaré coupable. Il était le vrai pape lorsque le concile a commencé, et un ancien pape lorsqu’il s’est terminé ; et cela s’est produit, non pas parce qu’il est tombé dans l’hérésie, mais parce qu’il a été déclaré coupable d’hérésie par ceux qui avaient l’autorité légale de rendre un jugement non coercitif.

Une mauvaise interprétation de saint Robert Bellarmin

Saint Robert Bellarmin fait une distinction entre être jugé et être déclaré coupable. Il fait de même dans son commentaire sur la Troisième Opinion, lorsqu’il dit que la raison pour laquelle un pape peut être jugé est qu’il a d’abord été déclaré coupable d’hérésie. Le jugement antécédent (ladite déclaration) n’est pas un jugement judiciaire (le jugement d’un juge), et le saint Cardinal montre qu’il est conscient de ce fait par la terminologie qu’il utilise pour les deux jugements.
Il appelle habituellement le jugement antécédent une « déclaration de culpabilité » (une « conviction »), ou dit parfois « clairement prouvé » (convincant), mais chaque fois qu’il utilise une expression qui implique un pouvoir coercitif, comme « jugé et déposé » , ou « jugé et puni » , ou « condamné » , il se réfère toujours clairement au jugement conséquent (coercitif), qui a lieu après que le Pape ait été privé de sa juridiction par le Christ.

Cela explique pourquoi, dans son commentaire sur la Cinquième Opinion, il dit que la raison pour laquelle un pape peut être « jugé et puni par l’Église » (jugement coercitif) est qu’il a déjà cessé d’être pape.
Certains théologiens n’ont absolument pas saisi toutes les nuances des écrits de saint Robert Bellarmin, et ont conclu que parce qu’il dit qu’un pape est « jugé et puni » après avoir cessé d’être pape, cela doit signifier qu’il a exclu la nécessité de tout jugement avant qu’un pape ne soit privé de sa juridiction par le Christ.

Conclusion : Une conscience informée ne peut pas juger qui est et qui n’est pas le vrai pape, parce que le jugement de la conscience n’est pas un acte de l’intellect spéculatif qui distingue la vérité de l’erreur, mais un acte de l’intellect pratique qui distingue le bien du mal, en ce qui concerne le comportement [55]. Une conscience informée peut juger que c’est un péché mortel contre la foi pour quiconque de rejeter la légitimité du pape accepté comme tel par la hiérarchie (par exemple, le Pape Paul VI, ou encore le pape François), mais elle ne peut pas juger qui est et qui n’est pas le vrai pape. La conscience informée d’un catholique sait [c’est-à-dire est informée par le fait] qu’il est un vrai Pape, parce que les catholiques croient en l’infaillibilité du Magistère qui le reconnaît comme tel [56].

(Un exemple de ce qui se passe lorsqu’un individu essaie d’utiliser sa conscience pour juger qui est et qui n’est pas le vrai Pape. Après avoir accepté François comme pape, le père Kramer a utilisé sa conscience pour juger que François était un hérétique, puis a déclaré publiquement sur les médias sociaux que le siège était vacant. Ensuite, la conscience du père Kramer a jugé que Benoît XVI était le vrai pape, et il a passé les cinq années suivantes à essayer de le prouver. Puis, en mai 2019, la conscience du père Kramer a jugé que Benoît XVI était également un hérétique. Il l’a alors promptement déclaré sur les médias sociaux, et a exhorté « les quelques prélats et clercs catholiques restants » à considérer le siège comme vacant » [57] !
Le changement de position du père Kramer montre ce qui se passe lorsque des individus croient que la légitimité du Pape est une question qui doit être déterminée par un jugement privé, plutôt que par le jugement public et absolument certain du Magistère."