Dei Filius face au fidéisme - anti-infaillibiliste
![](https://seedus2043.gloriatv.net/storage1/zml8xtn86jsmvxps80uo73uccb5u2yxt10fsq0w.webp?scale=on&secure=nKPMgOXQfOVdbZnMV7jnvA&expires=1720877172)
ESSAI D'EXPLICATION
Le fidéisme et l’anti-infaillibilisme sont des hérésies
Le Concile Vatican I contre le fidéisme et pour l’infaillibilité pontificale
Pour être raisonnable l’adhésion de foi à une vérité non évidente
requiert des motifs extérieurs de crédibilité du pape
et la certitude de foi de son infaillibilité
Plan
A/ Définitions
I/ Fidéisme
II/ Anti-infaillibilisme
III/ Principe de non-contradiction
B/ Vatican I, contre le fidéisme
C/ Motifs de crédibilité
I/ Étape 1 :
1a/ Principal motif de crédibilité
Pas de contradiction interne à la raison formelle de la foi
1b/ Autres motifs de crédibilité
L’objet matériel de la foi dépasse la raison sans la contredire
II/ Étape 2 :
2a/ Si l’on conclue à la non-crédibilité
Rejet d’une tête qui n’étant pas membre, éclipse l’Église
2b/ Si l’on conclue à la crédibilité
Hommage de foi et d’obéissance à l’autorité infaillible
D/ Nécessité de l’infaillibilité pontificale
E/ Vatican I, Constitution dogmatique Dei Filius
I/ Fidéisme et anti-infaillibilisme :
Excès et défaut au péril de la foi
II/ Chapitre 3 : "De la foi"
2a/ Raisons de croire
2b/ Condamnation du fidéisme
2c/ Proclamation de l’infaillibilité du pape
A. Définitions
I. Le fidéiste refuse d’examiner les motifs de crédibilité.
Il s’expose à donner une adhésion aveugle à l’enseignement d’un imposteur, dépourvu du label des quatre notes de l’Église.
Il ouvre la porte à l’indifférentisme et à l’apostasie. Car en l’absence de motifs rationnels extérieurs à la foi, pourquoi ne pas adhérer à d’autres religions et d’autres morales ? Cf. la "vidéo du Pape" sur les quatre "religions" qui, faisant fi de leurs divergences doctrinales, s’unissent pour dire : "J’aime" :
La Video du Pape - Le dialogue interreligieux - Janvier 2016 v2
II. L’anti-infaillibiliste refuse de se soumettre à l’enseignement ordinaire d’un pape légitime au motif qu’il n’est infaillible que dans les définitions "ex cathedra".
En dehors de ces cas très rares, il se conduit comme si le pape n’existait pas.
Il s’expose à errer hors de la foi, puisqu’il n’a ni certitude venant l’autorité, ni évidence venant de l’objet de la foi.
Il prétend mieux connaître le dépôt de la foi que le pape.
III. Principe de non contradiction : il est impossible d’affirmer et de nier une chose en même temps et sous le même rapport. On ne peut pas à la fois affirmer que Pierre est bon sous le rapport moral et nier qu’il le soit sous ce même rapport. Mais on peut affirmer que Pierre est bon en mathématiques et nier qu’il le soit en français, car ce n’est pas sous le même rapport qu’il est bon et mauvais.
B. Vatican I, contre le fidéisme :
Association Notre Dame de Chrétienté 66, citant Vatican I :
nd-chretiente.com/dossiers/pdf/articles/2014 - Foi et Raison.pdf
Le CEC (n° 156), reprenant Vatican I, déclare : "pour que l'hommage de notre foi fût conforme à la raison, Dieu a voulu que les secours intérieurs du Saint-Esprit soient accompagnés des preuves extérieures de sa Révélation" (Vatican I, DS 3009). C'est ainsi que les miracles du Christ et des saints (cf. Mc 16,20 ; He 2,4), les prophéties, la propagation et la sainteté de l'Église, sa fécondité et sa stabilité "sont des signes certains de la Révélation, adaptés à l'intelligence de tous", des "motifs de crédibilité" qui montrent que l'assentiment de la foi n'est "nullement un mouvement aveugle de l'esprit" (Vatican I, DS 3008-3010).
C. Motifs de crédibilité :
On peut distinguer deux étapes :
I. Étape 1 :
Motifs de crédibilité : ils relèvent de la raison, du principe de non contradiction qui préside à son usage ; et des vérités accessibles à la raison si l’on en fait bon usage.
1a/ Principal motif de crédibilité : l’accomplissement des prophéties, assimilable au respect du principe de non contradiction. Notes de l’unité et de l’apostolicité.
Le principe de non contradiction est le principe fondamental de la raison. Appliqué au cas d’un pape, il se décline ainsi : ce qu’il enseigne est-il conforme ou contraire au dépôt de la foi, à ce qui a été enseigné dans l’Église toujours, partout et par tous ?
Ce principe de non contradiction rend compte de l’impossibilité pour un hérétique, qui nie une vérité révélée et, par conséquent, l’autorité de Dieu se révélant, d’assumer une charge qu’il reçoit de Dieu et qui l’oblige à enseigner et défendre toutes les vérités révélées contenues dans le dépôt de la foi.
1b/ Autres motifs de crédibilité : les miracles, la sainteté, la fécondité, etc., en tant que faits constatables par la raison. Notes de sainteté et de catholicité.
Une vraie religion est reconnaissable par des faits qui dépassent la raison sans la contredire. Au contraire, une fausse religion est reconnaissable par son irrationalité.
Un vrai pape ne peut interdire l’évangélisation sous prétexte de "prosélytisme". Il ne peut favoriser la prolifération d’idéologies (révolutions rouge, verte, noire du N.O.M. qui sème la mort), de déviations morales contraires à la raison elle-même et de forces occultes en vue d’un syncrétisme religieux. Il doit suivre le cheval blanc de l’Apocalypse.
Autre manière de présenter ces motifs :
1a/ par rapport à la raison formelle de la foi : l’autorité de Dieu qui se révèle et de l’Église enseignante.
La grâce ne supprime pas la nature. La foi ne supprime pas la raison. Le principe de non contradiction, qui préside à tout exercice de l’intelligence, préside aussi à tout exercice de la foi. En vertu de ce principe, sans juger de la vérité de l’objet matériel de la foi, il ne peut y avoir de contradiction interne à sa raison formelle : l’autorité de l’Église enseignante, celle d’un "pape", ne peut contredire l’autorité de Dieu qui se révèle. La première participe de la seconde et doit lui être soumise pour ne faire qu’un avec elle. Si un "pape" contredit le dépôt de la foi, il est hérétique, n’est pas membre de l’Église, ne remplit pas les conditions pour en être la tête. N’ayant pas d’autorité, aucune obéissance ne lui est due et il est soumis au jugement de l’Église.
1b/ par rapport à l’objet matériel de la foi : le contenu du dépôt de la foi : les vérités révélées par Dieu et enseignées par l’Église.
Elles dépassent la raison mais ne la contredisent pas. Si un enseignement était contraire à la raison elle-même, contrariait la conception, accessible à l’intelligence, d’un Être 1er Acte pur et les 10 commandements (syncrétisme, meurtre d’innocents, mœurs contre nature, institutionnalisation du vol [banksters, squat], ministère du mensonge s’appelant "vérité", par exemple), cela ne peut évidemment pas venir de Dieu : c’est irrationnel et non supra-rationnel et divin.
II. Étape 2 :
2a/ Si l’on conclue à la non-crédibilité, en constatant par la raison l’absence de motifs externes de crédibilité, aucun hommage de foi et d’obéissance n’est dû au pontife et à son enseignement.
La contradiction entre l’enseignement du pontife, d’une part, le dépôt de la Révélation et les vérités accessibles à la raison, d’autre part, nous permet de conclure avec certitude que le pontife n’est pas "pape". Un peu comme la disparition des espèces eucharistiques nous permet de juger avec certitude de la disparition de la présence réelle. Il est alors non seulement légitime mais obligatoire de se séparer du pseudo-pape. Ce faisant, on ne rejette pas le dépôt de la foi. On rejette une "tête" qui, n’étant pas "membre" de l’Église, usurpe l’autorité suprême et éclipse la véritable Église, instituée par Notre Seigneur Jésus-Christ pour garder le dépôt révélé. L’imposteur, qui a voulu prendre la place de Dieu, doit être puni par là où il a péché : il doit être rejeté pour qu’un autre prenne sa place. Dans cet unique cas, le concile a autorité pour dénoncer le sacrilège et élire un vrai pape.
2b/ Si l’on conclue à la crédibilité, en constatant par la raison la présence de motifs externes de crédibilité, un hommage de foi et d’obéissance est dû au pontife et à son enseignement.
Si on refuse cet hommage, on n’est plus catholique. Cet hommage est raisonnable tout en étant méritoire, car l’objet de la foi dépasse celui de la raison.
La raison voit les motifs de crédibilité concernant Dieu qui révèle et celui qui enseigne.
la foi croit en une vérité dont elle n’a pas l’évidence mais dont l’autorité de Dieu qui révèle et du pape qui enseigne doit lui garantir la certitude.
D. Nécessité de l’infaillibilité pontificale :
Pour que cet hommage de foi et d’obéissance que nous rendons à Dieu et à son Église, qui ne s’appuie pas sur l’évidence de la vérité intrinsèque du dépôt révélé mais sur l’autorité de Dieu qui révèle et du pape qui enseigne, soit raisonnable, deux choses sont nécessaires :
1/ les motifs externes de crédibilité du pontife, essentiellement l’absence de contradiction, constatable par la raison, entre son enseignement, d’une part, le dépôt révélé et la raison, d’autre part. C’est ce qu’on a déjà étudié plus haut.
2/ la garantie de l’infaillibilité pontificale, tant dans son magistère extraordinaire "ex cathedra", exercé rarement, que dans son magistère ordinaire et universel "MOU", exercé quotidiennement.
L’enseignement pontifical doit être d’autant plus certain que la vérité de foi n’est pas évidente. Sinon l’hommage de foi et d’obéissance serait disproportionné et ne serait pas vertueux. Une adhésion totalement aveugle, dépourvue de toute garantie externe (motifs de crédibilité) et interne (infaillibilité pontificale) n’est pas une adhésion de foi. Nous devons avoir la certitude que l’Église, comme Dieu Lui-même, ne peut ni se tromper, ni nous tromper. À quoi bon avoir la certitude que Dieu ne peut ni se tromper, ni nous tromper, si l’Église qui nous transmet les vérités révélées pouvait se tromper et nous tromper. La faiblesse de ce maillon de transmission empêcherait l’exercice raisonnable et vertueux de la foi.
Cette garantie de l’infaillibilité pontificale est à la foi, ce que le principe de non contradiction est à la raison : est-est ; non-non. Non seulement au niveau logique de la non-contradiction du raisonnement (cohérence interne au dépôt de la foi), mais au niveau critique de la non-contradiction entre la pensée et le réel, de la conformité de la pensée au réel, de la vérité du jugement (conformité aux vérités révélées). Et plus radicalement, au niveau de la conformité de la compréhension ou appréhension du dépôt révélé au principe de toute vérité, le Verbe de Dieu. Seul le magistère assisté par l’Esprit de Vérité peut pénétrer en toute sûreté dans ce mystère de la foi.
E. Vatican I, Constitution dogmatique Dei Filius, chapitre 3 : "De la foi"
La solution n’est-elle pas dans la constitution dogmatique Dei Filius de Vatican I, chapitre 3, intitulé "De la foi", reproduite ci-dessous, qui à la fois :
· Condamne le fidéisme, en raison de son refus des motifs externes de crédibilité :
· Proclame l’infaillibilité du pape, tant dans son magistère extraordinaire "ex cathedra" que dans son magistère ordinaire et universel.
I. Fidéisme et anti-infaillibilisme : excès et défaut au péril de la foi
Il faut donc ne pas être fidéistes, car il y a des critères de jugement externes à la foi, mais être infaillibilistes car notre jugement ne pouvant pas se fonder sur l’évidence de la vérité interne du dépôt de la foi doit pouvoir fonder sa certitude sur l’autorité.
Or, les modernistes font l’inverse : ils sont fidéistes et refusent d’examiner les motifs externes de crédibilité, clignotants susceptibles de les avertir d’un danger. Ainsi, ils reconnaissent imprudemment un pseudo-pape ; ils sont aussi anti-infaillibilistes (ou réduisent l’infaillibilité au seul magistère "ex cathedra" qui s’exerce tous les siècles). Ils se donnent ainsi le droit de juger l’enseignement de celui qu’ils estiment être un vrai pape et de décider à chaque pas s’ils doivent lui obéir ou non. Comme personne d’autre que le pape n’est infaillible, on en arrive à cette absurdité : à chacun sa vérité, ce qui est la négation de toute vérité. Notre Seigneur qui est né, n’est venu dans le monde et n’a été crucifié que pour rendre témoignage à la vérité, se serait-il incarné et sacrifié en vain ? Aurait-il institué son Église et la papauté pour nous tendre un piège à chaque pas et finalement pour nous perdre ?
Les fidéistes et anti-infaillibilistes qui n’en sont pas à une contradiction près, disent aussi qu’il est impossible de vivre sans pape et par conséquent impossible que le Siège de Pierre soit vacant depuis au moins 1960, date ratifiée par le miracle du soleil à Fatima. Or, depuis cette date aucun magistère "ex cathedra" ne s’est exercé, le seul à leurs yeux qui soit utile aux fidèles. Mais l’absence de pape serait, selon eux, pire qu’un pseudo-pape qui mène la fameuse révolution en tiare et en chape par laquelle le communisme s'est répandu dans le monde entier.
Enfin, bien que les fidéistes et anti-infaillibilistes passent leur temps à juger l’enseignement et les actes de papes considérés a priori (fidéisme) légitimes et à leur désobéir (anti-infaillibilisme), ils condamnent ceux qui, ne mettant pas la charrue avant les bœufs, jugent qu’un pontife hérétique ne peut être un membre de l’Église et encore moins sa tête, et n’a aucun droit à être obéi. Les premiers ont raison de ne pas obéir à ce qui contredit la foi, mais ils ne le font pas pour de bonnes raisons, catholiques. Une fois qu’on a reconnu la légitimité d’un pape, on doit lui obéir en tout, en raison de son infaillibilité qui s’étend aussi loin que le dépôt révélé. Cette infaillibilité est la pierre de touche de la papauté et le sésame ou la clé de l’obéissance de la foi.
Ignorant tout de l’histoire de l’Église et de ses nombreux anti-papes, les fidéistes et anti-infaillibilistes s’effarouchent à l’idée de prendre acte de l’auto-excommunication d’un intrus hérétique et de s’en remettre à un concile œcuménique, seule autorité compétente, de droit divin, pour résoudre la controverse sur la question du pape légitime. Cf. Décret de Gratien : "Prima sedes a nemo judicetur, nisi deprehenditur a fide devius.". Donc, celui qui dévie de la foi peut être jugé et puni et remplacé par un pape légitime.
II. Texte
Dei Filius, chapitre 3 : "De la foi" :
Constitution Dogmatique Dei Filius • 24 avril 1870, 3e session • Concile Vatican Ier • LPL
2a/ Raisons de croire
"Puisque l’homme dépend tout entier de Dieu comme de son Créateur et Seigneur, puisque la raison créée est absolument sujette de la vérité incréée, nous sommes tenus de rendre par la foi à Dieu révélateur l’hommage complet de notre intelligence et de notre volonté. Or, cette foi, qui est le commencement du salut de l’homme, l’Église catholique professe que c’est une vertu surnaturelle, par laquelle, avec l’aide de la grâce de Dieu aspirante, nous croyons vraies les choses révélées, non pas à cause de la vérité intrinsèque des choses perçue par les lumières naturelles de la raison, mais à cause de l’autorité de Dieu lui-même, qui nous les révèle et qui ne peut ni être trompé, ni tromper. Car la foi, selon le témoignage de l’Apôtre, "est la substance des choses que l’on doit espérer, la raison des choses qui ne paraissent pas". (Héb. XI, 1)
2b/ Condamnation du fidéisme
Néanmoins, afin que l’hommage de notre foi fût d’accord avec la raison, Dieu a voulu ajouter aux secours intérieurs de l’Esprit saint les arguments extérieurs de sa révélation, à savoir les faits divins et surtout les miracles et les prophéties, lesquels, en montrant abondamment la toute-puissance et la science infinie de Dieu, sont les signes très-certains de la révélation divine et appropriés à l’intelligence de tous. C’est pour cela que Moïse et les Prophètes et surtout le Christ Seigneur lui-même ont fait tant de miracles et de prophéties d’un si grand éclat ; c’est pour cela qu’il est dit des apôtres : "Pour eux, s’en étant allés, ils prêchèrent partout avec la coopération du Seigneur, qui confirmait leurs paroles par les miracles qui suivaient." (Marc XVI, 20) Et encore : "Nous avons une parole prophétique certaine, à laquelle vous faites bien de prendre garde, comme à une lumière qui luit dans un endroit ténébreux." (II. Petr. 1, 19)
Mais encore bien que l’assentiment de la foi ne soit pas un aveugle mouvement de l’esprit, personne cependant ne peut adhérer à la révélation évangélique, comme il le faut pour obtenir le salut, sans une illumination et une inspiration de l’Esprit Saint qui fait trouver à tous la suavité dans le consentement et la croyance à la vérité. C’est pourquoi la foi en elle-même, alors même qu’elle n’opère pas par la charité, est un don de Dieu, et son acte est une œuvre qui se rapporte au salut, acte par lequel l’homme offre à Dieu lui-même une libre obéissance, en consentant et en coopérant à sa grâce, à laquelle il pourrait résister.
2c/ Proclamation de l’infaillibilité pontificale
Or, on doit croire d’une foi divine et catholique tout ce qui est contenu dans les saintes Écritures et dans la tradition, et tout ce qui est proposé par l’Église comme vérité divinement révélée, soit par un JUGEMENT SOLENNEL, soit par son MAGISTÈRE ORDINAIRE ET UNIVERSEL."