Les évènements actuels (bombardement de la bande de Gaza, dont l’hôpital Al-Ahli Al-Arabi, 500 tués ce 17 octobre dont des enfants), jettent une lumière crue sur la rencontre d’Abu d’Abi (février 2019) et l’érection dans cette ville à grand frais d’une Maison d’Abraham (« Abrahamic Family House ») censée réunir les trois religions monothéistes (la religion chrétienne, l’Islam et le Judaïsme), il y a en effet dans cette Maison d’Abraham, une Eglise, une mosquée et une synagogue (des offices ont été célébrés par le grand rabbin local). En 2019, la rencontre initiale avait réuni pas moins que le « pape » Bergoglio, une sommité musulmane, le recteur d’Al Azhar et, semble-t-il, un rabbin ; en tout état de cause, un rabbin (M.Bruce Lustig, de Washington) a rejoint le « haut comité de la fraternité humaine », censé faire vivre la déclaration d’Abu d’Abi intitulée « Document sur la fraternité humaine, pour la paix mondiale, et la coexistence commune ».
La déclaration, d’ailleurs signée uniquement du Pape et du Grand Imam d’Al-Azhar, Ahmad Al-Tayyeb, mais qui associe, via le comité ci-dessus, les trois religions, indique que : « nous demandons (…) aux Leaders du monde, aux artisans de la politique internationale et de l’économie mondiale, de s’engager sérieusement pour répandre la culture de la tolérance, de la coexistence et de la paix; d’intervenir, dès que possible, pour arrêter l’effusion de sang innocent, et mettre fin aux guerres, aux conflits, à la dégradation environnementale et au déclin culturel et moral que le monde vit actuellement ».
Document sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune (Abou Dabi, 4 février 2019) | François

Quatre ans plus tard, force est de constater la vacuité de cette déclaration, la grandiloquence de la diplomatie bergoglienne, l’engagement pour le moins inégal des trois acteurs pour arrêter l’effusion de sang innocent. En quoi, cet œcuménisme déclaratoire a-t-il permis d’améliorer le sort des Chrétiens d’Orient ? en Syrie, en Palestine, au Haut-Karabagh ?