13 Juin, saint Antoine de Padoue, de l'ordre mineur de saint François 1195‐1231. En 1946, le pape Pie XII le déclare Docteur de l'Eglise. 💛

Prières pour nos amis souffrants et pour la conversion du monde entier. La neuvaine à saint Antoine vient de s'achever.
Saint Antoine, de Limoges à Padoue...
A mon père Jean ✝️ , à Michel Courcelaud, écrivain du limousin et à Marie-Gabrielle Leblanc, historienne d'art, amoureuse de Limoges. Quelques récits intéressants accompagnent des photos en noire et blanc, dans les commentaires, dont ceux qui se déroulèrent à Limoges où je suis née.
J'ai eu la chance aussi de me rendre à Padoue ainsi qu'à l'Alverne.
"Que la solennité annuelle de votre Confesseur et Docteur, le bienheureux Antoine, réjouisse votre Église, ô Dieu, afin qu’elle soit toujours munie des secours spirituels et qu’elle mérite de goûter les joies éternelles."
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L'église Saint-Pierre-du-Queyroix (voir photo de la publication), à Limoges, ma ville. 💛
C'est dans cette église que je fus baptisée et c'est dans cette même église que les funérailles de mon père, Jean, furent célébrées. Saint Antoine de Padoue déploya une activité plus féconde encore dans la région de Limoges, durant l'année 1226 et jusqu'à la Pentecôte 1227, quand il fut nommé custode, c'est-à-dire supérieur de plusieurs couvents. Ville importante déjà au Moyen-Age et siège d'un évêché, Limoges était formée à vrai dire de la jonction de deux citadelles. La première entourait l'église abbatiale Saint-Martial, dédiée au premier apôtre de la cité dont elle abritait le tombeau. Saint Martial était, croyait-on, l'un des soixante-douze disciples du Seigneur, et envoyé en Gaule par l'apôtre Pierre pour christianiser le pays. La seconde citadelle, appuyée à la cathédrale Saint-Etienne, déployait, elle aussi, de puissantes murailles. Dans cette ville, les frères mineurs possédaient, depuis 1223, une modeste résidence que les moines Bénédictins de Saint-Martial leur avaient donnée, et où ils séjournèrent dix-sept ans.

En arrivant à Limoges, Antoine s'établit chez ses confrères. De là il visitait les couvents qui lui étaient confiés. Il prêcha beaucoup, notamment dans les églises de la ville. Nous savons, par exemple, qu'il se trouvait en chaire dans la nuit du Jeudi-Saint, en l'église Saint-Pierre du Queyroix (Saint-Pierre aux quatre routes).
« Pendant la Cène, disait-il dans un sermon du Jeudi-Saint, Jésus prit du pain, le bénit, le rompit pour signifier que, par sa propre volonté, son corps serait broyé dans la mort. La nature humaine
du Christ ressemble à la grappe de raisin, car elle fut foulée au pressoir de la passion, et le sang se répandit sur toute la terre.
Aujourd'hui, le Seigneur donne aux apôtres ce sang en breuvage: Ceci est le sang de la nouvelle Alliance qui va être répandu pour une multitude, en rémission des péchés. Quelle immense bonté du
Seigneur ! Quel profond amour de l'époux envers l'Église, son épouse ! Ce propre sang qu'il voulait verser le lendemain, dans les mains de ses fidèles, il le leur présentait aujourd’hui dans ses mains
saintes et vénérables. »
« Le Seigneur enrichit d'une double onction celui qui le reçoit dignement: il calme ses tentations et enflamme sa ferveur. Il est vraiment la terre ou coulent le lait et le miel, parce qu'il change les amertumes en douceur et ranime l'amour des cœurs. Malheur a celui qui vient au festin sans la robe nuptiale de la charité ou de la pénitence: celui qui reçoit indignement ce sacrement, mange sa
propre condamnation. Quelle union possible entre la lumière et les ténèbres? Quelle entente entre le Sauveur et le traître judas ? La main de celui qui me livre, se plaignait le Christ-Jésus, est près de moi sur la table. »
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Saint Antoine, de Limoges à Padoue 💛

J’ai une dévotion particulière pour ce saint :
Saint Antoine de Padoue rejoignit en 1226 la communauté des « Menudets », frères mineurs établis à Limoges depuis 1223, ma ville natale et celle de mes ancêtres paternels. Son premier sermon fut prononcé dans le cimetière Saint-Paul, où sont enterrés saint Ferréol et saint Asclèpe, évêques de Limoges à la fin du VIe et au début du VIIe siècles.

Parmi ses nombreux miracles, trois font aujourd'hui partie de l’histoire du Limousin : Le premier se déroula dans l'amphithéâtre romain des Arènes, un jour de foire. Le menudet était grimpé sur une estrade pour prêcher, tandis que la population s’apprêtait à quitter les lieux, l'orage menaçant. « Né sié pé eïpori » (« n'ayez pas peur »), s'écria saint Antoine. La pluie se déversa alors partout sur la ville, mais épargna le « Creux des Arènes ».

Le deuxième concerne une dévote qui avait perdu une partie de ses cheveux, arrachés par son mari après une franche explication avec lui. Sollicité par la victime, le saint se souvint de cette parole : « Pas un cheveu de notre tête ne doit tomber sans la permission de notre Père » et pria dans la chapelle des mineurs le Seigneur Jésus. Aussitôt, la chevelure de la dame repousse, vivace, soyeuse et arborescente.

Le dernier miracle est celui de la bilocation puisqu’un jeudi saint, on vit Saint Antoine de Padoue psalmodier les Ténèbres dans la petite chapelle des Mineurs et au même instant prêcher en l'église Saint-Pierre-du-Queyroix. C’est dans cette église que j’ai été baptisée, là également que fut prononcée la messe d’enterrement de mon père Jean.

J’ai eu la grâce de faire un pèlerinage au sanctuaire de Padoue où se trouvent ses impressionnantes reliques et de prier devant l’autel dressé sur sa tombe.
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Dom Guéranger, l’Année Liturgique.

Réjouis-toi, heureuse Padoue, riche d’un trésor sans prix ! Antoine, en te léguant son corps, a plus fait pour ta gloire que les héros qui te fondèrent en ton site fortuné, que les docteurs de ton université fameuse. Cité chérie du Fils de Dieu, dans le siècle même qui le vit prendre chair au sein de la Vierge bénie, il envoyait Prosdocime t’annoncer sa venue ; et tout aussitôt, répondant aux soins de ce disciple de Pierre, ton sol fertile offrait au Seigneur Jésus la plus belle fleur de l’Italie dans ces premiers jours, la noble Justine, joignant aux parfums de sa virginité la pourpre du martyre : mère illustre, à qui tu devras de voir se reformer dans tes murs les phalanges monastiques présentement dispersées ; nouvelle Debbora, qui bientôt étendra sur Venise ta rivale son patronage glorieux, et, unissant sa force suppliante à la puissance du lion de saint Marc, obtiendra du Dieu des armées le salut de la chrétienté dans les eaux de Lépante. Aujourd’hui, comme si, ô Padoue, tes gloires natives ne suffisaient pas aux ambitions pour toi de l’éternelle Sagesse, voici que du fond de l’antique Ibérie, Lisbonne est contrainte de te céder sa perle la plus précieuse. Au milieu des troubles qui agitent l’Église et l’empire, dans la confusion qu’amène l’anarchie au sein des villes italiennes, Antoine et Justine partageront le soin de ta défense contre les tyrans ; l’Occident tout entier bénéficiera de cette alliance redoutable sur terre et sur mer aux ennemis de la paix et du nom chrétien. Combats nouveaux, qu’aime le Seigneur ! Quand cessent de se montrer les forts en Israël, Dieu se lève et triomphe par les petits et les faibles. L’Église alors en paraît plus divine.

Le temps de Charlemagne n’est plus. L’œuvre de saint Léon III subsiste toujours ; mais les césars allemands ont trahi Rome, dont ils tenaient l’empire. L’homme ennemi, laissé libre, a semé l’ivraie dans le champ du Père de famille ; l’hérésie germe en divers lieux, le vice pullule ; et si les papes, aidés des moines, sont parvenus, en d’héroïques combats, à rejeter le désordre en dehors du sanctuaire, les peuples, exploités trop longtemps par des pasteurs vendus, restent sur la défiance, et se détachent maintenant de l’Église. Qui les ramènera ? Qui fera sur Satan cette nouvelle conquête du monde ? C’est alors que, toujours présent et vivant dans l’Église, l’Esprit de la Pentecôte suscite les fils de Dominique et de François. Milice nouvelle organisée pour des besoins nouveaux, ils se jettent dans l’arène, poursuivant l’hérésie dans ses repaires les plus secrets comme au grand jour, tonnant contre les vices des petits et des grands, combattant l’ignorance ; partout dans les campagnes et les villes ils se font écouter, déconcertant les faux docteurs tout à la fois par les arguments de la science et du miracle, se mêlant au peuple qu’ils subjuguent par la vue de leur héroïque détachement donné en spectacle au monde, et qu’ils rendent au Seigneur repentant et affermi, en l’enrôlant par foules compactes dans leurs tiers-ordres devenus en ces temps le refuge assuré de la vie chrétienne. Or, de tous les fils du patriarche d’Assise, le plus connu, le plus puissant devant les hommes et devant Dieu, est Antoine, que nous fêtons en ce jour.

Sa vie fut courte : à trente-cinq ans, il s’envolait au ciel. Mais ce petit nombre d’années n’avait pas empêché le Seigneur de préparer longuement son élu au ministère merveilleux qu’il devait remplir : tant il est vrai que, dans les hommes apostoliques, ce qui importe pour Dieu et doit faire d’eux l’instrument du salut d’un plus grand nombre d’âmes, est moins la durée du temps qu’ils pourront consacrer aux œuvres extérieures, que le degré de leur sanctification personnelle et leur docile abandon aux voies de la Providence. On dirait, pour Antoine, que l’éternelle Sagesse se plaît, jusqu’aux derniers temps de son existence, à déconcerter ses pensées. De ses vingt années de vie religieuse, il en passe dix chez les Chanoines réguliers, où, à quinze ans, l’appel divin a convié sa gracieuse innocence ; où, tout entière captivée par les splendeurs de la Liturgie, l’étude des saintes Lettres et le silence du cloître, son âme séraphique s’élève à des hauteurs qui le retiennent, pour jamais, semble-t-il, dans le secret de la face de Dieu. Soudain l’Esprit divin l’invite au martyre : et nous le voyons, laissant son cloître aimé, suivre les Frères Mineurs aux rivages où plusieurs d’entre eux ont déjà conquis la palme glorieuse. Mais le martyre qui l’attend est celui de l’amour ; malade, réduit à l’impuissance avant que son zèle ait pu rien tenter sur le sol africain, l’obéissance le rappelle en Espagne, et voici qu’une tempête le jette sur les côtes d’Italie.

On était dans les jours où, pour la troisième fois depuis la fondation de l’Ordre des Mineurs, François d’Assise réunissait autour de lui son admirable famille. Antoine, inconnu, perdu dans l’immense assemblée, vit les Frères à la fin du Chapitre recevoir chacun leur destination, sans que personne songeât à lui ; le descendant de l’illustre famille de Bouillon et des rois d’Asturies restait oublié dans ces assises de la sainte pauvreté. Au moment du départ, le ministre de la province de Bologne, remarquant l’isolement du jeune religieux dont personne ne semblait vouloir, l’admit par charité dans sa compagnie. A l’ermitage du Mont Saint-Paul, devenu sa résidence, on lui confia le soin d’aider à la cuisine et de balayer la maison, comme l’emploi qui semblait répondre le mieux à ses aptitudes. Durant ce temps, les chanoines de Saint-Augustin pleuraient toujours celui dont la noblesse, la science et la sainteté faisaient naguère la gloire de leur Ordre.

L’heure arriva pourtant, où la Providence s’était réservé de manifester Antoine au monde ; aussitôt, comme on l’avait dit du Sauveur lui-même, le monde entier se précipita sur ses pas. Autour des chaires où prêchait l’humble Frère, ce ne furent que prodiges dans l’ordre de la nature et dans l’ordre de la grâce. A Rome il méritait le noble titre d’arche du Testament, en France celui de marteau des hérétiques. Il nous est impossible de suivre en tout sa trace lumineuse ; mais nous ne devons pas oublier qu’en effet, une part principale revient à notre patrie dans les quelques années de son puissant ministère.

Saint François avait grandement désiré évangéliser lui-même le beau pays de France, ravagé par l’odieuse hérésie ; il lui envoya du moins le plus cher de ses fils, sa vivante image. Ce que saint Dominique avait été dans la première croisade contre les Albigeois, Antoine le fut dans la seconde. C’est à Toulouse qu’a lieu le miracle de la mule affamée, qui laisse sa nourriture pour se prosterner devant l’Hostie sainte. De la Provence au Berry, les diverses provinces entendent sa parole ardente ; tandis que le ciel réconforte par de délicieuses faveurs son âme restée celle d’un enfant, au milieu de ses triomphes et de l’enivrement des multitudes. Dans une maison solitaire du Limousin, sous le regard de son hôte, c’est le saint Enfant Jésus, rayonnant d’une admirable beauté, qui descend dans ses bras et lui prodigue ses caresses en réclamant les siennes. Un jour d’Assomption qu’il était tout triste, au sujet de certain passage de l’Office d’alors peu favorable à l’entrée de la divine Mère au ciel en corps et en âme, Notre-Dame vient le consoler dans sa pauvre cellule, l’assure de la véritable doctrine, et le laisse ravi des charmes de son doux visage et de sa voix mélodieuse. A Montpellier, comme il prêchait dans une église de la ville au milieu d’un immense concours, il se rappelle qu’il est désigné pour chanter à l’heure même dans son couvent l’Alléluia de la Messe conventuelle ; il avait oublié de se faire remplacer ; profondément chagrin de cette omission involontaire, il incline la tête ; or, tandis que, penché sur le bord de la chaire, il semble dormir, ses Frères le voient paraître au chœur, et remplir son office ; après quoi, reprenant vie devant son auditoire, il achève avec éloquence le sermon commencé.

C’est dans cette même ville de Montpellier où il enseignait la théologie aux Frères, que son Commentaire des Psaumes ayant disparu, le voleur fut contraint par Satan lui-même à rapporter l’objet dont la perte causait au Saint les plus vifs regrets. Plusieurs voient dans ce fait l’origine de la dévotion qui reconnaît Antoine comme le patron des choses perdues : dévotion appuyée dès l’origine sur les miracles les plus éclatants, et que des grâces incessantes ont confirmée jusqu’à nos jours.

Le défaut d’espace nous contraint, à notre grand regret, d’être sobre de pièces liturgiques. Mais nous ne pouvons omettre ici le Répons miraculeux, dont la composition est attribuée à saint Bonaventure, et qui justifie son nom tous les jours encore pour ceux qui le récitent avec foi dans leurs nécessités. C’est le huitième répons de l’Office de saint Antoine de Padoue dans la liturgie franciscaine. Il devint de bonne heure, avec la dévotion aux neuf mardis en l’honneur du Saint, une source de grâces pour le peuple chrétien.
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R/. Si vous cherchez des miracles,
la mort, l’erreur, le malheur,
le démon, la lèpre, s’enfuient ;
les malades se lèvent guéris.
* On voit céder la mer, et les chaînes se briser,
jeunes et vieux retrouver par la prière
l’usage de leurs membres et les objets perdus.
V/. Les dangers s’évanouissent,
le besoin cesse :
à ceux qui l’éprouvent de le raconter,
aux Padouans de le dire.
* On voit céder la mer. Gloire au Père. * On voit céder la mer.
V/. Priez pour nous, saint Antoine,
R/. Afin que nous soyons rendus dignes des promesses de Jésus-Christ.
Prions.
Que la mémoire faite par nous du bienheureux Antoine votre confesseur soit pour votre Église, ô Dieu, une cause de joie ; qu’elle y trouve l’appui constant de vos grâces, et l’assurance du bonheur éternel. Par Jésus-Christ notre Seigneur.
Ainsi soit-il.
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Glorieux Antoine, la simplicité de votre âme innocente a fait de vous le docile instrument de l’Esprit d’amour. L’enfance évangélique est le thème du premier des discours que le Docteur séraphique consacre à votre louange ; la sagesse, qui fut en vous le fruit de cette enfance bénie, forme le sujet du second. Vous étiez sage, ô Antoine ; car dès vos jeunes années vous aviez poursuivi l’éternelle Sagesse, et, ne voulant qu’elle en partage, vous aviez en grande hâte enfermé votre amour dans le secret du cloître et de la face de Dieu, pour savourer ses délices. Vous n’ambitionniez que le silence et l’obscurité dans son divin commerce ; et, dès ici-bas, ses mains se sont plus à vous orner d’une incomparable splendeur. Elle marchait devant vous ; vous la suiviez joyeux pour elle seule, et sans savoir que tous les biens devaient se rencontrer pour vous dans sa compagnie. Heureuse enfance, à qui, maintenant comme de vos jours, sont réservés la Sagesse et l’amour ! Mais qui, dans le monde, est enfant aujourd’hui ? s’écrie votre illustre et saint panégyriste. Plus d’humble petitesse ; aussi, plus d’amour.

On ne voit que vallées s’arrondir en collines, et collines s’enfler en montagnes. Mais qu’est-il écrit ? Vous les avez renversés, dans le temps qu’ils s’élevaient. Et Dieu dit à ces hauteurs usurpées : Je t’ai ramené à la petitesse de l’enfance, mais d’une enfance profondément méprisable au milieu des nations. Pourquoi, ô hommes, cette puérilité remplissant vos jours d’inconstance, d’ambition tapageuse, d’efforts qui ne récoltent que le vent ? Autre est l’enfance dont il est dit qu’elle est la plus grande dans la patrie des vraies grandeurs. Elle fut la vôtre, glorieux Antoine, et vous livra tout entier aux divines influences.

En retour de votre soumission toute d’amour au Père qui est dans les cieux, les peuples vous obéirent, les plus féroces tyrans tremblèrent à votre voix. L’hérésie seule, un jour, refusa d’écouter vos accents ; mais les poissons vous vengèrent : ils vinrent par multitudes, aux yeux de toute une ville, écouter votre parole dédaignée des sectaires. L’erreur, hélas ! qui se dérobait devant vous, ne se contente plus maintenant de refuser d’entendre ; elle veut parler seule. Après s’être relevée depuis longtemps des défaites que vous lui aviez infligées, la fille de Manès, restée la même sous le nom nouveau de franc-maçonnerie, gouverne à son gré la France ; le Portugal, où vous naquîtes, la voit chercher presque au grand jour à pénétrer jusqu’à l’autel ; le monde entier s’abreuve à ses poisons. O vous qui, chaque jour, subvenez à vos dévots clients dans leurs nécessités privées, vous dont la puissance est la même au ciel qu’autrefois sur la terre, secourez l’Église, le peuple de Dieu, la société plus universellement et plus profondément menacée que jamais. Arche du Testament, ramenez à l’étude fortifiante des Lettres sacrées nos générations sans amour et sans foi ; marteau des hérétiques, frappez de ces coups qui fassent encore trembler l’enfer et réjouissent les anges.

Marie Bee Thevenet
Le Polyptyque de Sant'Antonio est un ensemble de Piero della Francesca, conservé à la Galerie nationale de l'Ombrie à Pérouse.
Histoire
C'est une œuvre commencée en 1460 (finie en 1469 par le fronton), commandée par le couvent Sant'Antonio de Pérouse, lieu qui lui donne ainsi son nom. Piero le peignit peu après son retour de Rome influencé par les peintures espagnoles qu'il y a vues.
La partie …Plus
Le Polyptyque de Sant'Antonio est un ensemble de Piero della Francesca, conservé à la Galerie nationale de l'Ombrie à Pérouse.
Histoire
C'est une œuvre commencée en 1460 (finie en 1469 par le fronton), commandée par le couvent Sant'Antonio de Pérouse, lieu qui lui donne ainsi son nom. Piero le peignit peu après son retour de Rome influencé par les peintures espagnoles qu'il y a vues.
La partie haute du fronton engage Piero dans un style plus innovant qui se démarque du reste de la composition encore empreinte de « byzantisme ».
Description
La partie centrale est une Vierge à l'Enfant entourée de saint Antoine de Padoue et saint Jean-Baptiste à gauche, saint François d'Assise et sainte Élisabeth de Hongrie à droite.
Antoine et Jean-Baptiste
Vierge à l'Enfant
François et Élisabeth
Le fronton représente une scène remarquable par sa construction perspective : L'Annonciation
Annunciazione
Trois tondi représentant sainte Claire d'Assise à gauche, sainte Agathe de Catane à droite (celui du milieu est vide)
Santa Chiara
Sant'Agata
La prédelle comporte trois panneaux montrant des scènes de la vie des saints.
Ces trois scènes utilisent également fortement la construction perspective.
Marie Bee Thevenet
Le plus ancien portrait de saint Antoine de Padoue. Basilique Saint-Antoine, Padoue.
Récit de vie de saint Antoine de Padoue, toujours à Limoges et sa région... Sa charge de custode l'obligeait à visiter aussi les autres couvents qui relevaient de son autorité: « Les frères qui sont ministres et serviteurs des autres frères, dit la règle de l'Ordre, visiteront leurs frères, les avertiront, les …Plus
Le plus ancien portrait de saint Antoine de Padoue. Basilique Saint-Antoine, Padoue.
Récit de vie de saint Antoine de Padoue, toujours à Limoges et sa région... Sa charge de custode l'obligeait à visiter aussi les autres couvents qui relevaient de son autorité: « Les frères qui sont ministres et serviteurs des autres frères, dit la règle de l'Ordre, visiteront leurs frères, les avertiront, les corrigeront avec humilité et charité, sans leur prescrire jamais rien qui soit contre leur âme et contre notre règle. » Au cours de ses nombreux déplacements, Antoine eut souvent l'occasion de rappeler les vérités chrétiennes aux fidèles des villes et des campagnes, et de les exhorter à vivre selon le saint Évangile. Un jour, il voulut prêcher à Saint-Junien, petite bourgade des environs de Limoges: l'église ne put contenir l'immense foule des auditeurs. Ici encore, Antoine se rendit avec les gens dans un pré pour y prêcher du haut d'une chaire improvisée.
« La louange de la très sainte Vierge est la tendre voix à laquelle le Christ-Jésus, son Fils, aime prêter l'oreille. Car dans le sein de la Vierge Marie, le Verbe, Sagesse de Dieu, s'est érigé une demeure, et cette demeure repose sur sept colonnes, les sept dons de la grâce. Heureux vraiment le sein qui t'a porté, Toi, le Fils de Dieu, le Seigneur des anges, le Créateur du ciel et de la terre, le Rédempteur du monde !
« Vous, Chérubins et Séraphins, Anges et Archanges, regardez avec un immense respect, inclinez-vous, vénérez le temple du Fils de Dieu, le sanctuaire de l'Esprit-Saint, et clamez: « Heureux le sein qui t'a porté ! » Vous, fils d'Adam, formés de poussière, à qui fut accordée cette grâce, ce privilège insigne, jetez-vous à terre, contemplez avec foi, vénérez la tour d'ivoire de notre vrai Salomon,
le trône élevé, sublime, de notre véritable Isaïe, et proclamez : Heureux le sein qui t'a porté ! »
4 autres commentaires de Marie Bee Thevenet
Marie Bee Thevenet
Saint Antoine de Padoue. Pèlerins portugais à Lisbonne.
Récit de vie de saint Antoine de Padoue, toujours à Limoges et sa région...La nouvelle résidence de Brive était conforme à cet idéal ; Antoine l'aimait et y demeurait volontiers. Il y régnait une telle pauvreté que, souvent, le cuisinier ne savait pas ce qu'au prochain repas il pourrait présenter aux frères; Antoine dut, plus d'une fois …Plus
Saint Antoine de Padoue. Pèlerins portugais à Lisbonne.
Récit de vie de saint Antoine de Padoue, toujours à Limoges et sa région...La nouvelle résidence de Brive était conforme à cet idéal ; Antoine l'aimait et y demeurait volontiers. Il y régnait une telle pauvreté que, souvent, le cuisinier ne savait pas ce qu'au prochain repas il pourrait présenter aux frères; Antoine dut, plus d'une fois, solliciter d'une pieuse bienfaitrice quelques légumes de son jardin pour la communauté. Mais pour lui, la pauvreté des nouvelles fondations n'était pas un simple phénomène, inévitable, c'était plutôt un moyen de dominer les préoccupations matérielles, une voie pour aller à Dieu : « Si l'esprit de l'homme ne meurt pas aux sollicitations de ce monde, il ne peut monter à Dieu. Le religieux veut-il vraiment vivre dans la pauvreté ? Qu'il accepte cette triple loi : d'abord renoncer à tous les
biens temporels, ensuite se soustraire aux désirs de possession, enfin supporter patiemment les exigences mêmes de la pauvreté. » A la suite du Poverello, Antoine considérait la quête comme une table que, dans sa bienveillance, le Père céleste avait dressée pour les pauvres volontaires et les miséreux. Déjà François le disait à propos de la vie des frères: « Si un jour le salaire de notre travail ne devait pas nous être donné, recourons volontiers à la table du Seigneur et demandons l'aumône de porte en porte. » Ainsi la pauvreté était pour Antoine « la table de Dieu que le Seigneur avait
partagée avec ses apôtres.
Le séjour à la nouvelle résidence de Brive révéla l'immense amour qu'Antoine, en vrai fils du pauvre d'Assise, nourrissait envers la très haute pauvreté. Mais ni le couvent, ni la grotte où il avait prié et fait pénitence, n'avaient ralenti son ardeur : il entendait l'appel des hommes, il devait leur prêcher la foi, leur annoncer l'Évangile. Ses tournées apostoliques recommencèrent donc ; il parcourait Brive, les villes et les bourgades de la région, afin de porter aux fidèles la lumière et la grâce de Dieu qu'ils attendaient. Il s'adressait de préférence aux chrétiens fourvoyés qui s'étaient laissés prendre aux filets de Satan, l'adversaire implacable: « Le diable pourchasse l’âme du pécheur avec la jalousie de celui que torture le feu de la passion. Plein de ruses, il met tout en œuvre pour que sa proie ne puisse se convertir au Christ. » C'est pourquoi Antoine revenait toujours, au cours de sa prédication, sur les graves et terribles conséquences des péchés, sur la profonde misère du pécheur. « Dans la nuit de son péché, qu'il sache du moins considérer ce que le pêché a fait de lui, ce qu'il lui a fait perdre, ce qu'il lui a fait mériter. En vérité, il a causé la mort de son âme, il lui a ravi le bonheur du ciel, il lui a valu le châtiment de l'enfer. » Cependant, il aime à redire à tous ceux qui l'écoutent que « la miséricorde de Dieu surabonde là où abonde la malice du pécheur. »
Marie Bee Thevenet
Mort de saint Antoine de Padoue.
Récit de vie de saint Antoine de Padoue, toujours à Limoges et sa région... Un jour qu'il était allé visiter les couvents, il tomba malade en cours de route. Il gagna l'abbaye des Bénédictins de Solignac, dans le diocèse de Limoges, et s'y laissa soigner. Le moine qui le servait subissait la tyrannie des désirs charnels: jeûnes, veilles, prières, rien ne pouvait …Plus
Mort de saint Antoine de Padoue.
Récit de vie de saint Antoine de Padoue, toujours à Limoges et sa région... Un jour qu'il était allé visiter les couvents, il tomba malade en cours de route. Il gagna l'abbaye des Bénédictins de Solignac, dans le diocèse de Limoges, et s'y laissa soigner. Le moine qui le servait subissait la tyrannie des désirs charnels: jeûnes, veilles, prières, rien ne pouvait apaiser ces tentations. Dieu avait choisi Antoine pour lui venir en aide et le guérir de ses tribulations.
Le moine, depuis longtemps, avait remarqué la vie édifiante d'Antoine. Un jour, il s'arma de courage et, le cœur contrit, lui avoua en confession ses péchés et les tentations qui présentement le torturaient, le priant humblement d'intercéder pour lui auprès de Dieu. Alors Antoine le prit à part, retira sa bure et lui enjoignit de la revêtir. A peine l'habit eut-il touché le corps du pauvre religieux, que cessèrent toutes tribulations. En récompense des soins prodigués à l'homme de Dieu, le moine fut guéri de ses tourments, et cela si complètement que jamais plus ne l'assaillirent les graves tentations.
« La main du Dieu de miséricorde soutient le juste, afin qu'il ne tombe pas dans le pêché; elle le frappe afin qu'il ne se surestime ni ne s’enorgueillisse, qu'il ne s’échappe pas de la main de Dieu.
Saint Paul nous le rappelle bien: Pour que l'excellence même de ces révélations ne m'enorgueillisse pas, il m'a été mis une écharde en la chair, un ange de Satan pour me souffleter. »
« Comme la voile meut le navire, ainsi la compassion te pousse vers la misère de ton frère. Hélas, ton cœur de pierre ne vibre pas à la souffrance du prochain, car tu dis : Suis-je donc le gardien de mon frère ? Oui, si tu l'étais vraiment, ta récompense serait bien grande en retour. »
Marie Bee Thevenet
L'église Saint-Pierre-du-Queyroix, à Limoges, ma ville. C'est dans cette église que je fus baptisée et c'est dans cette même église que les funérailles de mon père, Jean, furent célébrées. Saint Antoine de Padoue déploya une activité plus féconde encore dans la région de Limoges, durant l'année 1226 et jusqu'à la Pentecôte 1227, quand il fut nommé custode, c'est-à-dire supérieur de plusieurs …Plus
L'église Saint-Pierre-du-Queyroix, à Limoges, ma ville. C'est dans cette église que je fus baptisée et c'est dans cette même église que les funérailles de mon père, Jean, furent célébrées. Saint Antoine de Padoue déploya une activité plus féconde encore dans la région de Limoges, durant l'année 1226 et jusqu'à la Pentecôte 1227, quand il fut nommé custode, c'est-à-dire supérieur de plusieurs couvents. Ville importante déjà au Moyen-Age et siège d'un évêché, Limoges était formée à vrai dire de la jonction de deux citadelles. La première entourait l'église abbatiale Saint-Martial, dédiée au premier apôtre de la cité dont elle abritait le tombeau. Saint Martial était, croyait-on, l'un des soixante-douze disciples du Seigneur, et envoyé en Gaule par l'apôtre Pierre pour christianiser le pays. La seconde citadelle, appuyée à la cathédrale Saint-Etienne, déployait, elle aussi, de puissantes murailles. Dans cette ville, les frères mineurs possédaient, depuis 1223, une modeste résidence que les moines Bénédictins de Saint-Martial leur avaient donnée, et où ils séjournèrent dix-sept ans. En arrivant à Limoges, Antoine s'établit chez ses confrères. De là il visitait les couvents qui lui étaient confiés. Il prêcha beaucoup, notamment dans les églises de la ville. Nous savons, par exemple, qu'il se trouvait en chaire dans la nuit du Jeudi-Saint, en l'église Saint-Pierre du Queyroix (Saint- Pierre aux quatre routes).
« Pendant la Cène, disait-il dans un sermon du Jeudi-Saint, Jésus prit du pain, le bénit, le rompit pour signifier que, par sa propre volonté, son corps serait broyé dans la mort. La nature humaine
du Christ ressemble à la grappe de raisin, car elle fut foulée au pressoir de la passion, et le sang se répandit sur toute la terre.
Aujourd'hui, le Seigneur donne aux apôtres ce sang en breuvage: Ceci est le sang de la nouvelle Alliance qui va être répandu pour une multitude, en rémission des péchés. Quelle immense bonté du
Seigneur ! Quel profond amour de l'époux envers l'Église, son épouse ! Ce propre sang qu'il voulait verser le lendemain, dans les mains de ses fidèles, il le leur présentait aujourd’hui dans ses mains
saintes et vénérables. »
« Le Seigneur enrichit d'une double onction celui qui le reçoit dignement: il calme ses tentations et enflamme sa ferveur. Il est vraiment la terre ou coulent le lait et le miel, parce qu'il change les amertumes en douceur et ranime l'amour des cœurs. Malheur a celui qui vient au festin sans la robe nuptiale de la charité ou de la pénitence: celui qui reçoit indignement ce sacrement, mange sa
propre condamnation. Quelle union possible entre la lumière et les ténèbres? Quelle entente entre le Sauveur et le traître judas ? La main de celui qui me livre, se plaignait le Christ-Jésus, est près de moi sur la table. »
Marie Bee Thevenet
Cathédrale de Limoges.
Saint Antoine de Padoue a certainement dû prêcher, et à plusieurs reprises, dans la cathédrale. Quand il voulait parler au peuple, les auditeurs affluaient parfois en si grand nombre que même la plus grande église de la ville ne pouvait les contenir. Antoine se voyait alors forcé de donner son sermon sur une place, en plein air. Un jour, la plus vaste église s'étant avérée …Plus
Cathédrale de Limoges.
Saint Antoine de Padoue a certainement dû prêcher, et à plusieurs reprises, dans la cathédrale. Quand il voulait parler au peuple, les auditeurs affluaient parfois en si grand nombre que même la plus grande église de la ville ne pouvait les contenir. Antoine se voyait alors forcé de donner son sermon sur une place, en plein air. Un jour, la plus vaste église s'étant avérée insuffisante, Antoine se rendit avec les auditeurs à la sablière. Sur cette immense étendue de sable, les fidèles purent s'asseoir et écouter. Sa prédication les fascinait; rien ne pouvait troubler leur attention, pas même l'orage qui déjà grondait à l'horizon ! Dans cette région demeurée profondément catholique et que l'hérésie n'avait pas minée, Antoine pouvait suivre la recommandation donnée par la règle de l'Ordre : « En prêchant au peuple, les frères annonceront les vices et les vertus, la peine et la gloire en de brefs discours. » Antoine traitait volontiers de la sainte pauvreté qui tenait tant au cœur de François. Pour cela, il utilisait souvent la parole du Seigneur: « Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel ont des nids; le Fils de l'homme, lui, n'a pas où reposer la tête. » Y aurait-il un homme dominé par l'avarice au point de ne pas renoncer aux biens de la terre et de ne pas mépriser l'argent, s'il venait à contempler vraiment le Fils de Dieu dans sa crèche, enveloppé de langes, n'ayant même pas où reposer sa tête, hormis la croix où il inclina la tête et mourut ? » Ce texte de L’Écriture: « Il n'y a rien de plus impie que l'amour de l'argent » était également l'un des thèmes préférés de sa prédication.
Antoine s'occupait des affligés et des éprouvés avec l'attendrissante sollicitude d'un berger. Pierre, un jeune homme de Limoges, attiré par l'idéal franciscain, avait reçu l'habit de l'Ordre des propres mains d'Antoine. Mais au couvent, le tentateur ne lui laissa aucun repos, et bientôt il lui inspira l'idée de quitter le froc. Antoine, vrai pasteur d'âmes, fit venir le novice, ouvrit la bouche et souffla sur lui en prononçant ces mots : « Reçois le Saint-Esprit. » Aussitôt, la tentation disparut, et même jusqu'au terme de sa vie religieuse, les attaques du démon lui furent épargnées. En lui s'accomplissait la parole du Saint : « Lorsque l'Esprit-Saint s'unit à l’âme, il la comble de la force d'en haut. Du ciel, il donne la vigueur à celui qui languit, il verse le courage et la vaillance au cœur de celui qui est faible: la vigueur, pour qu'il se relève; le courage, pour qu'il ne succombe pas à la tentation; la vaillance, pour qu'il persévère jusqu’à la fin. » Le jour des Morts de l'an 1226, Antoine prononça un sermon au cimetière, près de l'église Saint-Paul, en s'inspirant du texte de l'Écriture: « La tristesse embrunit-elle encore le cœur le soir, que le lendemain déjà il y règne la joie. » « Il y a, poursuit Antoine, un triple soir enveloppé de tristesse et un triple matin rayonnant de joie. Le premier soir de la tristesse, ce fut la chute d'Adam, car notre premier père fut chassé du paradis et dut entendre cette parole: A la sueur de ton visage, tu mangeras ton pain. Le premier matin de la joie fut la naissance du Christ, car l'ange avait dit: je vous annonce une grande joie. Le deuxième soir de tristesse fut la mort du Christ, selon cette parole de Luc: Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi. Pleurez plutôt sur vous-mêmes. Le deuxième matin d'allégresse, ce fut la résurrection du Christ, comme le rapporte jean: Les disciples se réjouirent à la vue du Seigneur. Le troisième soir de tristesse, c'est la mort de chaque homme, car nous lisons : Sara mourut à Qiryat-Arba, Abraham entra faire le deuil de Sara et la pleurer. Le troisième matin sera, pour les élus, celui de la résurrection générale, car ils seront enveloppés de l'éternelle joie, selon la prophétie d’Isaïe. »