QFC - Comment Jésus perçoit sa mère ?

Lc 11:27 Comme Jésus disait cela, une femme éleva la voix au milieu de la foule pour lui dire : « Heureuse la mère qui t’a porté en elle, et dont les seins t’ont nourri ! »
28 Alors Jésus lui déclara : « Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent ! »

Qui sont ceux qui méritent d'être appelés "heureux" ?
ÉCOUTER LA PAROLE DE DIEU
Voici une réponse imagée de 2 prophètes de l'AT concernant la parole de Dieu :
Ez 3:01 Le Seigneur me dit : « Fils d’homme, ce qui est devant toi, mange-le, mange ce rouleau ![…]» 02 J’ouvris la bouche, il me fit manger le rouleau [1]
Jr 15:16 Quand je rencontrais tes paroles, je les dévorais ; elles faisaient ma joie, les délices de mon cœur, parce que ton nom était invoqué sur moi, Seigneur, Dieu de l’univers.
L’écoute authentique de la Parole de Dieu signifie « la manger », la méditer, l’habiter, la prendre à cœur. Cela exige de lui permettre de s’enraciner dans notre cœur de grandir dans notre conscience, de défier nos valeurs et nos attitudes.
Notre vie et l’amour de Dieu s’entremêlent. Ce qui exige un abandon constant à Dieu, qui n’est ni simple, ni automatique. Le manger prophétique de la Parole de Dieu renvoie au manger du banquet eucharistique.

Un examen attentif du Nouveau Testament révèle que la première personne à avoir reçu l’honneur d’être appelée « heureuse » n’est autre que Marie. A la Visitation :
Lc 1:42 Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint [2], et s’écria d’une voix forte : “Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni [3]. […] 45 Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur”
Marie est bénie précisément pour sa foi : elle croit à la Parole de Dieu prononcée par l’ange ; elle croit et répond par un _fiat_ [4] inconditionnel au Seigneur.

GARDER LA PAROLE DE DIEU
Cela exige un ferme engagement à mettre en pratique la Parole de Dieu, à observer ses commandements, à imprégner de l’amour de Dieu les actions concrètes et de traduire le message de Dieu dans la vie quotidienne.
Comment pouvons-nous démontrer que nous avons vraiment écouté la Parole de Dieu et que nous y avons répondu avec foi ? Nous pouvons nous inspirer de cette affirmation de saint Jacques :
Jc 2:18 Moi, c’est par mes œuvres que je te montrerai la foi.
Il faut être en même temps des « auditeurs » et des « exécutants ».

Il est évident que les paroles de Jésus se réfèrent à la Vierge Marie, car les versets 27 et 28 sont une allusion très claire à sa Mère, comme exemple indiscutable de cette attitude de disciple disposée à accueillir la Parole (cf. Lc 2:16-21) ; dès le début de l’Évangile de Luc, il est dit de Marie :
Lc 2:19 [elle] conservait toutes ces choses et les méditait en son cœur.
« Conserver » signifie préserver, protéger, conserver la mémoire, et implique toujours l’attention et la responsabilité. Or, en plus de « conserver » ces choses, elle les médite en son cœur, c’est-à-dire qu’elle cherche à saisir la véritable signification de ce qui arrive.

Loin de "répudier" sa Mère, Jésus souligne plutôt l’attention à la Parole de Dieu en raison de la foi. Cette même affirmation se retrouve dans d’autres passages (cf. Mt 12:48 ; Mc 3:33 ; Lc 8:21) où Jésus demande :
« Qui est ma mère et qui sont mes frères ? » Jésus indique clairement l’importance de recevoir et d’obéir à la Parole de Dieu.

Marie, une référence pour le peuple Dieu
Ps 21:32 On proclamera sa justice au peuple qui va naître : Voilà son œuvre !

Marie, bienheureuse car elle a fidèlement écouté et observé la parole de Dieu, a avancé dans son pèlerinage de foi et est demeurée en union avec son Fils, jusqu'au pied de la croix, où par un dessein divin, elle se tenait "debout" :
Jn 19:25 Or, près de la croix de Jésus se tenait (du grec Εἱστήκεισαν) [Eistíkeisan] (= se lever) sa mère…
L’image de Marie comme « disciple fidèle » qui vit un « pèlerinage de foi » stimule du peuple de Dieu "qui va naître" (l'Eglise) et sa compréhension dans sa vocation de disciple du Christ.
Marie est la femme de foi, qui vit et marche dans la foi, et “son pèlerinage de foi exceptionnel représente une référence constante pour l’Église”. Elle s’est laissé conduire par l’Esprit, dans un itinéraire de foi, vers un destin de service et de fécondité.
Lc 19:26 Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. »
27 Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui.
Marie est offerte comme mère au peuple qui va naître, l'Eglise, qui est l'œuvre du Christ.
Elle est LA femme de Ap 12, mère du 05 "berger de toutes les nations", celle qui a été revêtue des 14 "deux ailes du grand aigle" (perspicacité et sagesse de Dieu) [5] et dont le v.17 évoque la "descendance".

La bonté profonde de la Bonne Nouvelle que Jésus Christ a apportée ne se trouve pas au niveau de ce qui peut être dit théoriquement, mais dans ses conséquences essentielles. La Parole est agissante (Lc 7:18-22) [6] et a donc besoin de disciples qui, comme la Sainte Vierge, veulent être disponibles pour l’écouter et la vivre avec générosité.

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[1] Ez 3:01 Puis, va ! Parle à la maison d’Israël.
04 Il me dit alors : « Debout, fils d’homme ! Va vers la maison d’Israël, et dis-lui mes paroles.»
[2] C'est animée par l'Esprit Saint - Dieu donc - qu'Elisabeth parle de Marie. C'est donc Dieu Lui-même qui parle de Marie, à travers Elisabeth.
[3] On reconnaît un arbre à son fruit : si le fruit est béni, l'arbre (Marie) est béni.
[4] fiat Lc 1:38 Que tout m’advienne/me soit fait (du verbe fio) selon ta parole.
[5] Dt 32:11 Tel un aigle qui éveille sa nichée et plane au-dessus de ses petits, [le Seigneur] déploie son envergure, Il le prend, Il le porte sur ses ailes.
[6] Jean le Baptiste envoie deux de ses disciples demander à Jésus s’il est le Messie. Au lieu de leur répondre par des mots, Jésus leur offre une preuve irréfutable, en leur montrant les répercussions concrètes du Règne de Dieu.

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