jean-yves macron
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2ème LETTRE DU PAPE PAUL VI À Mgr MARCEL LEFEBVRE -3-

2ème LETTRE DU PAPE PAUL VI

À MONSEIGNEUR MARCEL LEFEBVRE -3-


(Les surlignés et mise en gras sont de jym)

1) Au fond, vous entendez, vous-mêmes et ceux qui vous suivent, vous arrêter à un moment déterminé de la vie de l’Eglise ; vous refusez, par là-même, d’adhérer à l’Eglise vivante qui est celle de toujours ; vous rompez avec ses pasteurs légitimes, vous méprisez l’exercice légitime de leurs charges.

2) C’est ainsi que vous prétendez n’être même plus touché par les ordres du Pape, ni par la suspense « a divinis », tout en déplorant la « subversion » dans l’Eglise. N’est-ce pas dans cet état d’esprit que vous avez ordonné des prêtres sans lettres dimissoriales et contre notre mandat explicite, créant un groupe de prêtres en situation irrégulière dans l’Eglise et affectés de graves peines ecclésiastiques ?

3) Plus encore, vous soutenez que la suspense encourue par vous s’applique seulement à la célébration des sacrements selon le rite rénové comme s’ils étaient importés abusivement dans l’Eglise que vous allez jusqu’à qualifier de schismatique, et vous pensez échapper à cette sanction en administrant les sacrements dans les formules du passé et contre les règles établies (cf. 1 Co 14, 40).

4) C’est à la même conception erronée que se rattache chez vous la célébration abusive de la messe dite de saint Pie V. Vous savez fort bien que ce rite avait été lui-même le résultat de changements successifs, et que le canon romain demeure la première des prières eucharistiques autorisées aujourd’hui.

5) La réforme actuelle a puisé ses raisons d’être et ses lignes directrices dans le Concile et dans les sources historiques de la liturgie. Elle permet aux fidèles de se nourrir plus largement de la parole de Dieu. Leur participation plus active laisse intact le rôle unique du prêtre, agissant in persona Christi.

6) Nous avons sanctionné cette réforme de notre autorité, en demandant son adoption par tous les catholiques. Si, en général, nous n’avons pas jugé bon de maintenir plus longtemps des retards ou des exceptions à cette adoption, c’est en vue du bien spirituel et de l’unité de l’entière communauté ecclésiale, car, pour les catholiques de rite romain, l’Ordo Missae est un signe privilégié de leur unité.

7) C’est aussi parce que, dans votre cas, l’ancien rite est en fait l’expression d’une ecclésiologie faussée, un terrain de lutte contre le Concile et ses réformes, sous le prétexte que là seulement on conserverait, sans que leurs significations soient obscurcies, le véritable sacrifice de la messe et le sacerdoce ministériel.

8) Nous ne pouvons accepter ce jugement erroné, cette accusation injustifiée, ni tolérer que l’Eucharistie du Seigneur, sacrement d’unité, soit l’objet de pareilles divisions (cf. 1 Co 11, 18), et qu’elle soit même utilisée comme instrument et signe de rébellion.

9) Certes, il y a place dans l’Eglise pour un certain pluralisme, mais dans les choses licites et dans l’obéissance. Ils ne le comprennent pas, ceux qui refusent l’ensemble de la réforme liturgique ; pas davantage d’ailleurs, ceux qui mettent en péril la sainteté de la présence réelle du Seigneur et de son sacrifice.

10) De même il ne peut être question d’une formation sacerdotale qui ignore le Concile.

11) Nous ne pouvons donc pas prendre vos requêtes en considération, parce qu’il s’agit d’actes qui sont déjà posés dans la rébellion contre l’unique et véritable Eglise de Dieu.

12) Cette sévérité n’est pas dictée, croyez-le bien, par un refus de faire une concession sur tel ou tel point disciplinaire ou liturgique, mais, étant donné la signification et la portée de vos actes dans le contexte actuel, agir ainsi serait de notre part accepter d’introduire une conception de l’Eglise et de la Tradition gravement erronée.

13)
C’est pourquoi, avec la pleine conscience de nos devoirs, nous vous disons, Frère, que vous êtes dans l’erreur. Et avec toute l’ardeur de notre amour fraternel, comme avec tout le poids de notre autorité de successeur de Pierre, nous vous invitons à vous rétracter, à vous reprendre et à cesser d’infliger des blessures à l’Eglise du Christ.

III. Concrètement, qu’est-ce que nous vous demandons ?

Le minimum que doit souscrire tout évêque catholique :

14)
D’abord et surtout, une Déclaration qui remette les choses au point, pour nous-même et aussi pour le peuple de Dieu qui a droit à la clarté et ne peut plus supporter sans dommage de telles équivoques.

15) Cette Déclaration devra donc affirmer que vous adhérez franchement au Concile oecuménique Vatican II et à tous ses textes – sensu obvio – qui ont été adoptés par les Pères du Concile, approuvés et promulgués par notre autorité. Car une telle adhésion a toujours été la règle, dans l’Eglise, depuis les origines, en ce qui concerne les Conciles oecuméniques.

16) Il doit être clair que vous accueillez également les décisions que nous avons prises, depuis le Concile, pour le mettre en œuvre, avec l’aide des organismes du Saint-Siège ; entre autres, vous devez reconnaître explicitement la légitimité de la liturgie rénovée, notamment de l’Ordo Missae, et notre droit de requérir son adoption par l’ensemble du peuple chrétien.

17) Vous devez admettre aussi le caractère obligatoire des dispositions du droit canonique en vigueur qui, pour la plus grande part, correspondent encore au contenu du Code de droit canonique de Benoît XV, sans en excepter la partie qui a trait aux peines canoniques.

18) En ce qui concerne notre personne, vous aurez à cœur de cesser et de rétracter les graves accusations ou insinuations que vous avez portées publiquement contre nous, contre l’orthodoxie de notre foi et de notre fidélité à la charge de successeur de Pierre, et contre notre entourage immédiat.

19) En ce qui concerne les évêques, vous devez reconnaître leur autorité dans leurs diocèses respectifs, en vous abstenant d’y prêcher et d’y administrer les sacrements : eucharistie, confirmation, ordres sacrés, etc., lorsque ces évêques s’y opposent expressément.

20) Enfin vous devez vous engager à vous abstenir de toutes les initiatives (conférences, publications…) contraires à cette Déclaration et à réprouver formellement toutes celles qui se réclameraient de vous à l’encontre de la même Déclaration.

Il s’agit là du minimum que doit souscrire tout évêque catholique : cette adhésion ne peut souffrir de compromis. Dès que vous nous aurez manifesté que vous en acceptez le principe, nous vous proposerons les modalités pratiques de présenter cette Déclaration. C’est la première condition pour que la suspense a divinis soit levée.

PAULUS PP. VI

Du Vatican, le 11 octobre 1976.
jean-yves macron
@AveMaria44
Qualifier l'Eglise catholique de schismatique (point 3 dénoncé par Paul VI) est un fait certain et avéré, jamais rétracté. C'est tout le fonds de commerce de la doctrine hérétique lefebvriste. C'est aussi un acte qui porte gravement atteinte à la foi catholique et enfin, une insulte à l'honneur de Notre Seigneur Jésus Christ. En un mot : un blasphème.
Les supputations d'un Luigi …Plus
@AveMaria44
Qualifier l'Eglise catholique de schismatique (point 3 dénoncé par Paul VI) est un fait certain et avéré, jamais rétracté. C'est tout le fonds de commerce de la doctrine hérétique lefebvriste. C'est aussi un acte qui porte gravement atteinte à la foi catholique et enfin, une insulte à l'honneur de Notre Seigneur Jésus Christ. En un mot : un blasphème.
Les supputations d'un Luigi Villa sur l'appartenance supposée de Paul VI à la FM, en comparaison, sont une promenade de santé, de la petite bière, sans conséquence sur la vie de l'Eglise. Tout traditionaliste qui se respecte devrait faire la différence.