jean-yves macron

Article 63 : Mise à jour d’une falsification classique visant à condamner DH, doublé d’une confusion entre « droit de » et « liberté de ».

Article 63 : Mise à jour d’une falsification classique visant à condamner DH, doublée d’une confusion entre « droit de » et « liberté de ».

Pour justifier le schisme de Mgr Lefebvre, les lefebvristes doivent continuer de condamner le concile Vatican II, même si on leur donne les preuves que le concile est innocent. Voyons ce qu'il en est de DH diabolisé.

Le lefebvriste @Lux Æterna , dans son article Benoit16 contre le Père Valuet., modifie le texte de Benoit XVI qui dénonce la liberté opprimée dans les pays communistes, pour lui faire dire que « le droit négatif serait aussi (...) un droit positif ».

@Lux Æterna peut opérer ce tour de passe-passe car il tronque la fin de la phrase : il supprime en effet les mots « comme « liberté de ».

Le pape Benoit XVI ne parle pas de « droit de » mais de « la liberté de ». Ce qui n'est pas du tout la même chose.

C’est ainsi que le lefebvriste pose les mauvaises bases… pour mal comprendre le texte. Etait-ce son intention ? Je n'en sais rien.

Voici pour rappel le texte incriminé (en jaune, je rétablis les suppressions fautives) :

« il devient de plus en plus important qu’un tel droit soit promu non seulement du point de vue négatif, comme liberté face à – par exemple des obligations ou des restrictions relatives à la liberté de choisir sa propre religion –, mais aussi du point de vue positif, en ses différentes articulations, comme « liberté de, par exemple (...) et BXVI cite des exemples de liberté de ».

==> c'est cette fin de phrase qui est tronquée par @Lux Æterna.

Puis est ensuite supprimé toute le § suivant qui disait :

« Malheureusement, même dans les pays d’ancienne tradition chrétienne sont en train de se multiplier les épisodes d’intolérance religieuse, spécialement à l’égard du christianisme et de ceux qui simplement revêtent les signes identitaires de leur religion. »

Tout le monde conviendra du bidouillage manifeste, volontaire ou non, du texte.

Voici maintenant la réponse d’un théologien, latiniste, bien au fait de DH et de la pensée du pape. Je le cite in extenso (les sur ou soulignés sont de jym):

"Bonjour Monsieur,

« L’article que vous citez se garde bien de citer la suite de la phrase ("comme « liberté de »").

Je suis allé voir l’original italien dans les Acta Apostolicae Sedis 105 (4 janvier 2013), p. 67.

Je vous traduis donc la suite de la phrase : il est dit : « comme liberté de :

- Par exemple, « liberté de » témoigner sa propre religion, « liberté d’ » annoncer et de communiquer son enseignement ; « liberté d’ » accomplir des activités éducatives, de bienfaisance et d’assistance qui permettent d’appliquer les préceptes religieux ; « liberté d’ » exister et d’agir comme organismes sociaux, structurés selon les principes doctrinaux et les finalités institutionnelles qui leur sont propres. »

Or, l’article que vous réfutez croit que le pape parle de « droit de témoigner, d’annoncer, de communiquer, d’accomplir », etc. Autrement dit, ce serait un droit affirmatif, et non pas négatif.

Mais le pape ne parle pas de « droit de » mais de « liberté de ».

La liberté elle-même étant une « non-contrainte » et un « non-empêchement », la liberté est une réalité négative, l’immunité de coercition ; elle est l’objet d’un droit, mais elle-même est quelque chose de négatif ; ce quelque chose de négatif protège non seulement des actes négatifs (abstentions), mais des actes positifs (actions).

Et c’est ce dernier point que met en lumière le texte de Benoît XVI mis en cause.

Ce que veut dire Benoît XVI, c’est qu’il ne faut pas concevoir la liberté religieuse comme une liberté par rapport à la religion (« libertà a »), mais une liberté de (« libertà di ») pratiquer et d’appliquer la religion.

D’où l’utilisation des expressions « libertà a » et « libertà di ».

Il est bien connu que les pays communistes insistaient sur la « libertà a » (confortée par la propagande athée : se libérer de la religion), mais n’accordaient pas la « libertà di » (l’Église n’avait pas le droit d’avoir des activités sociales requises par le message évangélique).

Mon interprétation est confortée par la suite immédiate du texte de Benoît XVI, p. 67-68 (texte supprimé par@Lux Æterna , note de jym):

« Malheureusement, même dans les pays d’ancienne tradition chrétienne sont en train de se multiplier les épisodes d’intolérance religieuse, spécialement à l’égard du christianisme et de ceux qui simplement revêtent les signes identitaires de leur religion. »

Déjà, j’avais fait remarquer, dans le Bulletin de littérature ecclésiastique n° 461 (janvier-mars 2015) p. 58, que l’abbé Gleize, d’Ecône, faisait cette confusion".

Fin de citation.
5834

@juristecatholique
Vos études de droit sont sûrement un peu loin.
« Est-ce que les parents infidèles (= non baptisés, dans le vocabulaire de saint Thomas) ont le droit d’éduquer leurs enfants dans leur erreur religieuse ? non.
Pourtant saint Thomas dit que ce serait une injustice de leur enlever leurs enfants pour les baptiser et les éduquer dans la vraie religion : « ce serait contre la justice naurelle » (II-II, q. 10, a. 12).
Donc, les parents infidèles n’ont pas le droit d’éduquer leurs enfants dans l’erreur, mais ils ont droit à la liberté de le faire, càd à ne pas être empêché de le faire, ni à être contraint d’éduquer leurs enfants contre leurs convictions religieuses"
"La différence entre le droit de faire quelque chose, et le droit à la liberté de faire quelque chose est donc pourtant évident (sauf pour l'abbé Pivert) et voulu expressément par la commission de rédaction de DH".

@juristecatholique « Est-ce que les parents infidèles (= non baptisés, dans le vocabulaire de saint Thomas) ont le droit d’éduquer leurs enfants dans leur erreur religieuse ?

juristecatholique shares this

Tout ce globiboulga macroniste pour essayer de prouver que la "liberté de.." n'est pas le "droit de...".
Désolé mais c'est totalement faux : il n'y a pas de liberté morale en dehors du droit naturel et divin. Les modernistes essayent de tordre des notions élémentaires pour nous faire croire que la liberté peut s'exercer en dehors du droit. Autant dire que les satanistes sont des hommes libres !!
Aberrant ...

1481
Lux Æterna

Rappel qui est évident pour toute intelligence droite. La liberté qui n'est pas fondée sur le droit naturel et divin s'appelle Licence. Un droit qui est fondé sur un conception erronée ou incomplète de la dignité de l'homme, comme c'est le cas pour DH, n'est qu'un tour de passe-passe pour contourner ce qui a été jadis condamné en vertu de principes fondamentaux et non de l'air du temps. Car finalement ne fallait-il pas se " réconcilier avec le monde tel qu'il est devenu depuis 1789( card Ratzinger)" en épousant, au moins de manière mitigée, la liberté religieuse des loges, qui règnent sur les esprits par leur idéologie liberale, ou se rapprocher de nos "frères" protestants et de leur religion libérale fondée sur une liberté illusoire de l'individu. Nous ne sommes libres que pour faire le bien. Et une fausse religion n'est pas un bien.

Le théologien poursuit :
"Jean-Michel Gleize, p. 3, n° 12 (suite) et 13, croit que le magistère post-conciliaire :
« revendique la liberté religieuse comme un droit positif d’expression, c’est-à-dire comme le droit d’exercer pour elle-même la religion que l’on tient pour vraie et pas seulement le droit à l’absence de toute coercition de la part des pouvoirs civils ».
— Après avoir cité le fameux message du 1er septembre 1980 de Jean‑Paul II, JMG présume pouvoir conclure :
« Est ici formulé, en termes explicites, le droit positif de diffuser l’erreur, et pas seulement le droit négatif de ne pas être empêché. ».
Réponse :
Le texte même que JMG invoque ne traite pas du « droit à recevoir et publier », etc., mais de « la liberté de recevoir et de publier », de la « liberté de » faire, agir, etc., jamais du « droit de faire, agir », etc.
Or, comme on ne peut que le répéter inlassablement, si, au xixe siècle, « la liberté de faire » signifiait « le droit de faire », ce n’est plus le cas au xxe siècle, où « la liberté de faire » signifie, dans tous les cas de « droits de liberté », et donc entre autres pour la liberté religieuse, un droit négatif, un droit à ne pas être contraint ni empêché, et non un droit affirmatif.
— Le texte de Benoît XVI cité par JMG (n° 15), lui aussi, parle de la liberté d’agir (non du droit d’agir), du « libre exercice » (non du droit d’exercer), de « pouvoir exercer librement » (et non d’un droit affirmatif).
Qu’il s’agisse seulement de revendiquer un droit négatif, cela est confirmé par le libellé même du discours de Benoît XVI : « Elle [la personne] ne devrait pas rencontrer d’obstacles…».
On ne voit donc absolument pas comment JMG peut conclure, au n° 15 :
« Ces déclarations de Jean‑Paul II et de Benoît XVI admettent clairement un droit positif à diffuser ses convictions religieuses, même erronées ».
À vrai dire, JMG ne se sent peut-être pas si sûr de lui-même, car il ajoute :
« Il est donc clair que le droit revendiqué par Vatican II peut tout de même occasionner la profession publique de l’erreur ».
Le mot « occasionner » est ici juste, car il s’agit d’une protection seulement per accidens de la diffusion de l’erreur, contrairement à tout ce que veut démontrer JMG.
Notons au passage que la « tolérance publique de l’erreur », quand elle avait lieu selon le système canonique ancien prôné par JMG, occasionnait, elle aussi la « profession publique de l’erreur » (fin de citation).