Laurier
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L’ÉGLISE NE PEUT MOURIR ! (Rappel doctrinal important)

L’ÉGLISE NE PEUT MOURIR ! (Rappel doctrinal important)

Certains estiment judicieux d’écrire qu’ainsi que le Christ est mort dans son corps, pareillement l’Église va mourir… contredisant d’ailleurs au passage tous les enseignements dogmatiques (par exemple 1870 Constitution dogmatique Pastor Æternus !) ainsi que les promesses du Christ, nous assurant du contraire ! Tous les auteurs catholiques qui parlent de la Passion de l’Église (Mgr de Ségur par exemple) prennent toujours bien soin d’indiquer qu’alors l’Église paraîtra « comme morte et ensevelie » : illusion d’optique qui ne sera pas la réalité car, tel Job sur son tas de fumier (autre comparaison faite par certains auteurs ecclésiastiques, de l’Église à la fin des temps, humiliée par la Puissance des Ténèbres ; Potestas Tenebrarum), elle restera vivante et vraie. Mais non plus glorieusement régnante. Par ailleurs, le mystère du Christ, vrai Dieu et vrai homme, est différent du mystère de l’Église (corps mystique, société et personne morale), même si certaines analogies peuvent être faites, comme les persécutions, la souffrance rédemptrice, etc., elle est fausse quant à la mort physique.

« L’Église sera éclipsée » (La Salette 1846) nous décrit bien cette situation : car une éclipse n’est jamais une mort ! Le soleil ne meurt pas lorsqu’il est dissimulé à nos yeux de chair par un autre astre occultant qui se superpose. Étant donc encore pleinement vivant, il demeure visible même si accidentellement, temporellement, il est caché. Substantiellement, il reste ce qu’il a toujours été, dans toute sa puissance intrinsèque… Sans aller jusqu’à une éclipse, par temps chargé et couvert, ou la nuit, on ne voit plus le soleil, et pourtant nous savons qu’il est toujours là derrière sinon le monde s’écroulerait… L’analogie avec l’Église est faite dans ce catéchisme : « il y aura donc, jusqu’à la consommation des siècles, une Église [légitime] qui croira et enseignera tout ce que Jésus-Christ a commandé de croire et d’enseigner ; et, si cette Église cessait d’être un instant, au même instant le firmament s’écroulerait, et ce serait la fin du monde. » (Nouvelle explication du catéchisme de Rodez, 11e leçon sur l’Église, tome II 1856, p. 35.)

Soulignons que l’Église catholique romaine (l’Église militante), qui est sur terre, et qui a son fondement en Pierre (ædificabo : Matth. XVI, 18), aura évidemment une fin comme le monde aura une fin ; mais cette fin sera naturelle et voulue, organisée, par Dieu, et surtout conjointe à la fin elle-même du monde, puisque tant qu’il y a des âmes à sauver, l’Église avec le pape légitime doit demeurer « sans limite de temps et d’espace, jusqu’à la fin des temps pour le salut de tous », « sans interruption », nous enseigne Léon XIII (Satis Cognitum) ou encore Vatican I : « pour toujours, perpétuellement, à perpétuité, jusqu’à la fin des siècles. » Il est donc totalement inenvisageable, si l’on veut demeurer catholique, de poser des limites de temps à l’existence de l’Église catholique, même par simple interruption, et penser qu’elle puisse mourir avant terme (alors même que l’Antéchrist ne s’est pas encore manifesté !). Par ailleurs, il est tout aussi inenvisageable que l’Église puisse mourir non seulement avant terme, mais qui plus est par l’action des forces du mal (comme on peut constater leurs effets aujourd’hui au Vatican même), puisque la promesse du Christ est ferme et sans condition : « les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle. » (Matthieu XVI, 18-19). Même si nous savons que l’Antéchrist fera une guerre acharnée à Dieu et à l’Église, et qu’il faut s’attendre à de grandes persécutions, il ne pourra la détruire, et elle se maintiendra notamment dans ses éléments essentiels et son fondement essentiel sans lequel elle n’est plus : le pape légitime (Matth. XVI, 18). C’est une certitude DE FOI, qui doit nous maintenir fermement dans la Confiance et l’Espérance, sans faille. Heureux ceux qui croient sans avoir vu ! (il n’est pas permis de même seulement douter d’une certitude de Foi : canon 1325 §2.) Seigneur, augmentez notre Foi ! (Luc XVII, 5 ; 500 j. d’indulgences.)

Précisons par ailleurs que l’Église ne s’éclipse pas d’elle-même mais elle l’est de fait par suite de violences et de persécutions de ses ennemis, comme Dom Gréa l’envisage lui-même pour les Derniers Temps et notamment avec l’ultime persécution lors du règne de l’Antéchrist qui aura le pouvoir de jeter à terre la vérité et de vaincre les saints, à cause des péchés (Apoc. XIII, 7 ; Dan. VIII, 10-12 et XII, 11-12 ; II Thess. II.). Le critère de visibilité de l’Église devant toujours s’apprécier avec le critère de liberté… étant de fait obligée de se cacher lorsqu’elle est persécutée gravement.

Pour terminer, citons quelques textes indiscutables du Magistère infaillible, auxquels on doit adhérer de foi divine et catholique :

— « L’Église catholique peut-elle être détruite ou périr ? Non ; l’Église catholique peut être persécutée, mais elle ne peut être détruite ni périr. Elle durera jusqu’à la fin du monde parce que, jusqu’à la fin du monde, Jésus-Christ sera avec elle, comme il l’a promis. » [S. Pie X, Catéchisme, Q. 177, Langres 1906.]

— « Dans l’accomplissement ininterrompu de cette mission, l’Église pourra-t-elle manquer de force et d’efficacité, quand le Christ lui-même lui prête son assistance continuelle : “Voici que je suis avec vous, tous les jours, jusqu’à la consommation des siècles.” (Matth. XXVIII, 20) ? Il est, par conséquent, impossible, non seulement que l’Église ne subsiste aujourd’hui et toujours, mais aussi qu’elle ne subsiste pas absolument la même qu’aux temps apostoliques ; — à moins que nous ne voulions dire — à Dieu ne plaise ! — ou bien que le Christ Notre Seigneur a failli à son dessein ou bien qu’il s’est trompé quand il affirma que les portes de l’enfer ne prévaudraient jamais contre elle (Matth. XVI, 18). » [Pie XI, Encyclique Mortalium animos, 1928.]

— « Mais comme l’Église est telle [corps et âme] par la volonté et par l’ordre de Dieu, elle doit rester telle sans aucune interruption jusqu’à la fin des temps, sans quoi elle n’aurait évidemment pas été fondée pour toujours, et la fin même à laquelle elle tend serait limitée à un certain terme dans le temps et dans l’espace : double conclusion contraire à la vérité. Il est donc certain que cette réunion d’éléments visibles et invisibles étant, par la volonté de Dieu, dans la nature et la constitution intime de l’Église, elle doit nécessairement durer autant que durera l’Église elle-même. » [Léon XIII, Satis cognitum 1896, sur l’Unité de l’Église.]

Il y va en effet de l’indéfectibilité de l’Église (perpétuité et immutabilité, dans ses éléments essentiels), assurée par les promesses du Christ, à croire de foi divine et catholique, et devant se réaliser sans limite de temps, jusqu’à la fin des siècles. (Vatican I, Satis Cognitum, Etsi multa, catéchisme de S. Pie X….)

L’indéfectibilité de l’Église est une doctrine qui appartient à la foi. Nous sommes tenus, par la foi, de croire que l’Église, en tant qu’institution, perdurera jusqu’à la fin des temps et perdurera dans le même état dans lequel le Christ l’a fondée.

« En tout temps », et « sans interruption », l'Église véritable doit demeurer avec ses quatre notes essentielles : Une, sainte, catholique et apostolique (Credo).

L. M.

(Texte en A4 téléchargeable ici : Fichier PDF ÉGLISE NE PEUT MOURIR.pdf )

Pour développer ce sujet, lire (nouveauté 2023) :

« La visibilité de l’Église à la fin des temps, à la lumière de l’enseignement de l’Église, “la Femme au désert” (Apoc. XII) » par Laurent Morlier. 160 pages, 2023 (que vous pouvez télécharger provisoirement sur le site fichier-pdf.fr ).

Fichier PDF APOCALYPSE XII La Femme au désert.pdf

Claudius Cartapus
Mais à un moment qui reste à venir, on croira qu'elle est sur le point de disparaître. Ce sera à l'époque du Pré-Avertissement.
Arthur De la Baure
Où est l"Eglise dès lors ? Quelle est donc la position que le fidèle doit adopter pour être pleinement catholique puisque que c'est cela qui est decisif pour la gloire de Dieu et notre salut?