Bonjour dvdenise, je m'incline devant la réponse de Francesco Federico et même je la fais mienne tout en rajoutant ceci :
Pères de l'Église
L'expression de la doctrine de l'
Immaculée Conception s'opère progressivement. Sans employer exactement la formulation moderne, de nombreux Pères expriment déjà le contenu de la doctrine catholique. Par exemple:
Éphrem le Syrien (306-373): « Pleine de grâce,… toute pure, toute immaculée, toute sans faute, toute sans souillure, toute sans reproche, toute digne de louange, toute intègre, toute bienheureuse, … vierge d'âme, de corps et d'esprit,… arche sainte… belle par nature, tabernacle sacré que le Verbe... a travaillé de ses mains divines, … complètement étrangère à la toute souillure et à toute tache du péché. »
3Ambroise (340-397) : « Marie est sans défaillance, immaculée. »
4Augustin (354-430) : « De la sainte Vierge Marie, pour l’honneur du Christ, je ne veux pas qu’il soit question lorsqu’il s’agit de péchés. Nous savons en effet qu’une grâce plus grande lui a été accordée pour vaincre de toutes parts le péché par cela même qu’elle a mérité de concevoir et d’enfanter celui dont il est certain qu’il n’eut aucun péché. »
5Dans la
Vulgate,
Jérôme (347-420) emploie l'expression
inmaculata (Ct 5,2; cf. 4,7) et attribue à Marie le rôle d'écraser le serpent (Gn 3,15).
Jacques de Saroug (450-521) : « Sa nature originelle était préservée, avec une volonté pour les choses bonnes. »
6Les Églises de langue grecque appellent Marie la
Panaghia: Toute sainte
7.
Romain le Mélode (493-565): « [Marie a été] le Temple saint dès sa naissance... Anne a enfanté l'Immaculée. »
8Anastase d'Antioche (avant 599): « Le Verbe est descendu dans un sein virginal exempt de toute corruption. »
9Sophrone de Jérusalem (560-638) : « Marie, pure, sainte, sans tache, resplendissante, aux sentiments divins, sanctifiée, libre de toute souillure du corps, de la pensée, de l'âme. »
10Par la suite, les Pères grecs rivalisent d'éloges dans l'affirmation en Marie de l'absence de tout péché
11.
Origine et développement de la croyance
Avant d'être un dogme, l'Assomption de Marie était une croyance reposant sur la
tradition patristique et non sur des bases
scripturaires reconnues des premiers temps de l'Église. En effet, aucun texte du Nouveau Testament n'évoque la fin de Marie, et ce sont des textes apocryphes et des légendes qui ont comblé ce vide
1.
En 373 [ap. J-C.], Saint Ephrem
2 évoque le concept selon lequel le corps de Marie serait resté, après son décès, intact — à savoir non atteint par « l'impureté » de la mort (La Torah étant « une Torah de vie », la mort et ceux qui la portent sont considérés comme impurs, pour tous.).
Au
IVe siècle,
Épiphane de Salamine envisage plusieurs hypothèses sur ce qu'il est advenu de Marie à la fin de sa vie. Il conclut qu'on ne peut pas se prononcer
3, mais laisse ouverte la possibilité que certains milieux hétérodoxes à ses yeux en savaient davantage. Puisqu'une tradition écrite existe dès le
Ve siècle, elle remonte vraisemblablement au
IVe siècle4.
En Occident,
Grégoire de Tours est le premier à en faire mention, à la fin du
VIe siècle5. Il s'appuie apparemment sur un corpus de textes apocryphes, appelés collectivement le
Transitus Mariæ, généralement rattaché au Ve siècle. Cet ensemble de textes est explicitement désigné par
Gélase Ier en 495-496, comme étant « à ne pas retenir » car apocryphe, jugement qui porte sur cette compilation et non sur la croyance en elle-même. Selon cette tradition, Marie rencontre sur le
mont des Oliviers un ange qui lui remet une palme de l'
arbre de vie et lui annonce sa mort prochaine. Marie rentre chez elle et fait part de la nouvelle à son entourage. Miraculeusement, les apôtres reviennent des différents endroits où ils sont partis prêcher, afin de l'entourer. Jésus apparaît entouré d'anges pour recevoir l'âme de sa mère, qu'il confie à l'archange
Michel. Les apôtres enterrent le corps au pied du mont des Oliviers. Quelques jours plus tard, Jésus apparaît de nouveau et emporte le corps au Paradis, où l'âme et le corps de Marie sont réunis.
En Orient,
Jean Damascène rapporte la tradition de l'Église de Jérusalem à ce sujet : selon lui,
Juvénal, évêque de Jérusalem, se voit demander lors du
concile de Chalcédoine le corps de Marie par le couple impérial,
Marcien et
Pulchérie. Juvénal répond que Marie est morte entourée de tous les apôtres, sauf
Thomas, qui est en retard. À son arrivée, quelques jours plus tard, Thomas demande à voir la tombe, mais celle-ci s'avère vide ; les apôtres en déduisent alors qu'elle a été emportée au ciel
6.
Une autre tradition rapporte que l'Assomption a lieu à
Éphèse, dans la maison connue aujourd'hui comme la «
Maison de la Vierge Marie », accompagnée de l'apôtre
Jean, à qui le Christ, sur la croix, avait confié Marie
7. La première allusion attestée ne date que de la fin du
IXe siècle, dans un manuscrit syriaque qui rapporte que Marie suit Jean à Éphèse et qu'elle y meurt
8. Les seules autres sources pré-modernes sont trois auteurs syriaques des
XIIe et
XIIIe siècles8.
Une fête avant d'être un dogme
Gravure en tête du
Paroissien complet selon le rite romain à l'usage du diocèse de Rouen, 1877.
Au VIe siècle, l'empereur byzantin
Maurice instaure dans son empire, la fête de la
Dormition de la Vierge Marie chaque année à la date du 15 août, semble-t-il pour commémorer l'inauguration d’une église dédiée à la Vierge montée au ciel, le
Sépulcre de Marie9.
La fête est introduite en Occident sous l'influence du pape
Théodore au VIIe siècle et prend le nom d'Assomption à partir du siècle suivant
10. Elle est citée sous ce nom en 813 par le
Concile de Mayence parmi les
fêtes d'obligation11.
En 1637, le roi
Louis XIII désirant un héritier consacre la France à la Vierge Marie et demande à ses sujets de faire tous les 15 août une procession dans chaque paroisse afin d'avoir un fils. Comme
Louis XIV naît l'année suivante, la fête célébrée par le
Vœu de Louis XIII prend une importance particulière en France
12.
En 1854 la proclamation du dogme de l’
Immaculée conception entraîne de nombreuses pétitions à Rome pour que soit officiellement défini le dogme de l’Assomption. « De 1854 à 1945, huit millions de fidèles écriront en ce sens. Il faut y ajouter les pétitions de 1 332 évêques, de 83 000 prêtres, religieuses et religieux. Face à ces demandes répétées, Pie XII demande aux évêques du monde de se prononcer. 90 % des évêques y sont favorables. 10 % des évêques s’interrogent sur l’opportunité d’une telle déclaration »
13.
Protonotaire apostolique, Monseigneur
Louis Duchesne (1843-1922) préside une procession du 15 août à Saint-Malo, en France.
Le 1er novembre 1950,
Pie XII officialise en quelque sorte la fête mariale qui existe depuis quatorze siècles en proclamant que l'Assomption doit être désormais considérée comme un dogme de foi divinement révélé par Dieu. Marie, ayant été préservé du péché originel et n'ayant commis aucun péché personnel a été élevée à la gloire du ciel, après la fin de sa vie terrestre, en corps et en en âme. Rien n'obligeait, en effet, son enveloppe charnelle à attendre la résurrection des corps à la fin des temps. (
Constitution Munificentissimus Deus, 1er novembre 1950).
J'affirme que les premiers adorateurs du Coeur Sacré de Notre Seigneur Jésus-Christ et les premiers à vénérer le Coeur Immaculé et Douloureux de Marie soient les apôtres eux-mêmes ! Ils ont vécu auprès d'elle donc... Paix et bien dans les Coeur unis de Jésus Marie Joseph +