@apvs@Silvānus PūbliusChers amis,
Sincèrement, vous me faites de la peine en vous lisant.
Le souci de Silvanus Publius de vérifier les sources est légitime. Nul n'est infaillible et, malgré le souci de fidélité à la foi catholique, des erreurs circulent.
Au plan humain, c'est de la folie de suivre sans examen tous les avis divergents qui se présentent.
La Fontaine a très bien tracé cette attitude dans la fable :
"
Le Meunier, son fils et l'âne"
fable Jean de La Fontaine : Le meunier, son fils et l'ânela-fontaine-ch-thierry.net/fablesit/meunfils.jpgAu plan surnaturel, Dieu lui-même ne demande pas une adhésion irréfléchie à son enseignement.
Il y a des "
preambula fidei" qui nous permettent de considérer qu'il est raisonnable de croire en Jésus, en raison de sa science infaillible, de ses moeurs impeccables et de ses miracles relevant de sa toute-puissance (ressuscite les morts). C'est alors que, s'appuyant sur son autorité, on peut adhérer aux Vérités qu'Il nous révèle et qui dépassent notre intelligence (sans jamais la contredire).
Nous ne sommes pas fidéistes. Sinon, pourquoi ne pas adhérer à n'importe quelle autre religion ?
Le fidéisme mène à l'indifférentisme : "A chacun sa vérité".
Cela renverse tout le christianisme et le salut apporté par Jésus-Christ.
Cf. Jn 18,37 :
"Pilate Lui dit alors : Tu es donc roi ? Jésus répondit : Tu le dis, Je suis Roi. Voici pourquoi
Je suis né, et pourquoi Je suis venu dans le monde : pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité, écoute Ma voix."
L'erreur du fidéisme a été condamnée
dès Grégoire XVI :
Grégoire XVI (pape)."1835, approbation du blâme prononcé par l'évêque de Strasbourg contre l'enseignement de l'abbé Bautain."
BAUTAIN Louis Eugène Marie - Fédération des Sociétés d'Histoire et d'Archéologie d'Alsace"La doctrine de Bautain est le fidéisme teinté de traditionalisme ; il n’y a pour l’homme d’autre vérité que celle qui lui est communiquée par la parole divine et révélée ; la raison, impuissante, peut en faire des applications diverses, mais elle ne nous apprend rien sur les choses en elles-mêmes... En 1834, l’évêque demanda à Bautain de souscrire six propositions sur la valeur de la raison humaine dans la démonstration des préambules de la foi. La réponse n’étant pas satisfaisante, de Trévern condamna le philosophe dans un « Avertissement » adressé à son clergé."
Elle a été condamnée ensuite dans la
Constitution dogmatique Dei Filius du Concile Vatican I :
Constitution Dogmatique Dei Filius • 24 avril 1870, 3e session • Concile Vatican Ier • LPLII. De la Révélation (Cf. Denzinger 3026)
I. Si quelqu’un dit que Dieu unique et véritable, notre Créateur et Maître, ne peut pas être connu avec certitude par la lumière naturelle de la raison humaine, au moyen des choses qui ont été créées ; qu’il soit anathème.
III. De la Foi (Cf Denzinger 3033)
III. Si quelqu’un dit que la révélation divine ne peut devenir croyable par des signes extérieurs, et que, par conséquent, les hommes ne peuvent être amenés à la foi que par la seule expérience intérieure de chacun d’eux, ou par l’inspiration privée ; qu’il soit anathème.
IV. Si quelqu’un dit qu’il ne peut y avoir de miracles, et, par conséquent, que tous les récits de miracles, même ceux que contient l’Écriture sainte, doivent être relégués parmi les fables ou les mythes ; ou que les miracles ne peuvent jamais être connus avec certitude, et que l’origine divine de la religion chrétienne n’est pas valablement prouvée par eux ; qu’il soit anathème.
Voici quelques
propositions du Denzinger à ce sujet :
theologica.fr/…. Ertc/Denzinger,_Enchiridion_Symbolorum,_FR-1.pdfDenzinger 3009 :
"Néanmoins,
pour que l'hommage de notre foi soit conforme à la raison Rm 12,1 Dieu a voulu que les secours intérieurs du Saint-Esprit soient accompagnés de preuves extérieures de sa Révélation, à savoir des faits divins et surtout
les miracles et les prophéties qui, en montrant de manière impressionnante
la toute-puissance de Dieu et sa science sans borne, sont des
signes très certains de la Révélation divine, adaptés à l'intelligence de tous 3023-3024. C'est pourquoi Moïse et les prophètes et surtout le Christ notre Seigneur firent des miracles nombreux et éclatants et prophétisèrent ; et, à propos des apôtres, nous lisons dans l'Ecriture "Etant partis, ils prêchèrent partout, le Seigneur coopérant avec eux et confirmant leurs paroles" Mc 16,20 . Il est également écrit : "Nous avons une parole Prophétique plus forte, sur laquelle vous faites bien de fixer votre attention comme une lampe qui brille dans un lieu obscur" 2P 1,19 ."
Denzinger 3013 :
"Car c'est à l'Eglise catholique seule que se réfèrent tous ces signes si nombreux et si admirables disposés par Dieu pour faire apparaître avec évidence
la crédibilité de la foi chrétienne. Bien plus, l
'Eglise, à cause de son admirable propagation, de son éminente sainteté et de son inépuisable fécondité en tout bien, à cause aussi de son unité catholique et de son invincible fermeté, est par elle-même un grand et perpétuel motif de crédibilité et un témoignage irréfutable de sa mission divine."
Denzinger 3017"Mais bien que la foi soit au-dessus de la raison, il ne peut
jamais y avoir de vrai désaccord entre la foi et la raison, étant donné que c'est le même Dieu qui révèle les mystères et communique la foi, et qui a fait descendre dans l'esprit humain la lumière de la raison : Dieu ne pourrait se nier lui-même, ni le vrai jamais contredire le vrai. Cette vaine apparence de contradiction vient surtout de ce que les dogmes de la foi n'ont pas été compris et exposés selon l'esprit de l'Eglise, ou bien lorsqu'on prend des opinions fausses pour des conclusions de la raison. "Nous définissons donc comme étant complètement fausse toute assertion contraire à la Vérité de la foi éclairée" (5è concile du Latran 1441)."
Denzinger 3019Non seulement,
la foi et la raison ne peuvent jamais être en désaccord, mais encore
elles s'aident mutuellement 2776, 2811.
La droite raison démontre les fondements de la foi, et, éclairée par la lumière de celle-ci, elle s'adonne à la science des choses divines. Quant à
la foi, elle libère et protège la raison des erreurs et lui fournit de multiples connaissances...
Denzinger 30261.
Si quelqu'un dit que le Dieu unique et véritable, notre Créateur et Seigneur, ne peut être connu avec certitude par ses oeuvres grâce à la lumière naturelle de la raison humaine, qu'il soit anathème. 3004.
Denzinger 3033"
Si quelqu'un dit que la Révélation divine ne peut être rendue croyable par des signes extérieurs et que, dès lors, les hommes doivent être poussés à la foi uniquement par leur expérience intérieure personnelle ou par une inspiration privée, qu'il soit anathème (3009)."
Tout ce qui ne fait pas partie de la Révélation publique doit être jugé par l'autorité compétente d'après cette Révélation publique. De plus, une révélation peut dépasser la raison mais, en aucun cas, la contredire.
L'intelligence humaine réceptacle de la foi sur la terre et de la lumière de gloire dans le Ciel doit être respectée. Toute erreur profane ce sanctuaire.
A propos de
la moquerie, voici ce que dit
St Thomas d'Aquin dans la Somme théologique IIaIIae Q75 :
free.fr/livresformatweb/sommes/3sommetheologique2a2ae.htmCependant :Il est écrit dans le livre des Proverbes (3, 34) : « Dieu se moque des moqueurs. » Or cette moquerie divine consiste à punir le péché mortel par d'éternels supplices, selon le Psaume (2, 4) : « Celui qui habite dans les cieux se moque d'eux. » Donc la moquerie est péché mortel.
Conclusion :On ne se moque que d'un mal ou d'un défaut. Or
lorsqu'un mal est grand, il faut le prendre au sérieux, et non en plaisanterie. Donc si l'on s'en amuse
(Indus), ou
si l'on en rit (risus), (de là viennent les mots : risée,
irrisio, et amusement,
illusio),
c'est que l'on regarde ce mal comme peu important.Mais il y a deux façons d'estimer ainsi un mal : en lui-même, et par rapport à la personne qui en est affectée.
Aussi, lorsque quelqu'un s'amuse ou rit du mal ou d'un défaut de son prochain parce que
ce mal est en soi peu de chose, il ne commet qu'un
péché véniel et léger de sa nature.
Si au contraire, il apprécie
ce mal comme peu grave en fonction de la personne qui en souffre, comme nous le faisons souvent pour les travers des enfants ou des sots, il y a dans cet amusement et cette moquerie un
mépris total du prochain ; on l'estime si peu que l'on juge inutile de s'inquiéter de son mal et qu'on en fait un objet de plaisanterie. Se moquer de la sorte est un
péché mortel, et plus grave encore que l'injure que l'on jette également à la face de son prochain. Dans l'injure en effet, on paraît prendre au sérieux le mal d'autrui, mais le moqueur s'en amuse. Il y a là davantage de mépris et de déshonneur.
À ce titre la moquerie est un péché grave ; et d'autant plus grave que la personne dont on se moque a droit à plus de respect...
Cordialement à tous deux,
@apvs et
@Silvānus Pūblius