Réflexions sur l'étonnante position du Pape quant aux autres religions
Que l’existence de fausses et dangereuses religions ait été permise durant plusieurs siècles et jusqu’à ce jour par la sage et sainte volonté de la Providence de Dieu, à cause notamment du pouvoir qu’a le péché sur l’homme depuis la chute originelle et du pouvoir qu’a Satan sur ce monde, et en vue forcément du salut final du plus grand nombre possible d’âmes repentantes (cf. 1 Timothée 2:4 ; 2 Pierre 3:9 ), c’est un fait d'abord empiriquement constatable.
Au regard de la Foi catholique cependant, cette pluralité disparate des religions ne peut pas être présentée comme désirée en soi par la sainte volonté de Dieu, au contraire de la sainte et fondatrice différence sexuelle originelle et au contraire de toutes les autres différences saines et complémentaires au plan naturel entre les personnes et les peuples.
La phrase bien connue *** de la déclaration interreligieuse d’Abou Dhabi signée par le pape François (qui n’est pas cependant un Document magistériel pontifical en matière de foi bien que le pape semble déjà avoir encouragé la diffusion de ce Document dans l’Eglise) demeure donc problématique et littéralement contradictoire avec la Foi catholique.
Cette précision du pape quant à la volonté permissive (donc non directement active) de Dieu envers l'existence des fausses religions, est donc très opportune mais elle m'apparaît très insuffisante étant donné qu'il enseigne en même temps et encore aux fidèles que cette pluralité religieuse hétéroclite est très respectable et vraiment bonne, d'une façon telle que paraît totalement mise au second plan voire occultée la nécessité (selon l'Écriture, la Tradition et le Magistère) d’évangéliser les non-chrétiens sous plusieurs formes, et ce au risque du martyre de sang, certes sans esprit de prosélytisme - entendu dans son sens actuel négatif -, à savoir en évitant le zèle religieux irrespectueux et agressif.
« Honorez dans vos cœurs la sainteté du Seigneur, le Christ. Soyez prêts à tout moment à présenter une défense devant quiconque vous demande de rendre raison de l’espérance qui est en vous ; mais faites-le avec douceur et respect. Ayez une conscience droite, afin que vos adversaires soient pris de honte sur le point même où ils disent du mal de vous pour la bonne conduite que vous avez dans le Christ. » (1ère Épître de Saint Pierre, chap. 3)
Je comprends bien que dans le contexte géopolitique contemporain sous haute tension, un pape en tant que chef d’État soit soumis à des contraintes diplomatiques sévères et je comprends qu’un pape ne puisse pas se permettre dans ce contexte de critiquer haut et fort une fausse religion comme l’islam (se rappeler des conséquences dans le monde du discours de Benoit XVI à Ratisbonne), mais de là à ne pas promouvoir clairement, au moins devant les baptisés catholiques, l’évangélisation des musulmans comme témoignage clair, joyeux et respectueux, de charité et de vérité, de la réalité de la Bonne Nouvelle du salut en Jésus-Christ seul et par Son Église, cela en revanche je ne le comprends pas du tout, sinon comme une lâcheté ou une infidélité envers la sainte volonté de Dieu.
Le Seigneur Dieu semble d’ailleurs s’adapter à cette apparente démission et passivité, en évangélisant Lui-même de plus en plus de musulmans à travers des songes et des visions. Que les hommes d’Eglise aient au moins la dignité d’accueillir les ex musulmans qui se présenteraient à leurs portes pour recevoir le baptême, au lieu parfois de les en dissuader scandaleusement sous de fallacieux prétextes, comme Jean-François Chemain l'a relaté dans cet entretien.
*** " Le pluralisme et les diversités de religion, de couleur, de sexe, de race et de langue sont une sage volonté divine, par laquelle Dieu a créé les êtres humains. " (Citation du « Document sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune », Abou Dhabi, février 2019)